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Muséum d'histoire naturelle de Rouen

musée situé à Rouen, en France

Pour les articles homonymes, voir Muséum d'histoire naturelle.

Le muséum d'histoire naturelle de Rouen a été fondé en 1828 par Adrien Charles Deshommets de Martainville, maire de Rouen. Il occupe le couvent Sainte-Marie (XVIIe siÚcle), à Rouen, en France. Il a le label musée de France. Il fait partie de la Réunion des musées métropolitains Rouen Normandie depuis le .

Muséum de Rouen
Image dans Infobox.
Informations générales
Type
musée intercommunal
Ouverture
Surface
2 500 mÂČ
Visiteurs par an
36 387 (2014)
36 273 (2015)
46 878 (2016)[1]
Site web
Collections
Collections
Nombre d'objets
800 000 objets
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Muséum d'histoire naturelle de Rouen - Galerie des poissons, des reptiles et des amphibiens.
Tigre au muséum de Rouen.

Félix ArchimÚde Pouchet y est nommé premier conservateur en 1828. Georges Pennetier en fut le second conservateur de 1873 à 1923 , puis Robert Régnier de 1924 à 1965....

De par la richesse et la diversité de ses collections, il conserve plus de 500 000 objets et spécimens provenant du monde entier.

Fermé au public pendant dix ans, pendant lesquels l'équipe de conservation assure l'entretien des collections , la réception des chercheurs et présente des expositions hors les murs et aprÚs six mois de travaux axés sur la mise aux normes de sécurité des établissements recevant du public, le musée voit sa réouverture le .

Le muséum de Rouen est labellisé Tourisme et Handicap, moteur et mental depuis 2009.

Conservateurs

Conservateurs
IdentitéPériodeDurée
DĂ©butFin
FĂ©lix ArchimĂšde Pouchet
( - )
44 ans, 1 mois et 7 jours
Georges Pennetier
( - )
50 ans
Robert RĂ©gnier (d)
( - )
41 ans
Jacques Foucher (d)5 ans
Dany Potel (d)
( - )
5 ans
Jean-Paul Dupont (d)
( - )
21 ans
Monique Fouray (d)
(née en )
9 ans
SĂ©bastien Minchin (d)
(né en )
11 ans
Mathilde Schneider (d)

Un muséum durable et responsable

Le musĂ©um de Rouen valorise les collections ethnographiques en donnant la parole aux peuples dont elles sont issues, selon le principe du musĂ©um durable et responsable. L'Ă©tablissement Ɠuvre dans le sens d’un rapprochement entre les peuples autochtones et les collections ethnographiques pour en faire des objets ambassadeurs des cultures. Le musĂ©um de Rouen prĂ©sente ainsi depuis 2011 ses collections ethnographiques ocĂ©aniennes en donnant carte blanche aux maoris de Nouvelle-ZĂ©lande, et en s'appuyant sur les connaissances des Ă©quipes du musĂ©e national Te Papa Tongarewa de Wellington. La valorisation de la section ocĂ©anienne de la galerie des continents a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par l'artiste maori George Nuku[2].

Toujours dans le cadre de la section Océanie, en 2012, le muséum de Rouen a reçu la parure de Mundiya Kepanga, chef papou de la tribu des Hullis de Papouasie.

En , le muséum de Rouen a ouvert la section asiatique de la galerie des continents, résultat de plusieurs années de coopération avec notamment Agus Koeciank et Jenny Lee, deux artistes indonésiens, qui ont interprété les collections ethnographiques asiatiques du muséum de Rouen.

ParallĂšlement, l'Ă©quipe du musĂ©um de Rouen est Ă  l'origine d'un projet de recherches sur les problĂ©matiques de toxicitĂ©s liĂ©es aux traitements anciens des spĂ©cimens naturalisĂ©s, en partenariat avec le DĂ©partement de MaĂźtrise des Risques industriels et Environnementaux de l’INSA de Rouen, le Centre de recherche et de restauration des musĂ©es de France et Air Normand[3].

Expositions

Expositions en cours et Ă  venir

Restitution de la tĂȘte maorie conservĂ©e Ă  Rouen

Article dĂ©taillé : Affaire des tĂȘtes maories.

Contexte politique en France

Saisi par la Nouvelle-ZĂ©lande, le conseil municipal rouennais, prĂ©sidĂ© par le maire Pierre Albertini, avait ordonnĂ© le la restitution d'une tĂȘte de guerrier māori tatouĂ©e conservĂ©e par le musĂ©um d'histoire naturelle de Rouen depuis 1875. Depuis 1992, le musĂ©e national nĂ©ozĂ©landais Te Papa Tongarewa fait en effet des demandes de retour de tous les restes de dĂ©pouilles māori dispersĂ©s de par le monde.

Mais le ministĂšre de la Culture, dirigĂ© par Christine Albanel, a saisi le tribunal administratif de Rouen, qui a jugĂ©, par un arrĂȘt du , confirmĂ© par un arrĂȘt du [4] de la cour administrative d'appel de Douai, que la tĂȘte appartenait au domaine public des Ɠuvres d'art et qu'elle Ă©tait Ă  ce titre inaliĂ©nable, Ă  dĂ©faut de procĂ©dure de dĂ©classement[5]. L'article 11 de la loi du 4 janvier 2002 relative aux musĂ©es de France prĂ©voit en effet que « les biens constituant les collections des musĂ©es de France appartenant Ă  une personne publique font partie de leur domaine public et sont, Ă  ce titre, inaliĂ©nables » et que « toute dĂ©cision de dĂ©classement d'un de ces biens ne peut ĂȘtre prise qu'aprĂšs avis conforme d'une commission scientifique dont la composition et les modalitĂ©s de fonctionnement sont fixĂ©es par dĂ©cret »[5] (article L451-5 du Code du patrimoine). Or le conseil municipal avait dĂ©libĂ©rĂ© sans saisir une commission scientifique, et donc outrepassĂ© ses pouvoirs[5],[6]. La mairie de Rouen considĂ©rait au contraire que ces morceaux de corps humain devaient ĂȘtre restituĂ©s Ă  la Nouvelle-ZĂ©lande pour des raisons Ă©thiques[7]. La ville de Rouen a dĂ©cidĂ© le de soutenir une proposition de loi autorisant la restitution de ces restes humains[6] — pour dĂ©classer et restituer Ă  l'Afrique du Sud le corps de Saartjie Baartman (alias la « VĂ©nus Hottentote »), il avait fallu la loi du 6 mars 2002. La sĂ©natrice Catherine Morin-Desailly a prĂ©sentĂ© au SĂ©nat une proposition de loi le pour la restitution de toutes les tĂȘtes maories dĂ©tenues par des musĂ©es en France (musĂ©e de l'Homme, au musĂ©um de la Rochelle[8], etc. : une vingtaine de tĂȘtes Maoris en tout[9]) Ă  leur pays d'origine[10]. VotĂ©e Ă  l'unanimitĂ© du SĂ©nat, la proposition de loi inquiĂ©tait pourtant le milieu de l'art, ses articles 2, 3 et 4 modifiant la composition des commissions scientifiques de dĂ©classement, en y introduisant des personnalitĂ©s Ă©lues ou « qualifiĂ©es », qui pourraient ĂȘtre plus flexibles que les conservateurs[9].

Restitution de la tĂȘte maorie

L'histoire commence en 2006, alors que Pierre Albertini, maire de Rouen (2001-2008) et Catherine Morin-Desailly, son adjointe à la culture, travaillent à la réouverture du muséum de Rouen, le deuxiÚme plus important en termes de richesse et de diversité des collections aprÚs celui de Paris.

Une nouvelle Ă©quipe est recrutĂ©e, dirigĂ©e par SĂ©bastien Minchin qui, sur demande de l’équipe municipale, met en Ɠuvre le nouveau projet culturel et scientifique. TrĂšs vite naĂźt l’idĂ©e de restituer Ă  la Nouvelle-ZĂ©lande, qui le rĂ©clame depuis de nombreuses annĂ©es, la tĂȘte humaine tatouĂ©e et momifiĂ©e, dite tĂȘte maorie, conservĂ©e au musĂ©e depuis 1875.

Le , le Conseil municipal vote, Ă  l’unanimitĂ©, une dĂ©libĂ©ration et procĂšde Ă  une cĂ©rĂ©monie de restitution en prĂ©sence de l’ambassadrice de Nouvelle-ZĂ©lande, Sarah Dennis, ainsi que de l’ancien prĂ©sident du ComitĂ© du patrimoine mondial de l'UNESCO, le maori Tumu Te Heuheu.

Quelques jours plus tard, cette décision est contredite par la ministre de la culture Christine Albanel qui estime que ce reste humain, « objet de collection » d'un musée de France est frappé d'inaliénabilité, à défaut de déclassement préalable sur avis de la commission scientifique concernée ou de loi spéciale en cas de legs. Pour éviter un fùcheux précédent, elle défÚre alors la délibération au tribunal administratif.

Pour mettre un terme aux pĂ©ripĂ©ties juridiques qui s’ensuivirent, liĂ©es principalement Ă  la question non rĂ©solue du dĂ©classement des legs, comme en l'espĂšce, et pour dĂ©battre du statut des restes humains, Catherine Morin-Desailly dĂ©cide alors, en tant que parlementaire, de rĂ©diger et de dĂ©poser au nom du groupe Union centriste une proposition de loi qui concernerait toutes les tĂȘtes maories.

D'emblĂ©e, soutenue par plus de soixante sĂ©nateurs issus de diffĂ©rents groupes politiques, la loi est dĂ©battue et votĂ©e Ă  l’unanimitĂ© au SĂ©nat le avec le soutien du ministre de la Culture, FrĂ©dĂ©ric Mitterrand.

La loi dĂ©posĂ©e et dĂ©fendue par le groupe Nouveau Centre Ă  l’AssemblĂ©e nationale est Ă  son tour votĂ©e « conforme  » par les dĂ©putĂ©s le .

C’est donc l’ensemble des tĂȘtes maories (vingt en France Ă  Paris au Quai Branly, Ă  Lille, Marseille, Lyon, Nantes, la Rochelle, 
) qui se trouvent alors dĂ©classĂ©es, et pour celle de l'universitĂ© de Montpellier spontanĂ©ment restituĂ©e, pour pouvoir retourner vers leur terre d'origine.

La tĂȘte maorie du musĂ©um de Rouen a ainsi Ă©tĂ© restituĂ©e Ă  la Nouvelle-ZĂ©lande en et celles dĂ©tenues par les autres musĂ©es de France lors d'une cĂ©rĂ©monie au musĂ©e du quai Branly en . Cette dĂ©marche a Ă©tĂ© saluĂ©e par l'UNESCO en 2010[11].

Fréquentation

Chiffres de fréquentation du muséum (2007-2016)[1]
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
78 673 45 957 31 925 41 161 38 822 34 654 28 603 36 387 36 273 46 878

Bibliographie

  • Maryline Cantor, Pouchet savant et vulgarisateur : musĂ©e et fĂ©conditĂ©, Nice, Z’éditions, 260 p.
  • Monique Fouray et Michel Lerond, Le 150e anniversaire du musĂ©um de Rouen : Historique, Ă©volution de la musĂ©ologie en sciences naturelles, Centre de documentation du musĂ©um d'histoire naturelle de Rouen, .
  • BenoĂźt Eliot et StĂ©phane Rioland (prĂ©f. Monique Fouray), Un carnet de voyages, le musĂ©um de Rouen, Bonsecours, Point de vues, (ISBN 978-2-9516020-4-5) .
  • Georges Pennetier, « Le MusĂ©um de Rouen en 1900, historique, description, catalogue sommaire », Actes du musĂ©um d'histoire naturelle de Rouen, no VIII,‎ .
  • BĂ©nĂ©dicte Percheron, "Les origines du musĂ©um d'histoire naturelle de Rouen", in Bulletin de la SociĂ©tĂ© libre d'Ă©mulation de la Seine-Maritime, annĂ©e 2008-2009, IB, Dieppe, p. 147-159, (ISSN ).
  • BĂ©nĂ©dicte Percheron, « Les musĂ©ums d’histoire naturelle et les reprĂ©sentations des populations extra-europĂ©ennes au XIXe siĂšcle », Das Andere im 19. Jahrhundert / L'autre au XIXe siĂšcle, Institut historique allemand de Paris,‎ (lire en ligne) .
  • BĂ©nĂ©dicte Percheron, Les sciences naturelles Ă  Rouen au XIXe siĂšcle. MusĂ©ographie, vulgarisation et rĂ©seaux scientifiques, (prĂ©face Guillaume Lecointre), Paris, Editions materiologiques, 2017, 710 p.

Notes et références

Notes

Références

  1. Fréquentation sur la plate-forme de données ouvertes du ministÚre de la Culture et de la Communication.
  2. [1].
  3. StĂ©phane Marcotte, Lionel Estel et al., « Évaluer la pollution de l’air au musĂ©um d’Histoire naturelle de Rouen », La Lettre de l’OCIM. MusĂ©es, Patrimoine et Culture scientifiques et techniques, Office de CoopĂ©ration et d’Information MusĂ©ographiques, no 145,‎ , p. 13–17 (ISSN , lire en ligne, consultĂ© le ) .
  4. arrĂȘt du , LĂ©gifrance.
  5. TĂȘte maorie de Rouen : le tribunal administratif annule la dĂ©cision de restitution, Localtis, .
  6. La TĂȘte Maori reste Ă  Rouen « Copie archivĂ©e » (version du 22 septembre 2009 sur l'Internet Archive), Nouvel Observateur-Sciences et Avenir, fĂ©vrier 2008.
  7. (en) Elaine Sciolino, « French Debate : Is Maori Head Body Part or Art? », New York Times, .
  8. Christiane Poulin, La tĂȘte d'un homme, Sud Ouest, .
  9. Michel Guerrin, Une proposition de loi visant Ă  restituer des tĂȘtes maori inquiĂšte les musĂ©es, Le Monde, .
  10. Axel Leclercq, « « Le SĂ©nat libĂšre les tĂȘtes » », Paris-Normandie, .
  11. http://www.unesco.org/new/fr/media-services/single-view-tv-release.

Articles connexes

Liens externes