Paul Hankar
Paul Hankar, architecte et designer belge né le à Frameries et mort le à Bruxelles, a été l’un des principaux représentants de l’Art nouveau à Bruxelles. Il travaillera avec Henri Beyaert, célèbre représentant de l’architecture éclectique en Belgique, et sera son collaborateur jusqu'en 1894[1].
Paul Hankar | |
Maison Hankar (1893) Ă Saint-Gilles (Bruxelles) | |
Présentation | |
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Naissance | Frameries, Belgique |
Décès | (à 41 ans) Bruxelles, Belgique |
Nationalité | Belgique |
Mouvement | Art nouveau |
Activités | Architecte |
Ĺ’uvre | |
RĂ©alisations | Maison Hankar HĂ´tel Ciamberlani |
Biographie
Après une formation de sculpteur, Paul Hankar étudie à l'Académie des beaux-arts de Bruxelles où il rencontre Victor Horta avec qui il se lie d'amitié avant de devenir un de ses concurrents. Il étudie également la technique du fer forgé qu’il utilisera dans la plupart de ses projets.
En 1888, il commence son activité d'architecte et de créateur de meubles à Bruxelles et il collabore avec Adolphe Crespin, décorateur d'intérieur et spécialiste des sgraffites. En 1893, il construit sa propre maison, la Maison Hankar[2], considérée comme le premier bâtiment Art nouveau à Bruxelles, en même temps que le célèbre Hôtel Tassel de Victor Horta. Cette dernière deviendra par la suite un bien protégé du patrimoine culturel bruxellois le 26 mai 1975[3].
En 1896 Hankar obtient une première consécration officielle lorsque le Cercle Artistique lui dédie une exposition, ainsi qu’à Duyck et Crespin, qui remporte un grand succès et est louée par Khnopff, malgré certains avis mitigés de la part de critiques[4].
Lors de l'Exposition universelle de 1897 à Bruxelles, il est chargé avec Henry Van de Velde, Gustave Serrurier-Bovy et Georges Hobé de concevoir l’Exposition congolaise (à Tervuren) où le nouveau style Art nouveau s’exprime avec vigueur.
En 1896, il élabore le projet de la « Cité des Artistes » pour la station balnéaire de Westende, une coopérative d’artistes avec des logements et ateliers. Bien que ce projet ne voit jamais le jour, il inspire les artistes de la Künsterkolonie de Darmstadt et de la Sécession viennoise. L’année suivante, il participe à l'Exposition coloniale de Tervuren pour laquelle il est responsable de la coordination des travaux des différents artisans ou fabricants de meubles.
Sa tombe se trouve au Cimetière du Dieweg, à Uccle (commune de Bruxelles).
Caractéristiques
Chez Paul Hankar, l'usage des structures métalliques ne revêt pas la même allure de manifeste que chez Victor Horta. Hankar recherche davantage les effets colorés procurés par les matériaux et adopte pour le décor des façades les sgraffites au caractère narratif pour lesquels il fait appel à son ami, le peintre-affichiste Adolphe Crespin.
Paul Hankar lance aussi la mode des fenêtres rondes aux châssis de bois d'une inégalable finesse. Dans le travail du bois, il associe de façon très personnelle la complexité des ornements gothiques et japonisants. Contrairement à Horta qui reste fidèle à un décor abstrait, Hankar et de nombreux artistes de l'Art nouveau recourent à un répertoire ornemental directement emprunté à la nature : fleurs, insectes, reptiles…
Les principales influences de l'architecte sont les ouvrages de Viollet le Duc, Le Dictionnaire et les Entretiens Ă©tant ses livres de chevet[5].
RĂ©alisations
La plupart de ses constructions se trouvent Ă Bruxelles :
Style Art nouveau
- la maison Hankar, rue Defacqz, 71 Ă Ixelles (1893)
- la maison Ricaud, rue d'Albanie, 107, 107A (style Ă©clectique-1896)
- la maison-atelier du peintre Jean Gouweloos, rue d'Irlande, 70 Ă Saint-Gilles (1896)
- l'hĂ´tel Ciamberlani, rue Defacqz, 48 Ă Ixelles (1897)
- la maison du peintre René Janssens, rue Defacqz 50 à Ixelles (1898)
- la maison Jean-Baptiste Aglave (1898), rue Antoine Bréart, 7 à Saint-Gilles
- la maison Forge, avenue Adolphe Demeur, 6 (1898)
- la chemiserie Niguet (devanture-1896), Ă Bruxelles, Rue Royale
- l'hôtel José Ciamberlani, rue Paul-Emile Janson, 23-25 à Ixelles (1900)
Style Ă©clectique
- les maisons Jaspar, rue de la Croix de Pierre, 76, 78, 80 (1894),
- les maisons Hanssens, Avenue Ducpétiaux 13, 15 (1894),
- la maison Zegers-Regnard, chaussée de Charleroi 83 à Saint-Gilles (1888)
- l'ancien magasin et maison Désiré Forge, avenue Paul Dejaer, 10 à Saint-Gilles (1898)
- la villa Jean-Marie, avenue Charles Woeste, 87 Ă Jette
RĂ©alisations disparues
- Maions Zegers-Regnard, avenue Louise, 365-367 Ă Ixelles (1894, 1895)
- la maison et pharmacie Peeters, rue Lebeau, 8 Ă Bruxelles (1896)
- l'hĂ´tel Renkin, rue de la Loi 138 Ă Bruxelles (1897)
- la maison-atelier du peintre Bartholomé, avenue de Tervueren 151 et 249 à Woluwé-Saint-Pierre (1898)
- l'hĂ´tel Kleyer, rue de Ruysbroek, 21 Ă Bruxelles (1898)
Il est Ă©galement l’auteur du palais Chávarri Ă Bilbao, construit pour l’homme d’affaires VĂctor Chávarri en 1889.
- Maison-atelier Gouweloos (1896)
- HĂ´tel Ciamberlani (1897) Ă Ixelles avant restauration
- Hôtel Ciamberlani après restauration
- Hôtel René Janssens (1898)
- Monument Willems (1899) à Gand, par le statuaire Isidore De Rudder. Le piédestal est conçu par Hankar
Bibliographie
- François Loyer, Paul Hankar, la naissance de l'Art Nouveau, Bruxelles, AAM, 1986
- François Loyer, Dix ans d'Art Nouveau: Paul Hankar architecte, Bruxelles, CFC, 1991
Notes
- Jean-Michel Leniaud, L'art nouveau, Paris, Editions Citadelles et Mazenod, , 620 p. (ISBN 978 2 85088 443 6), p. 100
- « Maison personnelle de l’architecte Paul Hankar », sur Inside art nouveau (consulté le )
- « Maison Hankar – Inventaire du patrimoine architectural », sur monument.heritage.brussels (consulté le )
- Ainsi, Henri Van Dievoet écrit dans la Chronique des Travaux Publics et de la Finance, 2 février 1896 : "M. Paul Hankar est un des jeunes architectes dont on discute le plus la valeur et les tendances – nous ne discuterons ni l’une ni les autres. Nous serons peut-être amené à dire que nous nous sentons peu porté vers cette architecture rationnelle ou baroque, très prisée ou conspuée selon les aspirations. Nous nous plaisons à constater l’effort fait par l’artiste pour produire des œuvres sortant autant que faire se peut des sentiers battus". (Cité par François Loyer, Paul Hankar, la naissance de l'Art Nouveau, Bruxelles, AAM, 1986, p. 249, note 274). Contrairement à ce que certains écrivent, comme dans le site "Opale" (consulté le 25 mars 2013) où l'on peut lire : "Il semblerait que Van Dievoet passe aussi quelque temps comme collaborateur chez Paul Hankar (1859-1901)", Henri Van Dievoet n'a jamais collaboré avec l'architecte Paul Hankar, dont l'œuvre d'ailleurs lui inspirait un avis mitigé. Et contrairement à ce qu'on peut lire dans ce même site "Opale", "En tout cas, l’influence de ces deux maîtres (Acker et Hankar) est notable", on ne trouve aucune influence de Hankar dans l'œuvre de Henri Van Dievoet.
- (no) Tschudi Madsen, Sources of Art Nouveau, Oslo, Da Capo Press, 1956 - traduction en anglais 1975
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Une étude sur l'atelier de l'artiste bruxellois René Janssens, dessiné par Paul Hankar (F. Makoudi)
La Maison personnelle de l'architecte Paul Hankar Ă Saint-Gilles
"Les hĂ´tels particuliers de Paul Hankar Ă Ixelles" sur ArchivIris