Ouled Ayar
Les Ouled Ayar (arabe : اولاد عيار) sont une tribu tantôt présentés d'origine berbère[1] arabisés[2], tantôt comme Arabes[3], et installés dans la région de Makthar[4].
Régions d’origine | Tunisie |
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Langues | Arabe |
Religions | Islam |
Ethnies liées | Berbères arabisés ou Arabes |
Ils sont connus pour être des résistants contre le protectorat français.
Histoire
Origines
Autrefois installés en Algérie, dans la région entre Béjaïa et Constantine, ils se réfugient sur les plateaux de Tunisie centrale lors de l'invasion hilalienne[1]. Si Ibn Khaldoun leur donne une origine venant des Kutamas, les Ouled Ayar s'affiliaient aux Banu Sulaym[5].
Cependant, d'autres historiens leur attribuent une origine bédouine[3].
Époque moderne
Réputés pour être insoumis, ils se révoltent en 1818, 1821 et 1854, et tentent de mener une révolte contre le pouvoir beylical en s'appuyant sur l'insurrection des Ousseltia, en vain[1]. Ils prennent part à la révolte de 1864 menée par Ali Ben Ghedhahem aux côtés d'autres tribus[6].
Le résistant Ali Ben Ammar ayant lutté contre le protectorat français, est issu de cette tribu, dont il est le leader[7] - [8]. Il appelle à la guerre sainte contre les Français, et réussit à réunir entre 4 000 et 5 000 combattants de plusieurs tribus différentes[9].
Lorsque le pays devient indépendant, ils sont marginalisés par le président Habib Bourguiba du fait de leur soutien pour son rival Salah Ben Youssef[2].
Démographie
La tribu est composée de diverses fractions sédentaires, à savoir[10] :
- Messahel ;
- Ouled Harati ;
- Ouled Tamr ;
- Ouled Younes ;
- Sekarin ;
- Souecem.
D'autres fractions sont nomades, à savoir[10] :
- Ahl Bass ;
- Marraoui ;
- Ouled Ali ;
- Ouled Aoura ;
- Ouled Saïd.
Au XIXe siècle, l'historienne Lucette Valensi estime la population des Ouled Ayar à environ 25 000 personnes, qui sont sédentarisées[11].
Culture
La ville de Makthar accueille chaque année un festival, où la cavalerie des Ouled Ayar est mise en scène[12].
Notes et références
- « Notes sur les tribus de la régence », Revue tunisienne, no 33, , p. 20 (lire en ligne, consulté le ).
- « Tunisie : comment le pays fait face au chaos postrévolutionnaire », Jeune Afrique, (ISSN 1950-1285, lire en ligne, consulté le ).
- (ar) Salah Souissi Cherif, دليل القيروان [« Guide de Kairouan »], Londres, Hindawi Foundation, , 46 p. (ISBN 978-1527328532, lire en ligne), p. 40.
- Paul Fleurette, « Promenades dans la région de Maktar », Bulletin économique et social de la Tunisie, , p. 91 (lire en ligne, consulté le ).
- (ar) « من هم أولاد عيار ؟ ما هو أصلهم ؟ », sur jadalmagazine.wordpress.com, (consulté le ).
- Habib Missaoui, « Sur les traces de Ben Oun Khannag Larouâh (preneur des âmes) : le petit-fils de Ali Ben Ghedhahem El Mejri », Le Quotidien, inconnu (lire en ligne, consulté le ).
- Hafnaoui Ammairia, « Doléances et résistance dans le chant populaire de la région de Gafsa (1860-1885) », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, no 51, , p. 132 (lire en ligne, consulté le ).
- « Rétrospective : le 24 avril 1881, les tribus tunisiennes résistent aux occupants français », sur kapitalis.com, (consulté le ).
- Alix Martin et Roland Martin, Histoires de Tunisie en remontant l'histoire, , 43 p. (ISBN 978-2-900082-18-8, lire en ligne), p. 24-25.
- Eugène de Nully, « Documents sur le territoire et les tribus des provinces tunisiennes voisines de l'Algérie », dans Revue orientale et algérienne : recueil de documents sur l'histoire, la géographie, les religions, les mœurs, les coutumes, la littérature, les arts, les sciences, l'agriculture, l'industrie, le commerce des diverses contrées de l'Orient, vol. 1, Paris, Gide et J. Baudry, (lire en ligne), p. 185.
- Lucette Valensi, Fellahs tunisiens : l'économie rurale et la vie des campagnes aux 18e et 19e siècles, Paris, Mouton, , 46 p. (ISBN 2-7193-0939-7, lire en ligne), p. 23.
- « La Syrienne Lena Chamamyan à l'ouverture du festival de Maktaris », sur directinfo.webmanagercenter.com, (consulté le )