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Ouvrage de Thonnelle

L'ouvrage de Thonnelle est un ouvrage fortifié de la ligne Maginot, situé sur la commune de Thonnelle, dans le département de la Meuse, à quelques kilomètres de la frontière avec la Belgique.

Ouvrage de Thonnelle
Le bloc 1.
Le bloc 1.

Type d'ouvrage Petit ouvrage d'infanterie
Secteur
└─ sous-secteur
secteur fortifié de Montmédy
└─ tête de pont de Montmédy
Année de construction 1934
RĂ©giment 155e RIF
Nombre de blocs 4
Type d'entrée(s) Entrée par un bloc (casemate)
Effectifs 187 hommes et 3 officiers
CoordonnĂ©es 49° 33′ 00″ nord, 5° 23′ 30″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : Meuse
Localisation de l'ouvrage
Localisation de l'ouvrage

C'est un petit ouvrage d'infanterie, comptant quatre blocs. Construit à partir de 1935, il a été épargné par les combats de mai et , mais il a été saboté et vidé.

Position sur la ligne

Faisant partie du sous-secteur de la tête de pont de Montmédy dans le secteur fortifié de Montmédy, l'ouvrage de Thonnelle est intégré à la « ligne principale de résistance » entre les casemates CORF d'intervalle d'Avioth et du Fresnois, à portée de tir des canons des casemates STG[1] d'artillerie de la Laiterie à l'ouest et de Villécloye au sud, ainsi que ceux de l'ouvrage de Vélosnes plus au sud-est[2].

Description

L'ouvrage est composĂ© en surface de trois blocs de combat et d'une seule entrĂ©e, avec en souterrain des magasins Ă  munitions (plusieurs M 2), des PC, un poste de secours, une cuisine, des systèmes de ventilation et de filtration de l'air, une usine Ă©lectrique et une caserne, le tout reliĂ© par des galeries profondĂ©ment enterrĂ©es. L'Ă©nergie est fournie par trois groupes Ă©lectrogènes (un seul suffisait en rĂ©gime normal), composĂ©s chacun d'un moteur Diesel SMIM 3 SR 19 (fournissant une puissance de 75 ch Ă  600 tr/min)[3] couplĂ© Ă  un alternateur, complĂ©tĂ©s par un petit groupe auxiliaire (un moteur CLM 1 PJ 65, de 8 ch Ă  1 000 tr/min)[4] servant Ă  l'Ă©clairage d'urgence de l'usine et au dĂ©marrage pneumatique des gros moteurs. Le refroidissement des moteurs se fait par circulation d'eau.

Comme plusieurs ouvrages de la Ligne, celui de Thonnelle n'a pas Ă©tĂ© terminĂ© conformĂ©ment aux plans initiaux. En effet, Thonnelle devait ĂŞtre un gros ouvrage d'artillerie avec une seconde entrĂ©e sĂ©parĂ©e (en 2e cycle) et un total de huit blocs de combats. En plus des quatre blocs achevĂ©s il Ă©tait prĂ©vu de construire une tourelle de 75 mm modèle 1933 (2e cycle), une tourelle de 75 mm R modèle 1932, une tourelle de 135 mm et une tourelle de 81 mm (toutes trois prĂ©vues en 3e cycle)[5].

Le bloc 1 est une casemate d'infanterie flanquant vers l'est. Elle est armĂ©e avec un crĂ©neau mixte pour JM/AC 47 (jumelage de mitrailleuses et canon antichar de 47 mm), un autre crĂ©neau pour jumelage de mitrailleuses seul, une cloche d'arme mixte et deux cloches GFM B (guetteur et fusil-mitrailleur, sur les dessus du bloc).

Le bloc 2 est une casemate cuirassée armée avec deux cloches d'arme mixte et une cloche GFM B.

Le bloc 3 est une entrée par puits sans créneau mais avec une cloche d'arme mixte, une cloche GFM B et une cloche lance-grenades.

Le bloc 4 est une casemate d'infanterie flanquant vers l'ouest en même temps qu'un bloc-tourelle, avec un créneau mixte pour JM/AC 47, un autre créneau pour jumelage de mitrailleuses seul, deux cloches GFM B (dont une sert d'observatoire avec un périscope) et la seule tourelle de l'ouvrage, une tourelle pour deux armes mixtes.

  • L'entrĂ©e du bloc 3.
    L'entrée du bloc 3.

Histoire

Pendant l'occupation, l'ouvrage a été intégralement vidé et ses équipements soit réutilisés, soit mis à la ferraille. La calotte de la tourelle d'armes mixtes a toutefois été remise en place, et les cuirassements tels que les cloches sont restés en place, bien que dépourvus de tous accessoires.

L'ouvrage aujourd'hui

À l'image des ouvrages immédiatement voisins, l'ouvrage de Thonnelle est encore clairement visible dans le paysage et son gros œuvre est en bon état, tout comme certains de ses cuirassements. L'intérieur est pour sa part dénué de tout équipement et sert de refuge à certaines espèces de chauves-souris.

Notes et références

  1. Le niveau de protection d'une casemate de la ligne Maginot dĂ©pend de son modèle et de sa pĂ©riode de construction. De 1928 Ă  1935 sont construits les modèles les plus puissamment protĂ©gĂ©s : les casemates et ouvrages CORF (Commission d'organisation des rĂ©gions fortifiĂ©es), avec des murs et dalles Ă©pais jusqu'Ă  3,5 mètres de bĂ©ton). Puis viennent Ă  partir de 1935 les blockhaus MOM (main-d'Ĺ“uvre militaire), avec de 0,60 Ă  1,5 m de bĂ©ton, avec des modèles très variĂ©s selon la rĂ©gion : RFM (rĂ©gion fortifiĂ©e de Metz), RFL (rĂ©gion fortifiĂ©e de la Lauter), 1re, 2e, 20e et 7e RM (rĂ©gion militaire). Les MOM les plus protĂ©gĂ©s sont appelĂ©s FCR (fortification de campagne renforcĂ©e). De 1937 Ă  1940, le STG (Service technique du GĂ©nie) standardise les constructions, avec une protection de 1,50 Ă  m de bĂ©ton.
  2. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 75.
  3. La SMIM, SociĂ©tĂ© des moteurs pour l'industrie et la marine, est basĂ©e Ă  Paris, construisant des moteurs sous licence Körting. Les SMIM 3 SR 19 ont trois cylindres, chacun avec 7 000 cm3 de cylindrĂ©e (alĂ©sage de 190 mm, pour 260 mm de course).
  4. Le nom du petit moteur Diesel CLM 1 PJ 65 correspond au fabricant (la Compagnie lilloise de moteurs, installĂ©e Ă  Fives-Lille), au nombre de cylindre (un seul fonctionnant en deux temps, mais avec deux pistons en opposition), au modèle (PJ pour « type Peugeot fabriquĂ© sous licence Junkers ») et Ă  son alĂ©sage (65 mm de diamètre, soit 700 cm3 de cylindrĂ©e).
  5. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 76.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel, Jacques Sicard et François Vauviller (ill. Pierre-Albert Leroux), Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 1, Paris, Ă©ditions Histoire & collections, coll. « L'EncyclopĂ©die de l'ArmĂ©e française » (no 2), (rĂ©impr. 2001 et 2005), 182 p. (ISBN 2-908182-88-2).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 2 : Les formes techniques de la fortification Nord-Est, Paris, Histoire et collections, , 222 p. (ISBN 2-908182-97-1).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 3 : Le destin tragique de la ligne Maginot, Paris, Histoire et collections, , 246 p. (ISBN 2-913903-88-6).

Liens externes

Localisation
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