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PĂȘche au cormoran

La pĂȘche au cormoran est une mĂ©thode de pĂȘche traditionnelle dans laquelle les pĂȘcheurs utilisent des cormorans dressĂ©s Ă  pĂȘcher en eau douce[1] - [2].

PĂȘcheur chinois et son cormoran au cou cerclĂ© sur le lac Erhai prĂšs de Dali dans le Yunnan en Chine.

La pĂȘche au cormoran Ă©tait pratiquĂ©e au Japon (depuis 1 300 ans) et en Chine, et elle l'a Ă©tĂ© dans d'autres endroits. Alors que cette technique est toujours utilisĂ©e en Chine, elle a cessĂ© d'ĂȘtre rentable au Japon et n'est plus qu'une attraction touristique. MĂȘme en Chine, cette mĂ©thode de pĂȘche artisanale n'est plus utilisĂ©e ailleurs que dans le sud-ouest de la Chine, oĂč elle est Ă©galement menacĂ©e par la concurrence de mĂ©thodes plus modernes[3] - [4] - [5].

Pendant longtemps, la pĂȘche au cormoran a Ă©tĂ© une activitĂ© importante au Japon, comme le soulignent les nombreuses allusions dans les idĂ©ogrammes des noms de familles et dans certaines expressions.

Technique d'apprivoisement et de pĂȘche

Lien entre l'homme et l'oiseau

Les cormorans utilisĂ©s sont des individus sauvages, capturĂ©s en mer, puis formĂ©s pour la pĂȘche. La capture peut se faire en leurrant les oiseaux avec de faux spĂ©cimens, pour les attirer vers le bas des falaises[6].

Le maĂźtre doit garder un lien fort avec ses oiseaux, allant mĂȘme Ă  leur masser la tĂȘte ou le ventre, et en les traitant avec douceur[6].

Les pĂȘcheurs doivent emmener quotidiennement et pendant deux semaines leurs cormorans se baigner, afin que ceux-ci s'acclimatent Ă  l'eau douce. Durant cette pĂ©riode, ils sont Ă©galement forcĂ©s de nourrir les nouveaux Ă  la main, car ceux-ci ne se nourrissent alors pas en eau douce[6].

En captivité, ces cormorans vivent généralement entre 14 et 15 ans, le record de longévité étant à 26 ans[6]. Cette moyenne d'ùge est plus élevée pour les individus en liberté, l'espérance de vie d'un Grand Cormoran avoisinant la vingtaine d'années[7].

La pĂȘche

Pour contrĂŽler les oiseaux, les pĂȘcheurs posent une ligature Ă  la base de la gorge qui les empĂȘche d'avaler les plus gros poissons[8] - [9], mais laisse passer les plus petits.

En Chine les cormorans sont libres, et reviennent d'eux-mĂȘmes au bateau, mais au Japon l'oiseau est attachĂ© par une ficelle sur laquelle le pĂȘcheur tire pour faire revenir son animal.

EspÚces exploitées

Grand Cormoran et son maĂźtre, prĂšs de Guilin (Chine).

DiffĂ©rentes espĂšces d'oiseaux sont utilisĂ©es en diffĂ©rents endroits. À Gifu, au Japon, on emploie par exemple des Cormorans de Temminck (Phalacrocorax capillatus), les pĂȘcheurs chinois exploitant le Grand Cormoran (Phalacrocorax carbo)[6].

Les anhingas, oiseaux trÚs proches des cormorans, sont également occasionnellement employés.

Lieux de pratique

Japon

Au Japon cette mĂ©thode de pĂȘche est appelĂ©e ukai (é”œéŁŒ), et est pratiquĂ©e depuis 1 300 ans dans treize villes :

Chine

La pĂȘche au cormoran est notamment renommĂ©e Ă  Guilin, sur la riviĂšre Li, mais est Ă©galement pratiquĂ©e ailleurs, comme sur le lac Erhai dans le Yunnan[11].

Europe

La pĂȘche au Cormoran a Ă©tĂ© briĂšvement pratiquĂ©e en Europe du XVIe et XVIIe siĂšcles, principalement en Angleterre et en France. Bien que la mĂ©thode de pĂȘche ait Ă©tĂ© semblable Ă  celles utilisĂ©es au Japon et en Chine, la mĂ©thode europĂ©enne a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e indĂ©pendamment, et Ă©tait Ă©troitement liĂ©e Ă  la fauconnerie.

PĂ©rou

On a notĂ© les traces d'une forme de pĂȘche au cormoran ayant lieu au PĂ©rou vers le dĂ©but du Ve siĂšcle, qui aurait alors devancĂ© le Japon d'un siĂšcle entier.

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Cormorant fishing » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) Jacques Goldberg, « Éthologie et sciences sociales : journĂ©es d'Ă©tudes interdisciplinaires autour de l'homme et de l'animal : La pĂȘche au cormoran (Phalacrocorax carbo sinensis) en Chine: approche biosociologique de la relation entre l'homme et l'oiseau », Éthologie et sciences sociales,‎ , p. 1–324 (lire en ligne, consultĂ© le )
  2. (en) Christine E. Jackson, « Fishing with cormorants », sur https://doi.org/10.3366/anh.1997.24.2.189, (DOI 10.3366/anh.1997.24.2.189, consulté le )
  3. (en) M. Manzi et O. T. Coomes, « Cormorant Fishing in Southwestern China: A Traditional Fishery Under Siege », The Geographical Review, vol. 92, no 4,‎ , p. 597–603 (DOI 10.1111/j.1931-0846.2002.tb00015.x, S2CID 162736384)
  4. (en) Gerald Rose, The fisherman and the cormorants, Londres, Bodley Head, (ISBN 0-370-31060-8)
  5. (en) « Heart of the Dragon: Cormorant fishing », BBC Two (consulté le )
  6. (en) « Cormorant Fishing "UKAI" », (consulté le )
  7. (fr) Référence Oiseaux.net : Phalacrocorax carbo (+ répartition)
  8. « L’extraordinaire tradition de la pĂȘche au cormoran », sur www.sur-la-plage.com (consultĂ© le )
  9. « Grand Cormoran », sur NaturOparC (consulté le )
  10. (en) Cormorant Fishing on the Nagara River. Gifu City Cormorant Fishing Viewing Boat Office, 2007.
  11. Malto C. (photogr. Pali J. et Malto C.), « La Chine grandeur nature : Yunnan », Gavroche ThaĂŻlande, no 268,‎ , p. 42 Ă  48 (44) (lire en ligne [PDF])

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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