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Minorités sexuelles et de genre au Maroc

Bateau du Maroc lors de la marche des fiertés 2017 d'Amsterdam.

Histoire

Coloniale

Lors de la période coloniale, le Maroc est l'objet de fantasmes orientaliste de la part de nombre d'Occidentaux, qui le voient comme un espace de liberté sexuelle, mais aussi comme un lieu où échapper au scandale social et familial que provoquait alors l'homosexualité : c'est ainsi que Paul Bowles, Francis Bacon, Jean Genet, Tennessee Williams, Jack Kerouac, Allen Ginsberg et Joe Orton se retrouvent associés à la vie culturelle marocaine[1].

Post-coloniale

Le développement du tourisme, fortement encouragé par les autorités marocaines, s'accompagne d'une augmentation de l'acceptation des couples occidentaux visiblement homosexuels : dans les années 2010, ceux-ci peuvent être présents autour de Jemaa-el-Fna à Marrakech, et de nombreux hôtels de la ville signalent, de manière plus ou moins codée, qu'ils sont gay-friendly[1].

Cette tolérance crée une situation à deux vitesses : la loi marocaine condamne l'homosexualité, mais elle ne s'applique que très rarement aux touristes étrangers, alors qu'elle reste en vigueur pour des Marocains[1].

En 2007, une fête organisée à Ksar el-Kébir provoque un outrage national: alors que le déroulé de l'évènement n'est pas clair, différents médias locaux accusent les participants de s'adonner à un mariage homosexuel, avec l'un d'entre eux qui s'est travesti afin de ressembler à une mariée traditionnelle[2]. S'ensuit de nombreux prêches homophobes dans les mosquées locales, ainsi que des demandes de la part du parti de la justice et du développement et de l'association Al Adl Wal Ihsane de traduire les participants en justice, une manifestation d'un millier de personnes, la destruction d'une boutique qui appartenait à un des participants, et la condamnation, sans preuve d'après Human Rights Watch, de six personnes à des peines de 4 à 10 mois de prison[2].

Conditions de vie

Acceptation sociale

Comme dans la majorité du Moyen-Orient, l'homosexualité est vue comme extérieure à l'identité marocaine, une importation occidentale : ainsi, toute relation homosexuelle entre un Occidental et un Marocain est vue comme une forme de prostitution ; cette croyance prend toutefois racine dans des réalités historiques de tourisme sexuel[1].

Sociabilité

En raison de la répression de l'homosexualité, la fréquentation de sites de rencontres, tels que Gaydar, mais plus généralement le cruising, sont des activités risquées ; ainsi, de nombreux marocains décident de partir à l'étranger, notamment en Turquie ou en Thaïlande, pour avoir des relations homosexuelles[1].

Références

  1. (en) Brian Whitaker, « In search of a rainbow », dans Unspeakable love: gay & lesbian life in the Middle East, new edition, (ISBN 978-0-86356-483-3), p. 58-59
  2. (en) Brian Whitaker, « In search of a rainbow », dans Unspeakable love: gay & lesbian life in the Middle East, new edition, (ISBN 978-0-86356-483-3), p. 72

Bibliographie

Voir aussi

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