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Mohamed Maâti Bouabid

Maati Bouabid (en arabe : المعطي بوعبيد), né le à Casablanca, et mort le dans la même ville, est un homme d'État marocain et ancien premier ministre dans deux gouvernements successifs entre et .

Maati Bouabid
المعطي بوعبيد
Illustration.
Fonctions
Premier ministre du Maroc
–
(4 ans, 8 mois et 8 jours)
Monarque Hassan II
Gouvernement Bouabid I (1979-1981)
Bouabid II (1981-1983)
Prédécesseur Ahmed Osman
Successeur Mohammed Karim Lamrani
Ministre de la justice
–
(3 ans, 11 mois et 25 jours)
Monarque Hassan II
Ministre de l’Emploi et des Affaires sociales
–
(1 an, 4 mois et 27 jours)
Monarque Mohammed V
Président du Conseil Abdallah Ibrahim
Gouvernement Ibrahim
Prédécesseur Bachir Belabbès
Successeur Abdelkrim El Khatib
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Casablanca (Maroc)
Date de décès
Lieu de décès Casablanca, Maroc
Nationalité Marocaine
Parti politique Union nationale des forces populaires
Union constitutionnelle
Père Mohammed Bouabid
Diplômé de Université de Bordeaux
Profession Avocat
Religion Islam sunnite

Mohamed Maâti Bouabid
Premiers ministres du Maroc

Il est l'une des figures les plus marquantes de l'histoire du Raja Club Athletic, qui va le présider entre 1966 et 1968 et va inspirer les futurs dirigeants qui vont se succéder à la tête du club[1].

Biographie

Études

Maati Bouabid est né en 1927 dans la ville de Casablanca. Après avoir terminé ses études primaires et secondaires dans sa ville natale, il s’est rendu en France et a obtenu une licence en droit de l’Université de Bordeaux et un diplôme de troisième cycle en droit privé.

Parcours d'avocat

Maati a prêté serment de la profession d'avocat en 1952 et a été inscrit à la grande table en 1955.

Bouabid se vit offrir un poste officiel au début de l'indépendance, comme les jeunes licenciés en droit, peu nombreux alors. Il accepta le poste de procureur général au tribunal régional de Tanger de 1956 jusqu'à l'unification de la cour d'appel de Tanger et, en 1957, il a été nommé procureur général à la cour d'appel de Tanger avant de l'abandonner pour le département du travail.

Par la suite, il ne rejoignit plus la magistrature, puisqu'il était comme d’autres avocats tel Mohammed Tber en désaccord avec la manière présentée pour constituer le collectif d’avocats ainsi que la stratégie de défense qui devait être suivie.

Mais à l'époque des années de plomb, il n'hésitera pas à se placer en tête des avocats qui ont défendu nombre de détenus politiques et d'opinion, impliqués dans quelques procès politiques, donc il était souvent présent dans les tribunaux de Rabat, de Marrakech et de Kénitra, où furent jugés, de 1963 à 1972, des complots contre la sécurité de l'Etat, notamment dans les procès de l’UMT. C’est ainsi qu’il fut l’avocat de son ami Mahjoub Ben Seddik lorsque ce dernier a été arrêté et jugé[2].

Au cours de sa carrière, il a été élu bâtonnier du Barreau de Casablanca à cinq reprises, bâtonnier de l’Ordre des avocats de Casablanca successivement et sans interruption de 1967 à 1973. De plus, il a été élu président de l'Association des barreaux du Maroc à trois reprises. Il a également occupé le poste de secrétaire général de l'Amicale des Avocats Maghrébins et de président de l'Union des Avocats Arabes dans les années 1960.

Carrière politique

Il s'est engagé très tôt dans les rangs du travail politique et de l'activité syndicale, Bouabid faisait partie des jeunes hommes politiques qui se sont engagés dans la vie politique dès les années quarante. Il aspirait, comme tous les jeunes militants de sa génération, à un Maroc fondé sur la justice sociale, la vie digne et marquée par la consécration de l'Etat de droit fondé sur l'égalité, la liberté d'expression, la démocratie et légalité entre les citoyens et entre les régions. Bouabid était fort attaché à la classe ouvrière, fidèle à son appartenance syndicale et soucieux de l'unité de la classe ouvrière

El Maâti a été l'un des dirigeants de l'Union nationale des forces populaires (créée en 1959 après une scission au sein du parti de l'Istiqlal). Il a commencé son parcours politique dans les rangs de la gauche progressiste incarnée par l'UNFP des années 50/60, du temps des grandes alliances entre le parti de Mehdi Benbarka et l'UMT de Mahjoub Ben Seddik.

Il a donc occupé de nombreux postes depuis l'aube de l'indépendance et est passé du pouvoir judiciaire à Zuwara après avoir été nommé ministre de l'Emploi et des Affaires sociales à l'époque de Mohammed V au sein du gouvernement dirigé par Abdullah Ibrahim en 1958. Cependant, ce gouvernement n'a pas duré longtemps et a abandonné son ambitieux programme national.

En 1960, Maati Bouabid a été élu premier maire de la ville de Casablanca, et il a continué à jouir de la confiance des habitants du quartier de Darb al-Jadid (la vieille Médina) dans le quartier Hassani lors des élections législatives, où il était leur représentant au parlement tout au long des États législatifs successifs jusqu'à son décès.

Député élu au premier Parlement marocain mis en place en 1963, il appartenait à l'opposition avec son parti l'UNFP et son leader, feu Abdallah Ibrahim. Et il est resté membre actif à l’UNFP jusqu’en 1977 à la suite de la dissolution du parti.

On lui doit le lancement de plusieurs initiatives allant comme les écoles du Mouvement national qui seront aussi le fief dont sortiront de nombreux intellectuels, professeurs, politiciens et cadres supérieurs. En 1975, Maâti Bouabid sera en tête des volontaires de la Marche Verte.

Il a été nommé ministre de la Justice dans le dix-septième gouvernement entre le 5 novembre 1981 et le 30 novembre 1983 puis du au [3].

Premier ministre du pays du au , El Maâti plaidera pour l'instauration de la régionalisation et se prononcera sur la nécessité de donner l'occasion aux générations de l'après-indépendance de s'exprimer et de s'associer à la gestion démocratique et pluraliste de leur pays.

Bouabid qui a commencé sa vie politique dans le camp socialiste de gauche a décidé de la terminer à la tête d'un courant libéral de droite. En 1983, avec un groupe de ceux avec qui il partageait des convictions communes, il fonda le Parti de l'Union constitutionnelle, et il resta le chef fondateur et le président de facto de ce parti tout au long de trois conférences nationales. Dans le dix-huitième gouvernement, qui a duré du 30 novembre 1983 au 11 avril 1985, Maati Bouabid a occupé le poste de ministre d'État.

Le roi Hassan II l'a chargé de diriger le comité d'enquête émanant de la Chambre des représentants concernant les événements qui se sont déroulés à Fès en 1991.

Vie privée

Authentique fils du peuple, Maâti Bouabid est resté fidèle à ses origines rurales, fort intégré aux couches sociales moyennes et populaires, portait un intérêt certain aux questions de la jeunesse, du sport, de la culture, des arts et aux liens tissés avec les catégories sociales les plus humbles et les plus démunies.

Il acceptait volontiers de prendre son café avec les couches populaires, d'écouter les gens et de discuter avec eux de toutes les questions, n'hésitait pas à donner ses instructions aux responsables du parti d'accorder la priorité aux citoyens simples. Aussi il s'appliquait à marquer sa présence sur les stades pour suivre les matches de football, particulièrement ceux de son club préféré, le Raja CA.

Maati était marié à Lalla Loubaba Alaoui (décédée en 2016)[4].

Bouabid est décédé quelques jours avant son anniversaire, le Vendredi 1 novembre 1996 à Casablanca.

Récompenses et honneurs

Le roi Hassan II lui a décerné l'Ordre de la Marche verte en 1976.

Après son décès, le nom du Boulevard "grande ceinture" a été remplacé par le nom d'El Maati Bouabid à Hay El Farah dans la ville de Casablanca. Aussi, un établissement scolaire à Rabat est nommé "Maati Bouabid".

Notes et références

Articles connexes

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