Panzerlied
Le Panzerlied est un chant militaire allemand écrit en par l'Oberleutnant Kurt Wiehle. C'est l'un des plus connus de la Wehrmacht.
Origine
Il a été écrit en 1933[1] par l'Oberleutnant Kurt Wiehle alors que celui-ci se rendait à Königsbrück. Wiehle a repris l'air d'une chanson de marins, en y mettant des paroles plus appropriées à un usage dans la Panzerwaffe. À l'époque, l'Allemagne développe clandestinement son armée en dépit des interdictions dues au traité de Versailles ; il est possible de considérer ce chant comme un reflet du réarmement allemand, qui était en plein essor à ce moment-là.
Dans la quatrième strophe, la référence aux canons ennemis « cachés dans le sable jaune » a probablement été ajoutée pendant la campagne de l'Afrika Korps de Rommel en Afrique du nord. En effet, en 1933, il aurait été difficile de prévoir que les Panzer combattraient dans un environnement désertique.
Paroles et traduction
Paroles en allemand | Traduction |
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Première strophe | |
Ob's stürmt oder schneit, ob die Sonne uns lacht,
Es braust unser Panzer im Sturmwind dahin. |
Qu'il vente ou qu'il neige, que le soleil soit radieux,
Notre char vrombit dans un vent de tempête. |
Seconde strophe | |
Wenn vor uns ein feindlicher Panzer erscheint,
Für Deutschland zu sterben Ist uns höchste Ehr. |
Quand devant nous apparaît un char ennemi,
Mourir pour l'Allemagne est pour nous le plus grand des honneurs. |
Troisième strophe | |
Und läßt uns im Stich einst das treulose Glück,
Dann wird uns der Panzer ein ehernes Grab. |
Et si d'aventure la chance infidèle nous abandonne,
Alors, le char deviendra notre tombeau d'airain. |
Quatrième strophe | |
Mit donnernden Motoren, So schnell wie der Blitz,
So stoßen wir tief In die feindlichen Reihn. |
Nos moteurs tonitruants, vifs comme l'éclair,
Nous pénétrons profondément les rangs ennemis. |
Cinquième strophe | |
Mit Sperren und Minen hält der Gegner uns auf,
Wir suchen uns Wege, die keiner sonst fand. |
À l'aide d'obstacles et de mines, l'ennemi nous retarde,
Nous cherchons des chemins que nul autre n'a trouvés. |
Postérité
Dans l'armée allemande
Le Panzerlied n'est plus en usage aujourd'hui dans la Bundeswehr depuis mai 2017[2] (les deuxième et troisième couplets en ont été interdits[3]) mais se chante encore dans les forces armées autrichiennes.
Dans la légion étrangère
Il a été intégré au carnet de chant de la Légion étrangère avec d'autres paroles sous le titre de Képi blanc (à ne pas confondre avec Nos Képis Blancs écrits par Paule Nod, également connus sous le titre Sous le Soleil Brulant d'Afrique), ainsi qu'au 501e régiment de Chars de Combat (La Marche des Chars) et a également été repris par l'armée chilienne[4]. De manière non officielle, il est utilisé par plusieurs unités motorisées et parachutistes dans l'armée italienne. On le retrouve aussi dans l'armée sud-coréenne, interprété en coréen comme chant de marche pour les unités blindées et motorisées. Les paroles, modifiées, calquées sur celles de la Légion étrangère française, sont aussi utilisées dans diverses factions de l'armée belge dont les para-commandos ("Foulant la boue sombre s'en vont les paras").
La Marche des Chars
Qu'il pleuve, qu'il neige, ou sous un ciel ardent,
Que les nuits glaciales succèdent au soleil brûlant.
Nos visages couverts de poussière
Toujours sourient, montrant que nous sommes fiers.
refrain
Car nous sommes ceux des chars
Soldats au béret noir (bis)
Rapides comme l'éclair, dans le fracas des moteurs
En pointe de l'attaque, nous serons toujours vainqueurs.
Et si l'ennemi nous arrête
Les chars s'infiltrent et poursuivent la conquête.
refrain
Si un soir enfin il faut que l'on succombe,
Si le char en flammes devient pour nous une tombe.
La France a fait battre nos cœurs
Mourir pour la Patrie est notre honneur.
refrain
En Namibie
L'air du Panzerlied sert d'hymne non officiel aux descendants d'Allemands en Namibie sous le titre de Das Südwesterlied (« Chant des habitants du sud-ouest africain») ou Hart wie Kameldornholz (« Dur comme le bois d'un acacia à chameaux »).
Dans la culture populaire
Le Panzerlied a gagné en célébrité après son interprétation dans le film La Bataille des Ardennes de Ken Annakin[5]. Dans la version originale du film, les personnages parlent anglais, mais cela n'empêche pas le chant d'être interprété dans sa langue d'origine, bien qu’il soit manifeste que la plupart des acteurs ne maîtrisent pas les paroles, car le mouvement des lèvres de certains ne leur correspond pas.
Sa version musicale au piano, non accréditée, apparait au générique de fin du film "Una giornata particolare" ("Une journée particulière") d'Ettore Scola en 1977 avec dans les rôles principaux Sophia Loren et Marcello Mastroianni.
Le chant est aussi utilisé dans l'anime japonais Girls und Panzer[6].
Notes et références
- (en-US) Twitter, « Nazi imagery from Taiwan stems from ignorance, not hate, analysts say », sur Los Angeles Times, (consulté le )
- (de) « Verteidigungsministerium stoppt Bundeswehr-Liederbuch », Der Spiegel, (ISSN 2195-1349, lire en ligne, consulté le )
- url=http://www.panzerlexikon.de/lieder/panzerlied2.htm
- Parade militaire chilienne, le 19 septembre 2010).
- Extrait du film. À l'origine, les quatre dernières lignes de chaque strophe étaient répétées, mais ce n'est pas le cas dans l'interprétation de La Bataille des Ardennes. De plus, seule la première strophe est chantée, puis répétée plusieurs fois.
- (en) « Kuromorimine Girls Academy »
Articles connexes
- Tri tankista
- Marche des tankistes soviétiques (en)
- Le Chant du conducteur de tank