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Missile Pluton

Le missile Pluton était un système balistique nucléaire à courte portée lancé d'une rampe lance-missile montée sur un châssis chenillé AMX-30. Cet équipement constituait la force de dissuasion tactique nucléaire (terme changé en préstratégique au début des années 1980) de l'armée de terre française pendant la guerre froide entre et 1993.

Pluton
Missile Pluton
Un tracteur-Ă©recteur-lanceur en position de transport
Présentation
Type de missile Missile nucléaire préstratégique
Constructeur SNIAS
DĂ©ploiement 1974 Ă  1993
Caractéristiques
Moteurs Un Ă©tage, combustible solide
Masse au lancement 2 423 kg
Longueur 7,63 m
Diamètre 0,65 m
Vitesse 1 100 m/s
Portée comprise entre 20 et 120 km
Charge utile Ogive nuclĂ©aire AN 51 (en) Ă  puissance variable, 10 et 25 kt sĂ©lectionnable
Guidage Inertiel
Précision de 200 m en portée minimale à 400 m en portée maximale
Plateforme de lancement Châssis de char AMX-30

Caractéristiques

Le Pluton, vecteur nucléaire tactique ou « pré-stratégique » de l'armée de terre française de 1974 à 1992.

Le Pluton venait en remplacement du missile Honest John américain déployé en France de 1959 à 1966, mais dont les têtes nucléaires restaient sous contrôle gouvernemental américain.

Son premier tir d'essai a lieu le [1].

Le Pluton avait une portĂ©e opĂ©rationnelle de 17 Ă  120 km avec un Ă©cart circulaire probable de 200 Ă  400 m suivant la portĂ©e et emportait une arme nuclĂ©aire AN-51 ayant deux niveaux de puissance possibles 10 ou 25 kilotonnes, l'explosion pouvant ĂŞtre choisie aĂ©rienne ou au sol. Le guidage Ă©tait inertiel donc non brouillable une fois le missile parti. La trajectoire Ă©tait semi-balistique, le missile ajustant son vol au moyen de ses gouvernes aĂ©rodynamiques après la phase initiale d'accĂ©lĂ©ration par le moteur-fusĂ©e. Ă€ la portĂ©e maximale de 120 km, le temps de vol du Pluton Ă©tait de 170 secondes avec un apogĂ©e de 30 km. Cette relativement courte portĂ©e ne permettait pas de frapper au-delĂ  de l'Allemagne de l'Ouest depuis le territoire français. La possibilitĂ© de frapper Ă  une distance supĂ©rieure Ă©tait rĂ©servĂ©e Ă  l'ArmĂ©e de l'air. NĂ©anmoins la portĂ©e du missile Hadès, qui devait succĂ©der au Pluton, Ă©tait supĂ©rieure.

Le missile, créé par la Société nationale industrielle aérospatiale était composé de trois parties assemblées juste avant le tir au moyen de la grue du véhicule lanceur :

  • La munition (partie avant) ;
  • Le vecteur avec quatre gouvernes aĂ©rodynamiques et Ă©quipĂ© d'un moteur-fusĂ©e Ă  poudre nommĂ© AchĂ©ron ;
  • Le cĹ“ur nuclĂ©aire introduit dans la munition juste avant le tir.

Le véhicule lanceur a été développé à partir du châssis du char AMX 30 de dépannage doté d'une grue et d'une rampe de lancement. Munition et cœur d'un côté, vecteur de l'autre étaient acheminés séparément pour des raisons de sécurité sur deux camions GBC8KT châssis long. L'assemblage final se faisait sur le terrain en environ 45 minutes et le tir dans les 10 minutes suivantes (mise en batterie, fourniture des coordonnées de la cible, séquence de tir).

Le système était relativement léger, ce qui permettait son déploiement dans des conditions de terrain difficiles. Un drone CT.20 puis CL-289 était capable de fournir des informations de dernière minute sur la cible avant le tir, ce qui faisait du Pluton un système opérationnel sur le terrain des opérations.

Les informations nécessaires au tir du missile Pluton sont traitées par un système de traitement de données constitué d'ordinateurs Iris 35 M, dérivé du Iris 50, présenté en [2]. Sa mémoire à tores magnétiques est constituée d'éléments de 16 kilooctets chacun ; acceptant des conditions d'ambiances sévères, ses principaux périphériques sont une imprimante, un écran et des modems[3]. Les transmissions par ondes radio étaient redondantes avec trois types d'appareils de différentes puissances au niveau régimentaire[4].

Mise en Ĺ“uvre

Cinq régiments de l'est et du nord de la France furent équipés de 1974[5] à 1978 de huit lanceurs Pluton chacun (six opérationnels répartis de trois batteries de tir plus deux lanceurs de réserve) chacun, soit un total de 40 lanceurs. Chaque régiment comportait un millier d'hommes, 300 véhicules et un Dépôt Atelier de Munitions Spéciales pour le stockage des constituants des missiles (vecteurs, munitions et cœurs). Ils se composaient d'une batterie de commandement et service (BCS), de trois batteries de tir à deux lance-missiles chacune et d'une batterie de sécurité et transport nucléaire (BSTN), chargée de la garde du dépôt nucléaire lié à chaque régiment :

Le projet d'une version améliorée, Super-Pluton, a été abandonné en faveur du projet Hadès, et le Pluton vieillissant a été progressivement écarté, jusqu'à son retrait complet en 1993.

Notes et références

  1. Histoire de l’artillerie nucléaire de Terre française 1959-1996, Musée de l’Armée, , 269 p. (ISBN 978-2-901418-43-6 et 2-901418-43-0), p. 84
  2. « Evènements », sur http://www.feb-patrimoine.com/ (consulté le ).
  3. Encyclopédie de l'armée de terre, vol. 7, Paris, Service d'informations et de relations publiques des armées-Terre, Hachette, , 229 p. (ISBN 2-245-02618-7), p. 33
  4. « Le calculateur IRIS 35M », sur http://basart.artillerie.asso.fr/ (consulté le ).
  5. « La division des engins tactiques hier et aujourd'hui », Aérospatiale, no 51,‎ , p. 3.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • CERMA Hors-sĂ©rie n7 (2013) Histoire de l'artillerie nuclĂ©aire de Terre française 1959-1996 (ISBN 2-901418-43-0) // ISSN 1950-3547).
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