N'Gaous
N'Gaous est une commune de la wilaya de Batna en Algérie, située à 31 km au nord-est de Barika et à 80 km environ à l'ouest de Batna.
N'Gaous | ||||
Noms | ||||
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Nom arabe algĂ©rien | ÙښۧÙŰł | |||
Administration | ||||
Pays | Algérie | |||
RĂ©gion | AurĂšs | |||
Wilaya | Batna | |||
DaĂŻra | N'Gaous | |||
Code postal | 05004 | |||
Code ONS | 0509 | |||
Indicatif | 033 | |||
DĂ©mographie | ||||
Gentilé | N'Gaoussi | |||
Population | 29 504 hab. (2008[1]) | |||
Densité | 367 hab./km2 | |||
GĂ©ographie | ||||
CoordonnĂ©es | 35° 33âČ 43âł nord, 5° 36âČ 39âł est | |||
Altitude | Min. 480 m Max. 980 m |
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Superficie | 80,45 km2 | |||
Localisation | ||||
Localisation de la commune de N'gaous dans la wilaya de Batna. | ||||
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Géolocalisation sur la carte : Algérie (nord)
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GĂ©ographie
Relief
La ville de N'Gaous se situe dans une région montagneuse, à 770 m d'altitude, proche du massif montagneux de Belezma.
Situation
Le territoire de la commune de N'Gaous est situé au centre de la wilaya de Batna.
Transports
La commune abrite deux gares routiĂšres, la nouvelle est mise en service depuis le [2].
Localités de la commune
La commune de N'Gaous est composée de quatorze localités[3] :
- BĂ©ni IfrĂšne
- Gherarda
- Lebrakta
- LeghbĂšche
- Lemdabisse
- Mengoussa Nord
- N'Gaous
- N'Gaous Centre
- Ouled Menaa
- Ouled R'Hab
- Ouled Messaoud
- Ouled Ali M'Hamed
- Ouled Belhadi
- Ouled Nouail
Histoire
Préhistorique et Antiquité
Des traces de huttes préhistoriques de quelques mÚtres de diamÚtre ont été découvertes à N'gaous[4]. Des vestiges Acheuléens y ont été signalés[5]
à l'époque romaine, la ville fut un centre urbain de la tribu des Nicives qui sont des Gétules[6], s'appelle Niciuibus[7]. Plusieurs stÚles antiques y ont été retrouvées par les archéologues (Molchornor, « sacrifice d'un agneau »[8] ou stÚles de Saturne d'Afrique avec mention d'un sacrifice spécifique[9]).
Deux Ă©vĂȘques y sont attestĂ©s au Ve siĂšcle : en 411 et en 484 ; un siĂšcle plus tard, en 581, un certain Colombus est « Ă©vĂȘque de l'Ă©glise de Nicivibus » (episcopus ecclesiae Nicivensis[10]). Ă 14 kilomĂštres au nord de la ville, sur le site archĂ©ologique de Henchir Akhrib, ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es les ruines d'une chapelle chrĂ©tienne[11].
PĂ©riode islamique
Au Moyen Ăge, la rĂ©gion est peuplĂ©e par les tribus Amazigh chaouis (Banou Ifren, les Ouled Soltane, les Ouled Soufiane, les Ouled Fatma)[12]. Les Banou Ifren habitent la ville de N'Gaous et ont des parcelles de terres aux alentours pour la culture du blĂ©, de l'orge et de l'abricot. Au Xe siĂšcle, en 947, Abu Yezid (l'homme Ă l'Ăąne) des Banou Ifren s'est rĂ©fugiĂ© Ă N'Gaous pour combattre les Fatimides avant d'aller Ă Belezma son dernier refuge avant sa mort[13].
La ville est prise par les Hammadides, Al Nasir nommera un gouverneur pour N'Gaous de 1062 Ă 1088[14]. Ă l'arrivĂ©e des tribus hilaliennes ou les Riahs au XIe siĂšcle, la rĂ©gion est dominĂ©e par eux jusqu'Ă la conquĂȘte française. Plusieurs Cheikhs et chefs de tribus vont influencer la rĂ©gion des AurĂšs par leurs savoirs. Parmi les Riahs cĂ©lĂšbres, Yacoub Ibn Ali, fut un ami d'Ibn Khaldoun[15]. Son pĂšre aussi a Ă©tĂ© un savant, versĂ© dans les sciences religieuses.
à l'époque des Almoravides, Ibn Rania se réfugie à N'Gaous, puis il se sauve vers le Zab à l'approche des souverains Almohades[16]. N'Gaous devient par la suite le théùtre d'affrontement entre les deux dynasties : les Hafsides et les Zianides.
Pendant l'Úre musulmane, les deux mosquées célÚbres, Sidi Kassam ben Djennan et les Sept dormants ont été construites par Sidi Kessam. La premiÚre date du début du XVIIe siÚcle. Cette mosquée est un vestige national[17]. Sidi Kacem fut un marabout (saint) trÚs respecté par les habitants de la ville, il est venu de la Hodna et fut enterré en 1628 prÚs de la mosquée.
Léon l'Africain, décrit les terres fertiles de N'Gaous. Les fruits de cette ville étaient les meilleurs du Royaume de Tunis. Les habitants de N'Gaous disent que c'est la ville des cent et une fontaines.
PĂ©riode ottomane
Marmol déclare que les Ottomans ont déchu les habitants de la ville ce qui a emmené une dégradation de la ville[18]. La mÚre d'Ahmed Bey est enterrée à N'Gaous. Ahmed Bey s'est réfugié dans cette ville lorsqu'il était traqué par l'Armée française[19].
Période de la colonisation française
L'armĂ©e française prend la ville et les AurĂšs. Les Ouled Sotane vont se soulever avec d'autres tribus, mais l'ArmĂ©e française arrĂȘte les meneurs. Une rĂ©volte en 1916 des tribus a Ă©tĂ© lancĂ©e Ă partir de la mosquĂ©e de N'Gaous, mais l'armĂ©e française a mis en Ă©chec cette rĂ©bellion.
Toponymie
- Anciennement appelée Nicives[20], selon Gsell, et désigne la population qui vivait à cet endroit.
- Nicives, selon Pline.
- Necaus ou Nicosium ou Nicivibus ou Nicius ou Castra Ă l'Ă©poque romaine.
- Nakaous, selon Ibn Hawqal.
- Nigaous, selon Al Bakri
- Nicaous, selon Al Idrissi.
- Ptolémée l'a décrite et la transcrite en caractÚre grec ancien.
- On retrouve aussi M'gaous.
- Nippis, selon Yves Modéran
Population
La population de N'Gaous était principalement constituée de membres des Ouled Rehab et des Banou Ifren .
Pyramide des Ăąges
Ăconomie
La culture de l'abricot est la principale ressource Ă©conomique de la rĂ©gion de NâGaous. Une unitĂ© de transformation des fruits et de production d'eaux fruitĂ©es, de boissons et conserves est installĂ©s dans la commune depuis 1980 implantĂ©e sur un terrain de 6 hectares[24]. Les produits agroalimentaires issus de l'unitĂ© de N'Gaous du groupe ENAJUC, desservent le marchĂ© national algĂ©rien et mondial notamment vers la France, l'Angleterre et le Canada[24]. L'usine de production a obtenu la certification du systĂšme de management ISO 9001, version 2000[24].
Vie quotidienne
Sport
Football, l'équipe CRBN'Gaous, le club joue en division honneur de l'est de l'Algérie.
Patrimoine
FĂȘtes et festivals
La fĂȘte annuelle de l'abricot est une fĂȘte locale qui dure trois jours et qui commence avec le lancement de la campagne de rĂ©colte (aux alentours de la troisiĂšme semaine de juin). Cet Ă©vĂšnement rĂ©unit des producteurs d'abricots de toutes les communes nord-ouest de la wilaya de Batna, qui exposent leurs produits et leurs Ă©tudes sur les abricots (maladies, amĂ©lioration de la qualitĂ© du fruit...)[25].
Cultes
La mosquĂ©e des «Sept dormants» date du XIe siĂšcle et abrite la tombe des Sept dormants oĂč selon la lĂ©gende locale, sept jeunes hommes disparus mystĂ©rieusement ont plongĂ© dans un profond sommeil; et Ă©galement la tombe de Rokia, la mĂšre d'Ahmed Bey, morte le Ă NâGaous[26].
LĂ©gende
Lounis Mahfoud rapporte la tradition orale de la lĂ©gende des Sept dormants[27]; les faits se passent au temps de l'empereur DioclĂ©tien, et se dĂ©roulent comme celle rapportĂ©e par la lĂ©gende des sept Dormants d'ĂphĂšse. D'aprĂšs cette lĂ©gende, la ville de N'Gaous fut Ă©difiĂ©e au moment oĂč le roi dĂ©crĂšte de construire un monument prĂšs de la caverne.
Personnalités liées à la commune
- Mériem Bouatoura, combattante indépendantiste de la guerre d'Algérie, originaire de N'Gaous.
- Houamel Abdelkhader, artiste-peintre, révolutionnaire, né à N'Gaous.
- Salima Souakri, judoka, catégorie 52 kg, sa famille est originaire de la ville.
- Amraoui Hassane, artiste-peintre, né à Tifrent, N'Gaous.
- Nadi Bouguechal, est un artiste peintre nĂ© le Ă NâGaous[28]
- Djahida Houadef, artiste peintre.
- Linda Bougherara, artiste peintre , native d'Alger , mais a vĂ©cu Ă NâGaous, lĂ oĂč elle a peint ses premiĂšres toiles[29]
- Abdelmalek Boudiaf , ministre de la santé dans le gouvernement algérien depuis 2013.
- Omar Belhouchet, Directeur du quotidien El Watan,
- Bendrihem Haider Ancien Président du Syndicat des chercheurs et ancien député de la wilaya de Batna
- Houamel Nabil ancien sénateur
- Kouhil Lakhdar, originaire de N'Gaous, plusieurs établissements et sites ont été baptisés en son nom à Constantine.
- Chahid Maamir Belkacem, l'homme qui a rachetĂ© la StĂ© de Benboulaid et qui a participĂ© au financement de lâachat des premiĂšres armes de la rĂ©volution.
- Chahid Omar Berkane, le premier Chahid de N'gaous (1954-1962) .
- Ziad Bounab , journaliste à la télévision algérienne.
Notes et références
- « Wilaya de Batna : répartition de la population résidente des ménages ordinaires et collectifs, selon la commune de résidence et la dispersion ». Données du recensement général de la population et de l'habitat de 2008 sur le site de l'ONS.
- Nouri Nesrouche, « NâGaous : « La nouvelle gare a-t-elle Ă©tĂ© bien Ă©tudiĂ©e ? » », El Watan, no 6084,â , p. 12 (ISSN 1111-0333, lire en ligne).
- Journal officiel de la République Algérienne, 19 décembre 1984. Décret n° 84-365, fixant la composition, la consistance et les limites territoriale des communes. Wilaya de Batna, page 1488.
- Ginette Aumassip, Préhistoire du Sahara et de ses abords, [2004-2019] (ISBN 978-2-7068-1713-7, 2-7068-1713-5 et 978-2-343-17452-5, OCLC 54881080, lire en ligne), p. 112
- Collogue de SĂ©tif, 26-28 octobre 2009
- Revue africaine Journal des travaux de la Société historique algérienne, vol. 101-102, 1957-1958, p. 22.
- Jean-Pierre Laporte, 2006, p. 90, note 3.
- Michel, agrégé d'histoire Gras et Javier Teixidor, L'univers phénicien, Arthaud, (ISBN 2-7003-0732-1 et 978-2-7003-0732-0, OCLC 21328537, lire en ligne), p. 178
- Laporte, 2006, p. 94.
- Laporte, 2006, p. 91.
- Stéphane Gsell, « Chapelle chrétienne d'Henchir Akhrib (Algérie) », Mélanges de l'Ecole française de Rome, vol. 23, 1903, pp. 3-25.
- El Waten, M Bourki, 2006 , Sefiane souffre en silence Djazaires.com
- Ernest Mercier, Histoire de l'Afrique Septentrionale (BerbĂ©rie) Depuis les Temps les Plus ReculĂ©s Jusqu'Ă la ConquĂȘte Française (1830), Adegi Graphics LLC, (ISBN 978-1-4212-5345-9, lire en ligne), p. 348
- Dominique ValĂ©rian, Bougie, port maghrĂ©bin, 1067-1510, Ăcole française de Rome, (ISBN 2-7283-0748-2 et 978-2-7283-0748-7, OCLC 71306347, lire en ligne), p. 130
- Ibn Khaldoun, Les prolégomÚnes.
- Société archéologique, historique, et géographique du Département de Constantine, Recueil des notices et mémoires de la Société archéologique, historique, et géographique du département de Constantine, (lire en ligne), p. 387
- Louis Piesse, Itinéraire de l'Algérie.
- L. Féraud, « Entre Sétif et Biskara », Revue Africaine, 1860, pp. 187-197.
- Jean Louis et Geneviéve Guyon, Voyage d'Alger aux Ziban, Imprimerie du gouvernement, 1852, p. 294.
- « Louis Antoine de Gondrin de Pardaillan de Montespan Antin (Société des sciences naturelles de Tunisie) », Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France, Klincksieck, 1906, p. 130.
- Wilaya de Batna â Population rĂ©sidente par age et par sexe. ConsultĂ© le 23 juin 2012.
- Wilaya de Batna â Population rĂ©sidente par age et par sexe. ConsultĂ© le 23 juin 2012.
- (en) Historical and demographical data of the urban centers Consulté le 16 décembre 2011
- Nora Boudedja, « UnitĂ© N'gaous du groupe Enajuc : « Les travailleurs veulent reprendre l'usine » », El Watan,â (ISSN 1111-0333, lire en ligne).
- D. B., « Batna : « La rĂ©gion de Nâgaous fĂȘte la rĂ©colte de lâabricot » », Le Maghreb,â (lire en ligne).
- Nasreddine Bakha, « Batna : « Urgente protection de la mosquĂ©e des 7 Dormants de NâGaous » », Le Soir d'AlgĂ©rie, no 4472,â , p. 6 (ISSN 1111-0074, lire en ligne).
- François Jourdan, La tradition des Sept Dormants: une rencontre entre chrétiens et musulmans, Maisonneuve & Larose, 2001 [ (ISBN 2-7068-1500-0)], pp. 148-149.
- Présentation de Nadi Bouguechal sur artactif.com, consulté le 23 juin 2012
- sur chouf-chouf.com, consulté le 23 mai 2015
Voir aussi
Bibliographie
- Ibn Khaldoun, Histoire des BerbĂšres, traduit par Slane, Alger, Berti, 2003
- Stéphane Gsell, Atlas archéologique de l'Algérie, Paris, 1911, f. 26, notice 161
- Jean-Pierre Laporte, « N'Gaous (Numidie) : deux inscriptions nouvelles », dans SégolÚne Demougin et alii, H.-G. Pflaum, un historien du XXe siÚcle, Droz, coll. « EPHE Hautes études du monde gréco-romain », 2006 (ISBN 2600010998), p. 89-109