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North Dome

South Pars

North Dome
Présentation
CoordonnĂ©es 26° 40′ 50″ nord, 51° 40′ 40″ est
Pays Drapeau du Qatar Qatar/Drapeau de l'Iran Iran
Exploitant Qatar Petroleum - National Iranian Oil Company
Historique
DĂ©couverte 1971
DĂ©but de la production 1989
GĂ©olocalisation sur la carte : golfe Persique
(Voir situation sur carte : golfe Persique)

North Dome, North Field ou encore South Pars est un gisement offshore de gaz naturel situé à cheval entre les eaux territoriales de l'Iran et du Qatar dans le golfe Persique. Découvert en 1971 par Shell, il s'agit du plus grand gisement de gaz naturel au monde.

Description

Le gisement gazier North Dome / South Pars est un unique champ gazier, quoiqu'ayant une appellation double. North Dome — parfois North Field — pour le Qatar, du fait de sa position géographique par rapport au territoire de l'émirat, les Iraniens l'appellent South Pars, pour « Perse du Sud », là encore question de position géographique[1].

Cet ensemble gĂ©ologique appartient Ă  un système pĂ©trolier palĂ©ozoĂŻque qui s'Ă©tend sur une bonne partie du Moyen-Orient, dont la roche-mère est des argiles marines riches en matière organique du Silurien. La roche rĂ©servoir est nommĂ©e « Khuff » — tout comme Dukhân, champ pĂ©trolier qatari onshore. Elle est principalement constituĂ©e de dolomies qui se subdivisent en quatre niveaux distincts, aux propriĂ©tĂ©s lĂ©gèrement diffĂ©rentes, d'âge permien Ă  triasique. Par endroits, elle peut atteindre 800 m d'Ă©paisseur. Le gaz est piĂ©gĂ© dans un immense dĂ´me anticlinal, visible sur une coupe gĂ©ologique Ă  l'Ă©chelle continentale. La surface imprĂ©gnĂ©e de gaz est d'environ 9 700 km2[1].

Cette zone imprégnée s'est déplacée au cours des temps géologiques. Située précédemment plus au nord elle a migré vers sa position actuelle lors de la surrection de la chaîne du Zagros. En effet, depuis le Miocène et jusqu'à nos jours, l'avant-fosse située en avant du Zagros affaisse le dôme au nord et provoque la migration du gaz vers le sud[2].

Prospection

La compagnie pétrolière Shell prospecte dans les fonds marins du Golfe persique entre 1967 et 1971, à une centaine de kilomètres au sud des côtes iraniennes[1].

Exploitation

Les conditions d'exploitation sont plutĂ´t favorables, avec un plancher ocĂ©anique situĂ© Ă  environ 65 m de profondeur, et un rĂ©servoir imprĂ©gnĂ© de gaz Ă  km sous la surface[1].

Selon les chiffres du dĂ©partement amĂ©ricain Ă  l'Ă©nergie (EIA), North Dome contient 24,3 Tm3 de gaz ; South Pars contiendrait Tm3 supplĂ©mentaires. L'ensemble reprĂ©sente environ 200 gigabarils Ă©quivalents pĂ©trole, soit plus du double du plus grand gisement de pĂ©trole connu, Ghawar, situĂ© en Arabie saoudite[3], soit 20 % des rĂ©serves de gaz connues en 2014[1].

Le caractère gigantesque de la ressource a poussé ses deux propriétaires à créer de coûteuses installations pour son exploitation, le fond marin étant parcouru en tous sens de gazoducs, aboutissant à trois ports en eaux profondes de part et d'autre du Golfe persique[1].

Côté qatari

L'exploitation côté qatari débute en 1988, avec la première livraison de gaz liquéfié au bout de huit ans, en [1].

Le gouvernement qatari a annoncé vouloir modérer l'exploitation du North Dome pour que la production puisse durer un siècle. Ainsi, depuis 2007, aucun nouveau projet n'a été approuvé, le dernier en date étant Barzan, conjointement mené par ExxonMobil et Qatar Petroleum[4]. En 2009, le moratoire sur le développement du champ a été réaffirmé par les autorités lors de l'International Petroleum Technology Conference de Doha, repoussant au moins à 2014 ou 2015 toute nouvelle phase de développement. Aujourd'hui, seule la moitié nord de la partie qatarie du champ est exploitée[5].

Même ainsi, North Dome est devenu un pilier de l'approvisionnement énergétique mondial, alimentant à la fois le marché local du gaz naturel, les exportations de gaz naturel liquéfié, une vaste industrie pétrochimique et la production de produits raffinés synthétiques à partir du gaz (procédé GTL[N 1]). En particulier, le Qatar a réussi la prouesse de devenir le premier acteur mondial de l'industrie du gaz naturel liquéfié, avec une capacité d'export atteignant en 2011 environ 77 millions de tonnes par an, le deuxième exportateur de GNL n'atteignant que le tiers de cette capacité[6].

Associé au gaz naturel produit par le North Dome, le Qatar se positionne progressivement sur le marché mondial de l'hélium. En effet, ce produit est présent en très faibles quantités dans le gaz naturel, mais les volumes en jeu étant énormes, il est rentable d'extraire la faible proportion d'hélium pour le commercialiser. À l'horizon 2013, le Qatar devait mettre en production une nouvelle usine de liquéfaction d'hélium qui devrait augmenter la production mondiale de 25 % et positionner le pays au second rang mondial des producteurs d'hélium[7].

Le projet de gazoduc Qatar-Turquie vise à acheminer le gaz vers les clients européens.

Côté iranien

Du fait des sanctions internationales dont il fait l'objet, l'Iran est un peu en retard dans l'exploitation de ce gisement[1]. Les Iraniens ont organisé le développement de leur partie du gisement en phases, dimensionnées chacune autour de 1 milliard de pieds cubes par jour (soit 10 milliards de mètres cubes par an).

n° Compagnies impliquées Plateau production gaz condensats (x1000 b/j) Mise en service Utilisation du gaz
1 Petropars 10 km3/an 40 2004
2 + 3 Total S.A., Petronas, Gazprom 20 km3/an 80 2003
4 + 5 ENI, Petronas, NIOC 20 km3/an 80 2005
6 + 7 + 8 Petropars,Equinor 37 km3/an 158 2008 RĂ©injection Aghajari
9 + 10 GS Group, IOEC (en) 20 km3/an 80 2008
11 Total S.A., CNPC, Petropars[8] 20 km3/an 80 >2022 Export. GNL
12 Petropars 30 km3/an 120 2015[9] Consommation interne
13 Khatam-ol-Osea 20 km3/an 80
14 Khatam-ol-Osea 20 km3/an 77
15+16
17+18
19 Khatam-al Anbiya, SADRA 18 km3/an 75
20+21
22+23+24 Export. GNL

Sources du tableau[10] : Le total des phases vise un plateau de production aux alentours de 300 milliards de mètres cubes de gaz annuels, soit près de deux fois la production de gaz du Canada. Pour les condensats, le total atteint 1.2 million de barils/jour. Le projet de gazoduc Iran-Iraq-Syrie vise à acheminer le gaz vers les clients européens.

Notes et références

Notes

  1. GTL : Gas to Liquids, en français « de gaz à liquide » : transformation en essence synthétique.

Références

  1. [radio] Ludovic Piedtenu, "South Pars", gisement gazier géant (chronique radiophonique), France Culture (no Les Matins de France Culture), (présentation en ligne, écouter en ligne). Chronique de 2 min 52 s diffusée le 6 mai 2014 sur France Culture.
  2. (en) Jean-Jacques Biteau, Bertrand Chevallier, Vincent Coll, Norbert Crépieux, Bernard Balusseau, Ghislain Choppin de Janvry, 2009, The Khuff Play Related Petroleum System Between The Qatar Arch And The Fars area, 2009 International Petroleum Technology Conference, 7-9 December, Doha, Qatar, ID :IPTC-13124-MS, .
  3. [PDF] (en) « Qatar », sur www.eia.gov, EIA, (consulté le ).
  4. (en) Robert Tuttle, Ayesha Daya, « Qatar, Exxon Mobil to Develop $8.6 Billion Barzan Gas Project », sur www.bloomberg.com, Bloomberg LP, (consulté le ).
  5. (en) « Déclaration du ministre du pétrole à l'occasion de la conférence IPTC 2009 à Doha »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur www.zawya.com.
  6. (en) « Communiqué de Qatargas »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur www.qatargas.qa.
  7. (en) « Qatar to be World's second largest Helium Producer », sur www.qatargas.qa, Qatargas, (consulté le ).
  8. Le Point, magazine, « Total revient en Iran ! », sur Le Point (consulté le )
  9. « Iran inaugurates Phase 12 of South Pars field », sur Offshore Energy Today, (consulté le )
  10. « Iran - International - Analysis - U.S. Energy Information Administration (EIA) » (consulté le )

Liens externes

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