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Parti de l'union démocratique

Le Parti de l'union démocratique (en kurde : Partiya Yekîtiya Demokrat, PYD, en arabe : حزب الاتحاد الديمقراطي, Ḥizb Al-Ittiḥad Al-Dimuqraṭiy), est un parti politique kurde syrien[1].

Parti de l'union démocratique
(ku) Partiya Yekîtiya Demokrat
(ar) حزب الاتحاد الديمقراطي
Image illustrative de l’article Parti de l'union démocratique
Logotype officiel.
Présentation
Chefs Shahoz Hesen
Ayshe Hiso
Fondation
Siège Kobané
Branches armées Unités de protection du peuple
Unités de protection de la femme
Région Rojava (Kurdistan syrien)
Positionnement Gauche
Idéologie Confédéralisme démocratique
Affiliation internationale Koma Civakên Kurdistan
Internationale socialiste (consultatif)
Couleurs Vert, rouge et jaune
Site web pydrojava.com
Représentation
Conseil démocratique syrien
8 / 43

Son président est Salih Muslim. D'orientation socialiste démocratique et apoïste, il est considéré comme la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)[2]. Il revendique actuellement le contrôle du Kurdistan syrien, devenu le Rojava, entité fédérale en 2016.

Histoire

Origine

De 1980 à 1999, de nombreux Kurdes de Syrie rejoignent le Parti des travailleurs du Kurdistan, pour combattre au Kurdistan de Turquie[2].

Fondation

Le PYD est fondé en 2003 par des membres syriens du PKK, dont Salih Muslim[3], à Qandîl, dans les montagnes du Kurdistan irakien[2].

La guerre civile syrienne

De 2003 jusqu'au début de la révolte syrienne de 2011, le PYD reste un petit parti politique illégal, et ses activités sont limitées. Mais, début 2012, les unités armées du PYD, les Unités de protection du peuple (YPG) quittent leurs bases du Kurdistan irakien pour entrer au Kurdistan syrien. Peu à peu, elles prennent le contrôle de la plupart des régions kurdes de Syrie[2].

Au cours de la guerre civile syrienne, le parti devient alors un acteur clé dans la lutte contre Daech, lui permettant d'avoir un statut militaire et diplomatique important, notamment après la libération de Kobané[4].

Le , le Conseil national kurde et le Parti de l’union démocratique ont signé un accord d'union dans une structure commune, le Conseil suprême kurde[5]. Cependant, le PYD s'est vite trouvé en position dominante dans le Conseil suprême ; en -, le Gouvernement régional du Kurdistan irakien a même fermé brièvement la frontière entre les deux pays pour forcer le PYD à rendre une partie de ses pouvoirs au CNK[6].

Le Conseil Suprême Kurde est dissous à la fin de l'année 2015 en raison des dissensions entre forces ocälanistes et forces barzanistes. Ces dernières se rapprochent de la Turquie d'Erdogan[7] qui a déclaré la guerre au PKK ainsi qu'au PYD, allant même jusqu'à bombarder des positions des YPG à l'été 2016[8]. Ceux-ci ont tourné le dos à Barzani et se sont rapprochés de différentes milices anti-Daesh issues de tribus arabes, turkmènes, syriaques et autres peuples, ainsi que d'opposants au gouvernement Assad qui ont tourné le dos à l'Armée Syrienne Libre, afin de fonder les Forces Démocratiques Syriennes[9]. Les barzanistes attribuent également au PYD une part de responsabilité dans l'attentat commis par Daesh à Qamichli, en raison d'une prétendue négligence[10].

Branche armée

Le parti dispose de deux branches armées connue sous les noms d'Unités de protection du peuple (YPG) et d'Unités féminines de protection (YPJ). En , l'YPG était organisée en huit brigades, représentant ensemble plus de 40 000 combattants.

Administration

Depuis 2013, le PYD établit une administration semi-indépendante des régions kurdes. Fin , le PYD annonce la création de trois cantons autonomes: Cezireh, Kobanê et Afrîn. Après des élections réalisées dans toutes les localités des trois cantons, l'assemblée législative de l'autorité autonome du Kurdistan syrien proclame la constitution d'un parlement de cent et un sièges et d'un gouvernement comprenant vingt-trois ministères. Les trois langues officielles sont le kurde, l'arabe et le syriaque[2].

Objectif et statut

Selon Salih Muslim, l'objectif du parti n'est pas l'indépendance du Kurdistan syrien mais une autonomie dans un État fédéral[11].

Le PYD est considéré comme étant la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan[3]. Il est toutefois indépendant de celui-ci et s'administre de façon autonome[12].

Le parti est considéré comme terroriste par la Turquie au même titre que le PKK. Il bénéficie au contraire du soutien militaire des États-Unis, qui voit en lui un allié contre l'État islamique dans le cadre de la guerre syrienne[13].

Le PYD n'est pas enregistré officiellement en tant que parti politique syrien du fait que la Constitution d'avant 2012 ne permet pas la fondation de partis sans autorisation au préalable du gouvernement. Le PYD accuse le Conseil national syrien (CNS) d'être un pantin de la Turquie.

Influences de la pensée libertaire sur le Parti de l’union démocratique

En 2006, à la mort de l'anarchiste américain Murray Bookchin, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) s'engage à fonder la première société basée sur un confédéralisme démocratique inspiré des réflexions du théoricien de l’écologie sociale et du municipalisme libertaire[14].

Le , les cantons du Rojava, dans le Kurdistan syrien, se fédérent en communes autonomes. Elles adoptent un contrat social qui établit une démocratie directe et une gestion égalitaire des ressources sur la base d’assemblées populaires. C’est en lisant l’œuvre prolifique de Murray Bookchin et en échangeant avec lui depuis sa prison turque, où il purge une peine d’emprisonnement à vie, que le dirigeant historique du mouvement kurde, Abdullah Öcalan, fait prendre au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) un virage majeur pour dépasser le marxisme-léninisme des premiers temps. Le projet internationaliste adopté par le PKK en 2005, puis par son homologue syrien, le Parti de l’union démocratique (PYD), vise à rassembler les peuples du Proche-Orient dans une confédération de communes démocratique, multiculturelle et écologiste[14].

Principaux dirigeants

Notes et références

  1. Etienne Huver, « Les Kurdes poussent leurs pions en Syrie », sur Le Figaro, (consulté le ).
  2. Wirya Rehmany, Dictionnaire politique et historique des Kurdes, Paris, L'Harmattan, , 532 p. (ISBN 978-2-343-03282-5), p. 75-77
  3. Zakaria Taha, Syrie, Louvain-la-Neuve, De Beck, , 137 p. (ISBN 978-2-8073-0647-9), p. 51.
  4. Zakaria Taha, Syrie, Louvain-la-Neuve, De Beck, , 137 p. (ISBN 978-2-8073-0647-9), p. 53.
  5. « Les Kurdes syriens contrôlent leur région », L'Humanité, 6 août 2012.
  6. Cyril Roussel, « Le “cavalier seul” des Kurdes de Syrie », Orient, XXI, 27 mars 2014
  7. « Shingal • La "guerre des fossés" de Barzani versus Erdoğan », sur Kedistan, (consulté le ).
  8. lefigaro.fr, « Syrie: l'armée turque dit avoir tué jusqu'à 200 miliciens kurdes », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le )-
  9. Le Point, magazine, « Syrie: les Forces démocratiques syriennes, fer de lance de la lutte anti-EI », Le Point, (lire en ligne, consulté le ).
  10. (en) Kurdistan24, « Why do Kurds blame PYD for Qamishlo's attack? », sur Kurdistan24 (consulté le ).
  11. Boris Mabillard, « L’armée turque n’a rien à faire en Syrie », sur letemps.ch, (consulté le ).
  12. Randa Kassis et Alexandre Del Valle, Comprendre le chaos syrien, Des révolutions arabes au jihad mondial, Paris, L'Artilleur, , 444 p., chap. III (« L'énigme alaouite et la question des minorités »), p. 165-241
  13. « Syrie: la Turquie poursuit son offensive... contre les Kurdes », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  14. Benjamin Fernandez, « Murray Bookchin, écologie ou barbarie », Le Monde diplomatique, (lire en ligne).
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