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Mouvement autonomiste jurassien

Le Mouvement autonomiste jurassien (MAJ) – anciennement Mouvement séparatiste jurassien (MSJ) entre 1947 et 1951 puis Rassemblement jurassien (RJ) entre 1951 et 1994 – est une association autonomiste et séparatiste jurassienne regroupant plusieurs organisations telles que Unité jurassienne (UJ), Groupe Bélier (jusqu'en 1981), Mouvement universitaire jurassien (MUJ), Association féminine pour la défense du Jura (AFDJ) et Association des Jurassiens de l'extérieur (AJE).

Mouvement autonomiste jurassien (MAJ)
Logo de l'organisation
Carte de l'organisation
Le canton du Jura, le Jura bernois (Jura sud) ainsi que Moutier et Belprahon qui sont aujourd'hui au centre de la Question jurassienne.

Devise : « Une terre, un peuple, un Jura »

Situation
RĂ©gion Drapeau de la Suisse Suisse :
Drapeau du canton du Jura Jura
Drapeau du canton de Berne Berne
Création 30 novembre 1947
Ancien nom
  • Mouvement sĂ©paratiste jurassien (1947-1951)
  • Rassemblement jurassien (1951-1994)
Changement de nom 9 septembre 1951
20 mars 1994
Type Organisation autonomiste et séparatiste
Domaine Question jurassienne
Stamm Delémont (1947-1951)
Moutier (depuis 1951)
CoordonnĂ©es 47° 16′ 52″ N, 7° 22′ 51″ E
Langue français
Organisation
Membres 3 500
Président Laurent Coste
Secrétaire Général Pierre-André Comte
Personnes clés Daniel Charpilloz
Roger Schaffter
Roland BĂ©guelin

Site web www.maj.ch

Fondé en 1947 sous l'impulsion de Daniel Charpilloz, le Mouvement autonomiste jurassien lutte pour l'indépendance de l'ensemble du territoire historique de la région jurassienne envers le canton de Berne et la réunification du Jura bernois à la République et Canton du Jura. Il est l'un des acteurs majeurs de la Question jurassienne.

Objectifs

À sa fondation en 1947, le Mouvement séparatiste jurassien, de son ancien nom, avait pour objectif la séparation du peuple et territoire jurassien vis-à-vis du canton de Berne afin d'y créer un nouveau canton au sein de la Suisse[1].

À la création dudit canton, l'objectif de l'association se change, dès 1975, à la réunification entres les districts bernois de Moutier, Courtelary et La Neuveville avec la République et canton du Jura[2].

Historique

Premier Mouvement séparatiste jurassien (1917-1930)

Le est créé le premier Mouvement Séparatiste Jurassien (MSJ) par Alfred Ribeaud qui devient l'animateur principal. Ce dernier va décrier le problème jurassien à toute la Suisse et lance l'idée d'un canton du Jura : « Nous voulons rompre la chaîne qui nous lie...et rien ne saurait nous en empêcher, ni les chevaliers de l'assiette au beurre, ni la fosse aux ours tout entière. Nous sommes prêts ! ». Il publie des textes tel que Au temps des cerises, La Question jurassienne et Nous voulons l'autonomie. Le Mouvement Séparatiste Jurassien se lance dans la constitution du Comité pour la création d'un canton du Jura composé d'une commission exécutive. Le projet restera néanmoins au point mort[3].

Deuxième Mouvement séparatiste jurassien (1947-1951)

Le , à la suite de l'affaire « Moeckli », Norbert Clémence, Roger Schaffter, Daniel Charpilloz, Georges Membrez, Victor Beuchat, Roland Béguelin, Jean Chappuis et Marc Jobin se rencontrent à Porrentruy dans le but de créer un grand mouvement de protestation à l'encontre du Conseil-exécutif bernois[4].

Le Mouvement sĂ©paratiste jurassien (MSJ) est finalement fondĂ© par Daniel Charpilloz, Roland BĂ©guelin, Roger Schaffter et 19 autres personnes, le Ă  l'hĂ´tel de la gare de Moutier. Son premier PrĂ©sident est Daniel Charpilloz, son secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral Roger Sachffter et son siège est Ă  DelĂ©mont. Ce groupe demande purement et simplement la sĂ©paration du territoire jurassien Ă  celui du canton de Berne et d'ainsi former un nouveau canton confĂ©dĂ©rĂ© comprenant les sept districts de DelĂ©mont, Porrentruy, Les Franches-Montagnes, Moutier, Courtelary, La Neuveville et Laufon[5] - [6]. Dans la foulĂ©e, la sociĂ©tĂ© coopĂ©rative du Jura Libre est crĂ©Ă©e le par Roland BĂ©guelin, Roger Schaffter et Roger Chatelain[7]. Roger Schaffter en devient le premier rĂ©dacteur en chef.

Le Mouvement séparatiste jurassien souhaite diffuser ses objectifs de séparation cantonale à l'ensemble du peuple jurassien. Pour ce faire, le mouvement multiplie les tracts, démarchages et manifestations. Le , il organise sa première Fête du peuple jurassien qui devient, par la suite, annuelle. Le , le MSJ effectue sa première manifestation publique à Sonceboz[3].

Le , les autoritĂ©s bernoises proposent plusieurs articles Ă  inscrire dans la Constitution bernoise afin de rĂ©gler le problème jurassien et les revendications naissantes : la reconnaissance d'un « peuple jurassien », le respect de la paritĂ© des langues dans les actes administratifs, la reprĂ©sentation du Jura au Conseil-ExĂ©cutif bernois et des mesures constitutionnelles de protection pour le Jura. Ces amendements passent en votation auprès de l'ensemble de la population bernoise, le , et sont acceptĂ©s par 69 089 oui contre 7 289 non[N 1] - [8]. Bien que soutenues, ces nouvelles rĂ©formes paraissent insuffisantes pour le Mouvement sĂ©paratiste jurassien. Pour rassembler tous les jurassiens sous le mĂŞme objectif de l'indĂ©pendance jurassienne, Roland BĂ©guelin se lance dans une opĂ©ration de ralliement. Avec l'aide de Roger Schaffter, il reprend la chanson populaire ajoulote La Rauracienne dont ils modifient les paroles et la renomment La Nouvelle Rauracienne qui devient l'hymne des sĂ©paratistes[9].

Avec le départ de Roger Schaffter, venant d'être nommé directeur de l'École suisse de Gênes, le Comité central est remanié: Pierre Billieux, devient secrétaire général; Adolf Walther, devient vice-président central et Roland Béguelin devient rédacteur en chef du Jura libre[5].

Le , voulant montrer que le Mouvement séparatiste jurassien est une association apolitique et non-religieuse, celui-ci décide de se renommer Rassemblement jurassien (RJ)[10] - [11].

Rassemblement jurassien (1951-1994)

Ayant changé de nom, le Rassemblement jurassien (RJ) agit de manière ferme mais sans agressivité durant les années 1950. Le RJ souhaite la création d'une République et Canton du Jura dans le respect du fédéralisme suisse[11].

Dès 1955, le Rassemblement jurassien prononce l'idée de l'organisation d'une initiative, soit fédérale ou cantonale, sur l'autodétermination des sept districts jurassiens[3]. Cependant, un problème se pose: le cas du district de Laufon qui est à majorité de langue germanophone. Le Rassemblement jurassien imagine donc un statut spécial de ce district dans un éventuel futur canton[12].

Carte du résultat de la votation du .

Le , le Rassemblement jurassien annonce lancer une initiative cantonale « en vue d'organiser dans le Jura une consultation populaire sur le problème de l'autonomie ». L'initiative cantonale est lancĂ©e le et rĂ©colte 23 336 signatures. Elle est dĂ©posĂ©e Ă  la Chancellerie bernoise et passe en votation populaire cantonale le [N 2]. Le Rassemblement jurassien essuie alors un Ă©chec. Dans le Jura mĂŞme, l'initiative est rejetĂ©e avec 16 354 non et 15 163 oui, soit respectivement 51,9 % et 48,1 %[13]. La majoritĂ© du canton de Berne refuse l'initiative (mais le oui est en tĂŞte dans trois des sept districts jurassiens). Le Rassemblement jurassien insiste alors sur l'immigration massive d'AlĂ©maniques au cours du XIXe siècle qui aurait influencĂ© les votes et affirme vouloir continuer sa lutte. De plus, il dĂ©clare que cette votation a Ă©tĂ© organisĂ©e selon les lois bernoises qui ne sont pas avantageuses pour le peuple jurassien.

RĂ©sultats de l'initiative populaire cantonale bernoise du 5 juillet 1959
Question Pour Contre Invalide/

blanc

Total Inscrits Partici-

pation

RĂ©sultat
Votes % Votes %
« Acceptez-vous l'initiative populaire cantonale « en vue d'organiser dans le Jura une consultation populaire sur le problème de l'autonomie »? » 23 130 20,6 89 141 79,4 ? ? ? ?RejetĂ©e
Source : Le Quotidien jurassien[14]

Malgré l'échec, le Rassemblement jurassien ne renonce pas. Les dirigeants (principalement Roland Béguelin) procèdent à un travail de restructuration de l'association. Ils décident d'organiser plus de manifestations, d'actions et mise résolument sur la jeunesse. Dès l'année , le groupement prévoit de lancer quatre autres initiatives cantonales en vue d'améliorer les conditions des Jurassiens, à savoir : Pour la création d'un Office de la circulation routière à Tavannes, Pour la création d'une ferme-pilote aux Franches-Montagnes, Pour l'allègement fiscal en faveur de la famille et Pour l'abolition du système des procurations dans l'exercice du droit de vote. Ces quatre initiatives sont rejetées par le peuple le [3].

Le RJ va alors créer plusieurs structures militantes : les jeunes groupés dans le Groupe Bélier, les universitaires dans le Mouvement universitaire jurassien (MUJ), les femmes dans l'Association féminine pour la défense du Jura (AFDJ) et les Jurassiens de l'extérieur dans l'Association des Jurassiens de l'extérieur (AJE)[15].

Roland BĂ©guelin s'exprimant lors de la FĂŞte du Peuple jurassien.

Depuis le début des années 1960, la Députation jurassienne défend l'idée d'organiser un plébiscite sur l'autonomie jurassienne. Cependant, en , le Rassemblement jurassien répond ne pas soutenir cette démarche car, selon eux, l'organisateur d'un tel plébiscite ne doit pas être le canton de Berne, contre lequel les séparatistes se battent, mais la Confédération. De plus, le Rassemblement jurassien revendique le droit de vote de tous les Jurassiens vivant à l'extérieur. Il rajoute que l'organisation d'un tel plébiscite par le canton de Berne ne sera qu'une copie de la votation populaire du et, de ce fait, le Rassemblement jurassien appellera les Jurassiens à le boycotter et ignorer le résultat[3].

Le , le Conseil-exécutif bernois présente un plan destiné à résoudre le problème jurassien: celui-ci stipule que si les négociations autour d'un statut d'autonomie échouent, il y aurait une possibilité d'organiser un plébiscite donnant la possibilité au peuple jurassien de déclarer clairement s'il entend rester dans le canton de Berne ou s'il préfère former un nouveau canton. Les milieux séparatistes estiment qu'un plébiscite ne peut régler la Question jurassienne et insiste sur une médiation fédérale. Avec l'éventuelle organisation d'un plébiscite, les habitants du district germanophone de Laufon décident de saisir la chance. De ce fait, un mouvement séparatiste bâlois Laufen zu Basel y est créé. Ce mouvement souhaite le rattachement de son district au canton voisin de Bâle-Campagne. Le Rassemblement jurassien revoit donc ses objectifs et admet l'idée d'un canton du Jura à six districts francophones et abandonne l'intégration de celui de Laufon. Il reconnaît le droit de libre-disposition du district laufonnais et souhaite que ceux-ci puissent également se prononcer en leur faveur.

Les dirigeants du Rassemblement jurassien en 1968 : Roland Béguelin, Germain Donzé et Roger Schaffter.

Les négociations commencent donc sur la mise en place d'un statut d'autonomie pour le Jura au sein du canton de Berne. Le , le Conseil-exécutif bernois crée la « Commission des Vingt-quatre », composée de douze membres bernois et douze jurassiens, dont son but est de dresser une liste des revendications jurassiennes. Le rapport de cette commission est présenté le . Cependant, les mouvements séparatistes restant méfiants, ignorent ce rapport et continuent leurs actions. Sous pression entre les séparatistes et antiséparatistes, le Conseil-exécutif bernois est contraint de déposer au Grand Conseil bernois, le , une disposition constitutionnelle rendant possible l'organisation d'un plébiscite dans le Jura. Mais, étant toujours certain qu'un statut d'autonomie est la bonne solution, le Conseil-exécutif bernois demande de l'aide de la Confédération. Cette dernière crée, le , la « Commission des bons offices » (nommée aussi « Commission Petitpierre »), composée de Max Petitpierre, Friedrich Traugott Wahlen, Pierre Graber et Raymond Broger, chargée d'amener les parties à une entente. Le premier rapport de la « Commission des bons offices » du évoque « le rassemblement des Jurassiens de toutes tendances, à un large statut d'autonomie qui serait obtenu, voir imposé au canton de Berne ». Les mouvements séparatistes refusent de rentrer en contact avec cette deuxième commission car les membres de celle-ci ont été nommés par le Conseil-exécutif bernois[12]. De plus, craignant qu'un plébiscite engendre la partition du territoire (entre le Jura-nord et le Jura-sud), les mouvements séparatistes refusent ce rapport[16]. Au vu de l'impasse du projet du statut d'autonomie, le Grand Conseil bernois accepte finalement, le , la proposition du Conseil-exécutif bernois rendant possible l'organisation d'un plébiscite dans le Jura. Néanmoins, le Rassemblement jurassien refuse ce plébiscite car il estime que celui-ci doit être organisé par la Confédération et non par « la puissance dominante dont il faudrait pouvoir se séparer », à savoir, le canton de Berne. Le Rassemblement jurassien estime que les résultats seront favorables au Conseil-exécutif bernois et non aux séparatistes. De plus, ce plébiscite est refusé par crainte que cela engendre la partition du territoire jurassien. Cependant, fin 1969, le Rassemblement jurassien change d'avis et approuve l'additif constitutionnel tel que présenté par le Conseil-exécutif bernois[17]. Ce changement d'opinion est dû au fait que le plébiscite présente une chance, à ne pas manquer, aux Jurassiens d'user leur doit de libre disposition quitte à perdre du partie du territoire historique :

« Le plan bernois doit être approuvé malgré tout, car il donne aux Jurassiens le droit de libre disposition. C'est une étape à ne pas manquer, même si nous ne sommes pas d'accord avec les modalités d'application du scrutin d'autodétermination. »

— Roland Béguelin, secrétaire général du Rassemblement jurassien

L'additif constitutionnel passe alors en votation populaire cantonale et est accepté le [N 3].

Publié le , l'additif détermine les modalités d'une procédure d'autodétermination dans le Jura en trois étapes de « votation en cascade », appelée « plébiscites jurassiens »[3] :

Additif sur les nouvelles dispositions constitutionnelles relatives au Jura
  • Premier plĂ©biscite : DĂ©cision des 7 districts concernĂ©s de crĂ©er un nouveau canton ;
  • Deuxième plĂ©biscite (sur initiative) :
    1. En cas de non majoritaire dans l'ensemble du Jura, les districts ayant voté oui peuvent revoter pour se séparer de l'ancien canton ;
    2. En cas de oui majoritaire dans l'ensemble du Jura, les districts ayant voté non peuvent revoter pour choisir de rester dans l'ancien canton ;
  • Troisième plĂ©biscite (sur rĂ©fĂ©rendum) : Ă  la suite de ces deux votes, les communes limitrophes avec la nouvelle frontière peuvent choisir de rester dans le canton de Berne ou dans le canton du Jura.

Le , la « Commission des bons offices » publie son deuxième rapport qui repropose un statut d'autonomie pour le Jura. Les relations s'étant détériorées, le Rassemblement jurassien le refuse également et demande la dissolution de ladite commission[N 4] - [18].

Lors du premier plébiscite, le , une majorité se dégage en faveur de la création d'un nouveau canton[19]. Le RJ se félicite alors de cette nouvelle. Cependant, les milieux antiséparatistes engagent les procédures afin d'organiser, par le biais d'initiatives, le deuxième plébiscite dans les districts où le non fut majoritaire (Moutier, Courtelary, La Neuveville et Laufon)[3]. Lors de ce deuxième plébiscite, les et , ces quatre districts votent en faveur de leur maintien dans le canton de Berne. Le RJ dénonce alors un «éclatement» du Jura causé par les antiséparatistes et dépose des recours contre ce deuxième plébiscite, qui seront rejetés par le Conseil Fédéral[20]. C'est à ce moment que son but change : le RJ recherche la réunification du Jura bernois sous le canton du Jura.

En , le Gouvernement jurassien et le Rassemblement jurassien présentent l'initiative UNIR au Parlement jurassien. L'initiative demande qui : « l'unité institutionnelle du Jura constitue l'un des principaux objectifs du canton du Jura; la loi a pour but de prévoir les moyens politiques, financiers, culturels et juridiques propres à atteindre ce but. ». Le Parlement accepte l'initiative UNIR le . Le Conseil-exécutif bernois dépose alors un recours contre l'initiative UNIR. Le Tribunal fédéral invalide l'initiative UNIR et propose au Parlement jurassien de ne pas y donner suite. Cependant, celui-ci adopte tout de même la « loi UNIR »[21].

Mouvement autonomiste jurassien (depuis 1994)

Dans le courant de l'année , sous l'impulsion de Pierre-André Comte, l'Unité jurassienne demande sa fusion avec le Rassemblement jurassien. Cependant, la fusion est refusée car Roland Béguelin estime que l'Unité jurassienne représente déjà une branche du Rassemblement jurassien et que la présence en terres bernoises du Rassemblent jurassien est une mauvaise idée au vu des événements. Des tensions vont donc se créer entre lui et Pierre-André Comte[22]. Roland Béguelin décède le et la fusion est effectuée le . Par fusion, le groupe se renomme Mouvement Autonomiste Jurassien (MAJ)[11].

Le , le MAJ réorganise sa ligne politique pour sauvegarder les intérêts du peuple jurassien. Le MAJ renonce à l'objectif réunification tout en confirmant son ambition de libérer les districts méridionaux du canton de Berne.

Le , le MAJ organise un vote consultatif Ă  Moutier. Les citoyens rejettent de justesse le rattachement de leur commune au canton du Jura (1 891 voix pour et 1 932 voix contre).

Le , le Mouvement autonomiste jurassien lance l'initiative « Un seul Jura ». Il la dépose le à la chancellerie cantonale jurassienne[23]. Cette initiative demande l'étude d'un nouvel État jurassien à six districts par l'Assemblée Interjurassienne. L’initiative est adoptée par le Parlement jurassien (contre l'avis du Gouvernement jurassien) en [24].

Organisations affiliées

  • Groupe BĂ©lier : Le groupe est fondĂ© le Ă  l'initiative de Marcel BrĂŞchet et de Michel Gury. Il s'agit d'une organisation destinĂ©e Ă  rassembler la jeunesse sĂ©paratiste jurassienne. Ce groupe n'est plus affiliĂ© au Rassemblement jurassien depuis 1981[15];
  • Association des Jurassiens de l'extĂ©rieur (AJE), (depuis 1962): L’association est fondĂ©e le Ă  Neuchâtel par le Rassemblement jurassien, dans le but de rĂ©unir en une association les 22 sections du RJ externes au Jura[25]. Son objectif politique est de disposer d'un rĂ©seau de relations dans l'ensemble de la Suisse afin de faire connaĂ®tre le problème jurassien[26];
  • Association fĂ©minine pour la dĂ©fense du Jura (AFDJ), (depuis 1963): CrĂ©Ă©e le , l'association, exclusivement fĂ©minine, regroupe les femmes qui souhaitent Ĺ“uvrer Ă  la crĂ©ation du canton du Jura[N 5] - [27] - [28];
  • Mouvement universitaire jurassien (MUJ), (depuis 1964): FondĂ© le , le mouvement regroupe les Ă©tudiants jurassiens sĂ©paratistes des universitĂ©s romandes. Ă€ l'origine, les premiers militants de ce groupement souhaitent rĂ©agir au refus du Conseil d'État vaudois de laisser le Jura participer Ă  l'Exposition nationale de 1964. Son but est de « rĂ©unir les Ă©tudiants qui se proposent, notamment par l'Ă©tude et une information objective, de rechercher une solution au problème jurassien, dans le sens d'une autonomie politique »[29];
  • UnitĂ© jurassienne (UJ), (1975-1994): FondĂ© le par Georges Droz Ă  Tavannes, ce mouvement regoupe les sĂ©paratistes jurassiens vivants dans les districts ayant dĂ©cidĂ© de rester bernois lors du deuxième plĂ©biscite jurassien de 1975. Son travail est inaugurĂ© le [30].

Structure

Laurent Coste, président du MAJ depuis 2012.

L'organe directeur du MAJ est le comité exécutif. La commission des fédérations assure la liaison entre les sections et le comité exécutif. L'assemblée des délégués constitue l'organe souverain du mouvement et détermine l'orientation politique générale[31].

L'organe directeur est élu pour une période de trois ans. Pour le période 2022-2025, son Président est Laurent Coste et son Vice-président Bernard Studer. Le Secrétaire général est Pierre-André Comte et le Secrétaire général adjoint Jean-Marie Koller. L'organe directeur se compose également d'un poste de Contrôleur des finances, d'une représentante de l'AFDJ, d'un représentant de l'AJE, d'un représentant du Groupe Bélier et de huit autres membres[31].

Dès sa fondation, son siège se trouve à Delémont, mais à son changement de nom en 1951, le siège est déplacé à Moutier et son président doit y vivre[31].

Historique des postes

Président Mouvement séparatiste jurassien[5]

Présidents du Rassemblement jurassien[11]

  • 1951-1954 : Daniel Charpilloz
  • 1954-1965 : AndrĂ© Francillon
  • 1965-1980 : Germain DonzĂ©
  • 1980-1991 : Bernard Mertenat
  • 1991-1994 : Christian Vaquin

Présidents du Mouvement autonomiste jurassien

  • 1994-2012 : Christian Vaquin
  • Depuis 2012 : Laurent Coste
Secrétaires généraux du Mouvement séparatiste jurassien[5]

Secrétaires généraux du Rassemblement jurassien[11]

Secrétaire général du Mouvement autonomiste jurassien

Présidents de l'Unité jurassienne

Manifestations

Le mouvement autonomiste jurassien, accompagné de ses organisations affiliées, organisent plusieurs manifestations telles que la Fête du peuple jurassien qui se déroule généralement au mois de septembre à Delémont. Le mouvement organise également la « Faites la liberté » à Moutier durant le mois de juin. La Fête de la jeunesse, liée au Groupe Bélier, a lieu au mois de mars à Moutier[31].

Presse

Le journal Le Jura Libre est l'organe de presse du Mouvement autonomiste jurassien. Fondé en 1948 par Roger Schaffter, Roland Béguelin et Roger Chatelain, le journal parait une fois par mois[7].

Le Conseil d'administration du Jura Libre est présidé par Alain Charpilloz (neveu de Daniel) et Laurent Girardin en est le rédacteur en chef. Il est imprimé par le Centre d'impression Le Pays à Delémont[32].

Logos

  • De 1994 Ă  2012.
    De 1994 Ă  2012.
  • Depuis 2013.
    Depuis 2013.

Personnalités

Liste, non exhaustive, de membres connus :

Mouvements extérieurs associés

Pour donner du poids à sa cause, Roland Béguelin s'appuyait sur d'autres combats séparatistes à travers le monde, à savoir les séparatismes Québécois, Wallon et Valdôtain[33] En 1983, la canton du Jura signe le premier accord de coopération d'un canton avec une région étrangère (en l'occurrence, avec le Québec)[33]. Le canton du Jura et le RJ (actuellement MAJ) conservent, encore aujourd'hui, des liens avec ceux qu'ils appellent « les peuples frères » minoritaires, de Wallonie, de la Vallée d'Aoste ou du Québec[33]. De plus, à chaque fête du peuple jurassien, les drapeaux de ces régions sont présents à côté du drapeau jurassien.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Dans le Jura, les articles sont acceptés par 20 526 oui contre 1 260 non (participation: 59 %).
  2. Le Comité d'action pour la sauvegarde des intérêts du district de Laufon se distancie de l'initiative du Rassemblement jurassien pour organisation d'un plébiscite.
  3. Dans la partie jurassienne du canton, le résultat a été de 20 421 voix pour contre 2 259 voix contre.
  4. La commission se maintiendra en place, de façon secrète, jusqu'en 1974.
  5. L'Association féminine pour la défense du Jura a joué un rôle important en faveur de l'institutionnalisation de la promotion de l'égalité dans le canton du Jura. Valentine Friedli, secrétaire-caissière et seule femme députée à l'Assemblée constituante jurassienne, convainc ses collègues d'inscrire dans la Constitution l'égalité des droits entre hommes et femmes, la reconnaissance du principe « à travail égal, salaire égal » et le Bureau de la condition féminine (BCF). Outre ses objectifs de l'amélioration des conditions de vie des femmes, l'association privilégie le combat pour la réunification. Depuis les années 1980, le combat de l'association s'est essoufflé: « la lutte nationale a perdu de sa raison d'être avec la création du canton du Jura ; la promotion des femmes est désormais du ressort du Bureau de la condition féminine (BCF), organe qui a rapidement pris ses distances avec l'association ».

Références

  1. Mouvement autonomiste jurassien (MAJ), « Statuts » Accès libre, sur www.maj.ch (consulté le )
  2. Mouvement autonomiste jurassien, « Statuts du Mouvement Autonomiste Jurassien » Accès libre [PDF], sur maj.ch, (consulté le )
  3. Chronologie-jurassienne, « chronologie : Problème jurassien » Accès libre, sur www.chronologie-jurassienne.ch (consulté le )
  4. Chronologie jurassienne, « Chronologie : Béguelin, Roland » Accès libre, sur www.chronologie-jurassienne.ch (consulté le )
  5. Emma Chatelain (Dictionnaire du Jura), « Mouvement séparatiste jurassien » Accès libre, sur www.diju.ch, (consulté le )
  6. Chronologie jurassienne, « Mouvement autonomiste 1947 » Accès libre, sur www.chronologie-jurassienne.ch (consulté le )
  7. Chronologie jurassienne, « Le Jura Libre » Accès libre, sur www.chronologie-jurassienne.ch (consulté le )
  8. Conseil fédéral, « Message du Conseil fédéral à l'Assemblée fédérale concernant la garantie des articles 1er, 2, 17, 26, 33 et 34 révisés de la constitution du canton de Berne » Accès libre, sur www.fedlex.admin.ch, (consulté le )
  9. Chronologie jurassienne, « Rauracienne » Accès libre, sur www.chronologie-jurassienne.ch (consulté le )
  10. Chronologie jurassienne, « Rassemblement jurassien » Accès libre, sur www.chronologie-jurassienne.ch (consulté le )
  11. Claude Hauser (Dictionnaire du Jura), « Rassemblement jurassien (RJ) » Accès libre, sur www.diju.ch, (consulté le )
  12. Jean Dumur (Télévision suisse romande), « En direct avec Roland Béguelin » Accès libre, sur rts.ch, (consulté le )
  13. Adolf Gasser, Berne et le Jura, Berne, Imprimerie fédérative SA, , « IV. La question du Jura nord », p. 58
  14. Rémy Chételat, « L'histoire d'une question », Le Quotidien jurassien,‎
  15. Emma Chatelain (Dictionnaire du Jura), « Groupe Bélier » Accès libre, sur www.diju.ch, (consulté le )
  16. Jean-Pierre Molliet, Les événements qui ont modelé l'Histoire jurassienne, Delémont, D+P SA, , 180 p. (ISBN 978-2-9701182-1-3), p. 48-49
  17. Jean-Pierre Molliet, Les événements qui ont modelé l'Histoire jurassienne, Delémont, D+P SA, , 180 p. (ISBN 978-2-9701182-1-3), p. 52-53
  18. Chronologie jurassienne, « Commission bons offices » Accès libre, sur www.chronologie-jurassienne.ch (consulté le )
  19. Chronologie jurassienne, « Plébiscite » Accès libre, sur www.chronologie-jurassienne.ch (consulté le )
  20. Chronologie jurassienne, « Plébiscite JU-Sud 1975 » Accès libre, sur www.chronologie-jurassienne.ch (consulté le )
  21. Jean-Pierre Molliet, Les événements qui ont modelé l'Histoire jurassienne, Delémont, D+P SA, , 180 p. (ISBN 978-2-9701182-1-3), p. 72-73
  22. MGO, « Roland Béguelin en ligne de mire », L'Impartial,‎ , p. 24 (lire en ligne Accès libre)
  23. Chronologie jurassienne, « Initiative Un seul Jura » Accès libre, sur www.chronologie-jurassienne.ch (consulté le )
  24. « Chronologie jurassienne, 1979 - 2004 », sur SWI swissinfo.ch, (consulté le )
  25. Mouvement autonomiste jurassien, « Association des Jurassiens de l'Extérieur (AJE) » Accès libre, sur www.maj.ch (consulté le )
  26. Emma Chatelain & Pierre-Yves Donzé (Dictionnaire du Jura), « Association des Jurassiens de l'extérieur » Accès libre, sur www.diju.ch, (consulté le )
  27. Mouvement autonomiste jurassien, « Association féminine pour la défense du Jura (AFDJ) » Accès libre, sur www.maj.ch (consulté le )
  28. Stéphanie Lachat (Dictionnaire du Jura), « Association féminine pour la défense du Jura (AFDJ) » Accès libre, sur diju.ch, (consulté le )
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