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Parc archéologique de la Garenne de Cagny (Somme)

Le parc archéologique de la Garenne est un site préhistorique du Paléolithique inférieur, situé sur le territoire de la commune de Cagny, dans la Somme, au sud-est d'Amiens. Propriété de l'État, il se trouve au cœur du petit bois de la Garenne.

Parc archéologique de la Garenne
Image illustrative de l’article Parc archéologique de la Garenne de Cagny (Somme)
Coupe géologique du site de la Garenne
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Province Picardie Picardie
RĂ©gion Hauts-de-France
DĂ©partement Somme
Commune Cagny
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1959)[1]
CoordonnĂ©es 49° 51′ 23″ nord, 2° 20′ 26″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Somme
(Voir situation sur carte : Somme)
Parc archéologique de la Garenne
Parc archéologique de la Garenne
GĂ©olocalisation sur la carte : Hauts-de-France
(Voir situation sur carte : Hauts-de-France)
Parc archéologique de la Garenne
Parc archéologique de la Garenne
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Parc archéologique de la Garenne
Parc archéologique de la Garenne
Histoire
Époque Paléolithique inférieur

Une terrasse fluviatile

Le bois de la Garenne renferme une coupe archéologique qui se présente comme un talus riche en craie et en silex, recouvert par un complexe de niveaux fluviatiles (appartenant à la moyenne terrasse de la Somme), correspondant en réalité à une ancienne rive de l'Avre (aujourd'hui trente mètres plus bas).

Les nappes alluviales prĂ©servĂ©es du bassin versant de la Somme qui se superposent en terrasses Ă©tagĂ©es (datĂ©es de 450 000 Ă  350 000 ans), ont livrĂ© quantitĂ© de donnĂ©es sur les anciens peuplements du Nord de la France sur les sites de Cagny-la-Garenne et Cagny-l'Épinette (vallĂ©e de l'Avre)[2]. Outre les vestiges lithiques, des restes de grands herbivores ont Ă©tĂ© trouvĂ©s : aurochs, cerfs, chevaux de Mosbach notamment[3].

Historique

Dès le début du XXe siècle, la carrière, encore en pleine activité, a fait l'objet de toute l'attention de la communauté scientifique. Les nombreux vestiges paléolithiques y ont été étudiés par plusieurs générations de préhistoriens qui s'y sont succédé, comme Victor Commont, premier à signaler les industries préhistoriques de la briqueterie Sanier (puis briqueterie Mouly), et l'abbé Henri Breuil qui a suivi le site pendant plus de 25 ans. François Bordes et Franck Bourdier ont laissé des publications majeures sur le Quaternaire régional. Roger Agache, puis Alain Tuffreau et son équipe, ont travaillé sur le gisement.

Un site acheuléen

Au Paléolithique inférieur tardif, des hommes occupaient la région. Ils ont laissé d'abondants vestiges d'outils lithiques appartenant à l'Acheuléen (cf. fouilles des quartiers Saint-Acheul et de Cagny)[4] - [5] - [6].

L'occupation du site est datĂ©e des stades isotopiques 12 (478 000 Ă  424 000 ans AP) et 11 (424 000 Ă  374 000 ans AP)[7]. Le stade 11 correspond Ă  une pĂ©riode interglaciaire (avec des tempĂ©ratures comparables Ă  celles d'aujourd'hui), avec une faune de milieu humide dans un environnement boisĂ© et de clairières. Les fouilles archĂ©ologiques du site ont permis de mettre au jour des bifaces et des hachereaux, mais aucun fossile humain n'a Ă  ce jour Ă©tĂ© trouvĂ©. On ne peut donc savoir si les hommes qui frĂ©quentaient le site Ă©taient des Homo heidelbergensis ou des NĂ©andertaliens, les deux espèces humaines europĂ©ennes de l'Ă©poque.

Conservation

Les outils lithiques, étudiés par les préhistoriens Henri Breuil, H. Kelley, François Bordes, Franck Bourdier, etc. ont été dispersés dans plusieurs collections publiques ou privées (musée de Picardie, collection Ponchon de l'école normale d'Amiens, collection Kelley et Vayson de Pradenne au Musée de l'Homme, collection Bordes au laboratoire de géologie du Quaternaire et de préhistoire de Bordeaux, etc.).

Le parc archéologique

Le bois de la Garenne, dans lequel se trouve le parc archéologique avec sa couche géologique, est accessible au public, excepté le périmètre grillagé qui protège le gisement paléolithique. La couche géologique est bien visible quoique non-accessible. Il est possible de participer à des visites guidées sur le site.

Notes et références

Notes

    Références

    1. « Gisement préhistorique », notice no PA00116110, base Mérimée, ministère français de la Culture
    2. Antoine 1989.
    3. Goval 2012.
    4. Tuffreau 1989.
    5. Tuffreau 2004.
    6. Depaepe 2009.
    7. [Tuffreau 2012] Alain Tuffreau, « Les premières industries lithiques dans le nord de la France, reflet des premiers peuplements dans une région de haute latitude », Les Nouvelles de l'archéologie, vol. 129,‎ , p. 36-41 (lire en ligne [sur journals.openedition.org]).

    Voir aussi

    Bibliographie

    • [Antoine 1989] P. Antoine, Les terrasses quaternaires du bassin de la Somme. Étude gĂ©ologique et gĂ©omorphologique. Contribution Ă  la connaissance du palĂ©oenvironnement des gisements palĂ©olithiques (thèse de doctorat, universitĂ© des Sciences et Techniques de Lille Flandres-Artois), , 437 p.. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    • [Depaepe 2009] Pascal Depaepe, La France du PalĂ©olithique, Paris, Ă©d. La dĂ©couverte, , 178 p., sur _ _ _. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    • [Goval 2012] Émilie Goval, Peuplements nĂ©andertaliens dans le Nord de la France, Inrap-CNRS Éditions, coll. « Recherches archĂ©ologiques » (no 4), , 312 p. (prĂ©sentation en ligne, lire en ligne [PDF] sur hal-inrap.archives-ouvertes.fr). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    • [Tuffreau 1989] Alain Tuffreau, L'AcheulĂ©en dans l'Ouest de l'Europe (Actes du colloque de Saint-Riquier), Lille, Publ. du CERP, , sur _ _ _. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    • [Tuffreau 2004] Alain Tuffreau, L'AcheulĂ©en. De l'Homo erectus Ă  l'homme de NĂ©andertal, Paris, La Maison des roches, , 125 p.. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    • [Tuffreau et al. 1995] Alain Tuffreau, Pierre Antoine, Philip G. Chase, Harold L. Dibble, Brooks Đ’. Ellwood, Thijs van Kolfschoten, Agnès Lamotte, Michel Laurent, Shannon P. Mc Pherron, Anne-Marie Moigne et AndrĂ©-Valentin Munaut, « Le gisement acheulĂ©en de Cagny-l'Épinette (Somme) », Bulletin de la SociĂ©tĂ© prĂ©historique française, vol. 92, no 2,‎ , p. 169-192 (lire en ligne [sur persee]).

    Articles connexes

    Liens externes

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