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ORP Nurek (1936)

L'ORP Nurek Ă©tait un bĂątiment-base de plongeurs dĂ©mineurs polonais de l’entre-deux-guerres et du dĂ©but de la Seconde Guerre mondiale. Il a Ă©tĂ© construit au chantier naval de la marine polonaise Ă  Gdynia, mis en service en 1936 comme bĂątiment-base pour les plongeurs et navire de sauvetage de sous-marin. Il participe Ă  la construction des ports de Hel et de WƂadysƂawowo. Il a Ă©tĂ© bombardĂ© et coulĂ© le dans le port de guerre d’Oksywie. L’épave a Ă©tĂ© rĂ©cupĂ©rĂ©e par les Allemands et dĂ©coupĂ©e en ferraille.

ORP Nurek
illustration de ORP Nurek (1936)
ORP Nurek

Type bùtiment-base de plongeurs démineurs
Fonction militaire
Histoire
A servi dans Pavillon de la marine polonaise Marine polonaise
Constructeur Chantier naval de la marine polonaise, Gdynia Drapeau de la Pologne Pologne
Fabrication acier
Quille posée 1935
Lancement 1936
Commission
Statut Coulé le
Équipage
Équipage 19 à 21 officiers et matelots
Caractéristiques techniques
Longueur 29 m
MaĂźtre-bau 6 m
Tirant d'eau 1,4 m
DĂ©placement 110 tonnes
Propulsion 1 moteur Diesel Nohab 4DG
Puissance 260 ch
Vitesse 10 nƓuds
Caractéristiques militaires
Armement 2 mitrailleuses Maxim MG 08 calibre 7,92 mm
Rayon d'action 150 milles marins

Historique

DĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1930, il y a eu une croissance quantitative et qualitative rapide de la marine polonaise. En particulier, la mise en service de trois sous-marins de classe Wilk, qui ont formĂ© en 1931 l’escadrille de sous-marins, a entraĂźnĂ© la nĂ©cessitĂ© de construire une unitĂ© auxiliaire moderne pour effectuer des tĂąches dans le domaine du sauvetage en mer. Le bateau Ă  moteur usĂ© ORP Nurek qui Ă©tait un navire-base de plongeurs, en service depuis le milieu des annĂ©es 1920, n’était pas techniquement adaptĂ© pour effectuer de nouvelles tĂąches[1].

La perspective de construire plus de sous-marins a fait que mi-1934, le service technique de la gestion navale (KMW) a prĂ©parĂ© des plans prĂ©liminaires pour la construction d’une base flottante pour les plongeurs, qui diffĂ©rait principalement par le type de moteur (une puissance de l’ordre de 160 Ă  280 ch Ă©tait proposĂ©e), ainsi que par la taille (longueur supposĂ©e de maximum 30 m) et le dĂ©placement (90 Ă  120 tonnes). En fin de compte, tous ces projets ont Ă©tĂ© rejetĂ©s et un projet complĂštement diffĂ©rent a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ© pour la mise en Ɠuvre, dĂ©veloppĂ© par l’ingĂ©nieur Aleksander PotyraƂa. Le navire avait une coque en acier soudĂ©e, une technologie qui n’était pas encore utilisĂ©e par l’entrepreneur Chantier naval de la marine polonaise Ă  Gdynia. Une autre technologie a Ă©tĂ© utilisĂ©e pour la superstructure, qui Ă©tait faite de laiton joint par rivetage. La propulsion Ă©tait assurĂ©e par un moteur Nohab modifiĂ© par rapport Ă  celui des dragueurs de mines de classe JaskóƂka, d’une puissance de 260 ch, soit la moitiĂ© de la puissance du moteur Nohab d’origine. C’était le rĂ©sultat de la rĂ©duction du nombre de cylindres de 8 Ă  4[1].

L’équipement spĂ©cialisĂ© comprenait une chambre de dĂ©compression de construction polonaise, conçue pour prĂ©venir la maladie de dĂ©compression chez les plongeurs qui font surface trop rapidement et chez les membres d'Ă©quipage de sous-marins qui Ă©vacuent leur sous-marins coulĂ© Ă  l’aide de dispositifs de sauvetage individuels. De plus, l’unitĂ© Ă©tait dotĂ©e d’équipements de plongĂ©e, de remorquage et de renflouement[1].

La construction du numĂ©ro « B6 » a commencĂ© au chantier naval de la marine polonaise Ă  Gdynia dans la seconde moitiĂ© de 1935. En mars 1936 le moteur Ă©tait prĂȘt, et le 2 juillet 1936, alors que le navire Ă©tait toujours en construction, le ministre des Affaires militaires lui a donnĂ© le nom d’ORP Nurek (en français : Plongeur)[2]. La construction a Ă©tĂ© achevĂ©e Ă  l’automne 1936. Le coĂ»t total de la construction s’est Ă©levĂ© Ă  230 000 PLN[1].

Conception

L’ORP Nurek avait une longueur totale de 29 mĂštres, et 26 mĂštres Ă  la ligne de flottaison, une largeur maximale de 6 mĂštres, un tirant d'eau de 1,4 mĂštre, et un dĂ©placement standard de 110 tonnes[3] - [4]. La coque Ă  pont lisse a Ă©tĂ© construite en acier et entiĂšrement soudĂ©e. La superstructure Ă©tait situĂ©e Ă  l’intĂ©rieur du navire. Le navire Ă©tait propulsĂ© par un moteur Diesel Ă  quatre cylindres Nohab 4 DG, produit Ă  l’usine de moteurs et de raccords « Ursus » sous licence de la sociĂ©tĂ© suĂ©doise Nyquist-Holm. Le moteur de 260 ch, fonctionnant au gazole, entraĂźnait une unique hĂ©lice. La puissance des machines permettait d’atteindre une vitesse maximale de 10 nƓuds. Le rayon d'action Ă©tait de 150 milles marins. L’équipage a comptĂ© de 19 Ă  22 personnes Ă  diffĂ©rents moments[1].

L’équipement du Nurek comprenait : une chambre de dĂ©compression, une pompe de plongĂ©e Ă  air, une jambe de force pliante en acier d’une capacitĂ© de charge de 3 tonnes, des dispositifs de remorquage, deux canots de sauvetage et une station radio[1]. La conception du navire ne prĂ©voyait pas d’armement, mais en 1939, deux mitrailleuses Maxim MG 08 de 7,92 mm ont Ă©tĂ© placĂ©es Ă  la poupe et Ă  la proue pour la dĂ©fense antiaĂ©rienne[5].

Service

AprĂšs l’achĂšvement de la construction, le ministre des Affaires militaires a admis le navire auxiliaire Nurek dans les navires de la RĂ©publique de Pologne le [6]. Le navire est devenu une partie du matĂ©riel flottant du Gdynia-Oksywie War Port Command. Le premier commandant de l’ORP Nurek a Ă©tĂ© nommĂ© le : le porucznik marynarki (premier lieutenant) WacƂaw Lipkowski. Au dĂ©but du service, le navire avait une faible stabilitĂ©, ce qui rendait difficile la rĂ©alisation de travaux sous-marins. Ce dĂ©faut a Ă©tĂ© Ă©liminĂ© en dĂ©plaçant les masses Ă  l’intĂ©rieur de la coque. Pendant les trois annĂ©es de service, des plongeurs du Nurek ont participĂ© Ă  la construction du port de guerre de Hel et du port de pĂȘche de WƂadysƂawowo. Ils ont effectuĂ© une action de nettoyage du canal de Dypka et un certain nombre d’actions dans le port de guerre d’Oksywie. En 1938, des plongeurs ont participĂ© Ă  des recherches archĂ©ologiques sous-marines Ă  Biskupin. Le , le lieutenant Lipkowski est remplacĂ© comme commandant du navire par le chorÄ…ĆŒy marynarki (premier maĂźtre) Wincenty Tomasiewicz. Celui-ci commanda l’unitĂ© jusqu’au dĂ©clenchement de la guerre[1].

Avant le dĂ©clenchement de la guerre, le navire Ă©tait subordonnĂ© au commandant de la dĂ©fense cĂŽtiĂšre maritime Ă  Hel. Il a naviguĂ© de Gdynia Ă  Hel, transportant des provisions et des armes. Le , l’unitĂ© se trouvait dans le port de guerre d’Oksywie[1]. Ce jour-lĂ , le navire devait transporter des gyroscopes et des dĂ©tonateurs de torpilles Ă  Hel. Avant de partir pour Hel, le commandant a attendu que les documents de l’autoritĂ© portuaire navale de Gdynia lui soient remis. Ils ont Ă©tĂ© livrĂ©s par le maĂźtre d'Ă©quipage Witold Sierko[4]. À 14 heures, 32 avions bombardiers en piquĂ© allemands Junkers Ju 87B Stuka de l’escadrille IV.(St)/LG 1. sont arrivĂ©s au port, bombardant les unitĂ©s qui s’y trouvaient. L’une des bombes SC 250 a frappĂ© directement dans la cheminĂ©e du Nurek, dĂ©truisant le milieu du navire. Les plaques de la coque et de la superstructure ont Ă©tĂ© brisĂ©es. À la suite de l’explosion, le navire a Ă©tĂ© projetĂ© Ă  une distance d’environ 25 m de la jetĂ©e au milieu du bassin portuaire, oĂč il a immĂ©diatement coulĂ©. À bord, 16 des 22 membres d’équipage ont Ă©tĂ© tuĂ©s[7], dont le commandant, Wincenty Tomasiewicz. La 17e victime du raid tuĂ©e Ă  bord du Nurek Ă©tait le maĂźtre d’équipage Sierko, qui n’appartenait pas Ă  son Ă©quipage. Six marins que l’explosion avait jetĂ©s Ă  l’eau ont Ă©tĂ© sauvĂ©s. En octobre, aprĂšs la fin des hostilitĂ©s, les Allemands ont rĂ©cupĂ©rĂ© l’épave, mais en raison de la non-rentabilitĂ© de la rĂ©paration, ils ont dĂ©cidĂ© de la dĂ©couper pour la ferraille[4].

Commandants

  • Porucznik marynarki WacƂaw Lipkowski : 1er octobre 1936 au 20 janvier 1938
  • ChorÄ…ĆŒy marynarki Wincenty Tomasiewicz : 20 janvier 1938 au 1er septembre 1939[8] - [9]

Notes et références

  1. (pl) MieczysƂaw Kuligiewicz, « Drugi „Nurek” », Morze, vol. 12, no 517,‎ .
  2. Dziennik RozkazĂłw M.S.Wojsk. Nr 10 z 02.07.1936 r., poz. 119.
  3. (pl) StanisƂaw M. Piaskowski, Okręty Rzeczypospolitej Polskiej 1920-1946, p. 28
  4. Jerzy Pertek, Wielkie dni maƂej floty, p. 62-63, 585
  5. (pl) Edmund Olszewski, « Wspomnienie 2 lat 1939/40 », Nasze SygnaƂy, no 168,‎ .
  6. Dziennik RozkazĂłw M.S.Wojsk. Nr 17 z 09.12.1936 r., poz. 211.
  7. (pl) Andrzej S. Bartelski, « Wojna powietrzna nad polskim wybrzeĆŒem w 1939 roku », Biuletyn DWS.org.pl, no 5,‎ , p. 18-45.
  8. Jan Kazimierz Sawicki, Kadry morskie Rzeczypospolitej. Tom II: Polska Marynarka Wojenna. Cz. 1: Korpus Oficerów 1918−1947, Gdynia, , p. 249
  9. Waldemar Wierzykowski, Od kanonierki do fregaty. Okręty spod biaƂo-czerwonej i ich dowódcy 1920-2011, ƚwinoujƛcie, , p. 18

Bibliographie

  • (pl) Jan Kazimierz Sawicki, Kadry morskie Rzeczypospolitej, vol. II: Polska Marynarka Wojenna. Cz. 1: Korpus OficerĂłw 1918−1947, Gdynia, (ISBN 83-86703-50-4).
  • (pl) StanisƂaw M. Piaskowski, Okręty Rzeczypospolitej Polskiej 1920-1946, Warszawa, Album PlanĂłw, (ISBN 83-900217-2-3[Ă  vĂ©rifier : ISBN invalide]).
  • (pl) Jerzy Pertek, Wielkie dni maƂej floty, PoznaƄ, (ISBN 83-210-895-X[Ă  vĂ©rifier : ISBN invalide]).
  • (pl) MieczysƂaw Kuligiewicz, « Drugi „Nurek” », Morze, vol. 12, no 517,‎ .
  • (pl) Maciej Neumann, Flota II Rzeczypospolitej i jej okręty, Ɓomianki, Wydawnictwo LTW, (ISBN 978-83-7565-309-0).
  • (de) JĂŒrgen Rohwer et Gerhard HĂŒmmelchen, Chronik des Seekrieges 1939–1945, Manfred Pawlak Verlagsgesellschaft, Herrsching, (ISBN 3-88199-009-7, lire en ligne).

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