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Jacqueline Feldman

Jacqueline Feldman, née le , est une physicienne, qui est devenue une sociologue et une auteure française. Elle est directrice de recherche au CNRS, jusqu'à sa retraite en 2001, mais continue à publier. Féministe de la premiÚre heure en France, elle co-fonde dans les années 1960 avec Anne Zelensky le FMA (Féminin, Masculin, Avenir), qui va devenir plus tard l'un des groupes fondateurs du Mouvement de libération des femmes en 1970.

Jacqueline Feldman
Jacqueline Feldman en 2012
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Biographie

Jacqueline Feldman naĂźt Ă  Paris en d'immigrants juifs polonais laĂŻques, son pĂšre travaillant comme tailleur. Ses parents ont quittĂ© ƁódĆș pour s'installer Ă  Paris Ă  la fin des annĂ©es 1920. Elle a une sƓur aĂźnĂ©e, nĂ©e en 1932. Pendant la Seconde Guerre mondiale, sa famille dĂ©mĂ©nage de Paris Ă  NoirĂ©table, un bourg de moins de 2 000 habitants du Forez, pour Ă©viter les persĂ©cutions nazies. AprĂšs la guerre, la famille revient Ă  Paris[1] - [2] - [3]. AprĂšs avoir obtenu un emploi au CNRS en 1956, elle est envoyĂ©e Ă  l'Institut Niels-Bohr de Copenhague oĂč elle commence un doctorat en physique thĂ©orique sous la direction du physicien amĂ©ricano-danois Ben Roy Mottelson. Elle y rencontre son futur mari, Hallstein HĂžgĂ„sen. Ils se marient en 1961 et ont deux enfants, un garçon (nĂ© en 1962) et une fille (nĂ©e en 1963). En 1961 toujours, elle publie un article[4], qui est citĂ© par Mottelson dans sa confĂ©rence Ă  la suite de l’obtention du prix Nobel en 1975[5]. Sa thĂšse de doctorat d'État est publiĂ©e en 1963. Elle travaille ensuite comme physicienne Ă  l'Institut norvĂ©gien de technologie, de 1963 Ă  1964, et au CERN de 1964 Ă  1967. En 1967, Jacqueline Feldman et Anne Zelensky fondent le groupuscule FMA, un sigle signifiant FĂ©minin, Masculin, Avenir. Lors de l’occupation de la Sorbonne durant mai 1968, elles organisent le seul meeting sur la condition fĂ©minine, en ce lieu. En 1970, les FMA sont un des groupes fondateurs du Mouvement de libĂ©ration des femmes[6] - [7] - [8] - [9] - [10]. En 1968, elle passe aussi, sur le plan professionnel, de la physique thĂ©orique Ă  la sociologie. Elle s'est toujours intĂ©ressĂ©e Ă  la sociologie, un intĂ©rĂȘt renforcĂ© par les Ă©vĂ©nements politiques de Paris en mai 68. Les sociologues du CNRS avaient besoin de personnes ayant une solide formation en mathĂ©matiques, ce qui lui ouvrait des opportunitĂ©s de travailler avec eux. TĂ©moin des modes de pensĂ©e trĂšs diffĂ©rents entre sciences dures et sciences douces, elle dĂ©veloppe des rĂ©flexions Ă©pistĂ©mologiques Ă  ce sujet, ainsi que des commentaires sur l'affaire Sokal[11].

Elle travaille également sur les tabous de la sexualité, le féminisme et les femmes dans les sciences. Elle se penche sur le problÚme de sa judaïcité non religieuse, avec d'autres femmes. Elle écrit l'un des premiers articles sur ce que l'on appelle ensuite l'intersectionnalité. Elle et son mari divorcent en 1975. Dans ces années 1970, elle critique le scientisme par des articles dans la revue critique Impascience, entre 1975 et 1977. Toutes les contributions étaient anonymes, conformément aux idées de l'époque : le contenu était important, pas l'auteur. Dans Impasciences, elle collabore avec Françoise Laborie et publie plus tard (en 2020) une biographie sur cette chercheuse en sociologie. Le livre traite également de la critique de la science par les scientifiques aprÚs mai 1968.

Dans son ouvrage La sexualité du Petit Larousse, ou le jeu du dictionnaire, elle met en évidence l'évolution des tabous sur la sexualité en étudiant les différentes versions de ce dictionnaire depuis sa premiÚre version en 1905 jusqu'en 1979[12]. Elle prend sa retraite en 2001, mais continue à publier, notamment dans les années 2000 des travaux sur le mathématicien et philosophe Condorcet qui a été le premier à proposer les mathématiques sociales[13]. Avec des amies féministes, elle lance en 2019 un appel sur le droit au suicide assisté[14].

Références

  1. (en) « 1940 - 1944 : Pays de Noirétable, terre d'accueil des Familles Juives - Ciné documentaire », sur zoomdici.fr
  2. Patrick Cabanel, Histoire rĂ©gionale de la Shoah en France : dĂ©portation, sauvetage, survie, Éditions de Paris, , 355–370 p. (ISBN 978-2-84621-151-2, OCLC 750163300)
  3. Jacques Semelin, La survie des Juifs en France 1940-1944, CNRS Éditions,
  4. (en) Jacqueline Feldman, « A study of some approximations of the Pairing Force », Nuclear Physics, vol. 28, no 2,‎ , p. 258–269 (DOI 10.1016/0029-5582(61)90050-5)
  5. (en) Ben R. Mottelson, « Elementary Modes of Excitation in the Nucleus », sur The Nobel Price, . — Cette confĂ©rence de Ben R. Mottelson a Ă©tĂ© publiĂ©e dans la revue Science : (« Elementary Modes of Excitation in the Nucleus », Science, vol. 193, no 4250,‎ , p. 287-294 (PMID 17745715, DOI 10.1126/science.193.4250.287))
  6. Jacqueline Feldman, « De FMA au MLF. Un tĂ©moignage sur les dĂ©buts du mouvement de libĂ©ration des femmes », Clio. Femmes, genre, histoire, vol. 29,‎ , p. 193-203 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  7. Françoise Picq, « MLF: 1970, annĂ©e zĂ©ro », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne)
  8. Antoine Flandrin, « Mai 68 : des femmes dans les rues, mais privĂ©es de parole publique », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  9. Mattea Battaglia, « Les premiers combats du MLF », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  10. Liliane Kandel et Josyane Savigneau, « Le centre de gravitĂ© du fĂ©minisme s'est dĂ©placĂ© », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  11. Sophie Roux, « LittĂ©raires et scientifiques : trivialiser n’est pas sans danger. Retours sur l’affaire Sokal », HAL (archive ouverte) ffhalshs-00808833f,‎ , p. 89-132.
  12. Dolores Jaulin, « La sexualitĂ© du Petit Larousse, ou le jeu du dictionnaire prĂ©sentĂ© par Jacqueline Feldman au groupe de travail sur " les femmes et le langage " », Langage et sociĂ©tĂ©, no 8,‎ , p. 102-103 (lire en ligne)
  13. Nicolas Saby, « Enseigner le choix social en L1. Quels enjeux ?. », HAL (archive ouverte) hal-01971396,‎ (lire en ligne)
  14. « Choisir sa vie, choisir sa mort, des femmes persistent et signent », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne)

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