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Ferdinand Oyono

Ferdinand Léopold Oyono, né le à Ngoulemakong[1], près de Ebolowa (Cameroun), et mort le à Yaoundé[2], est un écrivain, diplomate et homme politique camerounais.

Ferdinand Oyono
Fonctions
Ministre de la Culture
Ministre des Relations extérieures
–
(5 ans et 10 jours)
Ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat
–
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Ngoulemakong
Date de dĂ©cès (Ă  80 ans)
Lieu de décès Yaoundé
Nationalité Drapeau du Cameroun Camerounais
Diplômé de Sorbonne

ENA de Paris

Profession Ă©crivain, ambassadeur, homme politique

Ferdinand Oyono

Jeunesse et Études

Ferdinand Léopold Oyono est né le 14 septembre 1929[3] à Ngoulemakong, dans l'actuel département de la Mvila (Région du Sud). Diplomate et homme politique, il est également auteur de trois romans publiés à la fin des années cinquante. Après des études secondaires au Lycée Général Leclerc[4] de Yaoundé, Ferdinand Léopold Oyono s'envole pour la France où il s'inscrit au lycée de Provins[5] . Il poursuit ensuite ses études supérieures en droit à la Sorbonne avant d'entrer à l'École nationale d'administration (ENA) de Paris en section diplomatique.

Ĺ’uvres : la trilogie romanesque

À la fin des années 1950, Ferdinand Léopold Oyono publie en langue française trois romans qui ont trait à la vie quotidienne en Afrique de l'Ouest à l'époque coloniale. En mettant en cause aussi bien l'administration que la police ou l'Église des missionnaires, ils feront scandale dans cette période de décolonisation.

  • Une vie de boy, publiĂ© en 1956, est centrĂ© sur le personnage de Toundi, boy instruit placĂ© chez le commandant d'un district de la colonie française. Le roman dĂ©nonce les pratiques autoritaires de la colonisation et au-delĂ , la nĂ©gation de l'humanitĂ© des colonisĂ©s Ă  qui on ne pardonne pas de quitter leur place en dĂ©couvrant l'envers du dĂ©cor des maĂ®tres blancs. La place faite Ă  la frustration sexuelle de Toundi vis-Ă -vis de sa patronne blanche et les turpitudes intimes de celle-ci offrent par ailleurs une approche renouvelĂ©e du problème colonial.
  • Le Vieux Nègre et la mĂ©daille, publiĂ© en 1956, se concentre sur la date symbolique du 14 juillet, fĂŞtĂ©e dans un district Ă©loignĂ©. Ce jour-lĂ , Meka, qui a donnĂ© des terrains aux missionnaires pour leur Ă©glise et dont les deux fils sont morts Ă  la guerre, est d'abord heureux d'ĂŞtre honorĂ© par une mĂ©daille de reconnaissance de la France, Ă  laquelle tous ses proches applaudissent. En deux jours, après une cĂ©rĂ©monie qui tourne au grand-guignol et une nuit d'humiliation, le vieil homme prend conscience que ce 14 juillet n'est en fait qu'une mise en scène hypocrite des pouvoirs coloniaux qui parlent d'amitiĂ© en maintenant une stricte exclusion des colonisĂ©s. La solidaritĂ© africaine qui l'entoure Ă  la fin du roman constitue un contrepoint politique et, avec la fiertĂ© retrouvĂ©e du peuple colonisĂ©, une rĂ©ponse Ă  la colonisation des Blancs.
  • Chemin d'Europe, publiĂ© en 1960, est un rĂ©cit Ă  la première personne dans lequel le narrateur, Aki Bernabas est un jeune camerounais rĂŞvant de poursuivre ses Ă©tudes en France. Il entrera en contact avec la communautĂ© blanche Ă©tablie dans son pays en exerçant divers petits mĂ©tiers.

Ces œuvres qui associent des registres variés, avec des pages drôles ou grinçantes ou émouvantes, ont marqué les esprits dans cette période où s'esquisse la décolonisation et Ferdinand Oyono n'a pas exploré d'autres sujets en cessant d'écrire des romans depuis 1960.

Ferdinand Léopold Oyono est considéré comme l’un des grands écrivains d’Afrique. Son roman Le Vieux Nègre et la médaille figure parmi les 100 meilleurs livres africains du XXe siècle, un ouvrage traduit dans le monde entier[6]. Ses romans sont déjà considérés par certains comme des classiques[7].

Carrière

Après avoir été écrivain, il exerce différentes fonctions en tant qu’Ambassadeur puis Ministre au Cameroun[8].

Ambassadeur du Cameroun

Il débuta en 1959 une carrière de haut fonctionnaire avant de devenir Ambassadeur du Cameroun dans différentes représentations diplomatiques du Cameroun de 1962 à 1984 :

  • Ministre plĂ©nipotentiaire auprès de la CEE Ă  Bruxelles en 1962.
  • Ambassadeur du Cameroun au Liberia de 1963 Ă  1965.
  • Ambassadeur du Cameroun dans les pays du Benelux et auprès de la CEE de 1965 Ă  1968.
  • Ambassadeur reprĂ©sentant permanent du Cameroun aux Nations Unies de 1969 Ă  1974.
  • Ambassadeur du Cameroun en Grande-Bretagne et dans les Pays Scandinaves en 1984.

Fonctions ministérielles

Il est ensuite nommé à différentes fonctions ministérielles :

Autres fonctions

Il meurt le à Yaoundé, au Cameroun. Il est enterré à Ngoazip.

Notes et références

  1. Marie-Rose Abomo-Maurin, « Ferdinand LĂ©opold Oyono », dans Christiane Chaulet Achour, avec la collaboration de Corinne Blanchaud, (dir.), Dictionnaire des Ă©crivains francophones classiques : Afrique subsaharienne, CaraĂŻbe, Maghreb, Machrek, OcĂ©an Indien, Éd. H. Champion, Paris, 2010, p. 347
  2. Disparition de Ferdinand Oyono
  3. Leontine BABENI, CAMEROUN:LES HOMMES EMBLEMATIQUES, Yaounde, Edition-Tropiques, , 155 p. (OCLC 869380800), p. 132-133
  4. Leonie BABENI, CAMEROUN:LES HOMMES EMBLEMATIQUES, Yaounde, Edition-Tropiques, , 155 p. (OCLC 869380800), p. 132-133
  5. Leonie Babeni, Cameroun:Les hommes emblematiques, Yaounde, Edition-Tropiques, , 155 p. (OCLC 869380800), p. 132-133
  6. « Décès de Ferdinand Léopold Oyono, écrivain et ancien ministre du Cameroun », sur rfi.fr,
  7. Christiane Ndiaye, « Ceci n’est pas un vieux nègre : le corps ambivalent chez Oyono », Études françaises, vol. 31, no 1,‎ , p. 23 (lire en ligne)
  8. « carrière professionnelle », sur ferdinandleopoldoyono.org,

Voir aussi

Bibliographie

  • Marie-Rose Abomo-Maurin, « Ferdinand LĂ©opold Oyono », dans Christiane Chaulet Achour, avec la collaboration de Corinne Blanchaud, (dir.), Dictionnaire des Ă©crivains francophones classiques : Afrique subsaharienne, CaraĂŻbe, Maghreb, Machrek, OcĂ©an Indien, Éd. H. Champion, Paris, 2010, p. 347-351 (ISBN 978-2-7453-2126-8)
  • Christiane Ndiaye, « Ceci n’est pas un vieux nègre : le corps ambivalent chez Oyono », Études françaises, vol. 31, no 1,‎ , p. 23-38 (lire en ligne)
  • Monique et Simon Battestini (dir.), Ferdinand Oyono : Ă©crivain camerounais, F. Nathan, Paris, 1964 (rĂ©Ă©d. ult.), 62 p.
  • Gervais Mendo Ze (dir.), Ferdinand LĂ©opold Oyono : ecce homo. Hommage Ă  un classique africain (prĂ©face d'Abdou Diouf), Éd. Karthala, Paris, 2007, 651 p. (ISBN 978-2-84586-829-8)
  • JĂ©rĂ´me Owono-Mimboe, Ferdinand Oyono : l'homme et l'Ĺ“uvre, UniversitĂ© de YaoundĂ©, 1974 (mĂ©moire de DES en lettres)
  • Wilberforce A. Umezinwa, La religion dans la littĂ©rature africaine : Ă©tude sur Mongo Beti, Benjamin Matip et Ferdinand Oyono, Presses universitaires du ZaĂŻre, Kinshasa, 1975, 185 p.

Articles connexes

Liens externes

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