Miss Kittin
Miss Kittin, de son vrai nom Caroline Hervé, née le à Grenoble[1], est une musicienne, autrice-compositrice-interprète, productrice et DJ française de musique électronique. Elle se fait connaître à partir de 1998 avec les singles 1982 et Frank Sinatra[2] - [3], réalisés en collaboration avec The Hacker et considérés comme des classiques du genre electroclash[4] - [5]. Suivent en 2001 des collaborations : Rippin Kittin avec Golden Boy[6] ou encore Silver Screen Shower Scene avec Felix da Housecat[7]. Ses premiers morceaux avec The Hacker sont compilés dans un premier album en 2001 : First Album. Son premier album solo, I Com, sort quant à lui en 2004 sur son propre label Nobody's Bizzness. Elle a sorti trois autres albums depuis : BatBox en 2008, Calling From The Stars en 2013 et Cosmos en 2018.
Naissance | |
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Nom de naissance |
Caroline Hervé |
Nationalité | |
Activités |
Animatrice de club, danseuse classique, auteure-compositrice, réalisatrice artistique, chanteuse, musicienne, disc jockey, auteure-compositrice-interprète |
Période d'activité |
depuis |
Labels |
Astralwerks, International Deejay Gigolo Records, EMI, Nobody's Bizzness (en) |
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Genres artistiques | |
Site web |
(en) misskittin.com |
Discographie |
Discographie de Miss Kittin (en) |
Carrière musicale
Petite-fille du dessinateur de presse André Harvec[8], Caroline Hervé naît le à Grenoble[1]. Sa famille est assez portée sur la musique[3], écoutant Genesis, Supertramp, Miles Davis, Philadelphia Sound, Maria Callas, Vivaldi, Pink Floyd et les Beatles notamment. Elle s'essaie au piano à 6 ans en reproduisant ce qu'elle entend à la radio, puis se fait offrir des cours qu'elle abandonne néanmoins deux années plus tard. Parallèlement, elle apprend le ballet dès 5 ans, activité qu'elle continuera à pratiquer jusqu'à ses 22 ans[9]. Titulaire du baccalauréat B en 1990, elle commence ses études aux Beaux Arts de Marseille en 1991 puis à l'école supérieure d'art de Grenoble de 1993 à 1994. Elle achève son cycle en étudiant le design graphique à l'école supérieure d'art et de design d'Amiens en 1995[9] - [10] - [11].
Miss Kittin se met au Djing dans les années 1990. C'est l'époque des premières raves où elle rencontre un autre grenoblois The Hacker (Michel Amato) cofondateur du label Goodlife[8]. Ils sortent des EP : gratin dauphinois, Tekmics Dicks, Vaudeville et ne tardent pas à signer chez DJ Hell[12] - . Celui-ci joue déjà un club tape de leur titre démo Frank Sinatra. Fondateur du label allemand International Deejay Gigolo Records (associé au français David Caretta), DJ Hell sort leur EP Champagne en 1997, et DJ Westbam clôt bientôt la Love Parade avec leur titre 1982 devant un million de personnes.
Après une tournée européenne, le First Album de Miss Kittin & The Hacker sort en 2001[12]. Ses morceaux sont froids et stricts, proches de la new wave synthétique, percussifs, répétitifs, et dansants, directement issus de l'EBM (The Neon Judgement, The Young Gods), la new beat, la techno, en particulier celle de Détroit (Drexciya) et l'electronica (Dopplereffekt). Ce sont les prémices de l'Electroclash qui réunissent tous ces courants sur un rythme soutenu et provocant. Les paroles sont crues, et glaciales, innocentes et désabusées à la fois. Adoptée par la scène underground genevoise (Mental Groove) pendant 5 ans, Miss Kittin s'installe ensuite à Berlin, ville où est né ce genre de Techno, minimaliste, propre et trash à la fois[8].
Via la scène de Berlin, Miss Kittin devient une égérie de la scène Techno underground[13]. Elle est sollicitée pour de nombreux duos, avec Felix da Housecat, Sven Vath et Golden Boy. En 2002, elle a aussi sorti des compilations sous son propre nom (Miss Kittin On The Road), puis un autre mix fait maison sur lequel elle pose sa voix parlée (Radio Caroline vol.1) sur le modèle des cassettes audios qu'elle faisait pour ses amis. Elle s'envole pour une tournée américaine avec The Hacker. Un clip de 1982 tourne sur MTV, des prestations live sont également retransmises, comme à la méga rave Mayday à Dortmund. Elle revient avec des chansons dans ses cartons, et s'entoure alors de producteurs allemands : Tobi Neumann et Thies Mynther aka « Glove ». Elle crée son label Nobody's Bizzness et son second album : I Com[14]. Le style de l'album varie sous différents genre : Electro, Techno, Ambient, Techno minimale, Deep house, Miami bass. Les arrangements sont soignés et sonnent IDM (lié à l'experimental), avec toutefois un son et une attitude plus rock et glam rock, le tout dans un format de chanson pop (couplet-refrain), vaste ensemble d'ingrédients propres à l'electroclash. The Hacker signe néanmoins un titre sur cet album Soundtrack of Now, nommé aux Victoires de la musique 2005.
Son titre Rippin Kittin (featuring sur un morceau de Golden Boy) est remixé par Ellen Allien ; 1982 sort sur une compilation, dans une version remixée par Vitalic, tandis qu'elle remixe Alles Sehen d'Ellen Allien. Elle collabore également avec Steve Bug pour le titre Painkiller.
On peut la retrouver sur plusieurs DJ Set, aux Nuits sonores de Lyon en 2006, 2007 et 2009, jusqu'au Volar de HongKong ou encore le Womb de Tokyo. Vitalic se produit de temps en temps avec elle comme au Fuse Festival (Bruxelles), ou au Printemps de Bourges. En 2006 sort le live de son set au festival Sonar à Barcelone, publié à nouveau sur un major[15]. Pour l'occasion, elle remixe ses propres titres tels que Requiem for a Hit, Stock Exchange, Happy Violentine, parmi des morceaux d'Aphex Twin, Modeselektor, Boom Bip... Sa voix pop haut perchée, en delay sur des passages ambiant et électronique contraste avec les morceaux plus techno ou miami bass, et rend cet album plus accessible, la faisant ainsi connaître auprès d'un plus large public. Quelques mois plus tard, elle sort également sur le label londonien Resist une compilation de deux CD mix lié au club Bugged Out.
Le , elle assure la première partie du groupe Indochine au stade de France[16], juste après les Wampas[17], puis se rend à l'hippodrome de Longchamp où elle mixe pour les festivaliers des Solidays. Elle sort Calling From The Stars en [8], un double album de 23 nouvelles chansons[18]. En 2018, elle publie son premier album concept Cosmos sous le nom de Kittin le . Il s'agit d'une bande-son continue sans pause ni silence.
Discographie (sélective)
- First album (avec The Hacker) - 2001 - Gigolo-records
- Miss Kittin on the Road - 2001 - Terminal
- My Voice (avec Justin Berkovi) - 2002 - Predicaments
- Radio Caroline - 2002 - Mental Groove Records
- The Beach - 2002 - Mental Groove Records
- My Radio - 2003 - Mixtape
- I Com - 2004 - NovaMute[14]
- Mixin Me - 2005 - Labels
- Radio Caroline 3 (bootleg) - 2005 - Mental Groove Records
- Live At Sonar - 2006 - NovaMute
- Bugged Out Presents Miss Kittin - 2006 - Resist[19]
- BatBox - 2007 - Nobodys Bizzness[14]
- Two - (avec The Hacker) - 2009 - Nobodys Bizzness
- Calling From The Stars - 2013 - wSphere
- Cosmos - 2018 - Dark Entries Records
- Third Album (avec The Hacker) - 2022 - Nobody's Bizzness
Références
- Cécile Daumas, « Une vie de rave », sur Libération, (consulté le )
- Alexis Bernier, « Miss Kittin seule en pistes. », sur Libération, (consulté le )
- (en) Andy Kellman, « Miss Kittin | Biography & History », sur AllMusic (consulté le )
- (en) Richard Moroder Juzwiak, « Electroclash: In Limousines We Have Sex/In NYC We Have Clash - Article - Stylus Magazine », sur Stylus Magazine, (consulté le )
- (en) Simon Reynolds, « The 1980s revival that lasted an entire decade », sur The Guardian, (consulté le )
- (en) Chi Ming Lai, « MISS KITTIN Calling From The Stars », sur electricityclub.co.uk, (consulté le )
- (en) Rédation de Treble, « 10 Essential Electroclash Tracks », sur Treble, (consulté le )
- Laurent Carpentier, « Miss Kittin, le set de la quarantaine », Le Monde, (lire en ligne)
- (en) Caroline Hervé, « A Brief History of Miss Kittin In Her Own Words… » [archive du ], sur Astralwerks, (consulté le )
- Maria Atkina, « Miss Kittin : Authentiquement Électro », sur WODJ Mag, (consulté le )
- « Miss Kittin - Sa bio et toute son actualité », sur Elle (consulté le )
- Odile de Plas, « Miss Kittin, icône lasse de l'électroclash », Le Monde, (lire en ligne)
- Amaury Giraud, « La techno française se mixe au féminin », Le Figaro, (lire en ligne)
- Odile de Plas, « Miss Kittin BatBox », Le Monde, (lire en ligne)
- Jérôme Provençal, « Miss Kittin : Le Sonar est un pèlerinage », Les Inrocks, (lire en ligne)
- « Sunset society 14 : Miss Kittin, DJ P.Moore », sur Heure bleue
- « Indochine, Les Wampas, Miss Kittin – Stade de France – 26 Juin 2010 », EatMusic, (lire en ligne)
- Jérôme Provençal, « Miss Kittin, héroïne electro », Les Inrocks, (lire en ligne)
- Alexis Bernier, « Miss Kittin. A Bugged out Mix. », Libération, (lire en ligne)