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Mycetophagus ater

Mycétophage

Mycetophagus ater
Description de cette image, également commentée ci-après
Mycetophagus ater

Espèce

Mycetophagus ater
(Reitter, 1879)

Synonymes

  • Tritoma ater Reitter, 1879[1].
  • Tritoma jaroslawensis Semenov, 1898[1].

Mycetophagus ater est une espèce d'insectes coléoptères de la famille des Mycetophagidae et du genre Mycetophagus. Son épithète spécifique provient du latin ater (« noir », « obscur ») et fait référence à sa coloration générale non tachée, un caractère morphologique déterminant de même que ses élytres présentant une gouttière latérale assez large. Que ce soit aux stades larvaire ou adulte, il est associé aux arbres en décomposition des forêts anciennes, se nourrissant principalement des Polypores et de leur pourriture fibreuse. Présent de la France à l'Est de la Sibérie, il est considéré comme une espèce remarquable, relictuelle et parapluie de la forêt primaire de feuillus européenne.

Description

Mycetophagus ater, illustration de Gueorgui Jacobson (1905)

Mycetophagus ater est un petit ColĂ©optère, mesurant de 4,6 Ă  6 mm de long, au dessous colorĂ© de brun foncĂ© et au dessus de brun-noir Ă  noir, Ă©clairci sur les cĂ´tĂ©s, Ă  la ponctuation bien apparente, aux fins poils roux et ne prĂ©sentant pas de taches[2] - [3].

Sa tête, en majeure partie noire, est densément ponctuée et pubescente de rougeâtre comme toute la surface. Ses antennes, également rouge-ferrugineux sont assez menues et unicolores. Leurs 5 derniers articles sont épaissis en massue. Le dernier article de ses palpes maxillaires n'est pas plus épais que l'avant-dernier[2] - [3].

Son prothorax est près de trois fois aussi large que long, très fortement rétréci par devant, sa plus grande largeur étant située près de sa base et est aussi large ou presque que les élytres. Ses bords latéraux sont ferrugineux et non denticulés. Il est assez densément ponctué en dessus et orné d'une profonde fossette de chaque côté au devant de sa base[2] - [3].

Ses pattes, colorées de rouge-ferrugineux, présentent une formule tarsale de 4-4-4 chez la femelle et 3-4-4 chez le mâle, caractéristiques typiques des Mycetophilidae. De plus, le premier article des tarses postérieurs est bien plus long que le dernier[2] - [3].

Ses élytres sont un peu plus étroites dans leur base que celle du prothorax, puis élargies en gouttières latérales assez larges. Chacune d'entre elles est densément sillonnée de 10 lignes de points et grossièrement ponctuées dans les sillons. Leurs intervalles sont particulièrement bombés[2] - [3].

Espèce proche

Mycetophagus quadripustulatus, le Mycétophage quadrimaculé, est une espèce noire à tête rousse qui dans sa forme typique présente quatre taches jaunes sur ses élytres. Mais elles sont estompées dans sa forme noire, ce qui la rapproche de M. ater. Elle s'en distingue alors par ses élytres aux intervalles peu bombés et présentant une gouttière latérale étroite. De plus, sa pubescence est plus longue et bien plus rude que celle de son congénère. Enfin, elle présente onze lignes de points sur chacune de ses élytres contre dix chez M. ater, mais ce caractère assez difficile à vérifier[3].

Écologie et répartition

M. ater est associé aux arbres morts sur pied de Charmes, de Chênes, de Frêne et d'autres feuillus. Des imagos ont été capturé sur le Polypore du bouleau et le Pleurote du Hêtre alors que ses larves ont été récoltées dans les sporophores de plusieurs espèces de Polypores telles que le Polypore brûlé, Daedaleopsis confragosa, Daedaleopsis tricolor, l'Amadouvier, le Polypore marginé, le Polypore hérissé, le Polypore soufré, le Polypore du bouleau et le Polypore écailleux. M. ater est donc une espèce saproxylophage et mycophage se développant dans le bois en décomposition comme dans les champignons lignicoles[4] - [5] - [6] - [7].

Mycetophagus ater est une espèce sibérienne, également présente au Nord-Est de l'Europe dont la Russie et beaucoup plus rarement en Europe centrale et de l'Ouest. Dans ces deux dernières régions, elle est référencée à l'Est de l'Autriche, au Sud-Ouest de l'Allemagne et au Nord-Est de la France[8] - [6]. Il s'agit d'une espèce relictuelle et parapluie des forêts primaires européennes[9] et est à ce titre déterminante des ZNIEFF[10].

Références

  1. GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 14 décembre 2021
  2. Sylvain Auguste de Marseul, « Nouveau répertoire contenant les descriptions des espèces de Coléoptères de l'ancien-monde - VI Clavicornes (suite) », Abeille : journal d'entomologie (Société entomologique de France), vol. XXIII,‎ , p. 392 (lire en ligne)
  3. Jean Rogé, « Synopsis des espèces françaises appartenant au genre Mycetophagus Hellwig, 1792 (Coleoptera Mycetophagidae) », Publications de la Société Linnéenne de Lyon, vol. 61, no 9,‎ , p. 288–296 (DOI 10.3406/linly.1992.11006, lire en ligne, consulté le )
  4. Callot H. & Matt F., « Mycetophagus ater Reitter (Col. Mycetophagidae). Un amateur de taillis de charme, pas très rare en Alsace. », L’Entomologiste, vol. 51, no 3,‎ , p. 115-116
  5. Callot H.J, Catalogue et Atlas des Coléoptères d’Alsace - Tome 9 - « Clavicornes » 1, Trogositidae, Byturidae, Rhizophagidae, Cucujidae, Erotylidae, Phalacridae, Mycetophagidae, Colydiidae, Endomychidae, Coccinellidae, Sphindidae., Strasbourg, Société alsacienne d’entomologie, Musée zoologique de l’université et de la ville de Strasbourg, , 123 p.
  6. C Bouget, X Pineau, L Duchemin, F Arnaboldi, « Des nouvelles de Mycetophagus ater Reitter et Mycetophagus populi F. en Île-de-France (Coleoptera Mycetophagidae) », L’Entomologiste, vol. 63, no 3,‎ , p. 97–100 (lire en ligne)
  7. (en) Nikolay B. Nikitsky & Dmitry S. Schigel, « Beetles in polypores of the Moscow region: checklist and ecological notes », Entomologica Fennica, vol. 15,‎ , p. 6–22 (lire en ligne)
  8. Fauna Europaea, consulté le 16 décembre 2021
  9. (en) Andreas Eckelt et al., « “Primeval forest relict beetles” of Central Europe: a set of 168 umbrella species for the protection of primeval forest remnants », Journal of Insect Conservation, vol. 22, no 1,‎ , p. 15–28 (ISSN 1366-638X, DOI 10.1007/s10841-017-0028-6, lire en ligne, consulté le )
  10. MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 16 décembre 2021

Liens externes

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