Accueil🇫🇷Chercher

Mohammad Zaher Shah

Mohammad Zaher Shah (en pachto et en dari : محمد ظاهر شاه ; né le à Kaboul et mort le à Kaboul) est le dernier roi d’Afghanistan de 1933 à 1973. Pachtoune sunnite, il appartenait à la dynastie Mohammadzaï (du clan des Barakzaï lui-même issu de la tribu des Durrani).

Mohammad Zaher Shah
(ps) محمد ظاهر شاه
Illustration.
Le roi Zaher Shah en 1963.
Titre
Prétendant au trône d’Afghanistan
–
(34 ans et 6 jours)
Prédécesseur Lui-même (roi d’Afghanistan)
Successeur Ahmad Shah
Roi d'Afghanistan
–
(39 ans, 8 mois et 9 jours)
Premier ministre Prince Mohammad Hashim Khan
Prince Mahmoud Khan
Prince Mohammad Daoud Khan
Mohammad Yusuf Khan
Mohammad Hashim Maiwandwal
Abdullah Yakta
Mohammad Nur Etemadi
Sharifi Abdul Zaher
Mohammad Mussa Shafik
Prédécesseur Mohammad Nadir Shah
Successeur Prince Mohammad Daoud Khan
(président de la République)
Prince héritier d’Afghanistan
–
(4 ans et 22 jours)
Monarque Mohammad Nadir Shah
Successeur Ahmad Shah Zaher
Biographie
Titre complet Al-Mutawakkil Allah, Pairaw ud-din-i-Matin-i-Islam (Roi à qui Dieu a accordé le royaume de l'Afghanistan et ses dépendances)
Dynastie Barakzai
Nom de naissance Mohammad Zaher Shah
Date de naissance
Lieu de naissance Kaboul (Afghanistan)
Date de décès
Lieu de décès Kaboul (Afghanistan)
Père Mohammad Nadir Shah
Mère Mah Parwar Begum
Conjoint Humaira Begum
Enfants Princesse Bilqis Begum Zaher
Prince Mohammad Akbar Khan Zaher
Prince Ahmad Shah Zaher
Princesse Maryam Begum Zaher
Prince Mohammad Nadir Khan Zaher
Prince Shah Mahmoud Khan Zaher
Prince Mohammad Daoud Pashtunyar Khan Zaher
Prince Mir Wais Khan Zaher
HĂ©ritier Mohammad Akbar Khan (1933-1942)
Ahmad Shah (1942-2007)

Mohammad Zaher Shah
Monarques d'Afghanistan

Biographie

Jeunes années

Mohammad Zaher Shah est né à Kaboul le , second fils de Mohammad Nadir Shah, futur roi d’Afghanistan, et de son épouse Mah Parwar Begum.

Il est scolarisé au lycée français Esteqlal puis au collège Habiba de Kaboul. Son père ayant été nommé ministre plénipotentiaire à Paris, il y poursuit ses études d'abord au lycée Janson-de-Sailly puis au lycée Michelet et enfin à Montpellier.

De retour à Kaboul, il intègre l’École des officiers d’infanterie à Kaboul en 1930, avant de devenir ministre de la Guerre en 1932-1933 et de l’Éducation en 1933.

Sur le trĂ´ne

Il a 19 ans lorsqu'il succède à son père Mohammad Nadir Shah, assassiné par le jeune Abdul Khaliq. Il règne du au sur l’Afghanistan.

En 1934, il fait adhérer l’Afghanistan à la Société des Nations.

En 1936, il signe des accords commerciaux avec l’URSS et conclut, en 1937, des pactes avec la Turquie, l’Iran et l’Irak.

En , le roi convoque une Loya Jirga, assemblée traditionnelle réunissant les chefs religieux, tribaux et militaires, pour proclamer la neutralité de son pays pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais l’idéologie du temps était la supériorité des Pachtounes sur les autres ethnies. La « pachtounisation » forcée des mœurs provoque une rébellion armée des Hazaras à la fin des années 1950.

En 1946, l’Afghanistan est admis aux Nations unies.

En 1947, contestant le tracé de la ligne Durand de 1893, il vote contre l’admission du Pakistan à l’ONU. La partition du Pakistan et de l’Inde encourage Zaher Chah à remettre sur le tapis l’idée du Pachtounistan, dans l’espoir de récupérer les zones tribales pakistanaises, prises à l’Afghanistan par les Britanniques sous le règne d'Abdur Rahman Khan. Il déclare nuls et non avenus tous les accords précédents concernant la ligne Durand (la frontière imposée par les Britanniques entre l’Inde et l’Afghanistan). En 1950, la tension avec le Pakistan et le blocus des importations afghanes par ce pays amène Zaher Chah à se tourner vers l’Union soviétique.

En 1953, le prince Mohammad Daoud Khan, cousin et beau-frère de Zaher Shah, devient Premier ministre. Alors que les Américains essaient d’obtenir un accord de défense avec l’Afghanistan tout en privilégiant leurs relations avec le Pakistan, les Soviétiques développent leur pénétration économique, construisant des barrages, des usines et des stations électriques, sans pour autant négliger leur soutien militaire.

En 1959, il veut moderniser son pays par la mise en place de la scolarisation et en encourageant l'Ă©mancipation des femmes, en particulier en les autorisant Ă  ne pas porter de voile[1].

En 1964, il fait élaborer une nouvelle Constitution qui transforme la monarchie constitutionnelle de 1931 en monarchie parlementaire. Cette Constitution, inspirée de la Constitution de la Ve République française, est adoptée par une Loya Jirga réunie le à Kaboul.

Mais le , il est déposé par son cousin, l’ancien Premier ministre Mohammad Daoud Khan, pendant qu’il est en voyage en Europe. Il abdique alors, afin d'éviter le bain de sang tandis que le même jour, le , Daoud proclame la République.

Entre la démission de son beau-frère Daoud en 1963 et le coup d’État de ce dernier en 1973 eut lieu la « période constitutionnelle ».

La liberté de parole devient une réalité et des partis d’opposition sont créés, en particulier des partis communistes et des partis islamistes.

L’exil et le retour

Zaher Shah se réfugie en Italie et vit en exil à Rome, jusqu’à la chute du régime des talibans en 2001, chute à laquelle il a puissamment contribué en menant une action fédératrice de tous les opposants.

Le roi Zaher, assis à la droite de l’image, le jour de l’investiture d’Hamid Karzai, le 7 décembre 2004.

Après les accords de Bonn de , qui ont organisé la transition politique du pays après la chute du régime des talibans, il retourne en Afghanistan en 2002. Il préside la Loya Jirga (assemblée) de qui désigne Hamid Karzai comme président d’un gouvernement de transition. Ayant déclaré ne pas souhaiter retrouver son trône, Mohammad Zaher Shah se voit décerner le titre officiel de Père de la nation le . Il retourne vivre définitivement à Kaboul le .

En dépit de son âge, il continue de donner de nombreuses audiences, tant à des notables afghans qu’à toutes les personnalités internationales de passage à Kaboul et exerce une influence discrète sur la vie politique.

Il meurt le Ă  Kaboul.

Famille

De son mariage le avec sa cousine germaine Humaira Begum (1918-2002), il a six fils et deux filles :

  1. la princesse Bilqis Begum (née le ).
  2. le prince Mohammad Akbar Khan ( – ).
  3. le prince héritier Ahmad Shah (né le ), prétendant au trône à la mort de son père.
  4. la princesse Maryam Begum ( – ).
  5. le prince Mohammad Nadir Khan ( – ).
  6. le prince Shah Mahmoud Khan ( – ).
  7. le prince Mohammad Daoud Pashtunyar Khan (né le ), père de Noal (née en 1978) qui épouse Mohamed Ali Fouad (né en 1979), prince héritier du trône d'Égypte.
  8. le prince Mir Wais Khan (né le ).

Mohammad Zaher Shah est le beau-frère d'Homayoun Assefi.

DĂ©corations

Notes et références

  1. Karim El Hadj et Elsa Longueville, « En minijupe dans Kaboul ? La réalité derrière les photos d’Afghanes « libérées » des années 1970 – Flashback #5 », sur Le Monde, (consulté le ).
  2. Royal Ark.
  3. Michel et Béatrice Wattel, Les Grand’Croix de la Légion d’honneur : De 1805 à nos jours, titulaires français et étrangers, Archives et Culture, 2009, 701 pages (ISBN 9782350771359), page 408.
  4. Zaher Shah.

Bibliographie

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.