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Musée d'Art et d'Histoire de Langres

Le Musée d'Art et d'Histoire de Langres ou Musée Guy-Baillet est un musée fondé à Langres (Haute-Marne) en 1841. Situé dans la vieille ville, non loin de la cathédrale Saint-Mammès, il présente des collections d'archéologie, d'art et d'histoire. Il est dédié à Guy Baillet, ancien maire de la ville.

Musée d'Art et d'Histoire de Langres
(Musée Guy-Baillet)
Entrée du musée
Informations générales
Type
Ouverture
1841
Visiteurs par an
8 372 ()
Site web
Collections
Collections
Localisation
Pays
Commune
Adresse
Place du Centenaire, BP 183
52200 Langres
Coordonnées
47° 51′ 54″ N, 5° 20′ 01″ E
Carte
« Pillards Gaulois », d'après Évariste-Vital Luminais

Historique

Passerelle entre l'ancienne église et le bâtiment contemporain. À droite la stèle dédiée à François Mitterrand

Fondé en 1841 par la Société historique et archéologique de Langres, le musée est aujourd'hui installé dans une ancienne église augmentée d'un bâtiment contemporain, inauguré en 1995. L’histoire bimillénaire de Langres explique l’existence de collections d’antiques dès le XVIe siècle dans des jardins privés de la ville. Les antiquaires langrois continuent à réunir et publier des sculptures gallo-romaines provenant de la cité ou de ses environs jusqu’au XVIIIe siècle. Durant la seconde moitié de ce siècle, le cabinet de l’avocat du roi et collectionneur Guyot de Saint-Michel (1736-1799) contient essentiellement des curiosités naturelles. Publié en 1785, il réunit également des peintures, dont une dizaine de tableaux donnés aux Tassel, et environ 5000 livres traitant de droit canon, de droit civil, des auteurs grecs et romains, de numismatique... L’ensemble est complété de petits objets antiques, de monnaies, de meubles anciens, d’estampes et d’instruments de physique. Bien que de taille sans doute modeste, cet ensemble représentatif des goûts d’un lettré de province du siècle des Lumières préfigure les intentions des académiciens langrois du début du XIXe siècle dans leur volonté de « collectionner le monde ». Le substrat intellectuel langrois est donc ancien et explique en partie la fondation assez précoce d’un musée.

En 1836, de jeunes érudits locaux, dont Joseph-Philibert Girault de Prangey (1804-1892), Etienne Pistollet de Saint-Frejeux (1808-1877), Stanislas Migneret (1809-1884) et Jean Luquet (1810-1858), expriment le souhait de sauvegarder des inscriptions latines et d’autres découvertes archéologiques. Pour cela, ils fondent la Société archéologique de Langres, devenue Société historique et archéologique de Langres (SHAL) en 1842. Des collections à usage public commencent à être réunies. La ville ayant refusé d'établir une galerie d'antiques dans la cour de l'Hôtel de Ville, l’architecte Luquet suggère de créer un dépôt lapidaire dans une église désaffectée autrefois consacrée à saint Didier, troisième évêque de Langres. L’édifice du XIIe siècle, modifié aux XIIIe, XVIe puis au XVIIe siècle, a été partiellement détruit à la Révolution. En 1837, Girault de Prangey et Emile Sagot (1805-1888) livrent leur «Projet d’un musée d’antiquités» qui intègre les vestiges découverts depuis le XVIe siècle, comme l’«autel de Bacchus» (autel antique en marbre blanc) ou la «stèle des époux» (stèle funéraire représentant quatre personnages). Ces érudits investissent progressivement le lieu. En 1838, Luquet affirme que « le chœur est déjà presque rempli de sorte qu’il sera difficile de nous faire déloger ». Après d’importants travaux confiés à l’architecte Charles Santa, le musée ouvre en 1841. Actuel musée Baillet, le musée Saint-Didier est donc à l'origine un musée archéologique et un musée de peintures (exposant 21 toiles en 1843).

Au XXe siècle, le musée continue à s’enrichir au rythme des fouilles et grâce aux donations suscitées par la notoriété de la SHAL. Quelques collectionneurs marquent l’histoire du musée par l’importance de leurs dons, à l’exemple des frères Charles (1848-1920) et Joseph (1850-1941) Royer en 1943 dans les domaines de l’archéologie, de la numismatique, de la peinture (dont Gustave Courbet et Eugène Delacroix)… Ce legs comporte aussi des pièces de la faïencerie d’Aprey, importante manufacture située au sud de Langres, dont le musée possède la première collection publique française. Les peintres et sculpteurs de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe siècle liés à l’École de dessin de Langres (Alizard père et fils, Léon Bellemont, Charles Duvent, Jules Hervé-Mathé, Jules-René Hervé…) entrent progressivement au musée[1]. Du mobilier du paléolithique supérieur découvert à Farincourt (52) enrichit les collections préhistoriques par le don Mouton en 1978. En 1980, la statue en marbre d’un empereur revient à Langres sous la forme d’un dépôt du Louvre, après sa découverte en 1660 et son transfert à Versailles en 1684. Des daguerréotypes, des tirages argentiques et des plaques de verre témoignent aussi dorénavant des débuts précoces de la photographie en Haute-Marne. En 2011, la municipalité dépose au musée la toile de José de Ribera « Jésus parmi les docteurs », fleuron des collections langroises. En 2012, le dépôt par le musée national d’art moderne d’une toile de Raoul Dufy représentant Langres clôt l’actuel parcours de visite. Parmi d’autres acquisitions, deux ensembles d’œuvres complètent en 2013 le fonds consacré à l’esthète, voyageur et illustrateur Girault de Prangey.

Collections

  • Les collections archĂ©ologiques tĂ©moignent de la richesse du patrimoine de la ville et de son territoire. Le visiteur aborde les grands pĂ©riodes de la prĂ©histoire et de la protohistoire: le palĂ©olithique, le nĂ©olithique, l’âge de Bronze et l’âge de fer, illustrĂ© par des reconstitutions d’atelier. La galerie gallo-romaine Ă©voque les grands thèmes de cette civilisation, les cultes, l’artisanat, le commerce et l’agriculture. Quelques Ĺ“uvres insignes ponctuent le parcours : Ă©pĂ©es de l’âge du Bronze, torques celtiques, statue en marbre d’un empereur romain, mosaĂŻque de Bacchus, flacon en verre Ă  dĂ©cor de serpents… Une section est consacrĂ©e Ă  la collection Ă©gyptienne. 
  • Au milieu du parcours et intĂ©grĂ©e Ă  l’architecture moderne, la chapelle romane Saint-Didier accueille des statues mĂ©diĂ©vales d’évĂŞques et de saints autour du tombeau de saint Didier, 3e Ă©vĂŞque de Langres et Ă©vangĂ©lisateur du pays lingon vers 340. Des tĂ©moignages de l’architecture et de la sculpture langroises de le Renaissance, pĂ©riode faste pour la ville, sont Ă©galement prĂ©sentĂ©s dans cette salle. Chef-d’œuvre du musĂ©e, la toile de JosĂ© de Ribera reprĂ©sentant JĂ©sus parmi les docteurs est exposĂ©e dans la nef. Le musĂ©e Ă©voque l’artisanat d’art qui s’est dĂ©veloppĂ© Ă  Langres et dans ses environs aux XVIIIe et XIXe siècles : faĂŻences d’Aprey et des Auges, coutellerie de Langres et de Nogent...
  • La section des beaux arts prĂ©sente l’univers des artistes d’origine langroise tels que Jean Tassel pour le XVIIe siècle, Claude Gillot pour le XVIIIe siècle, Jules-Claude Ziegler ou Joseph Girault de Prangey pour le XIXe siècle, Joseph-Paul Alizard ou Jules-RenĂ© HervĂ© pour le XXe siècle. Les collections comportent Ă©galement des Ĺ“uvres de Cornelis de Heem, Gerard Seghers, Jean Le Clerc, Charles Le Brun, Nicolas de Largillierre, Joseph-Nicolas Robert-Fleury, Eugène Delacroix, Gustave Courbet, Evariste Luminais ou Raoul Dufy.
  • La sculpture est reprĂ©sentĂ©e par des Ĺ“uvres d’artistes haut-marnais, Antoine Besançon, Edme Gaulle, Pierre Petitot et Louis Petitot, Joseph Lescornel, Henry Bertrand, Antide PĂ©chinĂ©. Le cabinet d’art graphique permet d’exposer, par roulement, des Ĺ“uvres d’artistes comme Jean Duvet, cĂ©lèbre graveur langrois du XVIe siècle, Claude Gillot ou, pour le XIXe siècle, Emile Sagot et François-Antoine Pernot.

Expositions temporaires

(liste non exhaustive)

  • Le Maroc de Charles-Jules Duvent : un regard d'artiste entre orientalisme et idĂ©es coloniales (-)
  • Ester Grinspum (-)
  • Claude Gillot (1673-1722) : comĂ©dies, sabbats et autres sujets bizarres (-)
  • 20 annĂ©es de recherches archĂ©ologiques Ă  Langres (-)
  • Sur les traces des troubadours : la Haute-Marne et son patrimoine au XIXe siècle (2002)
  • Alizard père & fils, peintres & professeurs, 1827-1948 (-)
  • Eponine & Sabinus : un mythe lingon ? (-)
  • La Route bleue, Raoul Dufy en pays de Langres (-)
  • Le cas Rousseau (-)
  • Mammès dans la fournaise, un chef-d’œuvre de la tapisserie française (-)
  • Les Artistes de Diderot : Hubert Robert et Ruines Italiennes (-)
  • Émilie du Châtelet, une femme des Lumières (du au )
  • Les Artistes de Diderot : Joseph Marie Vien (du au )

Notes et références

  1. « Alizard père et fils, peintres et professeurs », dossier de presse de l'exposition, Musée d'art et d'histoire de Langres (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • PĂ©chin-d'Autebois, État des diverses collections composant le MusĂ©e fondĂ© par la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de Langres, dans MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de Langres, 1847, p. X-XX (lire en ligne)
  • Henry Brocard, Une visite Ă  la ville et au musĂ©e de Langres, Rallet-Bideaud, Langres, 1898, 302 p.
  • Le nouveau musĂ©e de Langres : Ă©tat des lieux, 1996, MusĂ©e, 1996, 135 p.
  • Michel SĂ©onnet, Olivier Pasquiers et Jean-Marc BrĂ©tegnier, Le musĂ©e, Langres : l'invention d'un pays, D. GuĂ©niot, Langres, 2005, 61 p. (ISBN 2-87825-343-4)
  • Hugues Vertet et ThĂ©rèse Zeyer, Les Statuettes gallo-romaines en argile du MusĂ©e de Langres, Sites, Le Blanc-Mesnil, 1982, 112 p.

Liens externes

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