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Oreilles d'Aman

Les Oreilles d'Aman ou de Haman (en hĂ©breu : ŚŚ•Ś–ŚŸ Ś”ŚžŚŸ ozen Haman, pluriel oznei Haman ; en yiddish : Ś”ŚžŚŸ Ś˜ŚŚ© hamantashn « Poche de Haman Â» ) sont une spĂ©cialitĂ© culinaire juive prĂ©parĂ©e exclusivement Ă  l'occasion de la fĂȘte de Pourim[1], une fĂȘte juive qui commĂ©more les Ă©vĂ©nements dans le livre d’Esther (Meguila d’Esther). SituĂ© dans le royaume Perse durant la pĂ©riode de l’Exil, le rĂ©cit raconte comment la reine Esther et son cousin/oncle MardochĂ©e dĂ©jouent un plan d’extermination du peuple juif, projetĂ© par le vizir royal, Aman.

Oreilles de Haman.

On dépose de la pùte de pruneau ou d'abricot confit, de la confiture, du chocolat, etc. au centre d'un rond de pùte dont les bords sont repliés pour former un triangle, puis on cuit au four.

Historique

Les oreilles d'Aman sont attestées depuis le XVIe siÚcle. Elles sont mentionnées dans la comédie Ztachus Bedechusa Dekidushin, écrite en hébreu par le Mantouan Leone de' Sommi (1527-1592)[2].

Plusieurs explications quant Ă  l’origine et la signification de ces gĂąteaux sont courantes.  En prenant une forme qui « cache Â» leurs contenus, les gĂąteaux rappellent l’histoire de Pourim de façon gĂ©nĂ©rale : d’abord, ils font rĂ©fĂ©rence Ă  Esther, qui a su cacher son identitĂ© jusqu’au moment de la rĂ©vĂ©lation qui sauverait son peuple.  Aussi, ils Ă©voquent le rĂŽle de l’acteur divin dans l’histoire de Pourim qui est « cachĂ© Â» derriĂšre le hasard.  Selon une lecture anthropologique, la consommation des « Oreilles d’Aman Â» constitue un acte de destruction symbolique du vilain de l’histoire du livre d’Esther[3]. En suivant l’appellation « hamantaschen Â», parfois traduite par « poches d’Aman Â», une interprĂ©tation alternative est Ă©galement possible : « haman Â» ferait rĂ©fĂ©rence non au vilain du rĂ©cit de Pourim, mais Ă  l’utilisation des graines de pavots dans la recette traditionnelle (ha Ă©tant l’article dĂ©fini en hĂ©breu + mohn qui veut dire « graine de pavot Â» en yiddish)[4]. Selon certaines traditions, ce gĂąteau rappelle donc l’exigence et l’intelligence d’Esther : selon la lĂ©gende, elle respectait les rĂšgles kashrout - sans pour autant rĂ©vĂ©ler son identitĂ© juive - en observant un rĂ©gime composĂ© exclusivement de graines, fruits, et lĂ©gumes[5].

Consommation

En 2010, pendant la semaine de Pourim, les IsraĂ©liens ont achetĂ© environ 25 millions d'Oreilles d'Aman et ont fabriquĂ©, chez eux, environ 30 autres millions de ces biscuits[6].

Divers

D'aprĂšs le Guinness World Records, la plus grosse Oreille d'Aman a Ă©tĂ© prĂ©parĂ©e, le [7], par des volontaires de l'association israĂ©lienne Ha'aguda Hahadasha Lesherut Hahayal. La pĂątisserie faisait 650 kg. Sa prĂ©paration avait nĂ©cessitĂ© 200 kg de farine, 120 kg de margarine, 400 Ć“ufs, 40 kg de sucre, un litre d'eau et 150 kg de graines de pavot[6].

Notes et références

  1. Sylvie Jouffa et Annick Champetier de Ribes, La cuisine juive au rĂ©gime minceur, Paris, l'Archipel, 1re Ă©d., 235 p., 23 cm (ISBN 978-2-84187-939-7, OCLC 137220278, BNF 41056840, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne), p. 12 (lire en ligne, consultĂ© le 26 juin 2015).
  2. (en) Eliezer Brodt, « The origins of hamentashen in jewish literature: a historical-culinary survey revisited », sur the Seforim blog, (consulté le ).
  3. Claudine Vassas, Esther : Le nom voilé, Paris, CNRS Editions, , 216 p. (ISBN 978-2-271-08681-5), p.102
  4. (en) Avigail Hurvitz-Prinz, « Yid.dish: Ha + mohn + tashen (poppyseed filling) », sur Forward, (consulté le )
  5. (en) Louis Ginzberg, The Legends of the Jews, (lire en ligne), Vol. IV, Ch. XII
  6. « Pourim en IsraĂ«l. Guinness World Records : une « Oreille de Haman » de 650 kg », sur IsraelValley, Chambre de commerce France-IsraĂ«l, (consultĂ© le ).
  7. (en) « Friends of Israeli army bake world-record Hamentaschen », sur Israel Today, Israel HaYom, (consulté le ).
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