Paul Scudo
Paul Scudo est un critique musical, musicographe français d'origine italienne, né à Venise le et mort à Blois le .
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(Ă 58 ans) Blois |
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Biographie
Paul Scudo a collaboré, comme critique musical, à la Revue des deux Mondes et à L'Art Musical. Il devient l'un des « plus fidèles ennemis[1] » de la musique de Berlioz. Il est aussi le seul journaliste à critiquer Les Grotesques de la musique lors de leur parution en 1859[2]. Il est vrai que, sans le nommer, Berlioz le désigne dans cet ouvrage comme « un Jupiter de la critique[3] », un « illustre et consciencieux Aristarque[3] ». Dans le post-scriptum de ses Mémoires, l'auteur de la Symphonie fantastique le désigne comme un « monomane », qui l'attaque toujours avec acharnement[4].
Pierre Citron suppose que l'hostilité de Scudo à l'égard de Berlioz serait due à une attaque de ce dernier contre la musique italienne[1]. Cependant, la remarque du compositeur français se révèle justifiée. Paul Scudo est interné dans un sanatorium, où il meurt en 1864[note 1] - [5].
Ĺ’uvres
Paul Scudo a composé quelques mélodies, dont La captive sur un poème des Orientales de Victor Hugo.
Postérité
Certaines critiques de Paul Scudo ont été retenues par Nicolas Slonimsky dans son Lexicon of Musical Invective (Lexique d'invectives musicales), anthologie de critiques négatives s'attaquant à des chefs-d'œuvre de la musique classique ou à de grands maîtres de son temps :
« Non seulement M. Berlioz n'a pas d'idées mélodiques, mais lorsqu'une idée lui arrive, il ne sait pas la traiter, car il ne sait pas écrire. »
— Critique et Littérature Musicales, Paris, 1852[6].
« Quand M. Wagner a des idées, ce qui est rare, il est loin d'être original ; quand il n'en a pas, il est unique et impossible. »
— L'année Musicale, Paris, 1862[7].
« Nous dirons fort peu de choses des compositions de M. Liszt. Sa musique est à peu près inexécutable pour tout autre que lui ; ce sont des improvisations sans ordre et sans idées, aussi prétentieuses que bizarres. »
— Critique et Littérature Musicales, Paris, 1852[8].
« M. Verdi est un musicien de décadence. Il en a tous les défauts, la violence du style, le décousu des idées, la crudité des couleurs, l'impropriété du langage. »
— La Revue des deux Mondes, Paris, [9].
« M. Gounod a le malheur d'admirer certaines parties des derniers quatuors de Beethoven. C'est la source troublée d'où sont sortis tous les mauvais musiciens de l'Allemagne moderne, les Liszt, les Wagner, les Schumann, sans omettre Mendelssohn pour certaines parties de son style. »
— La Revue des deux Mondes, Paris, [10].
Dans sa biographie de Debussy, le compositeur Jean Barraqué cite cette dernière critique en ajoutant ce commentaire exaspéré, à propos des mauvais musiciens de l'Allemagne moderne : « On se demande qui étaient les bons[11] ! »
Bibliographie
- Jean Barraqué, Debussy, Paris, Seuil, coll. « Solfèges », 1962, rééd. 1994, 250 p. (ISBN 978-2-02-020626-6 et 2-02-020626-9)
- Hector Berlioz, Les Grotesques de la musique, Paris, Symétrie, , 252 p. (ISBN 978-2-914373-77-7), présentés par Gérard Condé
- Hector Berlioz, Mémoires, Paris, Flammarion, coll. « Harmoniques », (ISBN 978-2-7000-2102-8), présentés par Pierre Citron
- Paul Dukas, Les écrits de Paul Dukas sur la musique, Paris, Société d'Éditions Françaises et Internationales (SEFI), coll. « Musique et musiciens », , 696 p. avant-propos de Gustave Samazeuilh
- (en) Nicolas Slonimsky, Lexicon of musical invective, New York, W.W. Norton & Company, (1re Ă©d. 1953), 325 p. (ISBN 978-0-393-32009-1)
Notes et références
Notes
- Nicolas Slonimsky mentionne « l'ineffable Scudo, ce critique français dont la carrière s'acheva dans un asile d'aliénés ».
Références
- Pierre Citron 1991, p. 360
- Gérard Condé 2011, p. 12
- Gérard Condé 2011, p. 66
- Pierre Citron 1991, p. 556
- Nicolas Slonimsky 1953, p. 15
- Nicolas Slonimsky 1953, p. 58
- Nicolas Slonimsky 1953, p. 230
- Nicolas Slonimsky 1953, p. 111
- Nicolas Slonimsky 1953, p. 220
- Nicolas Slonimsky 1953, p. 106
- Jean Barraqué 1962, p. 23