Oscar Ivanissevich
Oscar Ivanissevich (Buenos Aires, 1893 ou 1895 — ibidem, 1976) était un chirurgien, footballeur et homme politique péroniste argentin d’ascendance croate[1].
Oscar Ivanissevich | |
Fonctions | |
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Ministre de l’Éducation | |
– | |
Président | Juan Perón |
LĂ©gislature | 1946-1951 |
Groupe politique | PĂ©ronisme |
Prédécesseur | Belisario Gache Pirán |
Successeur | Armando MĂ©ndez San MartĂn |
Ministre de l’Éducation | |
– | |
PrĂ©sident | MarĂa Estela MartĂnez de PerĂłn |
Prédécesseur | Jorge Alberto Taiana |
Successeur | Pedro Arrighi |
Ambassadeur d’Argentine aux États-Unis | |
– | |
Président | Juan Perón |
Prédécesseur | Luis Santiago Luti |
Successeur | MartĂn Luis Drago |
Recteur de l’université de Buenos Aires | |
– | |
Président | Juan Perón |
Prédécesseur | Nicolás Matienzo |
Successeur | Julio Otaola |
Biographie | |
Nom de naissance | Oscar Ivanissevich |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Buenos Aires Argentine |
Date de décès | |
Lieu de décès | Buenos Aires |
Nature du décès | Naturelle |
Nationalité | Argentin |
Parti politique | Justicialiste |
Conjoint | MarĂa Esther LĂłpez Cabanillas |
Diplômé de | Université de Buenos Aires |
Profession | Chirurgien |
Religion | Catholique |
RĂ©sidence | Buenos Aires |
Chirurgien de formation, il enseigna à l’université de Buenos Aires et fut à l’origine de quelques innovations chirurgicales. Ayant été un péroniste de la première heure, il fut nommé, après l'accession au pouvoir de Perón en 1946, ambassadeur d’Argentine aux États-Unis, et occupa ensuite par deux fois le poste de ministre de l’Éducation nationale, sous le premier péronisme d’abord, de 1948 à 1950, puis sous Isabel de Perón, de 1974 à 1975 ; il tendit à ce titre à marquer d’une forte empreinte catholique et nationaliste l’instruction publique en Argentine.
Biographie
Carrière sportive
Oscar Ivanissevich commença à pratiquer le football au King Edward College, école portègne fréquentée à la fin du XIXe siècle par les enfants d’immigrés anglais et il dont suivit lui-même les cours en 1905, y excellant comme avant-centre. Un an après, il rejoignit les rangs du club Buenos Aires English High School, qui deviendra quelques années plus tard, sous le nom de Alumni Athletic Club, champion de Première Division amateur (Era amateur) du championnat argentin. Il passa ensuite à Kimberley, en deuxième division, et de là au Club Atlético Estudiantes, dont il sera le capitaine. Il se retira du sport en 1917 pour se vouer à la chirurgie[2].
Carrière médicale
Oscar Ivanissevich enseigna Ă l’universitĂ© de Buenos Aires et Ă l’universitĂ© nationale autonome de Mexico, et fut prĂ©sident de l’AcadĂ©mie argentine de chirurgie. Il publia Hidatidosis Ăłsea (l’Hydatidose osseuse) et Tratamiento de los quistes hidatĂdicos del pulmĂłn (Traitement des kystes hydatidiques du poumon). En 1918, il proposa un nouveau traitement de la varicocèle, procĂ©dant par ligature tronculaire de la veine spermatique interne[3], technique que eut une rĂ©sonance internationale ; plus tard, en 1937, il proposa une nouvelle approche rĂ©tropĂ©ritonĂ©ale[4].
Parcours politique
Oscar Ivanissevich figura parmi les premiers soutiens de Juan PerĂłn, et en fut rĂ©compensĂ© après l’élection de celui-ci, en , par un poste d’administrateur (interventeur) de l’universitĂ© de Buenos Aires et par une nomination comme ambassadeur d’Argentine aux États-Unis de 1946 Ă 1948. De retour en Argentine, il fut dĂ©signĂ© ministre de l’Éducation, de 1948 Ă 1950, sous le premier gouvernement de Juan PerĂłn, et le sera une seconde fois, entre et , sous le gouvernement de MarĂa Estela MartĂnez de PerĂłn.
Lors de son premier mandat ministĂ©riel, Ivanissevich engagea une vaste rĂ©forme de l’enseignement public, par laquelle allait ĂŞtre confiĂ© aux Ă©coles publiques un rĂ´le central dans le façonnement de jeunes citoyens patriotiques, catholiques et loyaux Ă la cause pĂ©roniste. Le mĂŞme dessein, cette fois Ă destination du public adulte, prĂ©sida d’autre part Ă la crĂ©ation de la revue Argentina, dont Ivanissevich sera, aux cĂ´tĂ©s de l’écrivain d’extrĂŞme-droite Gustavo MartĂnez ZuvirĂa, alias Hugo Wast, rĂ©dacteur en chef. Dans une allocution en 1949, il dĂ©clara que l’objectif de la revue Ă©tait d’« amĂ©liorer et de perfectionner la formation des adultes », en particulier en « Ă©cartant ce venin toxique de la littĂ©rature Ă©trangère ». Cela, combinĂ© Ă l’instruction scolaire, devait selon lui aider Ă se dĂ©barrasser des cabecitas negras, les tĂŞtes noires, terme dĂ©prĂ©ciatif dĂ©signant les prolĂ©taires Ă peau plus sombre originaires des campagnes de l’intĂ©rieur et rĂ©cemment installĂ©s dans les banlieues de Buenos Aires ; Ă rebours d’Eva PerĂłn et d’autres personnalitĂ©s pĂ©ronistes, qui se plaisaient Ă faire de ce sobriquet un titre d’honneur, Ivanissevich au contraire estimait qu’il convenait d’éliminer les cabecitas par des interventions culturelles, en s’attachant Ă Ă©lever les dĂ©shĂ©ritĂ©s et en dĂ©veloppant chez eux et chez tous les Argentins « une conscience sociale, une prise de conscience de leur responsabilitĂ© sociale »[5].
Les archives du service d’immigration argentin attestent qu’au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, Magda Ivanissevich de D’Angelo RodrĂguez, sĹ“ur d’Oscar Ivanissevich, et lui-mĂŞme, s’employèrent Ă offrir l’asile Ă d’anciens nazis, en particulier croates. Il a pu ĂŞtre documentĂ© notamment que Magda Ivanissevich s’activa en faveur du rexiste belge Jean-Jules Lecomte, condamnĂ© par contumace dans son pays d’origine pour gĂ©nocide, et dĂ©boutĂ© par les services d’immigration[6].
Oscar Ivanissevich est réputé être le co-auteur des paroles de la Marche péroniste (dite aussi Los Muchachos Peronistas)[7], et fut l’auteur de celles de la marche Canto al trabajo (Chant au travail).
Publications
Articles dans des revues scientifiques
- O. Ivanissevich, H. Gregorini, Una nueva operación para curar el varicocele, dans Sem Med n° 25 (1918).
- O. Ivanissevich, Left varicocele due to reflux. Experience with 4470 operative cases in forty two years, dans Journal of Int Col of Surg; 36:742. 1960.
Références
- « Cómo entró un nazi belga buscado por genocidio », Página/12, (consulté le )
- Horacio Cilmi et Carlos José Micko, Club Atlético Estudiantes. Más de un siglo de vida y de milagros, Palabra Gráfica y Editora S.A., , p. 95
- Oscar Ivanissevich et H. Gregorini, « Una nueva operación para curar el varicocele », Sem Med, vol. 25, no 575,‎
- O. Ivanissevich, Varicocele, Rev San Militar 1937; 36:201.
- Matthew B. Karush & Oscar Chamosa (dir.), The New Cultural History of Peronism: Power and Identity in Mid-Twentieth Argentina, Duke University Press, Durham & London 2010, p. 213.
- Cómo entró un nazi belga buscado por genocidio, article de Sergio Kiernan, dans le numéro du 28 juillet 2003 du quotidien Página 12. L’auteur de l’article se réfère à La Auténtica Odessa: Fuga Nazi a la Argentina, d’Uki Goñi, Uki Books, 2015.
- Selon le site Todo Tango, « en ce qui concerne les paroles [de la Marche pĂ©roniste], leurs auteurs furent Rafael LaurĂa et Oscar Ivanissevich, qui copièrent dans une large mesure les vers originels d’El Turco Mufarri — destinĂ©s Ă la marche du Club Barracas Juniors — en leur ajoutant d’autres », cf. El origen deportivo y murguero de la marcha peronista, article de NĂ©stor PinsĂłn et Ricardo GarcĂa Blaya.