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Paolo Dezza

Paolo Dezza, nĂ© le Ă  Parme (Italie) et mort le Ă  Rome, est un prĂȘtre jĂ©suite italien, philosophe thomiste, recteur de l’universitĂ© grĂ©gorienne et, pour un an, dĂ©lĂ©guĂ© pontifical pour la Compagnie de JĂ©sus. Il est crĂ©Ă© cardinal en 1991.

Paolo Dezza
Biographie
Naissance
Ă  Parme (Italie)
Ordre religieux Compagnie de JĂ©sus
Ordination sacerdotale
DĂ©cĂšs
Ă  Rome (Italie)
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
par le
pape Jean-Paul II
Titre cardinalice Cardinal-diacre
de S. Ignazio di Loyola a Campo Marzio

Blason
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Jeunesse et formation

NĂ© dans une famille de modestes fonctionnaires, Dezza fait ses Ă©tudes secondaires dans un lycĂ©e de Parme avant d’entrer dans la Compagnie de JĂ©sus le . AprĂšs les deux ans de noviciat et un stage d’enseignement dans un collĂšge de Milan il Ă©tudie la philosophie pendant deux ans Ă  Barcelone (1922-1924), et la thĂ©ologie Ă  Innsbruck (Autriche), et Naples (1924-1929). Il est ordonnĂ© prĂȘtre le , Ă  Naples[1].

CarriĂšre de professeur et recteur

DĂšs la fin de ses Ă©tudes de thĂ©ologie (1929) Dezza est envoyĂ© enseigner la mĂ©taphysique Ă  l’UniversitĂ© grĂ©gorienne, qui restera sa ‘base’ en quelque sorte durant toute sa vie, Ă  part quelques annĂ©es comme provincial des jĂ©suites de Venise (1935-1939) et professeur philosophat jĂ©suite de Gallarate (Milan).

En 1941 Dezza est recteur de l’UniversitĂ© grĂ©gorienne. Son enseignement de la philosophie est strictement thomiste. Parmi ses Ă©tudiants il a Karol Wojtyla, qui, bien qu'inscrit Ă  la facultĂ© Angelicum, suit quelques cours Ă  la GrĂ©gorienne (1947). Durant la Seconde Guerre mondiale il se rĂ©vĂšle un supĂ©rieur religieux attentif envers les nombreux professeurs et Ă©lĂšves qui, faute d’autre logement, rĂ©sidaient Ă  la GrĂ©gorienne mĂȘme (jusqu’en 1950). Chaque annĂ©e durant un mois il rencontre systĂ©matiquement chaque professeur pour s’enquĂ©rir du progrĂšs de leurs recherches, de leur enseignement mais Ă©galement de leurs familles, santĂ© et problĂšmes qu’ils rencontraient. Durant la Seconde Guerre mondiale il parvient Ă  maintenir harmonie et entente dans une large communautĂ© d’enseignants et Ă©lĂšves appartenant Ă  des nations diffĂ©rentes, et en guerre entre elles.

Fervent thomiste lui-mĂȘme il parvient cependant Ă  attĂ©nuer les querelles intellectuelles entre ses professeurs nĂ©o-thomistes et autres suarĂ©siens. Il n’est pas partisan de la ‘pensĂ©e unique’ thomiste. Son enseignement est clair ; ses Ă©lĂšves apprĂ©cient Ă©galement son approche personnelle et son caractĂšre spontanĂ©.

Dezza est un proche du pape Pie XII. Durant la pĂ©riode d’occupation allemande de Rome (septembre 1943 - juin 1944) il reçoit clandestinement Ă  l’universitĂ© des Italiens recherchĂ©s par les occupants dont, entre autres, le grand rabbin de Rome, IsraĂ«l Zoller.

En 1949 ou 1950 Dezza ouvre une facultĂ© de sociologie Ă  l’universitĂ© grĂ©gorienne, une initiative considĂ©rĂ©e comme rĂ©volutionnaire Ă  l’époque. Le il quitte son poste de recteur tout en continuant son enseignement. Il reçoit plusieurs missions de la part de Pie XII, comme secrĂ©taire de l’association des universitĂ©s catholiques, et fondateur de l’institut Regina Mundi (pour les religieuses) dont il est recteur de 1954 Ă  1962[1].

Dans le gouvernement de la Compagnie de JĂ©sus

En 1956 il est appelĂ© par le pĂšre Jean-Baptiste Janssens Ă  la Curie gĂ©nĂ©ralice des jĂ©suites. À la 31e congrĂ©gation gĂ©nĂ©rale de 1965 Dezza est Ă©lu Assistant GĂ©nĂ©ral du pĂšre Pedro Arrupe, nouvellement Ă©lu supĂ©rieur gĂ©nĂ©ral. Ayant participĂ© aux quatre congrĂ©gations gĂ©nĂ©rales prĂ©cĂ©dentes (un fait rare) son avis a du poids et il est influent. Auparavant Dezza avait Ă©tĂ© appelĂ© comme expert au concile Vatican II (1962-1965) et participe Ă  la rĂ©daction du document sur la formation des prĂȘtres Presbyterorum Ordinis, et la rĂ©organisation acadĂ©mique des facultĂ©s ecclĂ©siastiques[1].

ÉcoutĂ© et discrĂštement influent au gouvernement de la Compagnie de JĂ©sus, il est Ă©galement fort apprĂ©ciĂ© par Paul VI, dont il est le confesseur de 1969 Ă  sa mort. Il est Ă©galement confesseur de son successeur immĂ©diat Jean-Paul Ier (1978)[1].

Intellectuellement traditionnel, Dezza est un bon professeur mais non pas un chercheur. Il ne perçoit pas ce qui est Ă  la source du modernisme et de la Nouvelle ThĂ©ologie : un dĂ©sir de rĂ©pondre aux questions modernes et d’adapter la thĂ©ologie au changement de mentalitĂ©. Proche de Paul VI, il en connaĂźt bien les craintes en ce qui concerne certaines orientations apostoliques de la Compagnie de JĂ©sus, perçues au Vatican comme trop proches d’une thĂ©ologie de la libĂ©ration marxisante.

Délégué pontifical

Lorsque Pedro Arrupe est frappĂ© d’une thrombose qui le rend incapable de gouverner (1981) Paolo Dezza est nommĂ© dĂ©lĂ©guĂ© pontifical auprĂšs de la Compagnie de JĂ©sus[1], une dĂ©cision mal reçue par les jĂ©suites, mĂȘme si acceptĂ©e dans l’obĂ©issance. Dezza n’eut de cesse cependant que tout revienne dans le droit constitutionnel de la Compagnie et qu’une CongrĂ©gation gĂ©nĂ©rale puisse ĂȘtre convoquĂ©e pour Ă©lire un successeur Ă  Arrupe. Il en obtient la permission de Jean-Paul II et la 33e CongrĂ©gation gĂ©nĂ©rale Ă©lit Peter Hans Kolvenbach, supĂ©rieur gĂ©nĂ©ral ().

Cardinal

Dezza est crĂ©Ă© cardinal par Jean-Paul II le avec le titre cardinal-diacre de S. Ignazio di Loyola a Campo Marzio : il a 89 ans et n’est donc pas Ă©lecteur en cas de conclave.

Il meurt le . Jean-Paul II lui-mĂȘme prĂ©side Ă  ses funĂ©railles durant lesquelles il prononce une homĂ©lie[1]. EnterrĂ© au cimetiĂšre de Rome, la dĂ©pouille du cardinal Dezza fut transfĂ©rĂ©e quelques annĂ©es plus tard dans l’église Saint-Ignace Ă  Rome, comme il en avait exprimĂ© le souhait.

ƒuvres principales

  • Alle origini del neotomismo, Milan, 1940.
  • Teologia cattolica e filosofia moderna, Chieri, 1943.
  • Metaphysica generalis, Rome, 1962.
  • Filosofia, sintesi scolastica, Rome, 1993 (9e Ă©dition).

Liens externes

  • (en) Fiche sur catholic-hierarchy.org

Article connexe

Notes et références

  1. Philippe Chenaux, Les JĂ©suites, Histoire et Dictionnaire, Paris, Bouquins Ă©ditions, (ISBN 978-2-38292-305-4), p. 626-627
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