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Ngawang Choephel

Ngawang Choephel est un ethnomusicologue, réalisateur de documentaires, et ancien prisonnier politique[1] tibétain[2].

Ngawang Choephel
Ngawang Choephel (à droite) et un ami préparent une chanson traditionnelle pour Tibet in Song.

Biographie

Choephel est nĂ© au Tibet en 1966, et a grandi en Inde oĂč sa famille avait fui en 1968. AprĂšs avoir Ă©tudiĂ© la musique et la danse traditionnelles Ă  l'Institut tibĂ©tain des arts de la scĂšne Ă  Dharamsala, il obtint en 1993 une bourse du programme Fulbright pour Ă©tudier deux annĂ©es durant l'ethnomusicologie en tant que visiting scholar (professeur-chercheur associĂ©) Ă  l'universitĂ© nord-amĂ©ricaine de Middlebury dans le Vermont. À la suite de son sĂ©jour, il rĂ©alisa un documentaire intitulĂ© Melody in Exile (litt. « mĂ©lodie en exil »).

En , il se rendit, depuis l'Inde, Ă  Lhassa au Tibet, sans passeport et simplement muni d'une carte d'identitĂ© indienne mais il Ă©tait officiellement apatride[3], dans l'intention d'y Ă©tudier la musique et la danse traditionnelles tibĂ©taines. PrĂ©vu pour durer quatre mois, ce projet devait lui permettre de rĂ©aliser des vidĂ©os de danses traditionnelles, de collecter et transcrire des chants traditionnels et d'interroger les interprĂštes. En , il fut arrĂȘtĂ© par les forces de sĂ©curitĂ© de l'État Ă  ShigatsĂ©, Ă  270 km de Lhassa. Il ne rentra pas en Inde Ă  la date prĂ©vue, et des sources non officielles laissĂšrent entendre par la suite qu'il avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© et placĂ© en dĂ©tention[4]. SoupçonnĂ© d'espionnage, il fut maintenu au secret par les autoritĂ©s chinoises pendant plus de 14 mois. En 1996, lors d'un procĂšs Ă  huis clos, il fut condamnĂ© Ă  18 ans de prison pour « espionnage et activitĂ©s contre-rĂ©volutionnaires » par le Tribunal populaire intermĂ©diaire de ShigatsĂ©. Ce n'est que lorsque le verdict fut annoncĂ© officiellement par la radio que la Chine confirma qu'il Ă©tait dĂ©tenu depuis un an[4]. Selon Amnesty International, les autoritĂ©s chinoises n'ont pas fourni de preuves corroborant les accusations portĂ©es contre lui.

Sa mÚre, Sonam Dekyi, manifesta à New Delhi sur la place de Jantar Mantar tous les jours, attirant l'attention de nombreuses personnes sur le sort de son fils. Elle fut invitée à se rendre dans des pays européens en 1998[5] - [6]. Peu de temps avant cette tournée européenne, son fils fut transféré à la prison de haute sécurité de Powo Tramo[7].

En août 2000, sa mÚre et son oncle eurent la permission de lui rendre visite[8]. Ngawang Choephel déclara à sa mÚre qu'il avait fait une grÚve de la faim pour protester contre l'absence de soins médicaux corrects et qu'il souffrait de troubles hépatiques, pulmonaires et gastriques, et probablement d'une infection urinaire et de la tuberculose. AprÚs cette visite, sa mÚre rapporta que son fils était trÚs faible, n'avait que « la peau sur les os », et le teint presque jaune pùle.

Son cas suscita l'attention de la communauté internationale et le soutien de musiciens dont Paul McCartney et Annie Lennox. Amnesty International adopta Ngawang Choephel comme « prisonnier de conscience »[9].

AprĂšs les attentats du 11 septembre 2001, le gouvernement chinois prit la dĂ©cision stratĂ©gique d'amĂ©liorer ses relations avec les États-Unis. Une des consĂ©quences fut la libĂ©ration de prisonniers dont les cas furent soulevĂ©s par les États-Unis. En , un dialogue sur les droits de l'Homme se tint Ă  Washington. Ngawang Choephel fut le premier des prisonniers Ă  ĂȘtre libĂ©rĂ© Ă  la suite de ces interactions[10].

En 2002, Ngawang Choephel fut libĂ©rĂ© pour « raison mĂ©dicale » de la prison de Chengdu aprĂšs six ans de dĂ©tention[11]. AccompagnĂ© d'un responsable du Gouvernement amĂ©ricain[8], il prit l'avion Ă  PĂ©kin le et arriva Ă  DĂ©troit le jour mĂȘme.

En 2006, il travaillait comme pigiste pour Radio Free Asia à New York aprÚs l'avoir été de nombreuses années durant pour The Voice of America à Katmandou[12].

« Missing in Tibet », film racontant l'histoire de Ngawang Choephel, a reçu le prix du meilleur film des droits de l'homme (« best Human Rights Film ») lors d'un festival de cinéma à Taos dans le Nouveau Mexique[13].

Ngawang Chophel a réalisé Tibet in Song, un documentaire sorti en 2010 présentant les chants et danses traditionnels tibétains en voie de disparition, dénonçant une extinction culturelle[14].

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Sur la libération de Ngawang Choephel

Appel d'Amnesty International pour la libération de Ngawang Choephel

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