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Paris-Roubaix 1968

La 66e édition de la course cycliste Paris-Roubaix a eu lieu le et a été remportée au sprint par le Belge Eddy Merckx, devant son compagnon d'échappée Herman Van Springel. La course part pour la troisième fois de Chantilly, et passe pour la première fois par la trouée d'Arenberg.

Paris-Roubaix 1968
Généralités
Course
66e Paris-Roubaix
Compétition
Super Prestige Pernod 1968 (d)
Date
7 avril
Distance
262 km[1]
Pays traversé(s)
Lieu de départ
Lieu d'arrivée
Vitesse moyenne
36,606 km/h[1]
RĂ©sultats
Vainqueur
Deuxième
Troisième

Parcours

La trouée d'Arenberg, empruntée pour la première fois par Paris-Roubaix en 1968

Cette 66e Ă©dition de Paris-Roubaix est la troisième Ă  partir de Chantilly. En 1966, le dĂ©part de la course a Ă©tĂ© dĂ©placĂ© de Saint-Denis Ă  Chantilly, et le parcours passant par Amiens et Doullens a Ă©tĂ© abandonnĂ© pour passer plus Ă  l'est. Les organisateurs ont fait ce choix pour remĂ©dier Ă  la disparition des routes pavĂ©es, qui ne reprĂ©sentent plus que 22 km du parcours en 1965[2]. De nouveaux secteurs pavĂ©s sont ainsi empruntĂ©s dans le sud du dĂ©partement du Nord et le PĂ©vèle. Les pavĂ©s continuent cependant de disparaĂ®tre. Ainsi en 1967, le pas Roland, un chemin pavĂ© montant une colline Ă  Mons-en-PĂ©vèle, est Ă  son tour recouvert d'enrobĂ©. Inquiet, Jacques Goddet, Ă  la tĂŞte de l'organisation de la course, demande Ă  Albert Bouvet de modifier le parcours en 1968[3]. Afin de trouver de nouveaux secteurs pavĂ©s, Bouvet sollicite le cycliste nordiste Jean Stablinski, ancien galibot Ă  Arenberg et qui effectue alors sa dernière saison en tant que coureur professionnel. Stablinski lui prĂ©sente la trouĂ©e d'Arenberg, que Goddet qualifie d'« ornière Â» Ă  la vue des premières photos. Ce chemin, qui traverse le bois d'Arenberg, figure nĂ©anmoins pour la première fois au parcours de la course en 1968. Il est devenu depuis le plus cĂ©lèbre des secteurs pavĂ©s et un symbole de Paris-Roubaix[4].

Après le départ de Chantilly, la course passe par Senlis, Compiègne, Noyon, Ham, Saint-Quentin, Bohain, Le Cateau-Cambrésis, Solesmes. Au lieu de se diriger vers Denain comme en 1966 et 1967, le parcours traverse Valenciennes pour emprunter ensuite la trouée d'Arenberg, et remonter vers Roubaix par Marchiennes, Coutiches, Templeuve, Cysoing et Hem[5]. La course s'achève au vélodrome de Roubaix, où se trouve la ligne d'arrivée depuis 1943.

Sur un total de 262 km[1], cette Ă©dition compte 56,6 km de routes pavĂ©es, intĂ©grĂ©es dans les 112 derniers kilomètres de course, Ă  partir de Solesmes. Le tronçon le plus long mesure près de 15 km entre les communes de Templeuve et de Bachy.

DĂ©roulement de la course

Après quelques attaques sans importance en début de course, cinq coureurs parviennent à former une échappée au 117e km, à Fresnoy-le-Grand : les Français Bernard Van Der Linde et Jean-Marie Leblanc, les Italiens Emilio Casalini et Guido Neri et le Belge Joseph Haeseldonckx. Ils sont rejoints par le Français Roger Pingeon km plus loin. L'avance de ce groupe s'accroit et atteint 4 minutes et 20 secondes à Solesmes, où se trouve le premier secteur pavé. Pingeon lâche alors ses compagnons d'échappée. Pour partie retardés par des crevaisons, ils sont repris par le peloton. L'avance de Pingeon décroit. De 2 minutes et 40 secondes à Valenciennes, elle passe à une trentaine de secondes au moment d'aborder la trouée d'Arenberg. Victime à son tour d'une crevaison, il est rattrapé.

À Warlaing, Roger Cooreman s'échappe. Edward Sels le rejoint. Quelques kilomètres plus loin, à Marchiennes, Eddy Merckx en attaquant provoque la création d'un groupe de tête de 14 coureurs. Des favoris, seul Rik Van Looy n'y figure pas, retardé par une crevaison.

Ă€ Coutiches, Merckx attaque une nouvelle fois. Sels le suit, puis Willy Bocklant et Herman Van Springel les rejoignent. Bocklant est distancĂ© par les trois autres Ă  26 km de l'arrivĂ©e, tandis que derrière eux Walter Godefroot est parti seul pour tenter de les rejoindre. Sels est Ă  son tour lâchĂ© Ă  la suite d'une crevaison.

Merckx et Van Springel arrivent ensemble au vélodrome de Roubaix pour se disputer la victoire. Merckx, meilleur sprinter et déjà expérimenté sur piste (cinq fois champion de Belgique de l'américaine et deux fois vainqueur des Six jours de Gand), s'impose. Godefroot arrive 1 minute et 37 secondes plus tard. Sels et Victor Van Schil suivent à 3 minutes et 11 secondes, puis viennent Raymond Poulidor (5 minutes et 5 secondes), Henk Nijdam (7 minutes et 46 secondes). Un groupe arrive à plus de huit minutes, réglé par Jan Janssen. Rik Van Looy, victime de trois crevaisons, y figure mais abandonne avant d'entrer sur le vélodrome[6].

Eddy Merckx, ici en 1973

Merckx remporte ainsi le premier de ses trois Paris-Roubaix. Il s'impose ensuite en 1970 et 1973. Ce succès est le premier d'une série de dix victoires consécutives des coureurs belges, dont six triplés.

Classement final

Bibliographie

  • GĂ©rard Ejnès (dir.), Jacques Hennaux (dir.) et Serge Laget (dir.), Paris-Roubaix : une journĂ©e en enfer, Issy-les-Moulineaux, L'Équipe, , 223 p. (ISBN 2-915535-21-3)
  • Pascal Sergent, Paris-Roubaix. Tome II, 1943-1990 : chronique d'une lĂ©gende, Roubaix, VĂ©loclub de Roubaix, , 314 p. (BNF 36162392)

Notes et références

Lien externe

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