Mwazulu Diyabanza
Mwazulu Diyabanza, né le à Kinshasa, est un activiste politique congolais et chef d'un mouvement panafricaniste appelé Yanka Nku. Il a fondé le Front multiculturel anti-spoliation (FMAS), qui vise à réunir les peuples autochtones du monde avec ce qu'il appelle leur patrimoine pillé puis exposé dans les musées européens. Il est aussi contre l'utilisation du franc CFA.
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Militant politique, activiste |
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Biographie
Enfance, formation et débuts
Mwazulu Diyabanza est né le à Kinshasa en République démocratique du Congo, mais fuit en France en tant que réfugié politique[1].
CarriĂšre
Il partage son temps entre la France et le Togo[2]. Il est arrĂȘtĂ© et condamnĂ© Ă une amende pour avoir simulĂ© le "vol" des objets de musĂ©es en France et aux Pays-Bas[3]. Mwazulu Diyabanza prĂ©voit d'autres actions pour les musĂ©es en Belgique, en Espagne, en Allemagne, au Portugal, au Royaume-Uni et mĂȘme au Vatican[4].
Le but de son action politico-médiatique étant de tendre un miroir réfléchissant à la communauté européenne qui abrite au sein de tous ses musées, des oeuvres ou objets personnels, également volés, cette fois-ci aux victimes d'un crime contre l'humanité, reconnu comme tel, par la "Communauté Internationale".
Activisme
Activiste politique congolais et chef d'un mouvement panafricaniste appelé Yanka Nku (Unité, dignité, courage)[4] - [5]. Il fonde le Front multiculturel anti-spoliation (FMAS), qui vise à réunir les peuples autochtones du monde avec leur patrimoine pillé et exposé dans les musées en Occident. Il intervient dans des musées pour reprendre le patrimoine africain et filme ses actions de maniÚre à médiatiser le sujet[6] - [7].
Il fait Ă©galement campagne contre l'utilisation du franc CFA en Afrique de l'Ouest et du Centre[2].
En France
En , Mwazulu Diyabanza et plusieurs autres personnes entrent au musée du Quai Branly - Jacques-Chirac à Paris, qui compte environ 90 000 objets provenant d'Afrique subsaharienne[8] - [9], et y prennent un poteau funéraire du peuple Bari (Tchad) daté du XIXe siÚcle ; la police récupÚre l'objet et maintient Mwazulu Diyabanza en garde à vue pendant trois jours. Un juge lui inflige une amende de 1 000 euros pour tentative de vol[4] - [10]. Les cinq militants avec lesquels il travaille encourent jusqu'à dix ans de prison et une amende de 150 000 euros chacun[11] ; quatre d'entre eux sont finalement condamnés à des amendes de 250 à 1 000 euros chacun, mais évitent la prison[12].
Un mois plus tard, le à Marseille, Mwazulu Diyabanza tente de retirer une lance en ivoire du musée des Arts africains, océaniens et amérindiens, puis est acquitté au tribunal, en premiÚre instance[13] - [4] - [14]. Il est en revanche condamné à payer 5 000 euros au musée du Louvre et à une peine de prison différée à Paris pour avoir retiré un objet d'origine indonésienne d'une vitrine du musée[15] - [16].
Le , il est stoppĂ© par les agents de surveillance du musĂ©e du Louvre aprĂšs ĂȘtre entrĂ© dans le pavillon des Sessions, consacrĂ© aux arts africains, amĂ©rindiens et ocĂ©aniens, et avoir dĂ©boulonnĂ© une statue en dĂ©clarant « Nous sommes venus rĂ©cupĂ©rer ce qui nous appartient. Je suis venu reprendre ce qui a Ă©tĂ© volĂ©, ce qui a Ă©tĂ© volĂ© Ă l'Afrique, au nom de notre peuple, au nom de notre mĂšre patrie l'Afrique »[17]. La statue en question Ă©tait en fait une sculpture ana dĂ©o de la culture Nage, datant du XVIIIe siĂšcle et provenant de l'Ăźle de FlorĂšs (IndonĂ©sie), donc sans aucun rapport avec les cultures africaines[18].
Aux Pays-Bas
En , il enlÚve une statue funéraire congolaise de l'Afrika Museum à Berg en Dal[19] - [20]. En janvier de l'année suivante, il est condamné à deux mois avec sursis et à une amende de 250 euros, dont deux ans de probation. Deux femmes qui ont filmé l'événement et deux hommes qui ont aidé Mwazulu Diyabanza à retirer l'objet sont chacun condamnés à une amende de 100 euros et à un mois de prison avec sursis et deux ans de probation, tous les cinq étant interdits d'entrée au musée pendant trois ans[21].
Actions planifiées
Mwazulu Diyabanza a prĂ©vu de nouvelles actions pour des musĂ©es en Belgique (retardĂ©s en raison des verrouillages de musĂ©es liĂ©s au Covid-19 dans le pays), en Espagne, en Allemagne, au Portugal et mĂȘme au Vatican[22]. Il a dĂ©clarĂ© au journal britannique The Observer : « Nous visiterons le British Museum une fois qu'il rouvrira. Il contient des chefs-d'Ćuvre trĂšs symboliques »[4].
Reconnaissances
En avril 2021, Mwazulu est cité par le magazine TimeOut parmi les 50 personnes qui changent le futur[23].
Notes et références
- (en) Peter Yeung, « Emery Mwazulu Diyabanza: âFrance is still a colonial country' », sur aljazeera.com, (consultĂ© le ).
- Rose-Marie Bouboutou, « Mwazulu Diyabanza : cinq choses à savoir sur l'activiste panafricain jugé à Paris », sur bbc.com, (consulté le ).
- « Emery Mwazulu Diyabanza : la France inflige une amende de 1000 ⏠à l'activiste congolais », sur bbc.com, (consulté le ).
- (en) Kim Willsher, « 'We want our riches back' â the African activist taking treasures from Europe's museums », The Observer,â (ISSN 0029-7712, lire en ligne, consultĂ© le ).
- (en) « Activists released after taking statue from museum in colonialism protest », NL Times,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- (en) Farah Nayeri, « To Protest Colonialism, He Takes Artifacts From Museums », The New York Times,â (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consultĂ© le ).
- Farah Nayeri, « Restitutions. Le procĂšs de Mwazulu Diyabanza est aussi celui du passĂ© colonial de la France », Courrier international,â (ISSN 1154-516X, lire en ligne, consultĂ© le ).
- Laurence Caramel, « Patrimoine africain : « Les musĂ©es occidentaux sont entrĂ©s dans l'Ăąge de l'intranquillitĂ© » », Le Monde,â (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consultĂ© le ).
- « Explorer les collections », sur quaibranly.fr (consulté le ).
- (en) Anna Sansom, « Congolese activist fined âŹ1,000 for trying to seize African funeral pole from Paris museum », The Art Newspaper (en),â (ISSN 0960-6556, lire en ligne, consultĂ© le ).
- (en) Dagmar Breitenbach, « Congolese activist on trial for trying to take artworks from European museums », sur dw.com, (consulté le ).
- (en) Suyin Haynes, « A French Court Fined Activists for Attempted Theft of a Museum Artifact. They Say It Belongs to Africans », Time,â (ISSN 0040-781X, lire en ligne, consultĂ© le ).
- Johan-Frédérik Hel Guedj, « Mwazulu Diyabanza, dirigeant d'Unité-Dignité-Courage : "Je porte une parole opprimée" », sur lecho.be, (consulté le ).
- (en) « Mwazulu Diyabanza, three others, acquitted for Marseilles demonstration », sur art-critique.com, (consulté le ).
- (en) « Restitution Activist Mwazulu Diyabanza Must Pay the Louvre âŹ5,000 for Taking an Artwork From a Display Case », sur news.artnet.com, (consultĂ© le ).
- (en) Zaza Hlalethwa, « 'We must recuperate our heritage': Congolese activist is fined âŹ5,000 for trying to seize an African artefact from the Louvre », sur news24.com, (consultĂ© le ).
- [https://www.lefigaro.fr/culture/au-louvre-un-homme-essaye-de-recuperer-des-oeuvres-volees-a-l-afrique-20201026 « Au Louvre, un homme tente de voler des Ćuvres indonĂ©siennes... pour les rendre Ă l'Afrique », Le Figaro, 26 octobre 2010
- Notice de l'Ćuvre sur la base de donnĂ©es du musĂ©e du Quai Branly
- Rached Cherif, « ProcÚs d'une tentative de vol au Quai Branly pour dénoncer « le pillage de l'Afrique » », sur lecourrierdelatlas.com, (consulté le ).
- Roxana Azimi, « Ćuvres dâart africain : Emery Mwazulu Diyabanza, apĂŽtre de la restitution directe », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) Kate Brown, « Mwazulu Diyabanza, the Robin Hood of Restitution Activism, Has Been Fined for Taking a Congolese Statue From a Dutch Museum », sur news.artnet.com, (consulté le ).
- (en) Kim Willsher, « 'We want our riches back' â the African activist taking treasures from Europe's museums », The Guardian,â (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consultĂ© le ).
- (en) « 50 amazing people changing our world in 2021 », sur Time Out Worldwide (consulté le )