Patrick Keil
Patrick Keil, né le à Paris et mort le à Roubaix (Nord)[1], est un magistrat français connu pour avoir instruit l'Affaire Festina en 1998-2000, et pour avoir été révoqué de la magistrature en 2009 pour corruption passive et violation du secret professionnel.
Naissance | |
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Décès |
(à 55 ans) Roubaix |
Nom de naissance |
Patrick Bernard Jean-Jacques Keil |
Nationalité | |
Formation | |
Activité |
Carrière
Après avoir obtenu un DEA de droit privé, Patrick Keil réussit le concours d'entrée de l'École nationale de la magistrature en .
Il est d'abord nommé juge d'instruction au tribunal de grande instance de Chaumont le .
Puis il est nommé à sa demande juge d'instruction au tribunal de grande instance de Lille à compter du .
Alors qu'il est magistrat à Lille, il est chargé à l'été 1998 d'instruire le dopage supposé de Richard Virenque et d'autres membres de l'équipe Festina. Cette affaire Festina aura un fort impact médiatique et sportif.
Le , il est nommé substitut du procureur au tribunal de grande instance de Carcassonne.
En 2008, il est nommé substitut du procureur au tribunal de grande instance de Montpellier. À la suite de son divorce, il sombre dans l'alcoolisme et le surendettement. Pour payer ses dettes, il offre à diverses personnes poursuivies dans des affaires pénales de les renseigner sur l'état des procédures en cours (d'où les poursuites pour violation du secret professionnel) ou de « faire sauter des contraventions »[2] (poursuites pour corruption).
Dénoncé à l'été 2008, il est placé durant trois mois en détention provisoire, avant d'être révoqué de la magistrature à l'été 2009. Il perçoit alors le RSA et est hébergé dans des centres d'hébergement pour SDF ou foyers Emmaüs.
Le Conseil supérieur de la magistrature a indiqué dans son arrêt que « les faits qui lui sont reprochés traduisent une perte complète des repères déontologiques fondamentaux de sa profession et constituent des manquements graves aux devoirs de son état de magistrat. »
Il a par la suite été embauché dans une entreprise de BTP par un ancien ami lillois.
Il est jugé par la 17e chambre correctionnelle du tribunal correctionnel de Paris le . À l'audience, il déclare que « c'est pas évident de reconnaître à quel point vous tombez dans la déchéance », conscient de s'être engagé dans « un suicide professionnel, social et sanitaire ». Le procureur a reconnu « le problème d'alcool d'un prévenu fragilisé ».
Patrick Keil a été condamné le à un an d'emprisonnement avec sursis pour corruption passive de magistrat et violation du secret professionnel.
Publication
- Du barreau aux barreaux : la descente aux enfers du juge de l'affaire Festina, en collaboration avec Jean-Michel Lepreux, 2009
Notes et références
- « Décès du juge de l'affaire Festina, Patrick Keil », sur euronews, (consulté le ).
- Durant l'instruction, il a reconnu avoir classé entre 600 et 800 contraventions, concernant une centaine de personnes.
Pour approfondir
Articles connexes
Liens externes
- Article-blog du Le Monde
- Article de Libération
- Article de La dépêche du Midi
- Article du Nouvel Observateur