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Opération Kerbala 5

L’opération Kerbala 5 est une importante offensive iranienne menée en 1987 pendant la guerre Iran-Irak avec pour objectif de capturer la ville portuaire irakienne de Bassorah. Du fait de la lourdeur des pertes et des combats féroces ayant eu lieu entre Irakiens et Iraniens, l’opération Karbala 5 marque le début de la fin du conflit.

Opération Kerbala 5
Informations générales
Date -
Lieu Bassorah, sud de l'Irak
Issue Victoire défensive irakienne, les Irakiens gardent le contrôle de Bassora
Belligérants
Drapeau de l'Iran Iran Irak
Forces en présence
587 000 soldats (six divisions et paramilitaires Basij)1400 000 soldats (trois armées) 5500 chars et transports de troupes
Pertes
15 000 tuĂ©s57 000 tuĂ©s

Guerre Iran-Irak

Batailles

Invasion irakienne (1980)
Impasse (1981)
Offensives iraniennes (1982)
Guerre de positions (1983-1986)
Offensives irakiennes finales (1988)
Guerre des pétroliers
Incidents internationaux
CoordonnĂ©es 30° 30′ 00″ nord, 47° 48′ 00″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Irak
(Voir situation sur carte : Irak)
Opération Kerbala 5
GĂ©olocalisation sur la carte : Moyen-Orient
(Voir situation sur carte : Moyen-Orient)
Opération Kerbala 5
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(Voir situation sur carte : Monde)
Opération Kerbala 5

Le front reste stable jusqu'au déclenchement de l'opération Nous nous en remettons à Dieu (Tawakalna 'ala Allah) par les Irakiens en 1988 qui aboutit au retrait des forces iraniennes d'Irak.

Prélude

Alors que la guerre Iran-Irak entre dans sa septième année, les deux camps souhaitent mettre fin à l'impasse. La cible de l'Iran est alors la ville de Bassorah, qui est à la fois un port essentiel et une voie d'exportation de son hydrocarbure vitale pour l'Irak. Selon les Iraniens, sa prise entraînerait la chute de Saddam Hussein. Déjà assiégée depuis 1982, les troupes iraniennes sont déterminées à livrer la « bataille finale » et à faire jonction avec leurs autres unités qui avaient capturé la péninsule d'Al Faw dans le sud de l'Irak.

Le timing de l'opération coïncide avec l'hiver, les fortes pluies devant gêner les blindés et les défenses anti-aériennes irakiennes. Les Irakiens sont cependant déterminés à également sortir de l'impasse en « saignant à blanc » l'armée iranienne afin de briser le moral de ses soldats.

Les forces armĂ©es irakiennes disposent dans la rĂ©gion de six brigades de conscrits ainsi que deux brigades de la garde rĂ©publicaine. Des digues sont installĂ©es sur le Chatt-el-Arab afin de prĂ©parer des positions dĂ©fensives. De plus, des champs de mines, des casemates et du fil barbelĂ© entourent les cinq lignes de dĂ©fense. La stratĂ©gie iranienne visant Ă  percer ces lignes dĂ©fensives massives et d'encercler Bassora. 650 000 Pasdaran et Basij du Corps Mohammed, qui doivent ĂŞtre soutenus par des hĂ©licoptères Bell et des CH-47 Chinook, sont mobilisĂ©s pour l'OpĂ©ration. Le prĂ©sident de la RĂ©publique Islamique d'Iran dĂ©clare juste avant l'opĂ©ration :

« Notre but est de détruire complètement la machine de guerre irakienne. Ici, près de Bassorah, Saddam ne peut rien faire et la lutte pour la chute de Bassorah signifierait sa propre mort. Nous voulons régler nos comptes avec l'Irak aux portes de Bassorah qui ouvrira la voie à la victoire finale que nous avons promis. »

L'opération Kerbala 4 est menée en décembre 1986, mais les défenseurs irakiens parviennent à repousser les troupes iraniennes. Deux semaines plus tard, Kerbala 5 est lancée.

Déroulement de l'opération

Kerbala 5 débute le à minuit avec l'attaque des défenses irakiennes au sud du Lac poisson (étendue de désert à l'ouest de Shalamcheh) par les Basij et les Pasdaran. Un bataillon d'infanterie irakien est encerclé par les Iraniens. Une autre vague de soldats iraniens traverse le lac par bateau et ces derniers débarquent à l'ouest de la rive, en direction du Chatt-el-Arab. Des brigades de la garde républicaine irakienne lancent alors une contre-attaque et de lourdes pertes sont rapportées des deux côtés. Le village irakien de Ad Duayji qui oppose une faible résistance est capturé et le les Iraniens parviennent à percer deux des cinq lignes de défense irakiennes. Les blindés iraniens se retranchent et font feu sur Bassora et ses fortifications.

Le , les gardes-frontière irakiens se retrouvent pris en tenaille par des Iraniens progressant sur deux flancs. Après d'âpres combats et tirs d'artillerie, les Irakiens battent en retraite sur la rive occidentale du fleuve Jasim. Le , les troupes iraniennes capturent une île sur le Chatt-el-Arab mais sont finalement repoussées par l'armée irakienne. Les jours suivants, les Iraniens sont en mesure de sécuriser une tête de pont de 9,5 kilomètres en Irak. Les Irakiens admettent peu de temps après avoir perdu 50 à 60 avions (10% de leur force aérienne) par les tirs de missiles sol-air iraniens. Profitant de leur supériorité aérienne, les Iraniens lancent des raids contre des cibles irakiennes au sol.

L'armĂ©e irakienne n'a alors temporairement plus de soutien aĂ©rien rapprochĂ© et par reprĂ©sailles les avions irakiens restants bombardent les lignes de ravitaillement des forces iraniennes ainsi que TĂ©hĂ©ran et d'autres grandes villes iraniennes Ă  l'aide de bombes chimiques. Environ 3 000 civils iraniens sont tuĂ©s dans ces attaques et l'Iran prend la dĂ©cision de tirer ses missiles Ă  longue portĂ©e sur l'Irak. Finalement, l'aviation irakienne refait son apparition sur le champ de bataille.

Le , les Iraniens lancent à nouveau une offensive et parviennent à percer la quatrième des cinq lignes de défense irakiennes. Bassora n'est alors plus qu'à 12 kilomètres à l'est. La Radio-Télévision de la République Islamique d’Iran (IRIB) diffuse des images de la banlieue de Bassora, mais les troupes iraniennes au sol ne sont pas en mesure de progresser encore plus. Les bombardements, les tirs d'artillerie et de missiles à moyenne portée se font de plus en plus intenses, l'armée irakienne fait alors évacuer les civils de la ville.

La situation se dĂ©tĂ©riore au point que Saddam Hussein ne passe plus en revue ses troupes sur le front. Saddam relève de son poste le major-gĂ©nĂ©ral Khalil al-Dhouri du 3e Corps irakien et fait exĂ©cuter ses subordonnĂ©s. Il est remplacĂ© par le gĂ©nĂ©ral Dhia ul-Din Jamal du 5e Corps irakien dĂ©ployĂ© jusque-lĂ  dans le nord du pays. Afin de regarnir ses troupes, le gouvernement irakien prend la dĂ©cision de faire passer l'âge militaire Ă  15 ans. Le , alors que les Iraniens tiennent toujours le lac poisson, les Ă®les Umm al-Tawil, ainsi que le fleuve Jasim et le village de Duayji, la garde rĂ©publicaine irakienne mène une contre-attaque en faisant usage Ă  grande Ă©chelle des blindĂ©s, de l'artillerie et des hĂ©licoptères de combat. Les Irakiens montent Ă  l'assaut des positions iraniennes Ă  l'ouest du lac poisson puis progressent en direction du Jasim. L'artillerie irakienne continue de pilonner pendant ce temps les lignes de ravitaillement iraniennes. Durant la contre-offensive, le commandant iranien Hossein Kharrazi est tuĂ©. MalgrĂ© cela, les Iraniens tentent Ă  nouveau de percer les lignes irakiennes et de prendre Bassora, mais sont repoussĂ©s par les troupes irakiennes. Le haut-commandement irakien affirme dans une dĂ©claration que 81 brigades et bataillons irakiens ont Ă©tĂ© anĂ©antis, rĂ©sultant en la destruction de 700 chars, de 1 500 autres vĂ©hicules blindĂ©s, de 250 canons anti-aĂ©riens, de 400 pièces d'artillerie et de 70 avions de combat ainsi qu'en la mort de 40 000 soldats irakiens. Les pertes iraniennes s'Ă©lèveraient quant Ă  elles Ă  65 000 tuĂ©s durant cette bataille.

Kerbala 6 et Karbala 7

Alors que l'opĂ©ration Karbala-5 est menĂ©e pour prendre la ville de Bassora, les opĂ©rations Karbala-6 Ă  Qasr Shirin et Karbala-7 au Kurdistan irakien sont Ă©galement lancĂ©es en parallèle pour empĂŞcher les Irakiens de transfĂ©rer des unitĂ©s vers leurs lignes de dĂ©fense Ă  Bassora. Ces opĂ©rations ont pour objectif de dĂ©tourner les blindĂ©s irakiens de la ville durant l'attaque Karbala-5. Les Basijis sont alignĂ©s tĂ´t le matin et envoyĂ©s sur le front plus tĂ´t que prĂ©vu, car il est considĂ©rĂ© que l'ennemi s'attend Ă  quelque chose. Dans cette opĂ©ration synchronisĂ©e, environ 10 000 volontaires Basij, la 77e division mĂ©canisĂ©e de l'armĂ©e rĂ©gulière et une division des Pasdarans sont mobilisĂ©s pour l'offensive et infligent de lourdes pertes aux troupes irakiennes. Bien que rĂ©ussissant Ă  dĂ©tourner de nombreux blindĂ©s irakiens du champ de bataille, les Irakiens parviennent Ă  conserver la ville.

Notes et références

Bibliographie

  • (en) Robert Fisk, The Great War for Civilisation: the Conquest of the Middle East, Knopf Books, 2005.
  • (en) William E. Smith, The Gulf Iran Strikes on Two Fronts, TIME Magazine, .
  • (en) Dean Fischer, The Gulf Life Among Smoldering Ruins, TIME Magazine, .
  • (en) The Gulf, TIME Magazine, .
  • (en) Efraim Karsh, Essential Histories: The Iran Iraq War 1980-1988, Osprey Publishing, 2002.
  • (en) Robin Wright, In The Name of God: The Khomeini Decade, Simon and Schuster, 1989.
  • (en) Dilip Hiro, The Longest War, Routlage Chapman & Hall, 1991.

Liens externes

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