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Olivier Voinnet

Olivier Voinnet est un biologiste français, membre de l'AcadĂ©mie des Sciences et mĂ©daille d'argent du CNRS, dont il est dĂ©tachĂ© en Suisse depuis 2010. À la suite d'accusations de manquement Ă  l'intĂ©gritĂ© scientifique publiĂ©es notamment sur le site PubPeer Ă  partir de 2015 et Ă  diverses enquĂȘtes des institutions et des journaux scientifiques, il est suspendu pendant deux ans par le CNRS, neuf articles dont il Ă©tait co-auteur sont retirĂ©s de la littĂ©rature scientifique, et de nombreux autres signalĂ©s ou corrigĂ©s.

Olivier Voinnet
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Biographie

Olivier Voinnet est né en 1972[1]. AprÚs des classes préparatoires aux grandes écoles, il entame en 1992 un cursus universitaire scientifique[2].

En 1994, il sort diplĂŽmĂ© de l'universitĂ© Pierre-et-Marie-Curie, aprĂšs avoir suivi une formation de deuxiĂšme cycle en biologie molĂ©culaire[2]. Deux ans plus tard, il obtient le titre d'ingĂ©nieur agronome de la grande Ă©cole AgroParisTech[3]. En 2001, sa thĂšse de doctorat, effectuĂ©e Ă  Norwich (Angleterre) sous la direction de David Baulcombe, lui confĂšre le titre de docteur Ăšs sciences[4] - [3]. La mĂȘme annĂ©e, son CV prĂ©sente treize publications scientifiques dont il est cosignataire[2]. L'annĂ©e suivante, il intĂšgre le CNRS en tant que chargĂ© de recherche dans une unitĂ© de recherche conventionnĂ©e avec l'universitĂ© de Strasbourg, l'institut de biologie molĂ©culaire des plantes[3] - [2], oĂč il poursuit ses travaux sur l'interfĂ©rence par ARN[5].

Récipiendaire de la médaille de bronze du CNRS en 2004, Olivier Voinnet devient directeur de recherche en 2005[4]. L'année 2007, la médaille d'argent du CNRS lui est décernée[3] - [5] - [6]. En 2009, médaille d'or de l'Organisation européenne de biologie moléculaire pour ses recherches sur le processus de régulation de l'expression des gÚnes chez les plantes, le CNRS soulignant dans un communiqué qu'il s'agit de « la plus haute distinction européenne en biologie moléculaire »[7] - [8]. Détaché du CNRS depuis 2010, il occupe la chaire universitaire de biologie de l'ARN au sein du département de biologie de l'école polytechnique fédérale de Zurich[4]. En novembre 2014, à 43 ans, il est élu à l'Académie des sciences[1].

Selon un article publié en octobre 2018 dans Le Monde par Hervé Morin et David Larousserie, huit articles cosignés par Olivier Voinnet avaient à cette date fait l'objet d'une rétractation et une vingtaine, de corrections[9]. David Larousserie précise dans un article de janvier 2019 que la rétractation de « deux, voire trois [autres], pourrai[t] suivre »[10].

Dans un article publiĂ© en dĂ©cembre 2018 par Le Monde, Philippe Da Silva et HervĂ© Morin notent qu'Olivier Voinnet est « le premier français » dans un classement des rĂ©tractations par auteur[11]. David Larousserie souligne toutefois, dans trois articles du mĂȘme journal publiĂ©s entre septembre 2018 et janvier 2019, un « paradoxe »[12] : « l’article le plus citĂ© d’Olivier Voinnet a fait l’objet d’une rĂ©tractation des Ă©diteurs en 2015, mais a Ă©tĂ© citĂ© des centaines de fois depuis »[13], « comme si de rien n'Ă©tait et que les rĂ©sultats Ă©taient valides »[14], alors que d'autres scientifiques « estiment qu’on ne peut plus avoir confiance dans leurs conclusions »[14]. Cette situation avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© relevĂ©e par Jaime Teixeira da Silva et Judit DobrĂĄnszki. Tout en soulignant l'effet de « cygne noir » qu'avaient constituĂ© pour la communautĂ© scientifique les premiĂšres rĂ©tractations d'articles cosignĂ©s par Olivier Voinnet[15] - [16], ils relĂšvent, dans un article de 2017 consacrĂ© aux articles rĂ©tractĂ©s les plus citĂ©s, que l'article cosignĂ© par Olivier Voinnet, publiĂ© dans le Plant Journal en 2003[17] et rĂ©tractĂ© en 2015[18], venait au troisiĂšme rang des articles rĂ©tractĂ©s les plus citĂ©s, si l'on cumule les citations avant et aprĂšs rĂ©tractation, au premier rang avant et au sixiĂšme rang aprĂšs rĂ©tractation[19]. Selon ces auteurs, cette situation s'expliquait par le fait qu'en dĂ©pit de la rĂ©tractation due Ă  une manipulation de figures, la mĂ©thodologie continuait Ă  ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme valide[19]. Les auteurs d'un article publiĂ© en dĂ©cembre 2018 par Library Philosophy and Practice soulignent que les termes mĂȘmes de la rĂ©tractation de l'article du Plant Journal prĂ©cisent que la mĂ©thodologie en reste valide et estiment que, postĂ©rieurement Ă  cette rĂ©tractation, l'article « n'est pas du tout citĂ© dans un contexte nĂ©gatif »[20]. Dans un Ă©ditorial publiĂ© en janvier 2016 par Lab Times, Ralf Neumann, tout en considĂ©rant que « la plus grande part des figures suspectĂ©es [dans les articles cosignĂ©s par Olivier Voinnet] a bien Ă©tĂ© manipulĂ©e » et que son nom est dĂ©sormais associĂ© Ă  « l'un des cas les plus importants et les plus spectaculaires de mĂ©conduite scientifique », relĂšve le nombre Ă©levĂ© de citations des articles rĂ©tractĂ©s et estime que « les observations, dĂ©couvertes, idĂ©es et mĂ©thodes dĂ©crites dans les publications de Voinnet ne semblaient pas avoir posĂ© quelque problĂšme que ce soit quand elles Ă©taient utilisĂ©es comme base de nouvelles expĂ©riences – ce qui signifie fondamentalement qu'elles ont ensuite Ă©tĂ© confirmĂ©es plusieurs fois »[21].

Affaire

Soupçons de « mĂ©conduites scientifiques Â»

Alors qu'Olivier Voinnet apparaĂźt comme une « star » dans le domaine de l'interfĂ©rence par ARN[22], plusieurs signalements publiĂ©s Ă  partir de janvier 2015 sur le site PubPeer[23] font Ă©tat de doutes sur la crĂ©dibilitĂ© d'un article cosignĂ© par Voinnet et publiĂ© en 2004 par The Plant Cell (en)[24], en particulier du fait d'une chercheuse amĂ©ricaine, Vicky Vance, qui avait Ă©tĂ© chargĂ©e de relire cet article avant publication et exprimĂ© des « doutes sĂ©rieux » sur « l'authenticitĂ© de ce travail » et « l'intĂ©gritĂ© de ses auteurs »[25] - [26]. À la suite de cette mise en cause, le journal publie en avril 2015 un communiquĂ© qui, tout en estimant contraire Ă  sa politique Ă©ditoriale la « publication de rĂ©visions confidentielles » et en affirmant qu'Olivier Voinnet avait « fourni une rĂ©ponse dĂ©taillĂ©e aux allĂ©gations de la rĂ©viseuse », fait Ă©tat de la demande de rĂ©tractation d'Olivier Voinnet[27]. Selon cette derniĂšre, effectuĂ©e en juin 2015, Patrice Dunoyer est « le seul impliquĂ© » dans la crĂ©ation des figures erronĂ©es et Olivier Voinnet assume « l'entiĂšre responsabilitĂ© » de la publication de l'article[28], sans toutefois que le texte publiĂ© ne prenne position sur « la nature frauduleuse ou non des « irrĂ©gularitĂ©s » et des « manipulations inappropriĂ©es » qu'il dĂ©taille »[29]. Vicky Vance persiste toutefois Ă  traiter Olivier Voinnet de « tricheur »[30]. Dans des articles publiĂ©s en 2018 dans le mĂȘme journal, le journaliste David Larousserie estime que cette rĂ©tractation s'appuie « sur d’autres fondements que ceux pointĂ©s par [Vicky Vance] en 2015 »[31] - [32].

PremiĂšres enquĂȘtes

En janvier 2015, le CNRS et l’école polytechnique fĂ©dĂ©rale de Zurich (ETH) mandatent des commissions d'experts pour enquĂȘter sur les faits reprochĂ©s[33]. La commission d'enquĂȘte de l'ETH se met en place en mars 2015[34], le CNRS Ă©voquant Ă  la mĂȘme pĂ©riode le dĂ©but d'une enquĂȘte[35] - [33]. En avril 2015, le CNRS annonce la mise en place d'une « commission d'enquĂȘte scientifique constituĂ©e d'experts de haut niveau », en prĂ©cisant que la « procĂ©dure » n'est pas close[36]. Les conclusions des enquĂȘtes menĂ©es par l'ETH et le CNRS sont rendues publiques simultanĂ©ment le [37] - [38]. Elles sont toutefois sensiblement diffĂ©rentes[39].

Dans un communiquĂ© de presse intitulĂ© « Bien rĂ©alisĂ© – mal publiĂ© », l'ETH indique avoir nommĂ© une « commission d'enquĂȘte indĂ©pendante » qui, tout en ayant « constatĂ© de nombreuses figures erronĂ©es » dans les publications cosignĂ©es par Olivier Voinnet, estime que « les conclusions scientifiques sont toutefois Ă©tayĂ©es par les donnĂ©es brutes »[37]. Le rapport d'enquĂȘte, qui porte sur 32 publications, relĂšve « diffĂ©rents types d'erreurs et de manipulations » dans 20 d'entre elles, allant « d'ensembles dĂ©calĂ©s de bandes dupliquĂ©es » et de « duplications Ă©videntes » Ă  l'utilisation de « fausses reprĂ©sentations » ou Ă  « l'embellissement d'images par suppression du nuage de fonds », sans toutefois qu'il s'agisse de donnĂ©es inventĂ©es, mais plutĂŽt de mauvaises prĂ©sentations des rĂ©sultats[40]. La commission impute en partie ces problĂšmes Ă  la hĂąte et Ă  une pratique excessive du copier-coller, estimant qu'Olivier Voinnet a lui-mĂȘme « admis que certains articles avaient Ă©tĂ© publiĂ©s trop vite, sans un « moment de rĂ©flexion », dans un environnement hautement compĂ©titif »[41] - [42]. Elle recommande, outre la rĂ©tractation de l'article publiĂ© en 2004 dans The Plant Cell, celle de 4 articles, ainsi que la correction de 3 autres articles[43]. Sur la base de ce rapport, la direction de l'ETH considĂšre que le comportement d'Olivier Voinnet n'est pas en « infraction [avec le] rĂšglement sur l’éthique de la recherche », mais que son « manque de vigilance en tant que chef de groupe » justifie un avertissement, l'ETH « ne tolĂ©r[ant] pas de telles erreurs de publication »[37]. Elle demande au chercheur de rĂ©duire ses activitĂ©s avec son ancien laboratoire de Strasbourg et lui impose un accompagnement par un « spĂ©cialiste externe »[42].

De son cĂŽtĂ©, le CNRS publie en juillet 2015 un communiquĂ© sur la « fin de la procĂ©dure Ă  l'encontre d'Olivier Voinnet », aux termes duquel une commission d'enquĂȘte scientifique qu'il a diligentĂ©e a estimĂ© qu'il y avait eu, dans des articles cosignĂ©s par Voinnet, « des manipulations dĂ©libĂ©rĂ©es de figures non conformes aux rĂšgles de prĂ©sentation des rĂ©sultats scientifiques, qui se traduisent notamment par des modifications et des duplications d'Ă©lĂ©ments de figure ou de lĂ©gendes erronĂ©es »[38]. Le rapport d'enquĂȘte n'est pas rendu public, mais ses conclusions conduisent le prĂ©sident du CNRS, Alain Fuchs, Ă  prendre une dĂ©cision d'exclusion « pour une durĂ©e de deux ans Ă  compter de la dĂ©cision mettant fin [au] dĂ©tachement » de Voinnet Ă  l’ETHZ[42] - [44]. Comme le relĂšvent HervĂ© Morin et David Larousserie dans Le Monde ainsi que Sylvestre Huet dans son blog scientifique hĂ©bergĂ© par LibĂ©ration, le communiquĂ© du CNRS est moins prĂ©cis que le Bulletin officiel du mĂȘme organisme[42] - [45]. Selon ce dernier Bulletin, dans son numĂ©ro de juin-juillet 2015, le rapport d'enquĂȘte du CNRS, achevĂ© le 4 fĂ©vrier 2015 et portant sur treize articles « dont M. V [comme le dĂ©signe la publication] est l’auteur », a donnĂ© lieu Ă  la rĂ©union d'une commission administrative paritaire en formation disciplinaire[46]. Cette derniĂšre a estimĂ© que la responsabilitĂ© de Voinnet est engagĂ©e « non seulement en qualitĂ© d’auteur desdits articles mais Ă©galement en sa qualitĂ© de chef d’équipe, d’encadrant et d’auteur de certaines des figures incriminĂ©es » et que, « M. V » ayant reconnu « avoir rĂ©alisĂ© certaines des figures incriminĂ©es » et assumant « la responsabilitĂ© de l’ensemble des treize articles » considĂ©rĂ©s, les faits reprochĂ©s « ne sont pas une simple succession d’erreurs mais le rĂ©sultat de mauvaises pratiques et [...] constituent des manquements graves au principe d’intĂ©gritĂ© en recherche scientifique »[46] - [42] - [45]. ParallĂšlement Ă  la sanction Ă  l'encontre d'Olivier Voinnet, Patrice Dunoyer fait l'objet d'une suspension de 12 mois, dont 11 avec sursis[46] - [32], qui n'est toutefois pas Ă©voquĂ©e dans le communiquĂ© de juillet 2015[32].

Dans une sĂ©rie d'articles publiĂ©es en janvier 2019 dans Le Monde, David Larousserie souligne les diffĂ©rences entre les conclusions de l'ETH et celles du CNRS. Les premiĂšres reposent sur un rapport publiĂ© de 22 pages et les secondes, sur un rapport non rendu public de 4 pages[32] - [47]. Les experts suisses, « dont les noms seront communiquĂ©s Ă  l’issue du processus, auditionneront deux fois Olivier Voinnet, lui demanderont des explications Ă©crites, rĂ©cupĂ©reront des donnĂ©es originales, scruteront les cahiers de laboratoires, passeront trois mois sur le sujet, dĂ©tailleront et classeront les fautes en plusieurs catĂ©gories, recommandant corrections et rĂ©tractions prĂ©cises[32]. ». En revanche, selon David Larousserie, le CNRS « s’est contentĂ© d’une investigation peu poussĂ©e », en laissant planer le doute sur la clĂŽture de celle-ci dans son communiquĂ© d'avril 2015, tout en n'enquĂȘtant pas plus loin[33], alors que le rapport de fĂ©vrier 2015 recommandait de rechercher les « responsabilitĂ©s individuelles » des cosignataires des articles incriminĂ©s[32].

EnquĂȘtes suivantes

Le CNRS et l’ETH constituent conjointement une nouvelle commission d'enquĂȘte en septembre 2016 Ă  la suite de prĂ©somptions de manipulations supplĂ©mentaires[48], et, d'aprĂšs l'ETH, Ă  la demande mĂȘme d'Olivier Voinnet[49]. Le journal Nature note que « Voinnet n'est pas au centre de cette investigation mais est cependant le co-auteur de certains des articles sous investigation »[48]. Dans un communiquĂ© du , L'AcadĂ©mie des sciences prĂ©cise qu'Olivier Voinnet « n’a pas [encore] Ă©tĂ© reçu sous la Coupole, acte solennel d’intronisation de tous les membres de l’AcadĂ©mie des sciences » et que les « dĂ©cisions nĂ©cessaires » seront prises une fois les conclusions de la commission mixte CNRS-ETH connues »[50].

DĂ©but 2016, aprĂšs examen de publications dont certaines ont valu Ă  Olivier Voinnet d'obtenir sa mĂ©daille d’or, l'EMBO lui retire cette rĂ©compense[51] - [52] mais maintient son statut de membre de l'organisation[53]. De son cĂŽtĂ©, selon une information publiĂ©e par The Scientist et Neue ZĂŒrcher Zeitung en janvier 2016, le Fonds national suisse de la recherche scientifique, aprĂšs avoir menĂ© une enquĂȘte, estime que le chercheur a enfreint ses propres rĂšgles et dĂ©cide un arrĂȘt du financement de ses recherches en cours et une interdiction de financement pour une durĂ©e de trois ans[54] - [55]. Le Conseil europĂ©en de la recherche maintient, en revanche, sa bourse de « chercheur sĂ©nior Â» jusqu'Ă  complĂ©tion finale du projet[56]. Fin 2016, huit articles co-signĂ©s par Olivier Voinnet ont Ă©tĂ© retirĂ©s de la littĂ©rature[57] - [58] dont deux, trĂšs citĂ©s et produits avant son entrĂ©e au CNRS en 2002 rĂ©sultent de ses travaux de thĂšse de doctorat[59].

En 2017, une enquĂȘte scientifique est conduite par l'University of East Anglia sur la thĂšse soutenue par Olivier Voinnet en 2001 dans cette mĂȘme universitĂ©[60]. Selon le rĂ©sultat de cette enquĂȘte, publiĂ© le , il n'y a pas de « preuve de malhonnĂȘtetĂ© et [...] les conclusions [de la thĂšse] restent valides ». La publication d'un addendum Ă  la thĂšse concernant deux figures et quelques autres erreurs est toutefois demandĂ©e[61] - [12]. Ce dernier est approuvĂ© et publiĂ© en octobre 2017[62]. Selon le communiquĂ© de l'universitĂ©, cette publication est justifiĂ©e par « une enfreinte mineure au rĂšglement de l'universitĂ© dans la conduite de la recherche concernant deux panneaux de figures (figure panels) et quelques erreurs d'assemblage de figures (figure mounting errors) dans les autres parties de la thĂšse[61] ». L'addendum porte sur 5 panneaux de figure « identiques Ă  ceux figurant dans les publications originales sur lesquelles la thĂšse se fonde » et prĂ©cise que trois de ces publications ont Ă©tĂ© corrigĂ©es et qu'une quatriĂšme a fait l'objet d'une rĂ©tractation[63] - [64]. Dans un article publiĂ© par Le Monde en 2019, David Larousserie, affirmant avoir eu accĂšs Ă  l'intĂ©gralitĂ© du rapport d'enquĂȘte, estime que c'est au total « six figures [qui] sont considĂ©rĂ©es comme problĂ©matiques, mais n’entach[a]nt pas les rĂ©sultats et la qualitĂ© de la thĂšse » et rapporte le propos suivant d'Olivier Voinnet sur la rĂ©tractation estimĂ©e nĂ©cessaire par l'EMBO Journal, les donnĂ©es originales n’ayant pu ĂȘtre retrouvĂ©es : « je ne savais pas que ça ne se faisait pas Ă  l’époque »[60]. Le mĂȘme journaliste relĂšve que pour une faute de mĂȘme nature du mĂȘme auteur, le mĂȘme Ă©diteur a simplement corrigĂ© un article de 2002, une expĂ©rience similaire ayant pu ĂȘtre produite[60].

L'ancien groupe de recherche d'Olivier Voinnet dont Patrice Dunoyer avait repris la direction depuis 2010 à l'institut de biologie moléculaire des plantes est dissous au printemps 2017[65].

Le 6 septembre 2018, l'ETH communique seule sur les rĂ©sultats de l'enquĂȘte dĂ©marrĂ©e en 2016[66], cette dĂ©cision tĂ©moignant, selon HervĂ© Morin et David Larousserie, d'une « impatience des Suisses Ă  clore ce sujet – et suggĂ©r[ant] des tensions entre les deux Ă©tablissements »[12]. Le communiquĂ© fait Ă©tat, outre les nĂ©gligences et erreurs dĂ©jĂ  mises en Ă©vidence dans la prĂ©cĂ©dente enquĂȘte, de « manipulations dĂ©libĂ©rĂ©es » dans cinq publications[66] - [67], Olivier Voinnet Ă©tant coauteur de quatre de ces cinq publications[66] - [68]. Au total, la direction de l'ETH estime que ce constat est « grave »[66], mais en tire, selon Le Monde, des conclusions « clĂ©mentes »[12] Ă  l'Ă©gard d'Olivier Voinnet, dont le rapport prĂ©cise qu'il a pris une part active dans les Ă©claircissements et a « insistĂ© pour que l’affaire soit Ă©lucidĂ©e dans son intĂ©gralitĂ© »[66]. Selon le rapport de l'ETH, « ni le professeur [Olivier Voinnet] ni d’autres membres de l’ETH Zurich n’étaient impliquĂ©s Ă  titre personnel dans la manipulation des figures. Si le professeur n’a pas lui-mĂȘme participĂ© Ă  ces manipulations, il n’en a pas davantage Ă©tĂ© le commanditaire et ne les a pas non plus tolĂ©rĂ©es de façon dĂ©libĂ©rĂ©e »[66] - [67], ces Ă©lĂ©ments Ă©tant jugĂ©s « dĂ©cisifs pour l’évaluation de ce cas »[66]. En revanche, « en tant que chef de groupe, [Olivier Voinnet] assume [...] une responsabilitĂ© organisationnelle et hiĂ©rarchique »[66] - [67]. En consĂ©quence, « Olivier Voinnet conserve son poste de professeur Ă  l’ETH Zurich, mais les sanctions prononcĂ©es en 2015 sont reconduites »[66] - [68] : « l’avertissement le concernant est rĂ©itĂ©rĂ© et maintenu pour cinq nouvelles annĂ©es, jusqu’en 2023 », il devra « continuer de limiter ses recherches Ă  son propre groupe Ă  Zurich », « ses activitĂ©s de publication feront l’objet d’un contrĂŽle jusqu’à fin 2020 » et « l’accompagnement par une spĂ©cialiste expĂ©rimentĂ©e, en place depuis 2015, sera prolongĂ© au moins jusqu’à fin 2020 »[66] - [12] - [68]. Le journal Nature relĂšve que, dans le communiquĂ©, « personne n’a encore Ă©tĂ© nommĂ© responsable de ces mĂ©conduites »[67] et Le Monde s’interroge sur « l’identitĂ© du ou des auteurs des nouvelles fraudes mises au jour »[12].

DĂ©but octobre 2018, le CNRS publie un communiquĂ© sur les dĂ©cisions prises au terme d'une enquĂȘte portant sur « certains [des correctifs relatifs aux articles incriminĂ©s par l'enquĂȘte de 2015], ainsi que sur de nouvelles publications »[69]. Le CNRS y indique que son « conseil de discipline a considĂ©rĂ© que la responsabilitĂ© de Patrice Dunoyer Ă©tait avĂ©rĂ©e dans ces nouvelles mĂ©conduites scientifiques »[69]. David Larousserie du Monde, affirmant avoir eu connaissance du rapport d'enquĂȘte, prĂ©cise qu'il s'agit notamment d'une rĂ©utilisation de figures, y compris dans des correctifs, qui est rendue « illicite » par des conditions expĂ©rimentales diffĂ©rentes et constitue une « fabrication », consistant Ă  « crĂ©er artificiellement des donnĂ©es expĂ©rimentales »[13] - [9]. Concernant Olivier Voinnet, le Bulletin officiel du CNRS prĂ©cise qu'il lui est reprochĂ© de ne pas s'ĂȘtre assurĂ© « que les corrections des figures publiĂ©es dans les errat[a] et corrigend[a] [de] quatre articles pour lesquels il avait la qualitĂ© d'auteur correspondant Ă©taient exemptes de toutes irrĂ©gularitĂ©s »[70]. Selon le communiquĂ©, bien que la participation « active » de Voinnet Ă  la « fabrication » des correctifs mis en cause n'ait pas Ă©tĂ© Ă©tablie, « la direction du CNRS a estimĂ© qu’il ne pouvait s’abstraire de sa responsabilitĂ© de chef de groupe »[69]. Selon David Larousserie du Monde, le rapport de la commission d'enquĂȘte « indique que Patrice Dunoyer a effectuĂ© « des manipulations irrĂ©guliĂšres nombreuses et rĂ©pĂ©tĂ©es » dans [...] trois articles. Et considĂšre « difficile de croire qu’Olivier Voinnet n’ait pu avoir de suspicions sur ces images publiĂ©es »[13]. Les sanctions dĂ©cidĂ©es sont un « abaissement d'Ă©chelon »[71] - [69] Ă  l'encontre de Patrice Dunoyer, assorti d'une « suspension immĂ©diate de 11 mois non communiquĂ©e mais confirmĂ©e Ă  la presse par la direction »[72] ; et un blĂąme, la sanction la plus faible aprĂšs l'avertissement[9], Ă  l'encontre d'Olivier Voinnet[70] - [69] - [13]. Dans un droit de rĂ©ponse publiĂ© par Sciences et Avenir, Olivier Voinnet fait valoir que le conseil de discipline du CNRS rĂ©uni en 2018 avait recommandĂ© de ne pas prendre de sanction Ă  son encontre[73] — un aspect que relĂšve Ă©galement Declan Butler dans Nature[72] —, le rapport de la commission d'enquĂȘte estimant notamment que deux de ces articles avaient « dĂ©jĂ  Ă©tĂ© incriminĂ©s par la premiĂšre commission administrative paritaire rĂ©unie en juin 2015 » et que les deux autres avaient Ă©tĂ© « examinĂ©s par la premiĂšre commission d'enquĂȘte mais aucune anomalie n'y avait Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e », des manipulations « d'une particuliĂšre gravitĂ© » n'y ayant Ă©tĂ© dĂ©couvertes par la commission d'enquĂȘte rĂ©unie en 2017 qu'au terme d'une « investigation plus poussĂ©e »[73]. Dans un autre droit de rĂ©ponse publiĂ© sur le site du CNRS, Olivier Voinnet fait valoir que le conseil de discipline du CNRS rĂ©uni en 2018 a estimĂ© qu'il avait « alertĂ© les autres auteurs des problĂšmes soulevĂ©s sur les articles concernĂ©s et sur les corrigenda, dĂšs qu'il en a eu connaissance » et soutient qu'il avait cessĂ© ses fonctions de « chef de groupe » au CNRS depuis son dĂ©tachement en 2010 Ă  l'ETH de ZĂŒrich[74], David Larousserie relevant Ă©galement ce dernier aspect dans un article du Monde en janvier 2019[75].

Analyses

Dans son livre L’Énigme Bogdanov publiĂ© en 2017, Luis Gonzalez-Mestres se demande « quelles consĂ©quences tirer du fiasco de l'Ă©valuation scientifique dont tĂ©moigne une telle affaire », Ă©voquant le fait que les anomalies prĂ©sentes dans les publications co-signĂ©es par Olivier Voinnet semblent avoir Ă©chappĂ© pendant plus de douze ans aux instances d'Ă©valuation du CNRS, jurys de concours et de prix divers, et mĂȘme Ă  l'AcadĂ©mie des Sciences[76].

En 2018, un Ă©ditorial du journal Le Monde qualifie l'enquĂȘte du CNRS ayant suscitĂ© la suspension d'Olivier Voinnet en 2015 de bĂąclĂ©e : « les responsabilitĂ©s individuelles n’ont pas Ă©tĂ© suffisamment recherchĂ©es, pas plus que l’ampleur des atteintes Ă  la science engendrĂ©es par ces inconduites[77] ». Le journal regrette Ă©galement la gestion diffĂ©renciĂ©e d'un autre cas survenu en 2018, impliquant un haut responsable de l'institution : « Trois ans plus tard, les mĂȘmes arguments retenus contre Olivier Voinnet [en 2015] – sa responsabilitĂ© de chef de groupe, l’atteinte Ă  l’image de l’organisme – seront oubliĂ©s dans le cas de Catherine Jessus, responsable de la biologie au CNRS[77] ». Dans l'article qui suit l'Ă©ditorial, Le Monde s'interroge Ă©galement[13] sur le contraste entre l'avertissement donnĂ© par l'ETH en 2015 Ă  Olivier Voinnet, fondĂ© sur une enquĂȘte fouillĂ©e de plusieurs mois, et sa suspension de deux ans par le CNRS reposant sur un travail minimaliste d'une seule semaine dont le journal Nature dit, en octobre 2018, qu'il « ne fait aucune mention des cahiers de laboratoire ou donnĂ©es originales – contrairement Ă  l'investigation plus rĂ©cente [celle de 2017] – et n'excĂšde pas quatre pages[72] ».

À propos de l'enquĂȘte initiĂ©e par le CNRS et l'ETH en Ă©tĂ© 2016 dont ils ont eu accĂšs au rapport final, les journalistes du Monde notent[13] que « le second Ă©pisode n'est pas moins Ă©trange » en expliquant que le CNRS « fera trainer [l'enquĂȘte] jusqu'en juillet 2017[13] » et que « Catherine Jessus bloque un temps la transmission d'un mĂ©moire de dĂ©fense d'Olivier Voinnet[13] » alors que « les commissions disciplinaires seront informĂ©es le jour mĂȘme de leur rĂ©union d'Ă©lĂ©ments d'apprĂ©ciation pourtant cruciaux[13] ».

Mi-janvier 2019, Olivier Voinnet lors de sa premiĂšre intervention publique Ă  l'occasion d’un sĂ©minaire sur la thĂ©matique sur l’intĂ©gritĂ© scientifique Ă  l’EHESS livre son retour d'expĂ©rience. Il ne cherche pas Ă  se dĂ©douaner de ses responsabilitĂ©s mais aborde plusieurs failles dans cette affaire. D’un point de vue humain, il dĂ©crit une expĂ©rience « traumatisante » pour lui ainsi que pour l’ensemble de son ancienne Ă©quipe. Il dĂ©plore le manque d’accompagnement dans la gestion et la rĂ©solution de la crise, des sanctions inĂ©quitables et, pour l'avenir, une rĂ©ponse inadaptĂ©e des mĂ©canismes de contrĂŽle de qualitĂ© des publications de la part du CNRS[78].

Références

  1. Marie-Laure Moinet, AcadĂ©mie des sciences, « Élections Ă  l’AcadĂ©mie des sciences » [PDF], sur www.academie-sciences.fr, (consultĂ© le ), p. 3.
  2. (en) Elisabeth Pain, « Finding His Voice in Gene Silencing », Association américaine pour l'avancement des sciences, (consulté le )
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Voir aussi

Articles incriminés

Bibliographie

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  • Luis Gonzales Mestres, L'Énigme Bogdanov, Paris, Éditions SW TĂ©lĂ©maque, (1re Ă©d. 2015), 320 p., version Ă©lectronique (ISBN 978-2-7533-0303-4 et 2753303037, OCLC 956717584, BNF 45067111, prĂ©sentation en ligne), « La crise de l'Ă©valuation scientifique ».

Communiqués de presse et publications des institutions concernées

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