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PĂ©nitencier au Canada

Un pénitencier au Canada est une prison sous la responsabilité du gouvernement fédéral du Canada[1]. Les pénitenciers accueillent les personnes qui doivent purger une peine de deux ans ou plus[2]. Les pénitenciers sont gérés par le Service correctionnel du Canada.

À son arrivée sous juridiction fédérale, le délinquant est soumis à une série de tests et d'évaluations, dans le but de lui attribuer une cote, afin de savoir à quel niveau de sécurité il correspond[2]. Il existe différents classements de sécurité : la sécurité super-maximale, la sécurité maximale, la sécurité moyenne et la sécurité minimale[2]. Les sentences pour meurtre sont automatiquement référées, minimalement, aux pénitenciers à sécurité maximale.

Il existe aussi au Canada des prisons provinciales, administrées par les provinces pour les personnes devant purger une peine de moins de deux ans.

Au Canada, le calcul du nombre de dĂ©tenus un jour donnĂ© est le stock (38 000 personnes). Le calcul du nombre de dĂ©tenus en dĂ©tention durant une annĂ©e est le flux (260 000 personnes). Le taux de personnes en incarcĂ©ration est de 117 (certains documents incluent les dĂ©tenus mineurs) Ă  140 dĂ©tenus (seulement les dĂ©tenus adultes) pour 100 000 habitants en 2010-2011.

Quelques dates clés des droits des détenus au Canada au XXe siècle

  1. Le principe de doit régner à l'intérieur des murs d'un pénitencier ;
  2. Les détenus conservent tous leurs droits sauf ceux expressément mentionnés par la loi.
  • En 1992, la Loi sur le système correctionnel et la mise en libertĂ© sous condition met en place la reconnaissance des droits des dĂ©tenus.
  • En 2002, la Cour suprĂŞme du Canada dĂ©clare que la disposition dans la Loi Ă©lectorale du Canada contrevient Ă  la Charte canadienne des droits et libertĂ©s et que les dĂ©tenus devraient avoir le droit de vote.

Fonctionnement

Encadrement et fouilles

Les détenus sont contrôlés régulièrement en prison. Plusieurs méthodes d'encadrement sont employées. La parole, la bonne distance, la plaisanterie (désamorcer les tensions), l'étiquette (politesse), les services rendus (privilèges), les principes prof-expériences (nouveau gardien avec un ancien) et les fouilles. Il existe quatre types de fouilles : discrète (détecteur de métal), par palpation, à nu et par examen des cavités corporelles. Si un détenu refuse, il sera placé en cellule sèche pour attendre une évacuation naturelle.

Droit aux visites

Les détenus peuvent avoir des visites en détention. Il y a plusieurs types de droits de visites[4] :

  • avec contact : permet un contact. Il n'y a pas de sĂ©paration ou de barrière ;
  • avec sĂ©paration ou guichet : il y a une barrière physique et des trous dans la vitre ou un tĂ©lĂ©phone pour communiquer ;
  • communautaire : Permis lors d'occasions spĂ©ciales. Tout le groupe de dĂ©tenus en profite. Habituellement pour un Ă©vĂ©nement culturel ou religieux ;
  • familiale ou privĂ©e : c'est pour maintenir les liens familiaux car c'est le meilleur moyen pour la rĂ©insertion. C'est une visite sans surveillance permanente pour leur laisser de l’intimitĂ©. Cela peut durer jusqu’à trois jours. Le personnel va rĂ©gulièrement entrer en contact avec la famille. Les visites sont prĂ©vues d'avance et ce ne sont pas tous les dĂ©tenus qui peuvent en bĂ©nĂ©ficier ;
  • par vidĂ©oconfĂ©rence : au moyen d'un ordinateur du service correctionnel, le dĂ©tenu peut communiquer avec des personnes prĂ©-approuvĂ©es, ce type de visite demeure surveillĂ© par le personnel du pĂ©nitencier ;

Revenus

En ce qui a trait au fonctionnement de l'argent en détention, les détenus ont deux comptes personnels et un fonds de bienfaisance[5] ;

  • le compte courant : il sert Ă  verser le salaire que les dĂ©tenus perçoivent en travaillant ou en participant Ă  des programmes. De plus, s'ils vendent des objets qu'ils ont fabriquĂ©, l'argent va dans ce compte ;
  • le compte Ă©pargne : il sert Ă  dĂ©poser l'argent envoyĂ© par la famille. Le pĂ©nitencier les force Ă  Ă©pargner en dĂ©posant 10 % de leur revenu, cela servira lors de leur libĂ©ration conditionnelle[5]. Ce compte peut servir Ă  envoyer de l'argent Ă  leur famille, Ă  payer leurs impĂ´ts, des frais de scolaritĂ©. En rĂ©sumĂ©, tout ce qui est Ă  l'extĂ©rieur de l'Ă©tablissement ;
  • le fonds (ou caisse) de bienfaisance est destinĂ© aux activitĂ©s sociales. Il y a 10 cents par jour de paye qui sont pris pour ces activitĂ©s. Comme le repas de NoĂ«l, les activitĂ©s de Pâques ou encore pour les enfants des dĂ©tenus.

Établissements

Atlantique

La région de l'Atlantique comprend le territoire des provinces de l'Île-du-Prince-Édouard, du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador. Elle regroupe les établissements suivants[6] :

Un établissement à sécurité maximale :

  • l'Établissement de l'Atlantique (Nouveau-Brunswick).

Deux établissements à sécurité moyenne :

  • l'Établissement de Springhill (Nouvelle-Écosse).

Trois établissements à sécurité multiple :

  • le PĂ©nitencier de Dorchester (Nouveau-Brunswick) ;
    • comprend l'Établissement Westmorland avec lequel il est jumelĂ© en 2014[7] ;
  • l'Établissement Nova pour femmes (Nouvelle-Écosse) ;
  • le Centre de rĂ©tablissement Shepody (Nouveau-Brunswick).

Québec

La région du Québec se limite au territoire du Québec et compte un total de dix établissements[8].

Deux pénitenciers à sécurité maximale (pour hommes) s'y trouvent :

  • l'Établissement Donnacona pour dĂ©tenus prĂ©sentant un risque pour le personnel, les autres dĂ©tenus et la sociĂ©tĂ©. Cet Ă©tablissement est notamment connu pour avoir abritĂ© des prisonniers venant de deux organisations criminelles importantes dans l'histoire criminel du QuĂ©bec : les Hells Angels et les Rock Machine ;
  • l'Établissement Port-Cartier. Ce pĂ©nitencier a Ă©tĂ© longtemps le maximum de la dĂ©tention. Majoritairement des dĂ©linquants sexuels. 48 % des personnes avaient une sentence Ă  vie ;

Ces établissements hébergent des détenus qui nécessitent des besoins accrus de sécurité, soit parce qu'ils représentent un risque élevé d'évasion, un risque élevé pour la population et le personnel ou parce qu'ils ont un besoin élevé d'adaptation au milieu carcéral.

Trois établissements à sécurité moyenne (pour hommes) :

Ces établissements hébergent des détenus qui nécessitent des mesures de sécurité standard, un risque moyen à élevé d'évasion, ainsi qu'une menace modérée pour la population civile et le personnel.

Quatre établissements à sécurité multiple (pour hommes) :

  • l'Établissement Archambault ;
  • le Centre fĂ©dĂ©ral de formation ;
    • comprend l'Établissement MontĂ©e Saint-François avec lequel il a jumelĂ© en 2014[9] ;

En plus de comporter les caractéristiques d'un établissement à sécurité moyenne, ces établissements hébergent des détenus ne nécessitant pas de mesures de sécurité accrues, représentant un risque faible d'évasion, une faible menace pour la population et le personnel, ainsi qu'une bonne adaptation en population. Ils accueillent majoritairement des détenus qui seront libérés prochainement et offre des mesures visant à faciliter leur réinsertion sociale dans la société à court et moyen terme.

  • le Centre rĂ©gional de santĂ© mentale (CRSM), situĂ© Ă  l'intĂ©rieur de l'unitĂ© Ă  sĂ©curitĂ© moyenne de l'Établissement Archambault [10];
  • le Centre rĂ©gional de rĂ©ception (CRR), qui partage un complexe avec l'UnitĂ© spĂ©ciale de dĂ©tention (USD) sur le terrain de l'Établissement Archambault, seul Ă©tablissement de niveau de sĂ©curitĂ© super-maximale au Canada. Cette unitĂ© loge les dĂ©tenus jugĂ©s très dangereux, qui reprĂ©sentent une menace certaine pour la population civile et les employĂ©s du Service correctionnel du Canada (menace Ă  la sĂ©curitĂ© nationale, risque très Ă©levĂ© d'Ă©vasion, agression d'un agent de la paix, etc.). L'USD a pour but de protĂ©ger la population et d'isoler ses individus tout en les prĂ©parant Ă  rĂ©intĂ©grer un Ă©tablissement Ă  sĂ©curitĂ© maximale. La plupart des dĂ©tenus qui y sĂ©journent n'y sont lĂ  que temporairement.

Un établissement à sécurité multiple (pour femmes) :

  • l'Établissement Joliette, seul pĂ©nitencier pour femmes au QuĂ©bec.

Ontario

La région de l'Ontario se limite au territoire de l'Ontario, à l'exception du nord-ouest de la province, et compte sept établissements[11]. La grande majorité des établissements se situent dans la région de Kingston, à proximité de l'ancien pénitencier de Kingston, célèbre pour ses émeutes. Ce pénitencier, fermé en 2013, abritait une clientèle particulière et 40 % des détenus y purgeaient une sentence à vie.

Un établissement à sécurité maximale (pour hommes) s'y trouve :

  • l'Établissement Millhaven.

Deux établissements à sécurité moyenne (pour hommes) :

  • l'Établissement de Bath ;
  • l'Établissement de Warkworth (en) (Établissement de Warkworth (en)).

Trois établissements à sécurité multiple (pour hommes) :

  • l'Établissement de Collins Bay, qui constitue le plus vieux pĂ©nitencier ontarien, il est majoritairement occupĂ© de personnes ayant des peines longues et des sentences Ă  vie ;
    • comprend l'Établissement Frontenac, avec lequel il est jumelĂ© depuis 2013 [12];
  • l'Établissement de Joyceville ;
    • comprend l'Établissement Pittsburgh, avec lequel il est jumelĂ© depuis 2014 [13];
  • l'Établissement Beaver Creek, oĂą les prisonniers sont très nombreux Ă  sortir pour aller travailler, faire du bĂ©nĂ©volat ou suivre des programmes, ils sont gĂ©nĂ©ralement Ă  la fin de leur peine et jouissent de beaucoup d'autonomie ;
    • comprend l'Établissement Fenbrook, avec lequel il est jumelĂ©.

Un établissement à sécurité multiple (pour femmes) :

  • l'Établissement Grand Valley pour femmes, est conçu en unitĂ©s oĂą il y a des salles d'Ă©tude, une Ă  deux salles de bain, une cuisine, etc.

Prairies

La région des Prairies comprend le Manitoba, la Saskatchewan, l'Alberta, le nord-ouest de l'Ontario ainsi que les Territoires du Nord-Ouest. Elle regroupe les établissements suivants[14] :

Un établissement à sécurité maximale (pour hommes) :

  • l'Établissement Edmonton (Edmonton).

Un établissement à sécurité moyenne (pour hommes) :

  • l'Établissement Grande Cache (Alberta).

Deux établissements à sécurité moyenne et minimale (pour hommes) :

  • l'Établissement Bowden (Alberta) ;
  • l'Établissement Drumheller (Alberta).

Trois établissements à sécurité minimale (pour hommes) :

  • l'Établissement Grierson (Alberta) ;
  • le Centre PĂŞ SâkâstĂŞw (Alberta) ;
  • le Pavillon de ressourcement Willow Cree (Saskatchewan).

Trois établissements à sécurité minimale, moyenne et maximale (pour hommes) :

  • le PĂ©nitencier de la Saskatchewan (Saskatchewan) ;
    • comprend l'Établissement Riverbend (Saskatchewan), avec lequel il est jumelĂ© depuis 2014[15].
  • l'Établissement Stony Mountain (Manitoba) ;
    • comprend l'Établissement Rockwood (Manitoba), avec lequel il est jumelĂ©[16] ;
  • le Centre psychiatrique rĂ©gional (Saskatchewan).

Deux établissements à sécurité multiple (pour femmes) :

  • l'Établissement Edmonton pour femmes (Alberta) ;
  • le Pavillon de ressourcement Okimaw Ohci pour femmes (Saskatchewan).

Pacifique

La région du Pacifique comprend la Colombie-Britannique et le Yukon et compte huit établissements[17].

Un établissement à sécurité maximale (pour hommes) :

  • l'Établissement Kent (Colombie-Britannique).

Deux établissements à sécurité moyenne (pour hommes) :

  • l'Établissement Matsqui (Colombie-Britannique) ;
  • l'Établissement Mountain (Colombie-Britannique).

Un établissement à sécurité minimale (pour hommes) :

  • l'Établissement William Head (Colombie-Britannique).

Deux établissements à sécurité multiple (pour hommes) :

  • l'Établissement Mission (Colombie-Britannique) ;
    • comprend l'Établissement Ferndale (Colombie-Britannique), avec lequel il est jumelĂ© depuis 2014[18] ;
  • l'Établissement du Pacifique (Colombie-Britannique).

Un établissement pour autochtones à sécurité minimale :

  • le Village de guĂ©rison Kwìkwèxwelhp (Colombie-Britannique).

Un établissement à sécurité multiple (pour femmes) :

  • l'Établissement Fraser Valley (Colombie-Britannique).

Centres correctionnels communautaires

  • Annexe du Centre Carlton ;
  • Centre correctionnel communautaire Carleton ;
  • Bureau administratif des services correctionnels communautaires ;
  • Centre correctionnel communautaire de Hamilton ;
  • Centre correctionnel communautaire Hochelaga ;
  • Centre correctionnel communautaire Keele ;
  • Bureau sectoriel des Laurentides et Centre correctionnel communautaire Laferrière ;
  • Bureau sectoriel de QuĂ©bec et Centre correctionnel communautaire Marcel-Caron ;
  • Centre correctionnel communautaire Martineau ;
  • Centre correctionnel communautaire Ogilvy ;
  • Centre correctionnel communautaire Osborne ;
  • Centre correctionnel communautaire Oskana ;
  • Centre correctionnel communautaire Parrtown ;
  • Centre correctionnel communautaire Portsmouth ;
  • Centre correctionnel communautaire Sherbrooke ;
  • Centre de ressourcement Stan Daniels ;
  • Centre correctionnel communautaire St. John's ;
  • Bureau sectoriel du Centre correctionnel communautaire Sumas.

Notes et références

  1. Ministère de la Justice, « Lois codifiées Règlements codifiés », sur laws-lois.justice.gc.ca, (consulté le )
  2. Gouvernement du Canada - Service correctionnel du Canada, « Purger une peine », sur www.csc-scc.gc.ca, (consulté le )
  3. Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, « Pacte international relatif aux droits civils et politiques », sur ohchr.org (consulté le )
  4. Gouvernement du Canada - Service correctionnel du Canada, « Rendre visite à un détenu », sur www.csc-scc.gc.ca, (consulté le )
  5. Gouvernement du Canada - Service correctionnel du Canada, « Argent des délinquants », sur www.csc-scc.gc.ca, (consulté le )
  6. Gouvernement du Canada - Service correctionnel du Canada, « Profils des établissements : Région de l'Atlantique », sur www.csc-scc.gc.ca, (consulté le )
  7. Gouvernement du Canada - Service correctionnel du Canada, « Pénitencier de Dorchester », sur www.csc-scc.gc.ca, (consulté le )
  8. Gouvernement du Canada - Service correctionnel du Canada, « Profils des établissements : Région du Québec », sur www.csc-scc.gc.ca, (consulté le )
  9. Gouvernement du Canada - Service correctionnel du Canada, « Centre fédéral de formation », sur www.csc-scc.gc.ca, (consulté le )
  10. Gouvernement du Canada - Service correctionnel du Canada, « Établissement Archambault – Unité médium », sur www.csc-scc.gc.ca, (consulté le )
  11. Gouvernement du Canada - Service correctionnel du Canada, « Profils des établissements : Région de l'Ontario », sur www.csc-scc.gc.ca, (consulté le )
  12. Gouvernement du Canada - Service correctionnel du Canada, « Établissement de Collins Bay », sur www.csc-scc.gc.ca, (consulté le )
  13. Gouvernement du Canada - Service correctionnel du Canada, « Établissement de Joyceville », sur www.csc-scc.gc.ca, (consulté le )
  14. Gouvernement du Canada - Service correctionnel du Canada, « Profils des établissements : Région des Prairies », sur www.csc-scc.gc.ca, (consulté le )
  15. Gouvernement du Canada - Service correctionnel du Canada, « Profils des établissements : Région des Prairies : Pénitencier de la Saskatchewan », sur www.csc-scc.gc.ca, (consulté le )
  16. Gouvernement du Canada - Service correctionnel du Canada, « Profils des établissements : Région des Prairies : Établissement de Stony Mountain », sur www.csc-scc.gc.ca, (consulté le )
  17. Service correctionnel du Canada - Service correctionnel du Canada, « Profils des établissements : Région du Pacifique », sur www.csc-scc.gc.ca, (consulté le )
  18. Gouvernement du Canada - Service correctionnel du Canada, « Profils des établissements : Région du Pacifique : Établissement de Mission », sur www.csc-scc.gc.ca, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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