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Mongo Beti

Alexandre Biyidi Awala (en littérature Mongo Beti ou Eza Boto), né à Akometam au Cameroun français le et mort à Douala le [1] est un écrivain camerounais d'expression française. Romancier renommé, il est également essayiste engagé, enseignant, libraire et éditeur.

Mongo Beti
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Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  69 ans)
Douala
Nom de naissance
Alexandre Biyidi Awala
Pseudonymes
Eza Boto, Mongo Beti
Nationalités
Formation
Lycée Corneille
Université d'Aix-Marseille (d)
Université d'Aix-Marseille
Activités
Conjoint
Autres informations
A travaillé pour
Distinction

Biographie

Alexandre Biyidi Awala, Eza Boto ou Mongo Beti en littĂ©rature, fils d’Oscar Awala et de RĂ©gine Alomo, naĂźt le Ă  AkomĂ©tam, petit village situĂ© Ă  10 km de Mbalmayo, lui-mĂȘme distant de 45 km de YaoundĂ©, la capitale du Cameroun. Akom, le rocher ; Etam, la source. AkomĂ©tam, le rocher de la source. Sur les anciennes cartes de la rĂ©gion, le nom est encore en deux parties. Il prend le pseudonyme de Beti qui est le nom du groupe ethnique auquel il appartient : BĂ©ti.

Études

AprĂšs des Ă©tudes primaires Ă  l’école missionnaire de Mbalmayo, il entre en 1945 au lycĂ©e Leclerc Ă  YaoundĂ©. Bachelier en 1951, il s’installe en France pour y poursuivre des Ă©tudes supĂ©rieures de lettres Ă  Aix-en-Provence, puis Ă  la Sorbonne Ă  Paris. En 1966, il devient professeur agrĂ©gĂ© en lettres classiques[2].

Débuts en littérature

Il commence sa carriĂšre littĂ©raire avec la nouvelle Sans haine et sans amour, publiĂ©e dans la revue PrĂ©sence africaine, dirigĂ©e par Alioune Diop, en 1953. Un premier roman, Ville cruelle, sous le pseudonyme d’Eza Boto suit en 1954, publiĂ© aux Ă©ditions PrĂ©sence africaine.

Écrivain anticolonialiste

Mais c’est en 1956 que la parution du roman Le Pauvre Christ de Bomba fait scandale par la description satirique qui est faite du monde missionnaire et colonial. Paraissent ensuite Mission terminĂ©e, 1957 (prix Sainte-Beuve, 1958) et Le Roi miraculĂ©, 1958. Il travaille alors pour la revue Preuves, pour laquelle il effectue un reportage en Afrique. Il travaille Ă©galement comme maĂźtre auxiliaire au lycĂ©e de Rambouillet.

En 1959, il est nommĂ© professeur certifiĂ© au lycĂ©e Henri-Avril Ă  Lamballe. Il passe l’agrĂ©gation de Lettres classiques en 1966 et enseigne au lycĂ©e Corneille de Rouen de cette date jusqu’en 1994. Il publie en 1974 PerpĂ©tue et Remember Ruben.

Victime de la censure

En 1972, il revient Ă  l’écriture. PubliĂ© par François Maspero aprĂšs un refus des Ă©ditions du Seuil, son livre Main basse sur le Cameroun, autopsie d’une dĂ©colonisation est censurĂ© Ă  sa parution par un arrĂȘtĂ© du ministre de l’IntĂ©rieur français, Raymond Marcellin, sur la demande, relayĂ©e par Jacques Foccart, du gouvernement camerounais, reprĂ©sentĂ© Ă  Paris par l’ambassadeur Ferdinand Oyono[3] - [4] - [5]. AprĂšs une longue procĂ©dure judiciaire, Mongo Beti et son Ă©diteur François Maspero obtiennent en 1976 l’annulation de l’arrĂȘtĂ© d’interdiction de Main basse.

Dénonciation du néo-colonialisme

En 1978, il lance, avec son Ă©pouse Odile Tobner, la revue bimestrielle Peuples Noirs, Peuples africains, qu’il fait paraĂźtre jusqu’en 1991. Cette revue dĂ©crite et dĂ©nonce les maux apportĂ©s Ă  l’Afrique par les rĂ©gimes nĂ©o-coloniaux. Pendant cette pĂ©riode, paraissent les romans La Ruine presque cocasse d’un polichinelle (1979), Les Deux MĂšres de Guillaume IsmaĂ«l Dzewatama futur camionneur (1983), La Revanche de Guillaume IsmaĂ«l Dzewatama (1984), Ă©galement une Lettre ouverte aux Camerounais ou la deuxiĂšme mort de Ruben Um Nyobe (1986) et le Dictionnaire de la nĂ©gritude (1989, avec Odile Tobner).

Retour au Cameroun

En 1991, Mongo Beti rentre au Cameroun, son pays natal, aprĂšs 32 annĂ©es d’exil. Il publie en 1993 La France contre l’Afrique, retour au Cameroun. En 1994, il prend sa retraite de professeur. Il ouvre alors Ă  YaoundĂ© la Librairie des Peuples noirs et organise dans son village d’Akometam des activitĂ©s agricoles. Il crĂ©e des associations de dĂ©fense des citoyens, donne Ă  la presse privĂ©e de nombreux articles de protestation. ParallĂšlement, il publie plusieurs romans : L’Histoire du fou en ⁣⁣1994⁣⁣, puis les deux premiers volumes, Trop de soleil tue l’amour (1999) et Branle-bas en noir et blanc (2000), d’une trilogie restĂ©e inachevĂ©e.

Il est hospitalisĂ© Ă  YaoundĂ© le pour une insuffisance hĂ©patique et rĂ©nale aiguĂ« qui reste sans soin faute de dialyse. TransportĂ© Ă  l’hĂŽpital gĂ©nĂ©ral de Douala le , il y meurt le .

Postérité et hommages

Dans le cadre de Saison Africa 2020 est inaugurée le 18 mai 2021 une exposition nommée « La clairiÚre d'Eza Boto », dans l'Orangerie du Jardin des plantes de Rouen [6].

ƒuvres

  • Sans haine et sans amour, 1953
  • Ville cruelle (publiĂ© sous le pseudonyme Eza Boto), 1954 [7]
  • Le Pauvre Christ de Bomba, 1956.
  • Mission terminĂ©e, 1957.
  • Le Roi miraculĂ© : chronique des Essazam, 1958.
  • Main basse sur le Cameroun : autopsie d’une dĂ©colonisation, 1972 (ISBN 2-7071-4172-0).
  • PerpĂ©tue et l'habitude du malheur, 1974.
  • Remember Ruben, 1974.
  • Peuples noirs, peuples africains, 1978 - 1991
  • La Ruine presque cocasse d’un polichinelle : Remember Ruben 2, 1979.
  • Les Deux MĂšres de Guillaume IsmaĂ«l Dzewatama, futur camionneur, 1983.
  • La Revanche de Guillaume, Ismael Dzewatama, 1984.
  • Lettre ouverte aux Camerounais, ou, La deuxiĂšme mort de Ruben Um NyobĂ©, 1986 (ISBN 9782864410065)
  • Dictionnaire de la nĂ©gritude avec Odile Tobner et la participation de collab. de la revue Peuples noirs - Peuples africains, 1989 (ISBN 2738404944)
  • La France contre l’Afrique : retour au Cameroun, 1993 (ISBN 2707149780)
  • L’Histoire du fou, 1994.
  • Trop de soleil tue l’amour, 1999 (ISBN 2266101919)
  • Branle-bas en noir et blanc, 2000.
  • Mongo Beti Ă  YaoundĂ©, textes rĂ©unis et prĂ©sentĂ©s par Philippe Bissek, 2005 (ISBN 9782864410041)
  • Africains si vous parliez, 2005 (ISBN 2-915129-08-8)
  • Mongo Beti parle : Testament d'un esprit rebelle, 2006 (ISBN 2915129169)

Notes et références

  1. Certaines sources indiquent un décÚs le 8 octobre 2001.
  2. EncyclopÊdia Universalis, « MONGO BETI », sur EncyclopÊdia Universalis (consulté le )
  3. « Main basse sur le Cameroun : autopsie d’une Hydre coloniale », sur La Cene LittĂ©raire, (consultĂ© le )
  4. Jean Copans, « Mongo BĂ©ti.- Main basse sur le Cameroun : autopsie d'une dĂ©colonisation », Cahiers d'Ă©tudes africaines,‎ (www.persee.fr/doc/cea_0008-0055_1973_num_13_49_2734_t1_0167_0000_3)
  5. Armelle Cressent, « Penser une guerre de libĂ©ration et (rĂ©)Ă©crire l’histoire : le cas de Mongo Beti », Études littĂ©raires, vol. 35, no 1,‎ , p. 55–71 (ISSN 0014-214X et 1708-9069, DOI 10.7202/008633ar, lire en ligne, consultĂ© le )
  6. Rouen sur les traces de l’écrivain camerounais Mongo Beti Sylvie Rantrua Le Point, le 04/06/2021
  7. Charly Gabriel Mbock, Comprendre “Ville cruelle” d'Eza Boto, Les Classiques africains, Versailles, 1992, 95 p. (ISBN 2-85049-217-5)

Annexes

Bibliographie

  • Mohamed AĂŻt-Aarab, Mongo Beti : un Ă©crivain engagĂ©, Karthala, Paris, 350 p. (ISBN 978-2-8111-1015-4)
  • AndrĂ© Djiffack (Ă©d), Mongo Beti, Le Rebelle (3 tomes), Paris, Gallimard, 2008 (ISBN 978-2-070-78225-3)
  • Cilas Kemedjio, Mongo Beti, le combattant fatiguĂ© : une biographie intellectuelle, Lit, Berlin, 2013, 429 p. (ISBN 978-3-643-12034-2)
  • Auguste Owono-Kouma, Mongo Beti romancier et l'Église catholique romaine, l'Harmattan, Paris, 2010, 391 p. (ISBN 978-2-296-11781-5)
  • Wilberforce A. Umezinwa, La religion dans la littĂ©rature africaine : Ă©tude sur Mongo Beti, Benjamin Matip et Ferdinand Oyono, Presses universitaires du ZaĂŻre, Kinshasa, 1975, 185 p.
  • MĂ©riem Zeharaoui, « Mongo Beti », dans Christiane Chaulet Achour, avec la collaboration de Corinne Blanchaud, (dir.), Dictionnaire des Ă©crivains francophones classiques : Afrique subsaharienne, CaraĂŻbe, Maghreb, Machrek, OcĂ©an Indien, Éd. H. Champion, Paris, 2010, p. 319-323 (ISBN 978-2-7453-2126-8)
  • « Mongo Beti : Le militant du peuple africain », dans Lilian Thuram, Mes Ă©toiles noires : De Lucy Ă  Barack Obama, Paris, Éditions Philippe Rey, , 50 ill., 400 (ISBN 978-2-84876-148-0), p. 301-309
  • Jacques Fame Ndongo, L’esthĂ©tique romanesque de Mongo Beti, PrĂ©sence Africaine Paris, 1985, 386 p., (ISBN 978-2-85809-137-9) .

Articles connexes

Liens externes

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