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Monique Dental

Monique Dental, née le à Cessenon-sur-Orb dans l'Hérault, est une militante féministe. Engagée dans des partis de gauche dans la mouvance de la lutte des classes, elle s'implique dans le mouvement féministe à partir de 1968 et est active dans plusieurs collectifs féministes, notamment autour de la question de la parité. Elle a également été plusieurs fois candidate, pour des partis de gauche, à des élections.

Monique Dental
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Biographie

Enfance et formation

Monique Dental naît le 6 juillet 1943 à Cessenon-sur-Orb dans l'Hérault. Elle vient d'une famille communiste et ouvrière : son grand-père paternel, sa grand-mère maternelle et son père sont militants au Parti communiste français. Ses parents vivent dans le 11e arrondissement de Paris, au sein d'un quartier populaire[3].

Après l'obtention du certificat d'études, Monique Dental commence à travailler[4] à 15 ans en qualité de dactylo facturière puis secrétaire. Elle se syndique rapidement et tient des conférences à la Bourse du Travail, grâce à des connaissances en droit, acquises en cours du soir[3].

Engagement politique

En 1959, elle rencontre Mohamed Yezid, horloger et militant nationaliste algérien. Elle l'accompagne dans certaines de ses activités militantes et s'occupe de son fils Bruno lorsque Mohamed est incarcéré. Ils se marient en 1962, après l'indépendance de l'Algérie, et ont ensemble une fille, Sonia. En 1963, ils adhèrent tous deux au Parti Socialiste Unifié (PSU). Monique Dental participe au Comité Vietnam et au CEDETIM (Centre d'études et d'initiatives de solidarité internationale). À partir de 1965, elle milite au Parti de révolution socialiste algérien, parti d'opposition dont son mari est proche[3].

De 1963 à 1965, elle travaille comme secrétaire à L'Express. Elle devient ensuite assistante de François Mitterrand pour la préparation des élections présidentielles. Elle travaille par la suite pour la Convention des institutions républicaines (CIR), qui devient la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS), en tant notamment que secrétaire de Gabriel Bergougnoux et Louis Mermaz. De mars 1967 à juin 1968, elle est la secrétaire personnelle de Pierre Mendès France, alors député apparenté PSU de Grenoble. Elle quitte le PSU en 1967[3].

Entrée dans le féminisme et le MLF

Elle s'engage dans le féminisme à partir de 1968. Elle participe à une réunion sur le thème « Les femmes et la révolution », organisée par Anne Zelensky et Jacqueline Feldman dans le cadre des occupations de la Sorbonne. À la même époque, elle passe le baccalauréat par correspondance, puis un diplôme en sciences sociales, avant d'être reçue au concours d'ingénieur d'études et de recherches à l'université de Vincennes, où elle fréquente des organisations maoïstes. Elle rejoint le Parti communiste révolutionnaire marxiste-léniniste (PCRML), mais est finalement déçue par la place du féminisme dans l'extrême-gauche et quitte l'organisation en 1976[3].

En 2021, Ă©voquant l'Ă©cofĂ©minisme de Françoise d'Eaubonne, elle indique qu'il n'y a pas moins de 5 groupes d'Ă©cofĂ©minisme : le courant essentialiste, le courant vĂ©gane et anti spĂ©ciste, le courant postcolonial et le courant matĂ©rialiste qui insiste sur les aspects de la lutte des classes[5]

Collectif Ruptures

Avec d'autres militantes du courant « lutte des classes » du MLF, elle s'engage dans le « collectif Femmes de quartier » jusqu'en 1982, annĂ©e oĂą elle fonde le collectif « Ruptures »[6], qui devient une association loi de 1901 en 1984. Elle est alors âgĂ©e de 25 ans, a deux enfants et est en procĂ©dure de divorce[7].

À partir de 1985, elle participe à la fondation du mouvement Arc-en-ciel. Avec d'autres militantes comme Francine Comte, elle travaille à y imposer la parité. Le mouvement se dissout en 1989. La même année, Monique Dental quitte Vincennes et travaille au Service des droits des femmes. En 1993, elle crée avec Odette Brun le Réseau Femmes et Hommes pour la parité. Dans ce cadre, elle s'engage dans la lutte pour la parité, jusqu'au vote de la loi du 6 juin 2000. De 1994 à 1998, elle est également déléguée française du Lobby européen des femmes[3].

Elle défend un engagement politique qui fait le lien entre rapports de domination de classe, coloniale et patriarcale qui combine anticapitalisme et féminisme en adoptant des approches de pratiques et réflexions collectives[8].

Carrière politique

Depuis 1993, à plusieurs reprises, Monique Dental a été candidate à des élections (législatives, européennes, régionales), pour des partis de gauche (Les Verts et la liste Alternative Citoyenne). En 2007, elle est porte-parole du candidat aux élections présidentielles José Bové pour les questions féministes[6] - [3].

En 2006, elle est nommĂ©e au conseil de l'Ă©galitĂ© du conseil rĂ©gional d'ĂŽle-de-France et y anime la commission « Genre et sexualitĂ©s ». En 2008, elle organise dans les locaux du conseil rĂ©gional les journĂ©es « Le Mai des fĂ©ministes », qui marque le point de dĂ©part des commĂ©morations des 40 ans du Mouvement fĂ©ministe. Elle participe depuis 2011 au collectif des FĂ©ministes en mouvement (FEM)[3].

Fond d'archive Ruptures

En 2014, Monique Dental a donné les archives du Réseau féministe « Ruptures » (mixte) au Archives du féminisme, qui les a déposées, le 25 novembre 2015, au Centre des Archives du Féminisme d'Angers [6].

Publications

Ouvrages

  • De Mai 68 au Mouvement de libĂ©ration des femmes (MLF): tĂ©moignages et retours critiques, Editions du Croquant, (ISBN 978-2-36512-348-8).

Chapitres de livres

  • Claude Mesmin et Sonia Bressler, 100 ans de luttes pour l'Ă©galitĂ©: DiplĂ´mĂ©es 272-273, BoD - Books on Demand, (ISBN 979-10-97042-55-4, lire en ligne), « Luttes fĂ©ministes contre le politico-religieux en France », p. 51-66.

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Christine Bard, Dictionnaire des fĂ©ministes: France, XVIIIe-XXIe siècle, PUF, (ISBN 978-2-13-078720-4). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.

Références

  1. « http://www.calames.abes.fr/Pub/#details?id=FileId-2242 »
  2. « https://www.institut-tribune-socialiste.fr/wp-content/uploads/2021/05/01-Guide_des_sources_PSU_site.pdf »
  3. Christine Bard (dir.) et Sylvie Chaperon (dir.), Dictionnaire des féministes : France, XVIIIe-XXIe siècle, Paris, Presses Universitaires de France, (ISBN 978-2-13-078720-4 et 2-13-078720-7, OCLC 972902161, lire en ligne)
  4. « Monique Dental : "sur la question des retraites, du climat ou autres ... nous adoptons l’approche féministe " 1/2 », sur 50 - 50 Magazine, (consulté le )
  5. Laure Daussy, « Écoféminisme : une renaissance à la sauce « woke » », Charlie Hebdo,‎ (lire en ligne)
  6. Ruptures France, « Fonds Ruptures, 49 AF (1967-2013) / 16,5 mètre linéaires » Accès limité, sur www.calames.abes.fr (consulté le )
  7. Jean-Philippe Vallespir, « Réseau Féministe « Ruptures », rencontre avec Monique Dental », sur Le Mouvement, (consulté le )
  8. Alban Jacquemart et Jacqueline Laufer et Jacqueline Laufer, « Monique Dental, féministe en ruptures », Travail, genre et sociétés, no 42,‎ , p. 5-22 (DOI 10.3917/tgs.042.0005, lire en ligne Accès libre)

Liens externes

  • Interview de Monique Dental par Alban Jacquemart et Jacqueline Laufer,« Monique Dental, fĂ©ministe en ruptures », pour Travail, genre et sociĂ©tĂ©s, 2019
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