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Ocotea guianensis

Ocotea guianensis est une espèce d'arbre de la famille des Lauraceae, originaire du nord de l'Amérique du sud. Il est connu en Guyane sous les noms de feuille d’argent [féy lajan], bois d'argent [bwa lajan], cèdre d'argent [sèd-darjan] (créole), ãyãũ'ɨ sili (Wayãpi), wen, wen etni (Palikur), folha-de-prata, louro-branco, louro-seda (Portugais)[1].

Ocotea guianensis
Description de cette image, également commentée ci-après
Première illustration d'Ocotea guianensis (Pl. 310) d'après Aublet, 1775 (Explication de la Planche trois cent dixième : 1. & 2. Feuille de grandeur naturelle. - 1. Pli inférieur. - 2. Pli ſupérieur. - 3. Bouton de fleur. - 4. Fleur épanouie. - 5. Fleur vue en deſſous. - 6. Fleur vue en deſſus. Étamines, glandes & ſtigmate. - 7. Portion du calice vue de face & quatre anthères avec une cavité en deſſous. - 8. Portion du calice vue de côte, avec quatre anthères & quatre cavités. - 9. Glandes. Étamines intérieures qui couvrent le piſtil. - 10. Un des filets des étamines qui cachent le piſtil, avec quatre anthères & quatre cavités. - 11. anthère ſéparée. - 12. Baſe du calice : Six glandes qui ſont an bas de ſes diviſions. Ovaire. Style. Stigmate. - 13. Capſule de grandeur naturelle.)

Espèce

Ocotea guianensis
Aublet, 1775

Statut de conservation UICN

( LC )
LC : Préoccupation mineure

Ecologie

Cet arbre, aux feuilles lancéolées argentées sur leur face inférieure (en raison de la pilosité), est commun en Guyane dans les forêts secondaires et les recrus forestiers[1].

Utilisations

Les femmes Créoles et Palikur emploient en bain de siège la décoction des feuilles des jeunes rameaux pour faciliter l'accouchement[1]

Aublet rapporte en 1775 que le cataplasme des feuilles est utilisé « pour supprimer les tumeurs et les bubons » chez les Indiens Karipuna du bas Oyapock[2].

Une entreprise guyanaise créée en 2019, propose des produits cosmétiques pour le soin de la peau et des cheveux à base du gel tiré des feuilles de Ocotea guianensis[3].

Histoire naturelle

En 1775, le botaniste Aublet décrit l'espèce et propose la diagnose suivante[2] :

« L'OCOTE de la Guiane

Le tronc de cet arbre s'élève a trente pieds, ſur deux pieds de diamètre. Son écorce eſt griſâtre, ridée & gerſée. Son bois eſt blanc, peu compacte.

II pouſſe à ſon ſommet un grand nombre de branches rameuſes, dont celles du centre ſont droites, & celles de la circonférence inclinées & preſque horiſontales. Les branches & les rameaux ſont garnis de feuilles étroites, ovales, terminées par une longue pointe. Elles ſont vertes, luiſantes en deſſus, & couvertes en deſſous d'un duvet très blanc & ſoyeux. Il y a de chaque côte de la feuille en deſſous la marqué de deux plis. Un des plis eſt très court, place d'un côte & au bas de la feuille ; en ſe réuniſſant avec la nervure du milieu, il forme la un angle aigu. L'autre, qui eſt ſur le côte oppoſé, s'étend depuis le bord de la feuille, a un pouce au deſſus de ſon origine, juſques vers ſon extrémité ſupérieure, en s'approchant de la nervure. Leur pédicule eſt fort court, il a à ſa baſe une côte ſaillante qui ſe prolonge juſqu'à la feuille inférieure. Il en eſt de même.des autres.

Les fleurs naiſſent à l'aiſſelle des feuilles & à l'extrémité des rameaux, ſur de grandes panicules éparſes. Toutes ſes fleurs ſont très petites, & répandent une odeur fort agréable.

Leur calice eſt arrondi, diviſé en ſix parties, dont trois ſont extérieures, plus grandes, & trois intérieures plus petites, de couleur blanchâtre. De la baſe de chacune naît un feuillet qui porte quatre anthères jaunes, deux ſupérieures & deux inférieures. Au deſſous de chaque anthère eſt une cavité hemiſphérique. Les anthères ſont à deux bourſes ſéparées par un ſillon. Chaque feuillet eſt couche ſur un lobe du calice qui eſt concave. Le fond du calice porte ſix corps arrondis & charnus qui entourent l'ovaire ; & entre ces corps & l'ovaire ſont trois filets charnus, larges à leurs baſes triangulaires, qui portent chacun quatre anthères, deux ſupérieures & deux inférieures, au deſſous deſquelles eſt une cavité ſphérique. Ces trois filets ſont appliqués l'un contre l'autre.

Le piſtil eſt un ovaire arrondi, ſurmonté d'un style, terminé par un stigmate évaſe & concave.

L'ovaire devient une petite capsule arrondie, de la groſſeur d'un pois, couverte du calice} elle eſt a quatre, cinq & ſix loges remplies de ſemences menues, & elle s'ouvre de la pointe à la baſe en autant de valves.

On a repréſenté le rameau de grandeur naturelle, & une des plus grandes feuilles. Toutes les parties détaillées de la fleur ont été conſidérablement groſſies.

Cet arbre croît dans preſque toutes les forêts de la Guiane, & ſe fait remarquer par la blancheur éclatante de ſes feuilles.

II étoit en fleur dans le mois d'Avril, & en fruit dans le mois de Juin.

II eſt nommé AJOU-HOU-HA par les Garipons.

Ces feuilles ſont employées en cataplaſme pour faire ſuppurer les tumeurs & les bubons. »

Notes et références

  1. Pierre Grenand, Christian Moretti, Henri Jacquemin et Marie-Françoise Prévost, Pharmacopées traditionnelles en Guyane : Créoles. Wayãpi, Palikur, Paris, IRD Editions, , 663 p. (ISBN 978-2-7099-1545-8, lire en ligne), p. 406
  2. Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume II, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, , pp. 780-783 (lire en ligne)
  3. « feuille d'argent - Cosmétiques naturels - peau et cheveux », sur Feuille d’argent SARL, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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