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Palais du gouvernement de Nancy

Le palais du gouvernement de Nancy, ou palais du Gouverneur, est un vaste hôtel particulier de la ville française de Nancy. Il s'agit d'une construction du XVIIIe siècle de style classique possédant son propre jardin.

Palais du gouvernement de Nancy
Palais de l'Intendance
Vue générale.
Présentation
Type
Palais
Partie de
Destination initiale
Gouvernement de la Lorraine
Siège du gouverneur militaire
Destination actuelle
Style
Architecte
Construction
XVIIIe siècle
Propriétaire
Ville de Nancy (d)
Patrimonialité
Logo monument historique ClassĂ© MH (1923, 2005, Palais)
Logo monument historique ClassĂ© MH (1928, Immeuble sud)
Patrimoine mondial Patrimoine mondial (1983)
Localisation
Pays
RĂ©gion
Province
DĂ©partement
Commune
Adresse
Place de la Carrière
Coordonnées
48° 41′ 49″ N, 6° 10′ 51″ E
Carte

Histoire

Le « Nouveau Louvre Â»

Le duc LĂ©opold Ier de Lorraine trouvant le vieux palais ducal « Ă©triquĂ©, morne et dĂ©suet Â», chargea Germain Boffrand d'en construire un nouveau, dont la façade principale donnerait sur la place de la Carrière. Pour accĂ©der aux souhaits du souverain, Boffrand n'hĂ©sita pas Ă  faire dĂ©truire le chĹ“ur de la CollĂ©giale Saint-Georges et les communs de l'ancien Palais. En 1715 s'Ă©levèrent ainsi les premières pierres du « Nouveau Louvre Â». Ă€ cause du dĂ©cès prĂ©maturĂ©, en 1723, du duc hĂ©ritier, le petit prince LĂ©opold-ClĂ©ment, le duc LĂ©opold, profondĂ©ment chagrinĂ©, ne quitta plus LunĂ©ville et le projet, qui Ă©tait grandiose et splendide, ne fut jamais achevĂ©. Ă€ la mort de LĂ©opold, en 1728, son fils, François III, laissa la rĂ©gence Ă  sa mère. Celle-ci, qui se dĂ©battait avec des difficultĂ©s financières, ne reprit pas le chantier.

Stanislas et Héré

Stanislas, roi de Pologne dĂ©chu placĂ© Ă  la tĂŞte des duchĂ©s par volontĂ© de son gendre, Louis XV, vĂ©cut, comme l'avait fait LĂ©opold auparavant, Ă  LunĂ©ville. Le « Nouveau Louvre Â» tombait en ruine. En juillet 1739, l'Ă©difice devint propriĂ©tĂ© communale par arrĂŞtĂ© du Conseil des Finances. Le « Nouveau Louvre Â», ou du moins ce qui restait du chantier inachevĂ©, fut dĂ©truit Ă  l'exception de quelques fausses arcades, toujours visibles dans le jardin de l'actuel palais, le long du MusĂ©e lorrain. Ce qui restait de l'antique collĂ©giale Saint-Georges fut Ă©galement mis Ă  bas. Cet espace ainsi crĂ©Ă© s'inscrivait dans les nouveaux plans d'urbanisme de Stanislas.

Ce dernier, bien qu'en rĂ©sidence Ă  LunĂ©ville, prit une part active dans le rĂ©amĂ©nagement de Nancy par la crĂ©ation des places Stanislas et d'Alliance, mais aussi par l'harmonisation de la place de la Carrière. Ce projet comprenait la construction d'un nouveau palais : la « Nouvelle Intendance Â», pour Antoine-Martin Chaumont de La Galaizière. HĂ©rĂ© fut chargĂ© de sa construction.

Les travaux durèrent de 1751 à 1753. De nombreux artistes travaillèrent à sa décoration. Parmi les sculpteurs, il y eut Guibal, Vallier, Lenoir, Walneffer ou Söntgen. La décoration intérieure du palais fut confiée à Gergonne, à Girardet et à Lamour.

La passation Ă  la France

Conformément à ce qui avait été prévu, la Lorraine devint française à la mort de Stanislas en 1766. Jacques Philippe de Choiseul-Stainville, nouveau gouverneur, réclame le palais, car c'est le plus important de la ville. Des réparations sont entreprises d'urgence pour accueillir le nouvel hôte. En 1788, appelé au gouvernement de l'Alsace, Stainville laisse la place à Choiseul la Baume.

Période révolutionnaire

Le Palais est loué à divers particuliers. Un café y fut même temporairement établi. La municipalité prononça ensuite la désaffectation du bâtiment.

Les premiers militaires

En 1791, la Constituante en fit le siège de la toute récente 4e Division militaire. Le Général de Victongoff est le premier à s'y établir (1791-1792) ; il est suivi par le général Bernoville (1793-1794), par le général Gilot (1796-1811), puis par le général Lacoste de 1811 à 1814. En 1817, le général d'Escars, dernier à ce poste car c'est la date de la fusion de la 4e Division avec la 3e et du choix de Metz comme nouveau siège.

La préfecture

À la fin du règne de Louis XVIII, la ville prêta le palais au département pour y installer ses services, charge à ce dernier de l'entretenir. Le premier préfet, le marquis de Foresta, s'y installa en 1823.

En fonction des changements de régimes, les Commissaires de la République succèdent aux préfets royaux avant de laisser la place aux préfets du Second Empire.

Le palais reçoit des visiteurs prestigieux, accueillant notamment : Charles X, Louis-Philippe, l'empereur François-Joseph d'Autriche, Napoléon III et l'impératrice Eugénie.

Le premier retour de l'armée française

L'une des conséquences de l'Attentat d'Orsini est la réorganisation militaire en 1858 de la France en cinq grands commandements militaires. Chaque commandement était confié à un maréchal. Le préfet Lengle dut céder le palais à Canrobert, fraîchement nommé commandant supérieur des Divisions de l'Est. Mac Mahon, Forey, Bazaine et le général de Failly suivirent.

La guerre de 1870

L'armée allemande, qui occupe la ville, installe son commandement dans le palais. Les généraux Adolf von Bonin, Heinrich von Zastrow et Albrecht von Stosch s'y succèdent jusqu'en .

Le second retour de l'armée française

Au premier étage, bureau de Foch, commandé en 1913 et 1914 à Louis Majorelle.

La perte de l'Alsace et de la Moselle fait de Nancy la nouvelle capitale de l'Est et renforce son rĂ´le hautement stratĂ©gique. Ă€ partir de 1874, Nancy devient le siège de la cĂ©lèbre 11e Division d'infanterie dite « Division de Fer Â». Le XXe Corps d'armĂ©e lui succède de 1899 Ă  1935. Parmi les nombreux gĂ©nĂ©raux qui le commandèrent, on peut citer Paul Pau, Ferdinand Foch, Hippolyte PĂ©net, Maurice Gamelin. En 1936, Nancy devient le siège de la XXe RĂ©gion militaire.

Le palais est occupé par les Allemands de 1940 à 1944. Après la Seconde Guerre mondiale, l'édifice abrite le siège de

  • la 2e Division d'infanterie (1946-1956) ; 46-49 : gĂ©nĂ©ral Gonzales de Linares ; 50-53 : gĂ©nĂ©ral Brisac ; 53-54 : gĂ©nĂ©ral Baillif ; 54-56 : gĂ©nĂ©ral Beaufre.
  • la Subdivision de Meurthe-et-Moselle (1959-1964) ; 59-62 : gĂ©nĂ©ral Pons ; 62-64 : gĂ©nĂ©ral Vennin.
  • le 1er Corps d'armĂ©e (1964-1975), 64-67 : gĂ©nĂ©ral Simon, 67-69 : gĂ©nĂ©ral Hublot, 69-72 : gĂ©nĂ©ral de Galbert, 72-73 : gĂ©nĂ©ral Lefort, 73-75 : gĂ©nĂ©ral Pichon.
  • le Commandement d'armes de Nancy 1975-1976 : gĂ©nĂ©ral Cussac.
  • la 4e Division blindĂ©e et la 61e Division militaire territoriale (1976-1985) ; 76-77 : gĂ©nĂ©ral de Barry, 76-77 : gĂ©nĂ©ral d'Harcourt, 79-81 : gĂ©nĂ©ral Duhesme, 81-83 : gĂ©nĂ©ral de la Roche de Rochegonde, 83-85 : gĂ©nĂ©ral Simon.
  • la 4e Division aĂ©romobile et la 61e Division militaire territoriale (1985-1991), 85-88 : gĂ©nĂ©ral PrĂ©aud, 88-91 : gĂ©nĂ©ral de Reviers de Mauny.
  • la 4e Division aĂ©romobile (1991-1999), 91-92 : gĂ©nĂ©ral de Reviers de Mauny, 92-95 : gĂ©nĂ©ral Batllo, 95-97 : gĂ©nĂ©ral de Monchy, 97-99 : gĂ©nĂ©ral d'Avout d'Auerstaedt.
  • la 4e Brigade aĂ©romobile (1999-2009) ; 99-01 : gĂ©nĂ©ral de GoĂ«sbriand ; 01-03 : gĂ©nĂ©ral Hotier ; 03-05 : gĂ©nĂ©ral Augier de Cremiers ; 05-07 : gĂ©nĂ©ral d'Anselme ; 07-10 : gĂ©nĂ©ral Jumelet.

Le départ de l'armée

Au milieu des années 2000, le palais a été cédé par l'armée à la ville de Nancy. Cette dernière a décidé d'incorporer le palais dans le vaste programme de rénovation et d'extension du Musée lorrain. Depuis 2013, il est ouvert au public lors d'expositions thématiques. Les derniers étages sont occupés par le pôle Culture et Attractivité de la Ville de Nancy, ainsi que par la mission du Livre sur la Place.

  • Escalier d'honneur.
    Escalier d'honneur.
  • Salon des peintures, premier Ă©tage.
    Salon des peintures, premier Ă©tage.
  • La musique, salon des peintures.
    La musique, salon des peintures.
  • Salon de premier Ă©tage dans le style NapolĂ©on.
    Salon de premier étage dans le style Napoléon.
  • Autre salon du premier Ă©tage.
    Autre salon du premier Ă©tage.

Architecture et jardin

En hémicycle, pourvu d'une balustrade, il ferme la place de la Carrière ; il marque aussi la limite ouest du parc de la Pépinière.

Il possède son propre jardin de 8800 m², dans lequel se trouvent des plantations d'érables et deux platanes monumentaux (42m de haut et 6,70m de circonférence) labellisés arbres remarquables de France en 2013. Plantés sous Stanislas, ils sont aujourd'hui âgés de plus de 250 ans[1]. Fermé à partir du 3 avril 2018 dans le cadre des travaux du Musée lorrain, le jardin est rouvert le 7 mai 2021 au public. Il est accessible depuis la rue Jacquot ou par le Parc de la Pépinière[2].

  • Vue d'ensemble du bâtiment et de la place de la Carrière, annĂ©es 1920.
    Vue d'ensemble du bâtiment et de la place de la Carrière, années 1920.
  • Façade sur la place.
    Façade sur la place.
  • Façade vue depuis le coin nord-ouest de la place.
    Façade vue depuis le coin nord-ouest de la place.

Classement

Le palais du Gouverneur a été classé monument historique en 1923, puis classé en 2005[3] pour ce qui est du mobilier et de la face nord. Il a été classé en 1928[4] pour la façade sur la place du Général-de-Gaulle.

Depuis 1983, comme la place de la Carrière dont il ferme la perspective, le palais du Gouverneur fait partie du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Références

Annexes

Bibliographie

  • Emmanuel HĂ©rĂ©, « Plan de la nouvelle intendance », Recueil des plans, Ă©lĂ©vations et coupes des châteaux et jardins que le roi de Pologne occupe en Lorraine, 3e partie (voir)
  • Christian Corvisier, Mireille-BĂ©nĂ©dicte Bouvet, « Nancy-Place de la Carrière et palais de l'Intendance », dans Congrès archĂ©ologique de France. 164e session. Nancy et Lorraine mĂ©ridionale. 2006, SociĂ©tĂ© française d'archĂ©ologie, Paris, 2008, p. 296-302, (ISBN 978-2-901837-32-9)

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