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NiccolĂČ Longobardo

NiccolĂČ Longobardo, ou NiccolĂČ Longobardi (nom chinois: LONG Huamin, Jinghua], nĂ© le Ă  Caltagirone, en Sicile (Italie) et dĂ©cĂ©dĂ© le Ă  PĂ©kin (Chine), Ă©tait un prĂȘtre jĂ©suite italien, missionnaire et supĂ©rieur des JĂ©suites en Chine, gĂ©ographe, astronome et Ă©crivain.

Niccolo Longobardo
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Le pĂšre Longobardo, en habit de mandarin
Alias
(zh) Long Huamin, Jinghua
Naissance
Caltagirone
DĂ©cĂšs
PĂ©kin
Pays de résidence Chine
Profession
Activité principale
Autres activités
Supérieur régional des Jésuites de Chine
Formation
Langues, philosophie et théologie

Biographie

Jeunesse et formation

NĂ© Ă  Caltagirone le 10 septembre 1565, au sein d’une famille noble sicilienne, le jeune NiccolĂČ entre au noviciat des JĂ©suites de Messine en 1582. À la fin de sa formation spirituelle et acadĂ©mique il est ordonnĂ© prĂȘtre entre 1590 et 1593. Peu aprĂšs il se porte volontaire pour la Mission d’Orient.

Le pĂšre Longobardo embarque Ă  Lisbonne (Portugal) le 10 avril 1596 et arrive Ă  Macao (aujourd’hui la Chine) le 20 juillet 1597. Alors qu’il s‘initie Ă  la culture et la langue chinoise, il envoie des rĂ©cits louangeurs Ă  son pays natal, dĂ©clarant, entre autres choses, que si Platon visitait la Chine, il constaterait que sa ‘rĂ©publique idĂ©ale’ Ă©tait rĂ©alisĂ©e en Chine.

Fin dĂ©cembre 1597 Longobardo est envoyĂ© Ă  Shaozhou pour y aider le pĂšre Lazzaro Cattaneo mais son attitude prosĂ©lyte y irrite des moines bouddhistes qui cherchent un moyen de l’éliminer (1603).

En 1606, il obtient la libĂ©ration d’un frĂšre jĂ©suite chinois, Huang Mingsha (Francisco Martins), accusĂ© de sĂ©dition, qui mourut des suites de la torture Ă  laquelle il avait Ă©tĂ© soumis. Il est Ă  PĂ©kin aux cĂŽtĂ©s de Matteo Ricci lorsque celui-ci meurt (le ). Ricci l’avait nommĂ© supĂ©rieur de JĂ©suites de la mission de Chine (1610) juste avant de mourir. Il le restera jusqu’en 1622.

Supérieur religieux de la Mission

Bien que proche du pĂšre Ricci Longobardo m’était pas entiĂšrement d’accord avec sa mĂ©thode d’inculturation. En particulier le dĂ©saccord Ă©tait profond sur le mot chinois qu’utilisait Ricci (‘Shang Di’) pour dĂ©signer Dieu. Ce dĂ©saccord est l’objet du petit traitĂ© Ă©crit par Longobardo en 1631 intitulĂ© : Annotationes contra usum nominis Xam-ti [Shang di]. Ce diffĂ©rend entre les deux missionnaires fut largement exploitĂ© plus tard par le pĂšre dominicain Domingo FernĂĄndez Navarrete dans la ‘querelle des rites’ qui fit rage Ă  partir de 1633.

En 1613, il envoie Nicolas Trigault en Europe pour demander certaines autorisations au Pape – en particulier en ce qui concerne la liturgie en langue chinoise - ainsi que pour recruter des volontaires – surtout mathĂ©maticiens et astronomes - , et rassembler des fonds et des livres pour la mission. Parmi ceux qui l’accompagneront sur le chemin de retour se trouve le pĂšre Adam Schall.

En 1622, les fonctionnaires du ministĂšre de la Guerre demandent Ă  Longobardo, en tant que supĂ©rieur de la Mission (puis Ă  son successeur Manuel Dias) d’obtenir des canons de la part des Portugais.

Mathématicien et astronome

Pour le reste Longobardo se consacre Ă  des travaux de gĂ©ographie et astronomie. Il construit un globe terrestre. En 1624, Ă  PĂ©kin, il Ă©crit (en chinois) un traitĂ© sur les tremblements de terre pour expliquer celui qui vient de secouer la ville. En 1629, lorsque les mathĂ©maticiens de la cour impĂ©riale se trompent dans leurs calculs d’une Ă©clipse, les Ă©rudits Xu Guangqi et Li Zhizao lui demandent de les aider Ă  corriger le calendrier qui en dĂ©pend.

Percevant combien les eunuques Ă©taient influents Ă  la cour impĂ©riale le pĂšre Longobardo et d’autres missionnaires font un effort particulier, entre 1624 et 1629, pour les convertir Ă  la foi chrĂ©tienne. Ils rĂ©ussissent Ă  convertir une dizaine d’entre eux, dont Pang Tianshou, qui, Ă  son tour, convertit plusieurs membres de l’entourage de Zhu Youlang, prĂ©tendant au trĂŽne ming. Il contribue Ă  faire envoyer en Europe le pĂšre Michel Boym pour y demander le soutien de la dynastie des Mings, dont le trĂŽne est menacĂ© en Chine.

Mort Ă  90 ans

Le pĂšre NiccolĂČ Longobardo meurt Ă  PĂ©kin le 11 dĂ©cembre 1655. Il a un peu plus de 90 ans, un Ăąge particuliĂšrement respectable en Chine... Cette perte fut ressentie non seulement par ses compagnons jĂ©suites, mais Ă©galement par l’empereur Shunzhi (de la nouvelle dynastie Qing), qui avait dĂ©jĂ  fait peindre son portrait et contribuĂ© 300 taels d’argent Ă  ses funĂ©railles et monument funĂ©raire, un honneur impĂ©rial insigne. Il fut inhumĂ©, prĂšs du pĂšre Ricci, au cimetiĂšre Zhalan de PĂ©kin, oĂč se trouve sa stĂšle funĂ©raire.

Écrits

Les Ă©crits de Longobardo sont pour la plupart religieux. Il est connu qu'il n’était pas en accord complet avec la mĂ©thode d’accommodement culturel promue par Ricci. Le dĂ©saccord sur le terme chinois Ă  adopter pour dĂ©signer le ‘Dieu des chrĂ©tiens’ en est une illustration.

  • Annotationes contra usum nominis Xam-ti, PekĂ­n, 1631.
  • De Confucio ejusque doctrina tractatus. (TraitĂ© sur quelques points de la religion des Chinois).

Parmi ses autres Ă©crits :

  • Breve relatione del regno della Cina, Mantoue, 1601.
  • Dizhen jie, PĂ©kin, 1624. (TraitĂ© sur les tremblements de terre),

Bibliographie

  • Ronnie Po-chia Hsia, Les jĂ©suites, histoire et dictionnaire, Paris, Bouquins Ă©ditions, 2022 (ISBN 978-2-38292-305-4), p. 841-842
  • C. Oliva: Un precursore della liturgia in lingua nazionale, P. NiccolĂČ Longobardo, S.I., dans Civilta Cattolica, vol. 119 (1968), pp.480-494.

Liens externes

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