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Orbite de transfert

Une orbite de transfert, dans le domaine de l'astronautique, est l'orbite sur laquelle est placé temporairement un véhicule spatial entre une orbite initiale, ou la trajectoire de lancement, et une orbite visée.

Orbite de transfert de Hohmann

DĂ©finition

L'orbite de transfert (en jaune) permet de passer de l'orbite basse (en vert) Ă  l'orbite haute (en rouge)

Une trajectoire (aussi appelĂ©e transfert, parfois simplement orbite) de Hohmann est une trajectoire qui permet de passer d'une orbite circulaire Ă  une autre orbite circulaire situĂ©e dans le mĂȘme plan, en utilisant uniquement deux manƓuvres impulsionnelles. En se limitant Ă  deux manƓuvres, cette trajectoire est celle consommant le moins d'Ă©nergie possible. Avec plus de deux manƓuvres par contre, on peut recourir Ă  des transferts dit bi-elliptiques qui se rĂ©vĂšlent plus Ă©conomes en Ă©nergie, mais Ă  condition que le rayon de l'orbite d'arrivĂ©e excĂšde d'un facteur ~12 celui de l'orbite de dĂ©part.

Type I et Type II

Une orbite de transfert de Hohmann idĂ©ale nĂ©cessite que les orbites de dĂ©part et d'arrivĂ©e soient circulaires, dans le mĂȘme plan orbital et que la trajectoire parcoure 180° de l'orbite de transfert. Dans le monde rĂ©el, l'orbite cible peut ne pas ĂȘtre circulaire ni coplanaire et la trajectoire de l'engin spatial peut reprĂ©senter moins de 180° de l'orbite de transfert ou au contraire plus de 180°. Si la trajectoire parcourt moins de 180° on parle de transfert de Hohmann de type I dans le cas contraire il s'agit d'un transfert de Hohmann de type II[1] - [2].

Calculs

L'orbite de départ est circulaire de basse altitude, soit, par exemple, (avec R rayon terrestre), de période , de vitesse , dans laquelle et .

L'orbite visée est circulaire de haute altitude, soit, par exemple, , dont la période et la vitesse sont définies par des formules similaires.

L'orbite de Hohmann est l'ellipse de transfert de périgée et d'apogée , donc de grand axe , et d'excentricité . Son moment cinétique , son énergie et sa période sont donc connues.

Au temps , le moteur fournit un surcroĂźt de vitesse au satellite tel que
.

Au temps , le satellite parvient à son apogée mais avec une vitesse insuffisante. Le moteur fournit un surcroßt de vitesse de sorte que
.

Il faut donc que le décalage angulaire, au temps , entre la position du satellite et la position du satellite soit , dans le cas d'un rendez-vous.

Le transfert du satellite de à entraßne un coût énergétique correspondant aux deux allumages du moteur : surcroßt , puis .

Exemple : cas d'une orbite de transfert géostationnaire

L'orbite de transfert gĂ©ostationnaire (GTO) est utilisĂ©e pour placer les satellites sur une orbite gĂ©ostationnaire (altitude 35786 kilomĂštres, inclinaison orbitale 0°), qui permet Ă  ceux-ci de rester dans une position apparente fixe au-dessus de la Terre. Le satellite doit quitter une orbite basse sur laquelle il circule avec une vitesse orbitale de l'ordre de 7,73 km/s pour atteindre l'orbite gĂ©ostationnaire sur laquelle il circule Ă  une vitesse orbitale de l'ordre de 3,07 km/s. Sur l'orbite de transfert entre les deux orbites sa vitesse va ĂȘtre de 10,15 km/s Ă  son pĂ©rigĂ©e et de 1,61 km/s Ă  son apogĂ©e. Les deux manƓuvres rĂ©alisĂ©es pour le placer sur une orbite gĂ©ostationnaire nĂ©cessitent un changement de vitesse (delta-V) de 2,42 km/s (10,15 - 7,73) au pĂ©rigĂ©e puis de 1,46 km/s (3,07-1,61 km/s) Ă  l'apogĂ©e soit un total de 3,88 km/s.

On remarque que le changement de vitesse (delta-V) total nécessaire est supérieur à celui requis pour que le satellite atteigne la vitesse de libération (10,93 km/s) lui permettant d'échapper à l'attraction terrestre : dans ce dernier cas le delta-V nécessaire est égal à 10,93 - 7,73 = 3,20 km/s (< 3,88 km/s). En appliquant un changement de vitesse supérieur seulement de 0,78 km/s (3,20 - 2,42) la vitesse de libération est atteinte alors qu'il faut 1,46 km/s à l'apogée pour placer le satellite en orbite géostationnaire. Ceci illustre l'effet Oberth qui postule que le changement de vitesse (delta-V), lorsqu'il est appliqué à des vitesses élevées, produit plus d'énergie orbitale spécifique.

Application à une trajectoire interplanétaire

Le cas d'un engin spatial orbitant autour d'une planĂšte (par exemple la Terre) utilisant une orbite de transfert pour se placer en orbite autour d'une autre planĂšte (par exemple Mars) est plus complexe, mais le changement de vitesse (delta-V) nĂ©cessaire est, grĂące Ă  l'effet Oberth, infĂ©rieur Ă  la somme du delta-V requis pour atteindre la vitesse de libĂ©ration de la planĂšte de dĂ©part et du delta-V requis pour un transfert de Hohman vers la deuxiĂšme planĂšte. Par exemple dans le cas d'une trajectoire Terre vers Mars, le delta-V supplĂ©mentaire nĂ©cessaire pour atteindre une vitesse supĂ©rieure de 2,9 km/s Ă  celle de la Terre est de seulement 0,4 km/s si la manƓuvre est effectuĂ©e lorsque l'engin spatial se trouve Ă  basse altitude au-dessus de la Terre (au pĂ©rigĂ©e).

ArrivĂ© au niveau de Mars, l'engin spatial devra rĂ©duire sa vitesse pour se placer en orbite autour de la planĂšte. Pour optimiser cette manƓuvre, celle-ci devra ĂȘtre appliquĂ©e lorsque l'engin spatial se trouve au plus prĂšs de la surface de la planĂšte afin de bĂ©nĂ©ficier de l'effet Oberth. Pour pouvoir rĂ©aliser une trajectoire de transfert entre deux planĂštes, il est nĂ©cessaire que leurs positions respectives respectent certaines contraintes ce qui impose des fenĂȘtres de lancement prĂ©cises (dans le cas d'un lancement vers Mars, la fenĂȘtre de lancement ne s'ouvre que tous les 26 mois.

Bibliographie

  • (en) Stephen Kemble, Interplanetary mission analysis and design, Springer Praxis, (ISBN 3-540-29913-0)

Références

  1. NASA, Basics of Space Flight, Section 1, Chapter 4, "Trajectories". Retrieved 26 July 2017. Also available spaceodyssey.dmns.org.
  2. Tyson Sparks, Trajectories to Mars, Colorado Center for Astrodynamics Research, 12/14/2012. Retrieved 25 July 2017.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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