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Nébuleuse de la Lyre

NGC 6720 est une nébuleuse planétaire située dans la constellation de la Lyre. NGC 6720 a été découverte par l'astronome français Charles Messier en 1779.

M57

Nébuleuse de la Lyre
Image illustrative de l’article Nébuleuse de la Lyre
La nébuleuse planétaire NGC 6720 par le télescope spatial Hubble.
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Lyre[1]
Ascension droite (α) 18h 53m 35,01s[2]
Déclinaison (δ) 33° 01′ 42,9″ [2]
Magnitude apparente (V) 8,8[3]
9,7 dans la Bande B [3]
Dimensions apparentes (V) 3,0′ [3]

Localisation dans la constellation : Lyre

(Voir situation dans la constellation : Lyre)
Astrométrie
Vitesse radiale −19,1 [4] km/s
Distance 787 Â± 37 pc (∼2 570 a.l.)[4]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Nébuleuse planétaire
Galaxie hôte Voie lactée
Masse 0,61[5] M☉
Dimensions 2,24 ± 0,10 al[alpha 1]
Magnitude absolue −0,68+0,14
−0,09
[alpha 2]
Âge 3 400+2 200
−900
a [6]
Découverte
Découvreur(s) Charles Messier[1]
Date [1]
Désignation(s) NGC 6720
PK 63-13.1
CS=14.8 [3],
BD+32°3246,
HD 175353,
WD 1851+329[4]
Liste des nébuleuses planétaires

Histoire des observations

M57 a été la deuxième nébuleuse planétaire découverte par Messier après la nébuleuse de l'Haltère (M27)[7]. Messier était à la recherche de comètes, lorsqu'il a découvert la nébuleuse planétaire le [1]. Le rapport de Messier sur sa découverte indépendante de la comète C/1779 A1 (Bode) est parvenu à l'astronome français Antoine Darquier de Pellepoix deux semaines plus tard et il a alors en cherchant cette comète découvert indépendamment M57. Darquier écrivit plus tard qu'elle était « aussi grande que Jupiter et ressemblait à une planète qui s'estompe », ce qui a sans doute contribué ensuite à l'utilisation de la terminologie persistante de nébuleuse planétaire[8].

L'astronome allemand Johann Elert Bode a observé M57 dans le nuit du 27 au . Il rapporta qu'il a clairement vu cette nébuleuse entre les étoiles Beta et Gamma de la Lyre avec un télescope de Dollond de 3 pieds (de focale).

William Herschel a observé à plusieurs reprises M57 qu'il a d'abord décrite comme une nébuleuse possédant une tache régulière, concentrique et sombre au milieu, probablement entouré d'un anneau d'étoiles. Dans toutes ses autres observations, Herschel émet l'hypothèse que l'anneau est constitué d'étoiles[9]. Herschel trouvait que les nébuleuses planétaires alors connues ressemblaient à la planète Uranus qu'il avait découverte en . C'est lui qui imagina l'appellation nébuleuse planétaire[7].

L'étoile centrale de M57 a été découverte en par l'astronome allemand Friedrich von Hahn (en)[7].

Dessin de la nébuleuse de la Lyre réalisé en par Étienne Léopold Trouvelot.

John Herschel a observé M57 à de nombreuses reprises entre en et . Dans son catalogue, sous la désignation GC 4447, il l'a décrite comme « une magnifique nébuleuse de forme annulaire, brillante, assez grande et considérablement étendue»[9].

William Henry Smyth et William Parsons (lord Rosse) l'ont aussi observée en et en . En , alors qu'il avait observé M57 à sept reprises, Lord Rosse souligne que les sept nébuleuses planétaires alors connues ne peuvent être considérées comme des agrégations semblables à notre Soleil ou aux étoiles fixes. Il soutient qu'il ne s'agit pas d'un corps solide ou liquide émettant de la lumière, mais que c'est de la matière à l'état gazeux émettant de la lumière[9].

Dans un article de William Huggins et William Allen Miller publié en 1864 par la Royal Society[10], M57 est décrit comme une nébuleuse annulaire, brillante, asse grande et considérablement allongée. Son spectre est faible indiquant que la luminosité de M57 est plus faible que les autres nébuleuses examinées. Les auteurs soulignent qu'il est probable que la matière occupant la partie centrale de M57 soit de constitution similaire à celle de l'anneau en raison de ses caractéristiques spectrales.

John Dreyer a repris les termes déjà employés pour décrire M57 et l'a inscrite dans le New General Catalogue sous la désignation NGC 6720[9].

Heber Doust Curtis a réalisé une photographie et un dessin de M57 qui ont été publiés en 1918 dans le livre «Descriptions of 762 Nebulae and Clusters Photographed with the Crossley Reflector»[9].

Observation

Cette nébuleuse est présente dans le ciel de l'hémisphère nord et observable toute l'année, dans les meilleures conditions entre mai et septembre. Elle se situe dans la Lyre, l'un des sommets du Triangle d'été, ce qui facilite sa recherche (surtout quand elle occupe le zénith, pendant les mois d'été).

Emplacement de M57 dans le ciel de la Terre.

M57 est relativement facile à localiser. On trouve d'abord l'astérisme du Triangle d'été constitué des trois étoiles les plus brillantes des constellations de l'Aigle (Altaïr), du Cygne (Deneb) et de la Lyre (Véga). M57 est situé entre les étoiles Beta et Gamma Lyrae à environ un tiers de la distance à partir de Beta

Sa magnitude n'est que de 8,8[3], elle est donc invisible à l'œil nu. Son diamètre apparent est assez faible, ce qui diminue sa visibilité. Pour l'observer (et distinguer l'anneau), il faut utiliser un petit télescope ou une lunette astronomique, car son apparence dans des jumelles est semblable à un objet presque stellaire[7]. Dans un petit instrument d'amateur avec un grossissement de 100 , l'anneau commence à apparaître ainsi que le centre sombre. Une étoile de 12ème magnitude se trouve à une minute à l'Est du centre. Si la couleur peut être décelée, elle sera légèrement verte, ce qui est prévisible puisque presque toute sa lumière est émise dans seulement quelques raies spectrales vertes. Même avec de petits instruments il est possible de remarquer une légère ellipticité suivant un angle de position 60° pour le grand axe. De plus en plus de détails deviennent visibles si l'on utilise de plus grandes ouvertures et dans de bonnes conditions d'observation. Mais, même avec de grands instruments, l'étoile centrale ne sera visible que si les conditions sont exceptionnellement favorables, ou avec l'aide de filtres. Toujours avec de grands instruments, quelques petites étoiles peuvent être aperçues en premier plan ou en arrière plan à l'intérieur de la partie en extension[7].

Caractéristiques

Distance, taille et vitesse

Deux distances basées sur les récents relevés du satellite Gaia sont indiquées sur la base de données astronomique Simbad : 787,650 Â± 27,173 2 pc (∼2 570 a.l.) et 786,968 Â± 36,787 5 pc (∼2 570 a.l.)[4]. Une valeur de 787 ± 37 pc peut représenter ces deux mesures. Puisque sa taille apparente est de 3,0′[3], un calcul rapide montre que son envergure est égale à 2,24 ± 0,11 al. Une publication de l'année 1995 rapporte une vitesse de −19,1 km/s[4].

Dans un article publié en 2007, on évalue les dimensions de son ellipsoïde à 0,10 pc x 0,13 pc x 0,20 pc'[5] (0,33 x 0,62 x 0,65 al). Ces valeurs sont passablement plus petites de celles que l'on trouve ailleurs.

Âge de la nébuleuse

La durée de vie d'une nébuleuse planétaire est très brève, seulement une dizaine de milliers d'années[11]. L'estimation de l'âge d'une nébuleuse est passablement difficile à faire et il est surtout calculé par une méthode approximative basée sur sa taille et son taux d'expansion. L'évaluation de l'âge de M57 varie énormément d'une source à l'autre. De 6000 à 8000 ans[7], de 2500 à ± 5600 ans selon une publication parue en [6] et finalement 7000 ans selon une publication du même auteur principal parue en [5].

Étoile centrale

L'étoile centrale est une naine blanche de la taille d'une planète comme la Terre[7]. Sa température de surface est de 120 000 K et sa luminosité est environ 200 fois plus grande (Log10 ≈ 2,3) que celle du Soleil. Sa masse se situe entre 0,61 et 0,62 [5].

Luminosité

Comme la plupart des nébuleuses planétaires, M57 est beaucoup plus brillante visuellement avec une magnitude de 8,8 que photographiquement avec une valeur de 9,7. Cela est dû au fait que la plus grande partie de leur lumière est émise dans très peu de raies spectrales[7].

Toutes les parties intérieures de cette nébuleuse ont une teinte bleu-vert causée par les raies d'émission d'oxygène doublement ionisé à 495,7 et 500,7 nm. Les raies spectrales dites interdites se produisent seulement dans des conditions de très basse densité, quelques atomes seulement par centimètre cube. Dans la région externe de l'anneau, une partie de la teinte rougeâtre provient de l'émission à 656,3 nm de l'hydrogène, une des raies de la série de Balmer. Les raies interdites de l'azote contribue à la teinte rougeâtre à des longueurs d'onde de 654,8 et 658,3 nm[12].

Galerie

Notes et références

Notes

  1. dimension = (2567 ± 114 al) x ((3/60)°) x (3,1416/180) = 2,24 ± 0,11 al.
  2. La magnitude absolue M est donnée par l'équation suivante M = m-5 x log10(D/10), où m est la magnitude apparente (8,8) et D la distance en parsec (787 ± 35 pc)

Références


  1. (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 6700-6749 » (consulté le ).
  2. (en) « Results for object NGC 6720 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
  3. « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke» sur le site ProfWeb, NGC 6700 à 6799 »
  4. (en) « Simbad, NGC 6720 -- Planetary Nebula » (consulté le )
  5. C. R. O'Dell, F. Sabbadin et W. J. Henney, « The Three-Dimensional Ionization Structure and Evolution of NGC 6720, The Ring Nebula », The Astronomical Journal, vol. 134, no 4,‎ , p. 1679-1692 (DOI 10.1086/521823, Bibcode 2007AJ....134.1679O, lire en ligne [PDF])
  6. C. R. O'Dell, B. Balick, A. R. Hajian, W. J. Henney et A. Burkert, « Knots in Planetary Nebulae », Revista Mexicana de Astronomía y Astrofísica, (Serie de Conferencias), vol. 15,‎ , p. 29-33 (Bibcode 2003RMxAC..15...29O)
  7. « Observatoire de Paris, Messier 11 » (consulté le )
  8. (en) « Who 1st Saw the Ring Nebula? 238-Year-Old Mystery Is Solved », Space.com (consulté le )
  9. (en) « Observatoire de Paris, Messier 11, Observations and Descriptions » (consulté le )
  10. William Huggins et W. A. Miller, « On the Spectra of Some of the Nebulae. By William Huggins, F.R.A.S. A Supplement to the Paper "On the Spectra of Some of the Fixed Stars William Huggins F.R.A.S., and W. A. Miller, M.D., LL.D., Treas. and V.P.P.S." », Philosophical Transactions of the Royal Society of London, vol. 154,‎ , p. 437-444 (Bibcode 1864RSPT..154..437H, lire en ligne [PDF])
  11. Eva Villaver et Letizia Stanghellini, « The Survival of Planetary Nebulae in the Intracluster Medium », The Astrophysical Journal, vol. 632, no 2,‎ , p. 854-858 (DOI 10.1086/433183, Bibcode 2005ApJ...632..854V, lire en ligne [PDF])
  12. (en) Karttunen, Hannu, Fundamental astronomy, Berlin, New York, Springer, , 468 p. (ISBN 3540001794)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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