Oula (stockage)
La oula (arabe : ۧÙŰčÙÙŰ©) ou mouna est une tradition tunisienne de prĂ©paration des rĂ©serves alimentaires pour l'hiver. Celles-ci sont constituĂ©es de matiĂšres premiĂšres, comme les cĂ©rĂ©ales et les dattes, ou d'aliments sĂ©chĂ©s et destinĂ©s Ă une future consommation.
Pratique
Cette pratique ancestrale, commune Ă toutes les rĂ©gions du pays, voit chaque famille se mobiliser durant l'Ă©tĂ© afin de prĂ©parer les provisions, le tout dans une ambiance de fĂȘte marquĂ©e par les chants des femmes[1] - [2]. Les provisions sont ensuite placĂ©es dans un local affectĂ© au stockage au sein de la maison (bit el mouna)[2] ou dans une cave souterraine (dehliz).
La prĂ©paration de la oula a cependant dĂ©clinĂ© Ă la suite de la disponibilitĂ© rĂ©guliĂšre des produits dans les magasins[2] et Ă l'avĂšnement du rĂ©frigĂ©rateur et du congĂ©lateur, mĂȘme si certaines rĂ©gions du Sahel la pratiquent encore[2] : 8 % des familles kairouanaises continuent ainsi de la prĂ©parer[3]. Plusieurs festivals tentent donc de perpĂ©tuer cette tradition, notamment Ă M'saken[1] et Borj El Amri[4].
Si l'on stocke des épices dans presque toutes les régions du pays, les autres produits conservés varient selon les productions locales. Ainsi, dans le nord du pays, le blé est stocké directement ou transformé en farine, boulghour, couscous, mhamsa ou bsissa ; les grains d'orge sont utilisés pour préparer des soupes. Dans le cap Bon, le piment est converti en poudre ou sert à fabriquer de l'harissa.
Le long des cÎtes, on stocke des olives marinées et de l'huile d'olive, des amandes destinées à la confection de desserts dans la région de Sfax, des anchois séchés (ouzaf) à Djerba.
Dans le sud, on stocke des dattes ou d'autres produits récoltés dans les oasis, tels que l'orge ou l'abricot séché. Dans les monts de Matmata, les habitants stockent les dattes, l'orge ou les figues séchées.
Notes et références
- « La fĂȘte de la oula Ă Msaken »(Archive.org âą Wikiwix âą Archive.is âą Google âą Que faire ?), sur tunisia-today.com.
- Samira Hamrouni, « Une tradition qui rĂ©siste », La Presse de Tunisie,â (ISSN 0330-9991, lire en ligne, consultĂ© le ).
- Fatma Zaghouani, « Le dernier tamisier », La Presse de Tunisie,â (ISSN 0330-9991).
- « Manouba : le festival de la oula veut faire son entrée au Guinness Book », Tunis Afrique Presse, 30 juillet 2008.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Lilia Blaise, « Tunisie : la « oula », une tradition culinaire ancestrale que certains tentent de ranimer », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- « El oula », sur kairouan.org (consulté le ).