Accueil🇫🇷Chercher

Pachynomidae

Les Pachynomidae sont une famille de punaises (insectes hétéroptères) cimicomorphes[1]. Elle compte compte seulement une trentaine d'espèces, et est encore très peu étudiée.

Description

Ces punaises terrestres, Ă  antennes bien visibles et Ă  yeux composĂ©s, de couleur gĂ©nĂ©ralement brune, se caractĂ©risent par la prĂ©sence d'ocelles sur le front (mais absents chez la sous-famille des Pachynominae), par le fait que l'article 2 des antennes est subdivisĂ©, donnant l'apparence d'antennes Ă  cinq articles au lieu de quatre chez l'immense majoritĂ© des autres Cimicomorpha. ce deuxième article antennaire comporte une trichobothrie (poil sensible) qui le rapproche des Reduviidae. Le scutellum ne comporte pas de trichobothries sur ses marges latĂ©rales, Ă  la diffĂ©rence des Nabidae Prostemmatinae auxquelles elles ressemblent. Le rostre est court (ne va pas au-delĂ  de la tĂŞte), recourbĂ©, et apparaĂ®t comme ayant trois articles et non quatre comme chez les Thaumastellidae. Les fĂ©murs antĂ©rieurs sont très Ă©largis, formant des pattes ravisseuses. De taille plutĂ´t petite, elles mesurent de 3 Ă  15 mm de long[2] - [3]. Les adultes peuvent prĂ©senter des formes brachyptères ou macroptères, bien que ce polymorphisme semble rare[4].

RĂ©partition

Les Pachynomidae se rencontrent dans les zones tropicales d'Afrique et d'Asie (Pachynomus, Punctius, une espèce d’Aphelonotus), de Bornéo (Camarochiloides) et d'Amérique latine – du Mexique au Brésil, y compris les Caraïbes (Aphelonotus et Camarochilus)[5].

Biologie

Ces punaises vivent au sol, où elles chassent apparemment de nuit. Elles sont prédatrices. S'agissant d'une famille très peu étudiée, on ne connaît pas grand chose de plus. En effet, ces punaises sont peu souvent collectées, car de petite taille, et lorsqu'elles le sont, c'est souvent lors de piégeages, donc sans possibilité de connaître leur écologie[6]. Certaines ont été trouvées sous des rondins en décomposition ou des pierres[4].

Systématique

La première espèce de Pachynomidae, Pachynomus picipes, a été identifiée en 1830, et classée d'abord dans les Reduviidae. Puis le genre est transféré dans les Nabidae, dans une sous-famille créée pour lui par Stål en 1873. En 1954, l'entomologiste Jacques Carayon montre leur proximité avec les Reduviidae et propose de les considérer comme une famille à part entière, une conception largement reprise et partagée aujourd'hui[5].

Dans l'approche phylogénique, elle est considérée comme le groupe frère de la famille des Reduviidae, avec lesquelles ses membres partagent plusieurs synapomorphies[4]. Ces deux familles forment ensemble la super-famille des Reduvioidea, le groupe le plus basal de l'infra-ordre des Cimicomorpha.

En 1968, Carayon et Villiers ont révisé la famille et proposé deux sous-familles : les Aphelonotinae (notamment ocelles présents), monotypique, avec le genre Aphelonotus (quinze espèces), révisé par Schuh et al. en 2015[6], et les Pachynominae (notamment ocelles absents), seize espèces dans quatre genres, Camarochilus, révisé par Weirauch et al. en 2020[7], Camarochiloides, découvert en 2019[4], Pachynomus et Punctius.

Liste des sous-familles et des genres

ITIS (21 avril 2022)[8] n'a pas intégré cette famille dans ses listes. Selon BioLib (21 avril 2022)[9], elle comprend les taxons suivants :

  • sous-famille Aphelonotinae Carayon & Villiers
    • genre Aphelonotus Uhler, 1894, quinze espèces actuelles.
  • sous-famille Pachynominae StĂĄl, 1873
    • genre Pachynomus Klug in Ehrenberg, 1830, avec trois espèces (Afrique Ă  Inde)

Il manque toutefois, pour cette dernière sous-famille, les trois genres suivants (deux sont mentionnés par NCBI (21 avril 2022)[10], qui oublie cependant Pachynomus et Punctius)[5] :

  • genre Camarochilus Harris, 1930, dix espèces Ă  ce jour, genre exclusivement nĂ©otropical.
  • genre Camarochiloides Chen, Liu, Li & Cai, 2019 une seule espèce Ă  ce jour (endĂ©mique de BornĂ©o).
  • genre Punctius StĂĄl, 1873, deux espèces (l'une d'Afrique tropicale, l'autre d'Inde).

Liens externes

Notes et références

  1. Brands, S.J. (ed.), 1989-present. The Taxonomicon. Universal Taxonomic Services, Zwaag, The Netherlands. [http://taxonomicon.taxonomy.nl/], consulté le 9 mai 2022
  2. Henri-Pierre Aberlenc (coordination), Les insectes du monde : biodiversité, classification, clés de détermination des familles, Plaissan & Versailles, Museo Éditions & Éditions Quae, (ISBN 978-2-37375-101-7 et 2-37375-101-1, OCLC 1250021162, lire en ligne), tome 1, p. 511, tome 2 pp. 210 et 243
  3. (en) Randall T. Schuh, Christiane Weirauch et Ward C. Wheeler, « Phylogenetic relationships within the Cimicomorpha (Hemiptera: Heteroptera): a total-evidence analysis », Systematic Entomology, vol. 34, no 1,‎ , p. 15–48 (DOI 10.1111/j.1365-3113.2008.00436.x, lire en ligne, consulté le )
  4. Zhuo Chen, Yingqi Liu, Hu Li et Wanzhi Cai, « Camarochiloides weiweii gen. n. & sp. n., the first representative of Pachynomidae (Hemiptera: Heteroptera) from Borneo », European Journal of Entomology, vol. 116,‎ , p. 330–340 (DOI 10.14411/eje.2019.036, lire en ligne, consulté le )
  5. Petr Kment et Dávid Rédei, « Aphelonotus schuhi sp. nov., the first species of the family Pachynomidae from Puerto Rico (Hemiptera: Heteroptera) », Zootaxa, vol. 4748, no 2,‎ , p. 382–388 (ISSN 1175-5334 et 1175-5326, DOI 10.11646/zootaxa.4748.2.10, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Randall T. Schuh, Christiane Weirauch et Horacio Grillo, « Revision of Aphelonotus Uhler (Hemiptera: Heteroptera: Pachynomidae), with Description of Six New Species and Documentation of Nymphal Morphology for Three Species », American Museum Novitates, vol. 3829, no 3829,‎ , p. 1–43 (ISSN 0003-0082 et 1937-352X, DOI 10.1206/3829.1, lire en ligne, consulté le )
  7. Christiane Weirauch, Dimitri Forero et Randall T. Schuh, « Taxonomic Revision of Camarochilus Harris (Hemiptera: Pachynomidae) », American Museum Novitates, vol. 2020, no 3959,‎ , p. 1 (ISSN 0003-0082, DOI 10.1206/3959.1, lire en ligne, consulté le )
  8. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 21 avril 2022
  9. BioLib, consulté le 21 avril 2022
  10. NCBI, consulté le 21 avril 2022
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.