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Mona Sahlin

Mona Ingeborg Sahlin, née Andersson, est une femme politique suédoise née le à Sollefteå (comté de Västernorrland). Elle fut présidente du Parti social-démocrate de 2007 à 2011.

Mona Sahlin
Illustration.
Mona Sahlin en 2009.
Fonctions
Présidente du Parti social-démocrate suédois
–
(4 ans et 8 jours)
Prédécesseur Göran Persson
Successeur HĂĄkan Juholt
Députée au Riksdag
–
–
Vice-Première ministre
–
(1 an, 1 mois et 9 jours)
Premier ministre Ingvar Carlsson
Prédécesseur Bengt Westerberg
Successeur Lena Hjelm-Wallén
Ministre du Travail
–
(1 an, 8 mois et 23 jours)
Premier ministre Ingvar Carlsson
Gouvernement Carlsson I (en) et II (en)
Prédécesseur Ingela Thalén
Successeur Börje Hörnlund
Biographie
Nom de naissance Mona Ingeborg Andersson
Date de naissance
Lieu de naissance Sollefteå (Suède)
Nationalité Suédoise
Parti politique SAP
Conjoint David Peña
Bo Sahlin

Signature de Mona Sahlin

Mona Sahlin

Mona Sahlin a été députée de 1982 à 1996 et de 2002 à 2011.

Biographie

Jeunesse

Mona Sahlin est la fille de Hans Andersson (sv), ancien consultant politique de Ingvar Carlsson et président de la section du parti Social-démocrate de Nacka, et de Siv Andersson, née Rentorp, qui était directrice d'un centre culturel dans la banlieue de Stockholm[1]. La famille s’installe à Järla (sv) au milieu des années 1960.

Dans sa jeunesse, Mona Sahlin s'intéresse au football et au chant choral. Au lycée, elle choisit la filière sciences sociales, à l'école mixte de Saltsjöbaden, puis de Södra Latin, à Stockholm, où elle devint étudiante en 1976.

Sahlin est mariée à Bo Sahlin (sv) depuis 1982, avec qui elle a eu deux enfants : Jenny, née en 1983 et Gustav, né en 1989. Ils ont aussi eu Johan, décédé dans sa première année. Mona Sahlin a également eu une fille prénommée Ann-Sofie et née en 1978, issue d'une précédente relation avec David Peña.

Mona Sahlin a deux sœurs, Lena Ridemar et Eva Maria, et un frère, Janne « Japop » Andersson, chanteur et musicien suédois.

Premiers engagements

Au dĂ©but des annĂ©es 1970, Ă  l'âge de 13 ans, Mona Sahlin milite au sein du groupe de soutien au Front national de libĂ©ration du Sud ViĂŞt Nam de Nacka et rejoint la ligue locale des jeunes sociaux-dĂ©mocrates, avant d'en prendre la prĂ©sidence entre 1974 et 1976. Elle prend la prĂ©sidence de la ligue des jeunes sociaux dĂ©mocrates de Nacka-Värmdö pour 1976-1977. Elle travaille par ailleurs comme plongeuse Ă  la cantine du personnel du journal Svenska Dagbladet, en tant que guichetière Ă  la fĂ©dĂ©ration des aveugles, rĂ©dactrice Ă  Brevskolan en 1978. Mona Sahlin devient prĂ©sidente de la FĂ©dĂ©ration des jeunes sociaux-dĂ©mocrates de la rĂ©gion de Stockholm entre 1980 et 1983. Ă€ partir de 1983, elle reprĂ©sente le gouvernement Ă  la confĂ©dĂ©ration suĂ©doise du sport. Elle est membre du bureau chargĂ© de la vie active Ă  partir de 1985, ainsi que prĂ©sidente du conseil de la jeunesse. Après son premier congĂ© parental, elle travaille pour le syndicat SEKO. Elle a Ă©galement pris des congĂ©s parentaux en 1983 et 1986.

Ascension rapide Ă  la tĂŞte du SAP

Lorsque Mona Sahlin entre au Riksdag (Parlement suĂ©dois) en 1982, elle est, Ă  25 ans, la plus jeune des dĂ©putĂ©s. Elle devient en 1990 ministre du Travail sous le gouvernement de Carlsson et rejoint le comitĂ© exĂ©cutif du Parti social-dĂ©mocrate (SAP). Elle partage l'affiche du parti lors des Ă©lections gĂ©nĂ©rales de 1991 avec Carlsson et participe au dĂ©bat tĂ©lĂ©visĂ© final Ă  la tĂ©lĂ©vision publique.

À la suite de la défaite de son parti aux élections de 1991, Mona Sahlin devient la première femme secrétaire nationale du Parti social-démocrate de l'histoire de la formation, en 1992. Elle prend part aux accords conclus avec les conservateurs en vue du vote du paquet législatif anti-crise mis en place en 1992. Pendant son mandat de secrétaire générale, la charte visuelle du parti fait également l'objet de changements, avec un nouveau dessin de rose.

« Affaire Toblerone »

Une barre Toblerone et son emballage.

En 1994, le Parti social-dĂ©mocrate est de retour au pouvoir, et Mona Sahlin devient vice-ministre d'État (Ă©quivalent de vice-Première ministre) auprès de Ingvar Carlsson. L'annĂ©e suivante, lorsque ce dernier manifeste son intention de se retirer de la tĂŞte du parti, Mona Sahlin est la seule candidate au poste de prĂ©sidente. Cependant, elle est contrainte de retirer sa candidature, en raison de « l'affaire Toblerone ».

Peu avant le vote pour la prĂ©sidence du Parti social-dĂ©mocrate, le journal du soir Expressen rĂ©vèle que Mona Sahlin a utilisĂ© en 1990 et 1991, alors qu'elle Ă©tait ministre du travail, sa carte bancaire professionnelle pour des achats privĂ©s, et ce Ă  plusieurs reprises. Le journal rĂ©vèle qu'elle a achetĂ© des articles, louĂ© une voiture pour un usage privĂ©, et Ă©galement retirĂ© certaines sommes d'argent pour un total de 53 174 couronnes (environ 5 000 â‚¬). Parmi les articles achetĂ©s, on trouvait deux barres chocolatĂ©es Toblerone, ce qui donne le nom Ă  l'affaire.

Mona Sahlin se dĂ©fend en ne contestant pas l'usage privĂ© de la carte bancaire, mais en invoquant des procĂ©dures floues au sein du ministère. Il y avait en effet certains documents internes qui bannissaient l'usage de la carte professionnelle pour les achats personnels, tandis que d'autres dĂ©crivaient comment le titulaire de la carte pouvait rĂ©gler ses dĂ©penses de nature privĂ©e (et se les faire prĂ©lever sur son salaire par la suite)[2]. Mona Sahlin s'estime dans son bon droit, considĂ©rant qu'« [elle a] pris une avance sur salaire, comme peuvent le faire la plupart des gens Â». En parallèle, d'autres affaires sont diffusĂ©es, notamment l'embauche (rĂ©gularisĂ©e par la suite) d'une nourrice au noir, le non-paiement de sa redevance tĂ©lĂ©visuelle et les huissiers ont Ă©tĂ© saisis d'amendes pour stationnement non payĂ©es[3].

Une enquĂŞte prĂ©liminaire est menĂ©e Ă  la suite des rĂ©vĂ©lations, suivie par le procureur Jan Danielsson. Elle se conclut dĂ©but 1996 par un non-lieu : le dĂ©lit ne peut pas ĂŞtre prouvĂ©. Mona Sahlin a rendu petit Ă  petit l'argent Ă  l'État, ainsi qu'un surplus de 15 000 couronnes.

L'opinion publique est dĂ©favorable Ă  Mona Sahlin dans cette affaire. En effet, un jour après que le journal Aftonbladet a confirmĂ© que la carte dont disposait Mona Sahlin n'autorisait pas les dĂ©penses Ă  titre privĂ©, un sondage rĂ©vèle que 66 % des SuĂ©dois estiment qu'elle ne peut prĂ©tendre Ă  devenir ministre d'État. Deux jours plus tard, Mona Sahlin donne une confĂ©rence de presse restĂ©e cĂ©lèbre et suivie par plus d'un million de SuĂ©dois. Elle dĂ©clare alors qu'elle n'est pas une « magouilleuse Â» et qu'elle va se retirer pour « faire une coupure Â», ajoutant qu'elle n'est plus candidate « pour l'instant Â» pour prendre la tĂŞte du parti. Comme annoncĂ©, Sahlin dĂ©cide de prendre du repos Ă  l'ĂŽle Maurice en compagnie de sa famille et de deux agents (publics) de sĂ©curitĂ© et d'un assistant. Les billets d'avion et l'hĂ´tel 5 Ă©toiles de ses accompagnateurs sont payĂ©s par l'État, ce qui engendre Ă  nouveau un dĂ©bat sur le rapport de Mona Sahlin Ă  l'argent public[4].

Lors d'une conférence de presse, le , Mona Sahlin annonce sa démission du gouvernement ainsi que son retrait définitif de la campagne pour prendre la tête de son parti. La place est alors prise en par Göran Persson. Mona Sahlin reste membre du comité exécutif.

Brève traversée du désert

En retrait de la vie politique, Mona Sahlin publie un livre, Med mina ord (« Avec mes mots ») dans lequel elle revient longuement sur l'affaire Toblerone. Elle fonde ensuite une petite entreprise, qui fait faillite en 1998, et travaille en tant que reporter.

En 1997, elle est élue à la tête du Conseil européen contre le racisme et l'intolérance. En 1998, elle prend la tête de l'institut de formation des cadres du Parti social-démocrate Bommersvik.

Retour aux affaires

Après l'élection générale de 1998, remportée par les socialistes, Göran Persson devient ministre d’État et Mona Sahlin fait son retour en tant que ministre du travail, au sein du ministère de la vie économique, de l'énergie et des communications. Elle est chargée de la législation du travail, des petites entreprises et de la politique économique régionale. Elle a également dû gérer les suspicions sur le naufrage du ferry Estonia. En 2000, elle devient ministre de l'intégration, s'occupe également des questions de démocratie (2002), et de la politique de l'égalité (2003). En 2004, elle devient ministre de l'environnement et de l'aménagement du territoire. Elle est réélue au parlement en 2002 et 2006.

Retour Ă  la tĂŞte du parti

Meeting de la coalition rouge-verte
Åsa Westlund, Olle Ludvigsson, Marita Ulvskog, Mona Sahlin et Göran Färm, en meeting à Västerås le , peu avant les élections européennes.

Le , après le départ de Göran Persson de la tête du Parti social-démocrate, de nombreux dirigeants estiment qu'il est temps d'avoir une femme à leur tête. Margot Wallström, Carin Jämtin et Ulrica Messing (sv), trois des dirigeants les plus en vue ont exprimé lors du processus de nomination leur intention de ne pas prendre ce poste. Il ne restait donc plus que Mona Sahlin.

La popularité de Mona Sahlin augmente progressivement pendant les deux mois du processus de nomination. Elle obtient le soutien entre autres des jeunes sociaux-démocrates, des sections femmes et étudiants du parti et des Chrétiens sociaux-démocrates. Nombre de sections importantes, dont celles de Stockholm, du Västerbotten, de Kalmar et d'Örebro apportent leur soutien à Mona Sahlin, bien que la section du parti de Göteborg nomme plusieurs candidats, sauf Mona Sahlin. Le soutien à la candidature de Mona Sahlin se fait également en dehors du parti, de la part des dirigeants syndicaux de LO Wanja Lundby-Wedin (en) et Stefan Löfven, et de IG Metall. Ce soutien lui permet de faire taire certaines critiques au sein du parti, qui lui reprochaient de défendre une ligne trop modérée.

Lors de l'approbation, à l'unanimité, de sa candidature par la commission des élections, Mona Sahlin exprime sa fierté de voir que le parti prend pour la première fois position en faveur d'une présidence féminine[5]. Elle est finalement élue le lors d'un congrès extraordinaire.

Elle bénéficie d'une grande popularité la première année de son mandat, et la coalition rouge-verte (opposition) à laquelle son parti adhère obtient largement les faveurs de l'opinion de fin 2006 jusqu'à l'hiver 2009, face à un gouvernement en délicatesse. Fin 2008, début 2009, la popularité de Mona Sahlin décroit, mais la coalition se maintient dans l'opinion[6].

Le Parti social-démocrate, dirigé par Sahlin, obtient 24,41 % des voix lors du scrutin européen du , un score à peine inférieur à celui de 2004 (24,56 %), mais qui reste le plus faible de l'histoire du parti depuis l'instauration du suffrage universel (en 1921). Elle déclare alors : « S'il n'y a pas un “plus” devant notre score, c'est un gros échec[7] ».

Publications

  • (sv) Med mina ord, Stockholm, RabĂ©n Prisma, 1996 (ISBN 91-518-3006-X).
  • (sv) Möjligheternas land, Stockholm, Norstedts, 2010 (ISBN 91-1-303356-5).

Notes et références

  1. (sv) Erik Magnusson, Olle Lönnaeus, Vägen till toppen, Sydsvenskan, .
  2. (sv) « Nu är toblerone-affären historia Â», Aftonbladet, .
  3. (sv) « Britta Svensson Â», Expressen, .
  4. (sv) « Nej det handlade inte bara om Toblerone… », Expressen, .
  5. (sv) Sahlins kommentarer till valberedningens besked, Socialdemokratiska partiets webbplats, .
  6. (en) « Sahlin hit by massive crisis of confidence », The Local, (consulté le ).
  7. (sv) « S medger inte dåligt resultat », Tidningarnas Telegrambyrå,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes

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