Opération Sugar
L’opération Sugar est le nom d'une opération d'aide militaire à l'Irak menée par le gouvernement français le . Elle consista à prêter cinq avions Dassault Super-Étendard à l'Irak, qui utilisa ces appareils lors de la guerre des pétroliers (en).
Historique
Dans le but de bloquer la navigation iranienne dans le golfe Persique, l’Irak commande des missiles air-mer AM-39 Exocet. Le problème pour les Irakiens est que leurs Mirage F1 ne sont pas encore adaptés à l'emport de ces missiles. Les Super Étendard le sont, mais la France ne peut pas en vendre aux Irakiens car la chaîne de fabrication est arrêtée. Le gouvernement français prend alors la décision en de « prêter » à l'Irak 5 Super Étendard propriété de la Marine nationale française.
Les pilotes et mécaniciens irakiens furent entraînés en 1983 à la base d'aéronautique navale de Landivisiau. Les cinq appareils décollèrent de Bretagne le pour l’opération Sugar. Après une escale technique à Solenzara en Corse, ils rejoignent le porte-avions Clemenceau entre la Crète et Chypre le lendemain. Les pilotes français atteignirent ensuite leur destination finale, la base aérienne de Qayarra en Irak (entre Mossoul et Bagdad). Les cinq appareils furent intégrés au 81 Sq irakien, quatre pilotes français rentrant alors en France sans leurs avions, le cinquième restant sur place comme instructeur[1] - [2] - [3].
La première sortie opérationnelle des Super Étendard irakiens eut lieu début 1984. Le ils coulèrent le bâtiment-ravitailleur sud-coréen Heyang Ilho et endommagèrent le pétrolier grec Filikon L avec leurs missiles Exocets. En 1984 le 81 Sq irakien aurait endommagé 58 navires au total.
Un Super Étendard fut perdu pendant l'été 1984 (abattu par un F-14 selon les Iraniens). Un autre fut endommagé pendant l'été 1984 également. Finalement les Super Étendard restants furent rendus à la France à l'été 1985[4].
Conséquences
Selon certaines sources l'attentat du Drakkar survenu lors des attentats du 23 octobre 1983 à Beyrouth aurait été un acte de représailles de l'Iran à l'opération Sugar[5] - [6] - [7]. La responsabilité précise de l'Iran dans cet attentat et ses possibles motivations restent néanmoins encore discutées.
Articles connexes
Notes et références
- http://www.ecpad.fr/wp-content/uploads/2012/08/Dossier-BAN-Ldv-validé.pdf ECPAD, voir la page 12 et la photo no 17 de ce document.
- http://www.institut-strategie.fr/PA9.htm., voir la partie : "2 – L’efficacité politique de la diplomatie navale"
- Air Power, « Le Super Etendard fête ses 40 ans », sur Puissance aérienne (consulté le )
- Avions hors-série, no 23, Tom Cooper, Farzad Bishop (de), Ahmad Sadik, éditions LELA Presse, p. 74 à 82, " la guerre des tankers".
- Jean-Dominique Merchet, « La guerre Iran-Irak, matrice géopolique du Golfe », sur L'Opinion, voir la réponse à la première question du journaliste, .
- Émission Raison d'État - L'attentat du Drakkar, France 5, 3 octobre 2010
- http://lci.tf1.fr/monde/2006-08/liban-envoie-nos-hommes-dans-gueule-loup-4898407.html, TF1, interview du général François Cann, le 25 août 2006, voir la réponse à la troisième question du journaliste
Liens externes
- (fr) interview de Claude Cheysson au sujet des 5 Super-Étendards, le 19 septembre 1983. Commentaire de Cheysson : « nous avons signé un contrat, ..., mais nous respectons nos contrats ».
- (fr) journal de 20h00 d'Antenne 2 , le 11 octobre 1983
- (fr) Centre d’études supérieures de la marine, analyse de la « guerre des tankers » , voir la page 2
- (en) Air Combat Information Group, liste de navires attaqués en 1980-1986