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Muriel Degauque

Muriel Degauque, née le à Monceau-sur-Sambre et de nationalité belge, est la première femme d'origine européenne à avoir perpétré un attentat-suicide au nom de l'islam, le à Bakouba, en Irak[1].

Muriel Degauque
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  38 ans)
Bakouba
Nationalité
Activité

Biographie

Enfance et adolescence

Née dans la région de Charleroi en 1967, Muriel Degauque a un frère plus âgé de deux ans, Jean-Pol, qui se tuera dans un accident de la circulation en 1988. Elle a une adolescence qualifiée de chaotique, marquée par la drogue et les fugues, et elle finit par sortir du système éducatif sans diplôme[2]. Elle travaille ensuite dans la région comme serveuse, puis boulangère, métier dont elle est licenciée sous l'accusation, jamais prouvée, d'avoir volé dans la caisse[3].

Premiers mariages

Elle a conclu le un mariage blanc avec un Marocain en sĂ©jour illĂ©gal, plus âgĂ© et divorcĂ© au Maroc. Elle devait recevoir 150 000 francs belges, ne les a jamais reçus et le mariage a Ă©tĂ© judiciairement dissout en 1994. Le Marocain, rĂ©gularisĂ©, a ensuite rĂ©Ă©pousĂ© son ex-Ă©pouse marocaine et a ainsi fait bĂ©nĂ©ficier celle-ci et leurs enfants du regroupement familial en Belgique, une technique de mariage blanc dĂ©nommĂ©e « carrousel Â»[4].

Mariée avec un Algérien, Fateh Bouanina, « un musulman modéré, non pratiquant », elle découvre un exemplaire du Coran chez lui, le lit assidûment et tombe dans une pratique tellement stricte qu'elle finit par le quitter « car selon elle, il ne remplissait pas ses obligations religieuses ». Le divorce est prononcé en [4].

Radicalisation

La jeune fille change son nom en Myriam ; puis rencontre en 2002, via un marieur de la mosquĂ©e Al Hidaya Ă  Charleroi, Issam Goris, son compagnon, nĂ© d'un père belge et d'une mère marocaine. Ils vivent dans la commune bruxelloise de Saint-Josse-ten-Noode, oĂą la jeune femme rĂ©sidait dĂ©jĂ  depuis plusieurs annĂ©es. Elle fait alors basculer son Ă©poux dans le salafisme, ils partent pour l'Irak fin [4] - [5]. « Myriam » Ă©tait alors connue de la SĂ»retĂ© de l'État pour son rapprochement avec l'islamisme radical[6]. Plus prĂ©cisĂ©ment, Degauque, Goris et les membres de la future « filière kamikaze Â» frĂ©quentaient assidĂ»ment le centre islamique de la rue de la Limite Ă  Saint-Josse-ten-Noode[n 1], oĂą enseignait le prĂ©dicateur intĂ©griste Abou Chayma, sous couvert de l'association « La Plume Â». Cette association a Ă©tĂ© en 2004 le théâtre d'un dĂ©senvoĂ»tement islamique roqia qui s'est terminĂ© par la mort de la « possĂ©dĂ©e Â» Ă  la suite de coups, de strangulation et de noyade[7] - [8] - [9] - [10].

Le journaliste Chris De Stoop écrit que Degauque a appris à la puberté qu'elle était atteinte du syndrome de Rokitansky-Küster-Hauser, c'est-à-dire qu'elle était née sans utérus. Il écrit que « Sa vie future en a été marquée : elle se sentait anormale, différente et incomplète[4]. » Un groupe d'experts du Ministère belge de l'Intérieur ajoute que « Cette donnée a joué un grand rôle dans son processus de radicalisation[7]. »

Mort en Irak

Muriel Degauque se suicide le dans la région de Bagdad, au passage d'un convoi américain, en actionnant sa bombe. Cet attentat-suicide tuera cinq policiers irakiens. Issam Goris, sera lui tué quelques jours plus tard par l'armée américaine, alors qu'il participait à une autre action kamikaze[11] - [12].

Procès de la « filière kamikaze Â»

La mort de Muriel Degauque est dévoilée par un média, ce qui force la police belge à procéder prématurément à diverses arrestations, principalement dans la commune de Saint-Josse-ten-Noode. L'affaire sera jugée en première instance, puis en appel le . Le principal organisateur, le Belgo-Tunisien Bilal Soughir, a été condamné en appel à dix ans de prison (cinq en première instance), les Belgo-Marocains Younes Loukili à deux ans avec sursis (cinq ans en première instance) et Nabil Karmun à trois ans avec sursis (trois en première instance), deux comparses ont l'un écopé de cent heures de travaux généraux, l'autre été acquitté, n’ayant « été associé au groupe que par la présence et les demandes de son frère Bilal »[13].

Notes et références

Notes

  1. À ne pas confondre avec le Centre islamique et culturel de Belgique, abrité par la Grande mosquée de Bruxelles de 1979 à 2018.

Références

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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