Opération Arc-en-ciel
L'opération Arc-en-ciel est une opération militaire de l'armée israélienne qui s'est déroulée du 18 au à Rafah, à la suite de deux attaques palestiniennes ayant entraîné la mort de 11 soldats israéliens[1]. Son but était de mettre un terme aux bombardements des villages israéliens et à la guérilla dans la Bande de Gaza, d'affaiblir les infrastructures des groupes terroristes, de détruire des tunnels utilisés par les trafiquants d'armes à la frontière égyptienne et d'élargir la zone tampon le long de la frontière égyptienne.
Date | 18 - |
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Lieu | Bande de Gaza |
Issue | Victoire israélienne |
Brigadier-Général Shmuel Zakkai | Inconnu |
Aucune | 41 combattants tués 12 civils tués |
Batailles
- Émeutes de Jérusalem (1920)
- Émeutes de Jaffa (1921)
- Massacre d'Hébron (1929)
- Grande Révolte arabe (1936-1939)
- Guerre civile (1947-1948)
- Guerre israélo-arabe de 1948
- Guerre israélo-arabe (1948-1949)
- Guerre des Six Jours (1967)
- Opération Colère de Dieu (1972-1992)
- Crise du canal de Suez (1956-1957)
- Guerre d'usure (1967-1970)
- Guerre du Kippour (1973)
- Attaque contre un poste-frontière (2012)
- Première guerre du Liban (1975-1990)
- Opération Litani (1978)
- Intervention militaire israélienne au Liban (1982)
- Opération Raisins de la colère (1996)
- Deuxième guerre du Liban (2006)
- Première intifada (1987-1993)
- Seconde intifada (2000-2005)
- Opération Arc-en-ciel (2004)
- Opération Jours de pénitence (2004)
- Opération Pluies d'été (2006)
- Blocus de la bande de Gaza (2007-)
- Guerre de Gaza (2008-2009)
- Abordage de la flottille pour Gaza (2010)
- Confrontation israélo-palestinienne (2011)
- Confrontation entre Israël et la bande de Gaza (2012)
- Opération Pilier de défense (2012)
- Guerre de Gaza (2014)
- Regain de violence (2015-2017)
- Marche du retour (2018-2019)
- Crise israélo-palestinienne (2021)
- Massacre de Munich (1972)
- Massacre de Sabra et Chatila (1982)
Raisons de l'intervention militaire
L'intervention faisait suite à des bombardements répétés de villages israéliens avec des roquettes Qassam et répondait à deux attaques palestiniennes ayant entraîné la mort de onze soldats israéliens les 11 et 12 mai avec la destruction de transports de troupes blindés[1], suivi de la mort de vingt-deux autres soldats lors d'opérations pour récupérer les corps des premiers[2].
Le gouvernement israélien ajoutait que l'opération visait à combattre la contrebande de matériel militaire et terroriste, en particulier à chercher et détruire des tunnels entre la bande de Gaza et l'Égypte[3].
Déroulement
L'opération a duré du 18 au 24 mai, les combats se sont principalement déroulés dans les quartiers Tel al-Sultan et al-Brazil de Rafah.
Destruction d'infrastructures et bilan matériel
L'armée israélienne a détruit trois tunnels au cours de cette opération qui auraient servi à la contrebande d'armes[4].
Un certain nombre de maisons ont été détruites. Les chiffres divergent selon les différentes sources :
- Selon l'armée israélienne 56 maisons ont été détruites[4] dont 20 autour des trois tunnels découverts lors de cette opération.
- Selon B'Tselem 183 maisons ont été détruites et une douzaine d'autres ont été partiellement détruites[5].
- Selon l'UNRWA[6] et l'OCHA[5] 298 maisons détruites (soit 241 maisons de réfugiés et 57 de non réfugiés) pour 710 familles sans-abris.
- Selon la Mairie de Rafah 500 maisons détruites pour 1 500 familles sans-abri[5].
Par ailleurs, les dégâts à l'infrastructure civile ont été importants selon Médecins du monde[7]. Certaines destructions comme les conduites d'eau et d'égouts ne sont pas exemptes de répercussions sanitaires. Les réseaux de téléphonique des quartiers Tall as Sultan et Al Brazil de Rafah ont été complètement détruits : ligne souterraine principale ainsi que réseau en surface. Plus de 70 % du réseau électrique a été endommagé à Tall as Sultan et Al Brazil. Une des répercussions de ces dommages a été la pénurie d'eau potable dans tout Rafah, tous les puits sont localisés dans ces deux quartiers, l'armée israélienne ayant refusé de laisser passer les techniciens pour les brancher sur générateur. Selon un rapport de Médecins du monde[7] environ 50 % des terres agricoles de la commune de Rafah ont été détruites (destructions de récoltes, arrachage de citronniers, destruction de serres, de systèmes d'irrigations, etc.)[8]
Bilan humain
Selon l'armée israélienne le bilan humain est de 54 morts : 40 terroristes et 14 civils et une centaine de terroristes armés auraient été blessés[4]. Selon Médecins du monde le bilan humain à Rafah est de 61 morts et 211 blessés du 12 au 24 mai 2004[9], la majorité des décès étant dus à des éclats métalliques (62 %) ou à des balles (28 %).
L‘Opération "Arc-en-ciel" a été principalement marquée par les événements autour de la manifestation du 19 mai 2004. Ce jour-là à peu près 3 000 personnes[10] manifestaient pacifiquement pour dénoncer le siège dont étaient victimes les habitants des quartiers Al-Brazil, de Bloc O, de Yebna, de Salah Ed Din Gate, Tall as Sultan. Quatre tirs d'obus de char et un tir de missile depuis un hélicoptère sont effectués[11] - [2] - [10]. Selon le ministère des affaires étrangères israéliennes ce missile et ces obus n'ont pas été tirés en direction des manifestants mais pour le missile sur un terrain vide à proximité et pour les obus sur un immeuble abandonné à proximité[11]. Selon d'autres sources proches des palestiniens[12] - [13] l'armée israélienne aurait tiré dans la foule. Le bilan de cette journée de manifestation a été de 13 morts et 51 blessés, dont 45 % de victimes âgées de moins de 18 ans selon Médecins du monde. Le gouvernement israélien parle de huit morts ainsi que des blessés par shrapnel[3]. Il évoque un "incident regrettable"[3] et parle d'un obus qui ne visait pas directement les manifestants. Selon le gouvernement israélien, cette manifestation organisée par l'autorité palestinienne dans une zone de combats dangereux, impliquait à la fois des personnes armées et non armées.
Critique internationale et résolution de l'ONU
Cette opération israélienne a été critiquée internationalement entraînant notamment une critique de la part des États-Unis[14] et un vote d'une résolution aux Nations unis. À la suite des attaques visant des civils lors de la manifestation du 19 mai 2004[10] une résolution de l'ONU est passée "condamnant la mort de civils palestiniens tués dans la zone de Rafah," et se montrant "Gravement préoccupé par la destruction d’habitations à laquelle s’est récemment livré Israël, puissance occupante, dans le camp de réfugiés de Rafah"[15].
Références
- (en) Onze soldats de la Brigade Golani tués dans l'attaque de leur véhicule blindé.
- analyse de The Guardian sur les causes de l'opération.
- site du premier ministre israélien rapport de la réunion ministérielle du 24 mai 2004.
- communiqué de l'armée israélienne
- rapport sur l'opération arc-en-ciel de médecins du monde p. 20
- rapport unrwa
- rapport sur l'opération arc-en-ciel de médecins du monde p. 40 et suivantes
- rapport unrwa p. 3
- rapport médecins du monde page 34 et suivantes
- article BBC
- communiqué du ministère des affaires étrangères israélien
- rapport Palestinian Human Rights Monitoring Group
- rapport mezan
- (en) Elise Labott, « U.S. sharpens criticism of Israeli action in Gaza », sur cnn.com,
- résolution 1544 du conseil de Sécurité