Cheval de Mosbach
Le cheval de Mosbach (Equus caballus mosbachensis) est une espÚce ou sous-espÚce[2] éteinte d'équidés typique du PléistocÚne moyen en Europe.
mùchoires inférieure et supérieure.
RĂšgne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Chordata |
Classe | Mammalia |
Ordre | Perissodactyla |
Famille | Equidae |
Genre | Equus |
EspĂšce | Equus caballus |
EX : Ăteint
Taxonomie
Reichenau décrit l'espÚce à partir des vestiges, notamment deux crùnes assez bien conservés[3], trouvés à Mosbach quartier du Wiesbaden en Allemagne[1]. La date de publication indiquée varie selon les auteurs : 1901 pour Guadelli & Prat (1995)[4], 1903 sur Biolib[5], 1915 pour Eisenmann et al. (1985)[3].
Reichenau le nomme E. caballus mosbachensis car le fossile possÚde des caractÚres morphologiques dentaires propres à l'espÚce E. caballus[6]. Il le considÚre donc comme une sous-espÚce de E. caballus, et d'autres auteurs le suivent sur ce point, dont Cordy (1982[7]). Mais il est parfois considéré comme une espÚce[8].
Description
Musée d'histoire naturelle de Mayence
C'est un grand cheval : sa taille au garrot a Ă©tĂ© estimĂ©e Ă environ 1,70 m[9] - [6]. Selon Bennet et Hauffmann (1999) c'est le plus grand de tous les chevaux sauvages. Ces auteurs le dĂ©finissent comme un cheval d'Europe centrale, avec une tĂȘte Ă©troite et longue (notamment comparĂ© au cheval du nord-ouest de l'Europe) ; l'Ćil est placĂ© plutĂŽt haut et le profil nasal et droit ou convexe. Son torse est creusĂ©[10], avec une section en ovale aplati et non pas arrondie comme l'ont les caballus, ferus et prezewalskoo[11]. Le cou est plat et long[10], les jambes longues et solides. Ses descendants domestiquĂ©s ont une robe longue en hiver mais sans la sous-couche Ă©paisse prĂ©sente chez les chevaux du nord, ce qui donne un aspect hirsute plutĂŽt que laineux[11]. La morphologie des dents est similaire Ă celles de E. altidens mais leur forme gĂ©nĂ©rale est plus carrĂ©e et la bordure des fossettes est beaucoup moins plicated[12].
Il conserve des caractéristiques sténoniennes : un front relativement étroit, des dents jugales petites et les os des extrémités assez étroits[6].
Les os des membres du cheval de Ehringsdorf (en) sont similaires Ă ceux de E. mosbachensis, de mĂȘme que la partie occlusale des dents ; mais les dents de Ehringsdorf, mesurĂ©es Ă la base, sont relativement petites et ressemblent Ă celles de Steinheim et de Vertesszöllös[n 1] - [14].
Dentition inférieure. Caune de l'Arago Dentition supérieure. Caune de l'Arago
Origines et descendants
E. mosbachensis apparaßt au début du PléistocÚne moyen[6], dont il est une espÚce typique[15]. Pour Langlois (2005), il est le premier caballin européen[6].
Selon KurtÚn (1968)[16], E. caballus mosbachensis est le plus ancien écomorphotype de caballoïde et serait issu du sténonide Equus bressanus[17] (ou Equus major[18]).
Azzaroli (1992) pense que E. idahoensis de la fin du PliocÚne, une autre branche du E. simplicidens ancestral, est à l'origine des caballoïdes il y a environ 2 Ma en Amérique du Nord ; ceux-ci auraient migré vers l'Eurasie il y a 1 Ma (Azzaroli 1988[19]), laissant en Amérique du Nord les autres comme E. niobrarensis. D'abord rares, les caballoïdes auraient été associés au sténonides en Eurasie mais auraient supplanté ces derniers au cours du demi-million d'années suivant, à cause de préférences climatiques et de niches différentes (Forstén 1988[20]). Des molaires inférieures isolées et une mùchoire trouvées sur des sites d'ùge Irvingtonien (Azzaroli 1995[21] ; SchÀfer & Dalquest 1991[22]) semblent appartenir à Equus caballus[17].
E. mosbachensis aurait précédé Equus steinheimensis, ce dernier étant un véritable cheval caballoïde bien qu'il ait été caractérisé comme « une branche d'Equus évoluant lentement » et présente des traits plus primitifs que E. mosbachensis[23].
Bennett (1998) donne E. mosbachensis pour ancĂȘtre du cheval Letton, du cheval de Groningen et de certaines races de warmbloods[24] - [25].
Distribution
Son extension géographique couvre l'ensemble de l'Europe, de la France à la Russie[6] ; selon Vangengeim, il n'a pas dépassé l'Oural[26]. Des vestiges ont été trouvés dans de nombreux sites :
En France Ă
- Igue des Rameaux[27] Ă Saint-Antonin-Noble-Val (Tarn-et-Garonne),
- Montoussé (Hautes-Pyrénées)[28],
- la Caune de l'Arago à Tautavel (Pyrénées-Orientales)[29],
- l'Ăpinette ou la Garenne Ă Cagny dans la Somme[30], etc
En Belgique Ă
En Moldavie Ă
Selon Bennett (1999), son habitat est un couvert forestier ouvert (comme E. caballus, alors que E. ferus préfÚre la steppe, et E. alaskae et E. przewalskii la steppe-toundra)[17].
Paléoclimat
Sur le site de Mosbach, ses vestiges sont associés à une phase climatique tempérée datant d'un peu moins de 700 000 ans[6].
Ă la Caune de l'Arago, la couche G oĂč il se trouve est datĂ©e entre 300 000 Ă 350 000 ans et il y est associĂ© Ă une faune de climat froid[29].
Synonymes, variantes
- Variantes
- Equus mosbachensis campdepeyri Guadelli et Prat 1995[37], défini à Camps-de-Peyre (Sauveterre-la-Lémance, Lot-et-Garonne)[38].
- Equus mosbachensis micoquii Langlois 2005, défini au site de la Micoque[39] (les Eyzies-de-Tayac, Dordogne).
- Equus mosbachensis palustris Bonifay 1980[40], dĂ©fini Ă Lunel-Viel (HĂ©rault). Certaines de ses spĂ©cificitĂ©s peuvent ĂȘtre interprĂ©tĂ©es comme une adaptation particuliĂšre Ă un milieu tempĂ©rĂ© et Ă une zone humide et marĂ©cageuse ; mais le crĂąne a aussi des ressemblances avec le cheval de Przewalski[29].
- Equus mosbachensis tautavelensis Crégut 1980, défini à la Caune de l'Arago à Tautavel[41] - [42].
Voir aussi
Bibliographie
- [Bennett 1998] Deb Bennett, Conquerors: The Roots of New World Horsemanship [« Conquérants : les racines de l'équitation du Nouveau Monde »], Solvang (CA), Amigo Publications, , 1re éd., 410 p., sur books.google.fr (ISBN 0-9658533-0-6, lire en ligne).
- [Bennett & Hauffmann 1999] Deb Bennett et Robert S. Hauffmann, « Equus caballus Linnaeus, 1758 », Mammalian species, American Society of Mammologists, no 628,â , p. 1-14 (lire en ligne [PDF] sur equichannel.cz, consultĂ© en ).
- [Bonifay 1980] Marie-Françoise Bonifay, « Le Cheval du PlĂ©istocĂšne moyen des grottes de Lunel-Viel (HĂ©rault) », Gallia PrĂ©histoire, vol. 23, no 2,â , p. 233-281 (lire en ligne [sur persee], consultĂ© en ).
- [Eisenmann et al. 1985] VĂ©ra Eisenmann, Ăvelyne CrĂ©gut-Bonnoure et Anne-Marie Moigne, « Equus mosbachensis et les grands chevaux de la Caune de l'Arago et de Lunel-Viel : crĂąniologie comparĂ©e », Bulletin du MusĂ©e national d'histoire naturelle, no 7, section C,â , p. 157-173 (lire en ligne [PDF] sur researchgate.net, consultĂ© en ).
- [Guadelli & Prat 1995] Jean-Luc Guadelli et François Prat, « Le cheval du gisement plĂ©istocĂšne moyen de Camp-de-Peyre (Sauveterre-la-LĂ©mance, Lot-et-Garonne) [Equus mosbachensis campdepeyri nov. ssp.] », PalĂ©o, no 7,â , p. 85-121 (lire en ligne [sur persee], consultĂ© en ).
- [Langlois 2005] Anne Langlois, « Le Cheval du gisement PlĂ©istocĂšne moyen de La Micoque (Les Eyzies-de-Tayac, Dordogne) : Equus mosbachensis micoquii nov. ssp. », PalĂ©o, no 17,â , p. 73-110 (lire en ligne [sur journals.openedition.org], consultĂ© en ).
- [Reichenau 1906] (de) Wilhelm von Reichenau, « BeitrĂ€ge zur nĂ€heren Kenntnis der Carnivoren aus den Sanden von Mauer und Mosbach » [« Contribution Ă la connaissance des carnivores des sables de Mauer et Mosbach »], Abhandlungen der Grossherzoglich Hessischen Geologischen Landesanstalt, no 4,â , p. 189â313.
- [Uzunidis et al. 2017] Antigone Uzunidis, Florent Rivals et Jean-Philip Brugal, « Relation between morphology and dietary traits in horse jugal upper teeth during the middle Pleistocene in southern France », Quaternaire, Association française pour l'Ă©tude du quaternaire, vol. 28, no 3,â , p. 303-312 (lire en ligne [PDF] sur hal.archives-ouvertes.fr, consultĂ© en ).
Liens externes
- (en) RĂ©fĂ©rence BioLib : Equus mosbachensis von Reichenau, 1903 â (consultĂ© le )
- (en) Référence uBio : site déclaré ici indisponible le 7 avril 2023
Notes et références
Notes
- Vertesszöllös se trouve en Hongrie à environ 50 km à l'ouest de Budapest, sur une terrasse de la riviÚre Atalér, dans une ancienne carriÚre. La plus ancienne des quatre couches stratigraphiques site a livré un occipital et une molaire déciduelle humains associés à de la faune et de l'industrie clactonienne[13].
Références
- Bennett & Hauffmann 1999, p. 3 du compteur Adobé.
- Bennett & Hauffmann 1999, p. 16 du compteur Adobé.
- Eisenmann et al. 1985.
- Guadelli & Prat 1995, p. 86.
- « Equus mosbachensis von Reichenau, 1903 â », sur biolib.cz (consultĂ© en ).
- Langlois 2005, paragr. 3.
- [Cordy 1982] Jean-Marie Cordy, « Biozonation du Quaternaire postvillafranchien continental d'Europe occidentale Ă partir des grands mammifĂšres », Annales de la SociĂ©tĂ© GĂ©ologique de Belgique, t. 105,â , p. 303-314 (lire en ligne [PDF] sur popups.uliege.be, consultĂ© en ).
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- Bennett & Hauffmann 1999, p. 14 du compteur Adobé.
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- « Equus mosbachensis », sur ubio.org (consulté le ).
- « Equus caballus mosbachensis », sur ubio.org (consulté le ).
- Azzaroli et al. 1988, p. 88.
- « Equus (Equus) mosbachensis », sur ubio.org (consulté le ).
- Guadelli & Prat 1995.
- Langlois 2005, paragr. 5.
- Langlois 2005.
- Bonifay 1980.
- « Equus mosbachensis tautavelensis », sur ubio.org (consulté en ).
- [CrĂ©gut 1980] Ăvelyne CrĂ©gut, « Equus mosbachensis tautavelensis nov. subsp.,un nouvel Equidae (Mammalia, Perissodactyla) du gisement plĂ©istocĂšne moyen antĂ©-rissien de la Caune de l'Arago (Tautavel, Pyrenees Orientales, France) », GĂ©obios, vol. 13, no 1,â , p. 121-127 (rĂ©sumĂ©).