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Mouloud Zedek

Mouloud Zedek (en kabyle : Mulud Zedek, ┎┓┍┓⎷ â”ŁâŽ»âŽ·âŽ»âŽœ) est un chanteur auteur-compositeur-interprĂšte algĂ©rien d'expression kabyle, nĂ© le Ă  Beni Douala, une localitĂ© de la Grande Kabylie, au nord de l'AlgĂ©rie.

Mouloud Zedek
Nom de naissance Mouloud Zedek
Naissance
Ait-Khelfoun, Beni Douala, Algérie
Genre musical Chanson kabyle
Instruments Mandole, Darbouka, Guitare
Années actives Depuis 1983
Influences Cheikh El Hasnaoui, Slimane Azem, Taleb Rabah et Hnifa
Site officiel https://zedekmouloud.com

Il est également un militant engagé.

Biographie

Zedek Mouloud est nĂ© le 13 septembre 1960 Ă  Ath Khalfoun, un village haut perchĂ© Ă  flanc des montagnes d’Ath Douala en Kabylie, dans le modeste foyer de Belkacem Zedek. Sa naissance a quelque peu illuminĂ© le cƓur dĂ©chirĂ© de sa maman Smina, qui a vu son monde s’effondrer lorsqu’elle a appris, en 1959, que son fils Lamara, ĂągĂ© de 20 ans, est mort au maquis, lors de la guerre de LibĂ©ration nationale de l’AlgĂ©rie. Mouloud est le dernier-nĂ© d’une fratrie composĂ©e d’un frĂšre et de trois sƓurs sur le berceau duquel les muses de la poĂ©sie et de la musique se sont penchĂ©es. Nourri au sein de la rĂ©silience pour surmonter le quotidien, loin d’ĂȘtre rose, dans les contrĂ©es profondes de la Kabylie en ces temps-lĂ , il se laisse aller Ă  la rĂȘverie. La poĂ©sie l’ayant pris au collet trĂšs jeune, il se rĂ©fugia souvent dans sa bulle ; ce qui l’aida Ă  composer ses premiers vers Ă  l’ñge de 12-13 ans.  

D’extraction modeste Ă  l’instar de tous ceux qui, parmi sa gĂ©nĂ©ration, peuplent sa Kabylie natale Ă  l’époque, Zedek Mouloud se sent comme un poisson dans l’eau, bien que dĂ©jĂ  taraudĂ© par tous les bruissements alentour qui prĂ©figurent moult sursauts d’orgueil. PassionnĂ© aussi de musique, il a bricolĂ© de ses propres mains un instrument Ă  cordes de fortune, avant de gratter sa premiĂšre vraie guitare Ă  18 ans. Sa passion pour la poĂ©sie et la musique Ă©tait un exutoire pour sa timiditĂ© maladive dans un premier temps. Une timiditĂ© qu’il a osĂ© surmonter Ă  l’adolescence, quand il accompagnait son oncle maternel Temzi Mbarek et son groupe de laxwane (des versificateurs portĂ©s sur les chants religieux et les cantiques qui apportent consolation et rĂ©confort aux familles endeuillĂ©es), qui animaient aussi bien les fĂȘtes familiales que les veillĂ©es funĂšbres Ă  travers les villages.

Vers l’ñge de 17 ans, la mort subite de sa chĂšre et tendre mĂšre l’a profondĂ©ment affligĂ©. BouleversĂ©, il survivra Ă  sa premiĂšre traversĂ©e de deuil et de chagrin en trouvant refuge dans la poĂ©sie, qui, loin d’ĂȘtre une rĂȘverie, met le doigt sur les problĂšmes, comme un parfum de rĂ©surrection. Quand il fut appelĂ© sous les drapeaux du 17 septembre 1980 au 24 septembre 1982, deux longues annĂ©es, prĂ©cise-t-il, pour adoucir un tantinet les dures conditions de sa vie de bidasse, il s’est mis Ă  composer des musiques pour ses poĂšmes. Il n’a fait aucune Ă©cole de musique, mais, selon lui, rien ne vaut l’école d’Ath Khelfoun.

L’art ne nourrissant, hĂ©las, pas son maĂźtre, surtout quand on fait ses premiers pas dans la chanson, une arĂšne intimidante pour ceux qui la franchissent en solo, sans appui artistique notoire, Zedek Mouloud fut contraint d’exercer un travail alimentaire : il a Ă©tĂ©, entre autres, agent de bureau, comptable, Ă©conome, archiviste, en AlgĂ©rie et Ă  Paris.      

DĂ©buts d’une carriĂšre prometteuse

Cependant, il n’abandonnera pas sa passion pour autant. La poĂ©sie et la musique Ă©tant chevillĂ©es au corps et au cƓur, encouragĂ© par son entourage et des amis artistes bien connus, il se lance dans la chanson, en 1983, avec son premier album  Yemmut d aÉŁriv  (Il est mort en exil) produit par Azwaw Production. Hommage pathĂ©tique Ă  tous les vaillants Ă©migrĂ©s kabyles de la premiĂšre gĂ©nĂ©ration qui ont quittĂ©, contraints par la prĂ©caritĂ©, leur humus pour une prĂ©tendue vie meilleure qu’on leur faisait miroiter en  France.

Coup d’essai, coup de maütre

Chanteur-compositeur et poÚte de pure sÚve, Zedek Mouloud a percé sur la scÚne artistique en séduisant son public dÚs son premier album, qui a redonné ses lettres de noblesse à la chanson kabyle, trop longtemps confinée dans le folklore.

Ce premier coup d’essai Ă©tant un coup de maĂźtre, ses fans en rĂ©clamaient dĂ©jĂ  davantage. EncouragĂ©, mais soucieux de tous les Ă©gards qu’il doit Ă  son public et Ă  l’art, Zedek Mouloud a prĂ©fĂ©rĂ© donner le meilleur Ă  ses admirateurs tenus en haleine. De Rebbi irad tuzma tekfa   (C’est fatalement Ă©crit, 1985), Ă   Arviv  (Beau-fils, 1986),   Itij n smayem   (Soleil d’étĂ© 1987), AyuzareÉŁ deg derwicen  (Que de marabouts j’ai consultĂ©s, 1989), Taqejmurt  (BĂ»che, 1990), il a aussitĂŽt annoncĂ© la couleur de son combat pour la libertĂ©, la laĂŻcitĂ©, les valeurs humaines, l’identitĂ© amazighe et sa spĂ©cificitĂ© kabyle. Étant l’un des meilleurs chanteurs kabyles sur la scĂšne artistique actuelle, il se distingue par la richesse de ses textes et son vocabulaire recherchĂ©. Son style de musique et ses chansons Ă  texte, particuliĂšrement, confirment sa singularitĂ© de tailleur de mots en passant le rĂ©el, les maux et les petits bonheurs de tous les jours au travers de son regard poĂ©tique. Il remet au goĂ»t du jour des mots et des expressions quasi disparus dans l’usage de la langue kabyle, l’influence de la langue arabe et du français aidant. Ce qui fait de lui une rĂ©fĂ©rence incontournable dans la langue kabyle. Le journaliste Abdenour Abdeslam dira Ă  ce propos dans son article « Zedek Mouloud fait Ă©cole dans la chanson kabyle »[1] : « La textuelle de Zedek Mouloud se caractĂ©rise par une intense exploitation des idĂ©es Ă  travers une succession de vers additionnels oĂč, hormis le refrain, il y a une totale absence du phĂ©nomĂšne de la rĂ©pĂ©tition qui installe la lourdeur. Ainsi, il en ressort une richesse langagiĂšre, un vocabulaire fourni et une parole faite. L’artiste donne l’impression de poursuivre les mots et de prolonger les formulations jusqu’à Ă©puisement des sens dĂ©notĂ©s. Il s’inscrit en droite ligne de l’analyse faite par Mouloud Mammeri qui disait : ‘’ Si les mots n’étaient que ce qu’ils veulent dire sans rien au-dedans, ni au-dehors, il y a longtemps que ce serait la fin de toute littĂ©rature, en particulier des littĂ©ratures orales’’.»


Perfectionniste dans l’ñme, il insuffle une bonne dose de poĂ©sie Ă  ses chansons qui sĂ©duisent petits et grands, notamment des Ă©tudiants en tamazight, la langue berbĂšre, qui les ont choisies comme thĂšmes de leurs mĂ©moires Ă  l’universitĂ© de Tizi-Ouzou, de Vgayet (BĂ©jaĂŻa) et de Bouira. Une satisfaction et une fiertĂ© personnelles pour Mouloud Zedek qui ne s’y attendait pas, lui qui n’a ni maĂźtre ni contremaĂźtre. Aujourd'hui Ă  60 ans il comptabilise 38 ans de carriĂšre.

Son inspiration

Tout comme ses idoles Cheikh El Hasnaoui, Slimane Azem, Taleb Rabah et Hanifa, ses aĂźnĂ©s, il puise son inspiration dans tout ce qui se rapporte Ă  la sociĂ©tĂ©, l’école, l’éducation, l’amitiĂ©, la solidaritĂ©, la nostalgie, des parfums subtils des premiĂšres amours avec leurs chagrins et leurs moments de joie, de la sueur des stoĂŻques paysans kabyles et tant d’autres thĂšmes d’actualitĂ©. Toutes les chansons de l’artiste Zedek Mouloud sont en rĂ©alitĂ© un questionnement, car il ne livre pas un produit fini au sens philosophique du terme, parce que toutes ses chansons ne sont pas banales, tant Zedek est acteur et citoyen du chant. « Avec des mots disposĂ©s dans des formes et des styles personnalisĂ©s, l’artiste donne du sens au moindre bout de phrase. Il arrive ainsi Ă  communiquer ce qui pouvait paraĂźtre inexplicable. Ce qui laisse apparaĂźtre un enchaĂźnement d’idĂ©es, qui renseigne parfaitement sur les structures bien ordonnĂ©es de la langue. Ce n’est pas se tromper que de dire que Zedek Mouloud est pour la chanson kabyle ce que BelaĂŻd At Ali a Ă©tĂ© pour la littĂ©rature kabyle des annĂ©es 40», prĂ©cisera encore Abdenour Abdeslam dans le mĂȘme article[1].

L’Ɠuvre de Zedek Mouloud est, autant dans sa formulation que dans son format, ce qui a Ă©tĂ© produit de meilleur ces vingt derniĂšres annĂ©es. Dans ce sens, Ă  propos des nouveaux mots, il confiera au journal LibertĂ© : « C’est un travail de recherche que je fais Ă  chaque fois. Je suis constamment Ă  la recherche de mots perdus et d’expressions anciennes. Une fois tout cela rĂ©uni, je leur donne une seconde vie. Je compose d’abord selon l’inspiration, ensuite je commence le travail sur la mĂȘme chanson. »[1]

Taqvaylit, sa vie, son combat

Au fil des albums et de l’histoire, ses chansons et ses idĂ©es bousculent les bien-pensants, rĂ©veillent les consciences. Humaniste et rebelle dans l’ñme, Mouloud Zedek devient le porte-drapeau de l’identitĂ© kabyle. Il a forcĂ© le respect de ses fidĂšles admirateurs qui saisissent ses messages clairs et entre les lignes de ses chansons. Un problĂšme lui tient cependant particuliĂšrement Ă  cƓur et revient quasiment dans toutes ses chansons, celui de la question identitaire, son cheval de bataille. Un ressenti d’injustice qui lui inspira entre autres albums   Tamurt-iw (Mon pays, 1996), et la chanson   Inid  (Parle !) en hommage au journaliste Achour Belghezli, assassinĂ© par les terroristes en 1996[2], et Ă  tous ses confrĂšres tuĂ©s, parmi eux Tahar Djaout et son message prĂ©monitoire culte : « Si tu parles, tu meurs, si tu te tais, tu meurs, alors dis et meurs » ;  Iyaw meqqar (Alors, on danse, 1999),  Lihala n tmurt (La situation du pays, 2008), Tuttriwin (Questionnements, 2000) et la bouleversante chanson, au titre trĂšs Ă©vocateur Di lmut-ik  (A ta mort), en hommage Ă  tous les artistes assassinĂ©s, dont Matoub LounĂšs.

EngagĂ© dans la chanson, mais aussi dans la vie, il est trĂšs sollicitĂ© par les associations culturelles. Zedek Mouloud a rĂ©pondu prĂ©sent Ă  nombre de festivitĂ©s estudiantines, notamment Ă  Tizi-Ouzou. Convaincu et infatigable, il n’a presque jamais ratĂ© les commĂ©morations du « Printemps berbĂšre » et du « Printemps noir » en participant aux marches et autres hommages aux victimes des rĂ©pressions fĂ©roces du systĂšme en place. Les populations kabyles ne feront jamais le deuil de leurs enfants assassinĂ©s ou emprisonnĂ©s, une plaie toujours vive dans la mĂ©moire collective. Il confiera dans ce sens, dans son interview «Mes chansons reflĂštent mon ĂȘtre» au journal LibertĂ©, Ă©dition du 1er aoĂ»t 2013[3] : «Je ne chante que ce qui m’a inspirĂ© en cette pĂ©riode. Je ne fais pas de calculs. Toutes mes chansons ont un lien avec ma rĂ©alitĂ©. Elles s’inspirent de ma situation dans une pĂ©riode donnĂ©e. Elles reflĂštent mon ĂȘtre. Pour rĂ©sumer, je dirais plutĂŽt que je vis avec la situation du pays. Peu de bonnes choses, mais, hĂ©las, trop de mauvaises choses ! Je dĂ©duis cela parce que je pense qu’un artiste ressent plus que les autres. Il doit ĂȘtre Ă  l’avant-garde, donc c’est pour cette raison qu’il ressent plus et avant les autres.» 

2013, il porte sa croix


Cet artiste connu par son humilitĂ© et sa gentillesse dĂ©sarmantes a Ă©tĂ© sollicitĂ©, en 2013, par les organisateurs de la marche des non-jeĂ»neurs Ă  Tizi-Ouzou ; il a acceptĂ© volontiers d’aller grossir leurs rangs, sa maniĂšre de dire et de dĂ©fendre la libertĂ© de culte et d’opinion. Ses dĂ©tracteurs Ă©tant toujours aux aguets, cette franche conviction lui a valu depuis une « mise Ă  mort » qui ne dit pas son nom. Il subira une campagne dĂ©shonorante orchestrĂ©e par ceux-lĂ  mĂȘmes qu’il croyait amis. Ils l’ont vilipendĂ©, insultĂ©, allant jusqu’à s’en prendre Ă  sa propre famille. Les reprĂ©sailles ne se feront pas attendre, il sera aussitĂŽt Ă©cartĂ© des programmes culturels officiels, aussi bien de la Radio que de la TĂ©lĂ©vision nationales. « J’ai participĂ© au rassemblement de solidaritĂ© avec les non-jeĂ»neurs, j’étais pratiquement le seul artiste sur place. On me voyait alors comme si j’étais l’instigateur principal. Peut-ĂȘtre que si j’étais anonyme, personne ne me reprocherait quoi que ce soit. J’ai subi de fortes pressions, j’ai reçu des menaces et des intimidations, mĂȘme de la part de gens que je connais, avec qui j’ai partagĂ© beaucoup de choses », a confiĂ© l’artiste Zedek Mouloud au journaliste de LibertĂ© Yahia Arkat, dans son article «Chanter est un acte de rĂ©sistance»[4].


Bien plus, il a subi des intimidations Ă  l’aĂ©roport presque Ă  chaque fois qu’il  entre ou sort de l’AlgĂ©rie ; il a mĂȘme Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© plusieurs fois lors de la marche, sacro-sainte pour lui, du 20 avril Ă  la mĂ©moire des victimes du « Printemps noir ».  ProfondĂ©ment affectĂ© par tant de   de mĂ©pris et de mise en quarantaine flagrante, il a pris la dĂ©cision de mettre fin Ă  sa carriĂšre. C’est alors que tous ceux qui ont saisi la portĂ©e de ses chansons et cru en la justesse de son combat sont intervenus pour le persuader de tenir bon et de ne pas cĂ©der Ă  ces pressions avilissantes.

« En plus des pĂ©titions et des nombreux messages d’encouragement que lui ont manifestĂ©s ses admirateurs, une caravane de soutien a sillonnĂ© plusieurs communes de Tizi-Ouzou pour atterrir chez lui Ă  Ath Douala, avait rapportĂ© M. Mouloudj, dans son article «Je reprends pour mes fans et je chanterai encore la liberté»[5].

Il sera toutefois contraint d’éloigner sa petite famille en l’installant, en 2016, en France, son pays d’accueil ces derniĂšres annĂ©es. PoussĂ© vers l’exil par le pouvoir en place en AlgĂ©rie, il connaĂźtra le sort de la plupart des artistes qui dĂ©rangent ou des hommes politiques affichĂ©s persona non grata dans leur propre pays.

RĂ©sister, c’est exister

«C’est dur d’ĂȘtre un chanteur engagĂ© en Kabylie », avouera Zedek Mouloud Ă  M. Mouloudj, journaliste de LibertĂ©[6]. Mais qu’à cela ne tienne, Mouloud, qui n’a jamais su tricher, ne courbera point l’échine ; il a baignĂ© dans la sociĂ©tĂ© kabyle profonde, en connaĂźt ses valeurs et ne doit rien Ă  personne. Etant une rĂ©fĂ©rence et une valeur incontestable, il continuera Ă  produire des albums. AprĂšs avoir joliment chantĂ© l’amour, la solitude de l’exil, la nostalgie, l’espoir, la sĂ©paration, ses textes et sa musique s’étoffent au fil des annĂ©es. D’aucuns diront que son art et sa poĂ©sie ont flirtĂ© avec le sublime et l’exaltation dans les albums  D’abrid kan   (Passer le chemin, 2012) et Asderfef (TĂątonnement, 2014). Ce que confirmera le journaliste Mouloud Amiri dans son article « Zedek Mouloud, l’orfĂšvre de la saillie »[7] : « Ce poĂšte au kabyle «nuclĂ©aire» torpille d'un revers de la main la mĂ©diocritĂ©, la bassesse et l'hypocrisie de certains de ses dĂ©tracteurs. (
) SubjuguĂ© par les thĂšmes abordĂ©s, Zedek nous fait tourbillonner dans une poĂ©sie ocĂ©anique. Les mĂ©taphores, les oxymores, l'allitĂ©ration sont partie prenante. Les prolepses et les supputations font monter les enchĂšres. »

Bien qu’installĂ© en France, il n’a jamais cessĂ© de suivre et de vivre l’actualitĂ© de son pays, l’AlgĂ©rie. Il a accordĂ© nombre d’entretiens aux quotidiens de la presse privĂ©e, entre autres LibertĂ©, La DĂ©pĂȘche de Kabylie, Le Soir d’AlgĂ©rie et surtout Ă  des chaĂźnes de radio et de tĂ©lĂ©vision kabyles Ă©tablies en France et au Canada, particuliĂšrement BerbĂšre TĂ©lĂ©vision qui l’a souvent accompagnĂ© dans ses concerts.

Spectacles et fĂȘtes

Ne dormant jamais sur ses lauriers, il a animĂ© beaucoup de fĂȘtes en Kabylie, en plus de dizaines de spectacles sur diffĂ©rentes scĂšnes de Kabylie et d’Alger et mĂȘme Ă  Oran, oĂč il fut surpris par une salle pleine Ă  craquer. La carriĂšre de Zedek Mouloud, riche et soutenue avec 18 albums Ă  son actif, s’inscrit Ă©galement Ă  l’international. Il s’est produit un grand nombre de fois dans de nombreuses salles bien connues telles que L’Olympia de MontrĂ©al, le Cabaret Sauvage de Paris, l’Alhambra et dans bien d’autres « temples » dĂ©diĂ©s au spectacle en France, au Canada, Ă  Philadelphie et en Californie, aux Etats-Unis, qui affichent souvent complet. Que ce soit en AlgĂ©rie, au Canada ou en AmĂ©rique, il chante toujours pour son public et celui-ci le lui rend bien Ă  chaque rendez-vous en reprenant en chƓur quasiment tout son rĂ©pertoire.

Renaissance

En 2019, aprĂšs cinq annĂ©es «d’hibernation forcĂ©e», il renoue enfin avec la production artistique dans le nouvel album NeÉŁ ᾌelmeÉŁ !  (Puisque j’ai tort). Cet opus, qui s’est inscrit dans la liste des meilleures promesses, a suscitĂ© l’engouement de ses fervents admirateurs et bousculera, encore une fois, l’ordre Ă©tabli. Cet album se veut un cri de colĂšre libĂ©rateur, une catharsis jaillie du fond des entrailles d’un artiste tourmentĂ© parce qu’authentique. Face Ă  la rĂ©alitĂ© implacable qu’il ne peut changer, il se libĂšre de tout ce qui l’enchaĂźne, Ă  commencer par les prĂ©jugĂ©s. Advienne que pourra, il est ce qu’il est, et il ne changera pas. Bien que Zedek Mouloud tente de dĂ©dramatiser, tout en souffrant le martyre en son for intĂ©rieur, il a confiĂ© au journaliste Meziane Ourad que «la chanson a sauvĂ© notre langue ». « Moi, il me rappelle RenĂ© Charles et Mohamed Ismael Abdoun. Deux fous du verbe», soulignera le journaliste[8].

La mĂȘme annĂ©e, il  entreprend une tournĂ©e Ă  travers les villes françaises en donnant rendez-vous Ă  ses nombreux fans pour cĂ©lĂ©brer Yennayer, le Nouvel An berbĂšre[9]. Une tournĂ©e qui sera bouclĂ©e en apothĂ©ose par un concert Ă  Paris. Pour couronner 37 ans de carriĂšre artistique , Zedek Mouloud s’est produit pour la premiĂšre fois au ZĂ©nith de Paris le 12 janvier 2020. 6 300 spectateurs se sont bousculĂ©s aux portes de la mythique immense salle du ZĂ©nith ce soir-lĂ . L’artiste a assurĂ© la production de ce spectacle grĂące Ă  Belka Prod, le seul mĂ©cĂšne qui l’a aidĂ© Ă  mettre sur pied ce concert Ă©vĂ©nement.

Au-delĂ  de sa vocation artistique, Zedek Mouloud, et Ă©galement un militant engagĂ© pour l’identitĂ© amazighe, la dĂ©mocratie et la laĂŻcitĂ©[10]. Un combat et une carriĂšre artistique superbement rĂ©sumĂ©s par Mhenni Xalifi dans son ouvrage Zedek Mouloud, tamhaddit d tmedyezt   (Zedek Mouloud, engagement et poĂ©sie)[11].

2020-2021, l’annĂ©e des singles

La culture et les concerts en gĂ©nĂ©ral Ă©tant mis entre parenthĂšses depuis 2020, situation sanitaire oblige, et Zedek Mouloud s’est rabattu pendnat cette pĂ©riode sur les singles, 7 au total

  • Yir Attan (Maladie grave), enregistrĂ© en live le 22 mars 2020 avec ses enfants et  Ay imdukal (Mes amis), sorti le 30 mars 2020) se veulent des messages de soutien, de conseil et d’espoir pour se protĂ©ger contre le flĂ©au sanitaire mondial du Covid-19.
  • Tafsut n tmanyin  (Printemps 80), sorti le 18 avril 2020) est un hommage Ă  Mouloud Mammeri, l’illustre Ă©crivain anthropologue qui avait Ă©tĂ© empĂȘchĂ©, le 10 mars 1980, de tenir une confĂ©rence sur la poĂ©sie kabyle ancienne Ă  l’universitĂ© de Tizi-Ouzou. Ce qui fut l’étincelle d’une rĂ©volte qui a embrasĂ© la Kabylie et   abouti, bien des annĂ©es aprĂšs, Ă  la consĂ©cration officielle de la langue et la culture berbĂšres.
  • Amehbus nni  (Ce prisonnier-lĂ ), sorti le 5 juin 2020). Dans cette chanson en soutien Ă  tous les dĂ©tenus d’opinion, Zedek Mouloud innove en alternant la chanson avec une courte profession de foi d’un prisonnier d’opinion, dĂ©clamĂ©e en français et en arabe.
  • Yella ussirem  (L’espoir est permis), sorti le 19 novembre 2020, est un duo avec le jeune chanteur kabyle Khedym.
  • Tafsut taberkant   (Printemps noir), sorti le 17 avril 2021.
  • Hommage Ă  Idir, sorti le 4 mai 2021 qui coĂŻncide avec la date-anniversaire du dĂ©cĂšs de ce grand ambassadeur de la chanson kabyle.

Bibliographie

  • Mehenni Khalifi, Zedek Mouloud, tamhaddit d tmedyezt  (Zedek Mouloud, engagement et poĂ©sie), Les Ă©ditions Ccix Muhend Ulhusin en 2020; Tizi-Ouzou.

Singles

  1.    Yir Aáč­áč­an (Maladie grave), live mars 2020)
  2.     Ay imdukal  (Mes amis), live mars 2020)
  3.     Tafsut n Tmanyin (printemps 80) avril 2020
  4.     Amehbus nni (Ce prisonnier-lĂ ), juin 2020
  5.     Yella ussirem (L’espoir est permis), duo avec Khedym (novembre 2020)
  6.     Tafsut taberkant (Printemps noir), avril 2021
  7.    Hommage Ă  Idir, mai 2021.

Discographie

Notes et références

  1. « Zedek Mouloud fait école dans la chanson kabyle », sur liberte-algerie.com (consulté le ).
  2. La RĂ©daction, « CommĂ©moration du 19Ă©me anniversaire de lassassinat de Moh Achour Belghezli », sur La DĂ©pĂȘche de Kabylie, (consultĂ© le )
  3. « Mes chansons reflĂštent mon ĂȘtre », sur liberte-algerie.com (consultĂ© le )
  4. « Mouloud Zedek : “Chanter est un acte de rĂ©sistance” », sur liberte-algerie.com (consultĂ© le )
  5. « Zedek Mouloud : “Je reprends pour mes fans et je chanterai encore la libertĂ©â€ », sur liberte-algerie.com (consultĂ© le )
  6. « Zedek Mouloud : “C’est dur d’ĂȘtre un chanteur engagĂ©â€ », sur liberte-algerie.com (consultĂ© le )
  7. « L'Expression: Culture - Zedek Mouloud: l'orfÚvre de la saillie », sur L'Expression (consulté le ).
  8. « Zedek : «la chanson a sauvé notre langue» », sur lesoirdalgerie.com (consulté le ).
  9. « Le chanteur kabyle Zedek Mouloud au Zénith de Paris le 12 janvier », sur lecourrierdelatlas, (consulté le )
  10. « Ouvrage.  Katia Bengana, la lycĂ©enne qui a narguĂ© l’islamisme | El Watan », sur www.elwatan.com (consultĂ© le )
  11. « L'Expression: Culture - Zedek Mouloud: le poÚte derriÚre le chanteur », sur L'Expression (consulté le ).

Liens externes

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