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Mohéli

MohĂ©li, aussi appelĂ©e Mwali en comorien, est Ă  la fois un État fĂ©dĂ©rĂ© de l'union des Comores et l'une des quatre principales Ă®les qui composent l'archipel des Comores, lui-mĂŞme situĂ© dans l'ocĂ©an Indien Ă  l'entrĂ©e nord du canal du Mozambique. C'est la plus petite et la plus touristique des trois Ă®les de l'Union des Comores. Sa population Ă©tait en 2015 d'environ 52 360 personnes[1] et sa capitale est Fomboni. Les principaux groupes ethniques qui l'ont composĂ©e, comme pour toutes les autres Ă®les, sont d'origines bantoue, arabe, malaise, malgache et europĂ©enne. Mais la religion pratiquĂ©e par l'ensemble de la population est l'islam.

Drapeau de Mohéli.
Mohéli
Carte de Mohéli.
Carte de Mohéli.
GĂ©ographie
Pays Drapeau des Comores Comores
Archipel Comores
Localisation Canal du Mozambique (océan Indien)
CoordonnĂ©es 12° 19′ 28″ S, 43° 44′ 22″ E
Superficie 290 km2
GĂ©ologie ĂŽle volcanique
Administration
DĂ©mographie
Population 52 360 hab. (2015)
DensitĂ© 180,55 hab./km2
Gentilé Mohélien, Mohélienne
Plus grande ville Fomboni
Autres informations
Découverte Préhistoire
Fuseau horaire UTC+3
GĂ©olocalisation sur la carte : Comores
(Voir situation sur carte : Comores)
Mohéli
Mohéli
GĂ©ographie des Comores

GĂ©ographie

Chute d'eau dans la forĂŞt tropicale

L'île de Mohéli est la plus ancienne des îles de l'union des Comores, et contrairement aux autres, elle possède des sols argileux qui peuvent retenir l'eau. C'est également la plus petite de ces îles.

Faune

Tortue verte Ă  Ouallah.

L'île possède de nombreuses plages de sable blanc où viennent se reproduire les tortues vertes. Un parc marin a été créé en 1999 en partenariat avec les associations villageoises. Cette initiative exemplaire a été finaliste pour le prix de l'Initiative Équateur par les Nations unies en 2002[2].

Histoire

Le drapeau du sultanat de Mohéli (Mwali).

On estime que le premier établissement de migrants venant de Madagascar a eu lieu au IXe siècle. Mohéli s'est trouvée soumise au sultanat d'Anjouan jusqu'en 1830. Cette année-là, des migrants de Madagascar conduits par Ramanetaka, qui plus tard changea son nom en Abderemane, prirent l'île et établirent le sultanat de Mohéli.

En 1886, la France y imposa un protectorat. Plusieurs révoltes ont lieu, en 1899 et 1902, réglées dans le sang[3]. En 1909, à la suite d'une rocambolesque histoire d'amour, la France annexe l'île, la dernière reine, Salima Machamba, ayant abdiqué et supprimé le sultanat en 1902[4].

En 1975, à la suite du référendum d'autodétermination organisé par le pouvoir colonial français et de la victoire du camp de l'indépendance, les représentants élus de quatre îles Comores déclarent la création de la République des Comores, après une proclamation unilatérale solennelle devant cette assemblée, de l'indépendance par Ahmed Abdallah le chef du conseil de gouvernement, qui sera chassé du pouvoir trois semaines plus tard par Ali Soilih (1975-1978). À son retour au pouvoir, Ahmed Abdallah instaure la République fédérale islamique des Comores (RFIC) en 1978, avec l'aide de mercenaires français. Le pouvoir politique de la RFI des Comores est alors situé à Moroni Grande Comore et l'administration.

En 1991, Mohéli proclame son indépendance, Saïd Mohamed Djohar envoie les troupes[3].

Mais ce n'est que le , lorsque Mohéli rejoint Anjouan, qui avait proclamé son indépendance une semaine plus tôt, que celle-ci obtient une indépendance de fait. Said Mohamed Souef devient Président de l'île et Soidri Ahmed Premier ministre. Après négociations, Mohéli rejoint cependant la RFI des Comores en 1998. Depuis lors, les dirigeants de Mohéli essaient de rapprocher les points de vue entre Anjouan et la Grande Comore.

En décembre 2001, un commando de 13 mercenaires est défait par l'armée nationale de développement avec un seul blessé dans ses rangs[5].

En 2002, Mohéli ratifie le traité de la nouvelle constitution de l'union des Comores, qui laisse une plus grande place à l'autonomie des îles. Said Mohamed Fazul est alors élu président de l'île. Ses partisans ont gagné la majorité des sièges dans la délégation mohélienne au parlement pour les élections législatives de 2004.

En 2010, de nouvelles émeutes ont lieu à Foumboni, le président Sambi (de 2006 à 2011) ayant retardé la tenue de l'élection ; celle-ci, organisée en 2011, amène à la tête de l'État comorien un président de l'Union mohélienne, Ikililou Dhoinine.

Politique

Said Mohamed Fazul a été élu en 2002 à la présidence de Mohéli face à Mohamed Hassanaly.

L'assemblée législative de l'île autonome de Mohéli comporte dix sièges et a été élue les 14 et . Neuf sièges ont été remportés par les partisans de Said Mohamed Fazul et le dernier par un partisan d'Azali Assoumani. En 2007, c'est Mohamed Ali Said qui a été élu président de l’île autonome de Mohéli (actuellement président remplacé par gouverneur) face à Said Mohamed Fazul. Après avoir écourté son mandat de deux ans, qui devait prendre fin en 2012, pour des problèmes de calendrier électoral, Mohamed Ali Said est réélu, en , gouverneur de l’île autonome de Mohéli face au candidat de la majorité présidentielle Said Ali Hilali. L’élection des conseillers de l’île a été remportée, à la majorité absolue, par le camp de Mohamed Ali Said.

À la suite des élections législatives et communales déroulées en 2015, c'est le parti du gouverneur Mohamed Ali Said qui a remporté la majorité à l'assemblée insulaire, s’alliant avec les conseillers (équivalents des députés au niveau national) de ceux des partisans et apparentés du Président Ikililou (parti UPDC).

En , à la suite des élections des gouverneurs des îles, c'est Mohamed Said Fazul qui a remporté, face à la femme du Président Ikililou (Hadidja Dhoinine), les élections de gouverneur pour un mandant de 5 ans. C'est donc la deuxième fois qu'il prend les rênes de l’île de Moheli.

Pour rappel, au niveau national, c'est l'ancien président (2002-2006) Azali Assoumani qui remporte les élections devant Mohamed Ali Soilih. C'est donc son deuxième mandat (2016-2021) en tant que président de l'union des Comores.

Divisions administratives

Le territoire de l'île autonome de Mohéli est divisé en communes[6]. Pour des raisons administratives les communes sont groupées en préfectures, et réparties comme il suit :

Économie

L'île de Mohéli est la plus petite et la plus pauvre des îles. Malgré les routes en très mauvais état, elle dispose de quelques belles plages, d'un parc naturel et d'hôtels (deux principaux, un à Fomboni et l'autre à Niouamachoua), ce qui permet d'espérer un essor du tourisme (mais les vols sont très rares et chers, le déplacement sur l'île est difficile à cause du mauvais état des routes).

Sites touristiques

Plage de sable.

Villes et villages principaux

L'île de Moheli comporte quatre régions :

  • Dewa
  • MledjelĂ©
  • Djando
  • Moimbao

Localités de l’île :

  • Fomboni (capitale de l’île et de la rĂ©gion de Dewa)
  • Djoièzi
  • Bandar Salama
  • Boingoma
  • MbatsĂ© 1
  • MbatsĂ© 2
  • Nioumachoua (capitale de la region de MledjelĂ©)
  • Ndrodroni
  • Ouallah 1
  • Ouallah 2
  • Nremeani
  • Miringoni (capitale de la rĂ©gion de Moimbao)
  • Hoani (inclus Ngamaroumbo)
  • Domoni
  • Hamba
  • Barakani
  • Wanani (capitale de la rĂ©gion de Djando)
  • Mlabanda
  • Siry Zouridani
  • Nkangani
  • Hagnamoida
  • Itsamia
  • Hamavouna
  • Moihani

Protection environnementale

Le lac Dziani Boundouni situé au sud de l'île constitue un site Ramsar de première importance[7].

Depuis 2020, l'île abrite une réserve de biosphère reconnue par l'UNESCO[8].

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • ArchĂ©ologie des Comores, tome II, Moheli & Shungwaya : traditions et archĂ©ologie, INALCO, Paris, 1989-1991, 194 p. (numĂ©ro spĂ©cial de Études OcĂ©an Indien, no 12, 1991)
  • Claude Chanudet, Contribution Ă  l'Ă©tude du peuplement de l'Ă®le de Moheli, Institut national des langues et civilisations orientales, Paris, 1988, 675 p. (thèse de 3e cycle d'Études africaines)
  • Christophe Grosdidier, Djoumbe Fatima, reine de MohĂ©li, l'Harmattan, Paris, Torino, Budapest, 2004, 236 p. (ISBN 2-7475-6953-5) (roman historique)
  • Michel Louette, Hachime AbdĂ©rĂ©mane, Ibrahim Yahaya (et al.), Atlas des oiseaux nicheurs de la Grande Comore, de MohĂ©li et d'Anjouan, MusĂ©e royal de l'Afrique centrale, Tervuren, 2008, 240 p. (ISBN 978-90-74752-37-4)
  • Jean AimĂ© Rakotoarisoa, Moheli : contribution Ă  l'Ă©tude gĂ©ographique d'une Ă®le comorienne, UniversitĂ© d'Antananarivo, Institut de civilisations : MusĂ©e d'art et d'archĂ©ologie, 1991, 128 p. (thèse de 3e cycle)
  • Claude Chanudet et Jean-AimĂ© Rakotoarisoa, MohĂ©li : une Ă®le des Comores Ă  la recherche de son identitĂ©, Édition l'Harmattan, , 271 pages (ISBN 978-2-7384-8736-0, lire en ligne)
  • Olivier Hawlitschek, RĂ©my Eudeline et Antoine RouillĂ©, Faune terrestre de l'archipel des Comores, Hambourg, coll. « Guide de terrain », , 338 p. (ISBN 979-10-699-5956-9).

Articles connexes

Liens externes

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