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Michelangelo Caetani

Michelangelo Caetani, né à Rome le , mort dans la même ville le , est un aristocrate romain, homme d'État, érudit spécialiste de l'œuvre de Dante, et artiste.

Michelangelo Caetani
Portrait de Michelangelo Caetani
Fonctions
Maire de Rome
jusqu'Ă 
Député
XIe législature du royaume d'Italie
-
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Famille
Père
Enrico Caetani, XII duca di Sermoneta (d)
Conjoint
Kaliksta Teano (d)
Enfants
Autres informations
Parti politique
Blason

Biographie

Il appartenait à l'antique famille aristocratique des Caetani, qui a donné deux papes (Gélase II et Boniface VIII). Il fut lui-même le 13e duc de Sermoneta et le 3e prince de Teano, titres qu'il reçut à la mort de son père don Enrico (-). Sa mère Teresa (1781-1842) était la fille de Giovanni Gherardo De Rossi (1754-1827), banquier (ministre des finances de la République romaine en 1798/99), et surtout homme de lettres, auteur notamment de comédies, et membre de plusieurs académies littéraires[1]. Michelangelo avait deux frères : Filippo (1805-1864) et Enrico († 1836).

Le palais Caetani de la via delle Botteghe Oscure, habité par Teresa et ses trois fils, fut fréquenté par de nombreux écrivains et artistes de tous pays : Chateaubriand, Paul-Louis Courier, Stendhal, Henry Longfellow, Franz Liszt, Walter Scott, Balzac, Frédéric Ozanam, Ernest Renan, Hippolyte Taine, Edmond About... Stendhal, notamment, fréquenta le palais et sa bibliothèque pendant le temps de son consulat à Civitavecchia (1831/36), et c'est dans cette bibliothèque qu'il trouva la matière de ses Chroniques italiennes ; il était surtout proche du prince Filippo[2].

Le , le prince Michelangelo épousa Calixta (ou Caliste) Rzewuska (Vienne, -Rome, ), fille du comte polonais Wenceslas Séverin Rzewuski et de la comtesse Rosalie[3]. Avant de mourir très prématurément de tuberculose, elle lui donna deux enfants : Ersilia (-), qui fut archéologue, et la première femme membre de l'Académie des Lyncéens en 1879 ; et Onorato (-), le 14e duc. Il se remaria en 1854 avec l'Anglaise Margaret Knight (1810-1872), et en 1875 avec une autre Anglaise, Harriet Ellis (1831-1906). Aristocrate modérément libéral, il avait de la sympathie pour l'Angleterre. Son fils Onorato épousa aussi une Anglaise, Ada Bootle-Wilbraham.

En fĂ©vrier 1848, il devint ministre de la police des États de l'Église sous le cardinal secrĂ©taire d'État Giuseppe Bofondi. Dans cette fonction, il s'occupa notamment de l'Ă©mancipation des Juifs, Pie IX ordonnant le suivant d'abattre les murs du ghetto de Rome (auquel le palais Caetani se trouvait confiner). Mais dans les troubles des mois suivants, il fut très vite amenĂ© Ă  se retirer, et se trouva comme tout le reste de l'aristocratie dans l'opposition absolue Ă  la RĂ©publique romaine proclamĂ©e le , accusĂ©e de « communisme Â»[4].

Par la suite, il appartint formellement au ComitĂ© national italien, constituĂ© pour soutenir la cause de l'unification du pays autour du roi Victor-Emmanuel II, mais sans participation active, d'autant plus qu'il devint aveugle vers 1860. Au moment de la prise de Rome par l'armĂ©e italienne, en septembre 1870, il dirigea la dĂ©putation de la population romaine auprès du roi. Il reçut le collier de l'ordre de l'Annonciade. Il fut prĂ©sident du comitĂ© de gouvernement qui organisa le plĂ©biscite de rattachement Ă  l'Italie, et fut ensuite Ă©lu deux fois dĂ©putĂ© pour le cinquième collège Ă©lectoral de Rome (Trastevere). Les Caetani Ă©taient devenus Ă  Rome la famille prĂ©Ă©minente de l'aristocratie « blanche Â», favorable au nouveau rĂ©gime de l'Italie unifiĂ©e.

Comme Ă©rudit, il a publiĂ© plusieurs Ă©tudes et essais sur la Divine ComĂ©die de Dante, et entretint une correspondance sur cette Ĺ“uvre avec plusieurs autres Ă©rudits. En 1901, la SocietĂ  Dantesca Italiana a crĂ©Ă© une Fondazione Michelangelo Caetani di Sermoneta chargĂ©e d'assurer Ă  perpĂ©tuitĂ© « la pubblica lettura e illustrazione della Divina Commedia Â» dans la Sala di Dante du musĂ©e d'Orsanmichele Ă  Florence.

Comme artiste, il fréquenta notamment les ateliers des sculpteurs Bertel Thorvaldsen et Pietro Tenerani et du peintre Tommaso Minardi, et il conçut des joyaux de style antique qu'il fit réaliser par les orfèvres Castellani.

Édition

  • Giuseppe Lando Passerini (Ă©d.), Epistolario del duca Michelangelo Caetani di Sermoneta, Florence, 1902-1903 (2 vol. ; vol. 2 : Corrispondenza dantesca).
  • Carteggio dantesco del duca di Sermoneta con Giambttista Giuliani, Carlo Witte, Alessandro Torri ed altri insigni dantofili, Milan, Ulrico Hoepli, 1883.

Publications

  • Della dottrina che si asconde nell' ottavo e nono canto dell' Inferno, Rome, 1852.
  • Di una piĂą precisa dichiarazione intorno a un passo della Divina Commedia nel XVIII canto del Paradiso, Rome, 1852.
  • La materia della Divina Commedia di Dante Alighieri dichiarata in VI tavole, Rome, 1855 (et Florence, 1886).
  • Matelda nella divina foresta della Commedia di Dante Alighieri, Rome, 1857.
  • Tre chiose di M. C. duca di Sermoneta nella Divina Commedia di Dante Alighieri, Rome, 1881.

Bibliographie

  • Fiorella Bartoccini, article « Caetani, Michelangelo Â», Dizionario Biografico degli Italiani, vol. 16, 1973.

Notes et références

  1. Le frère de Teresa, Giovanni Francesco De Rossi (1796-1854), devint en 1838 le second mari de Marie-Louise de Bourbon-Parme (1802-1857), veuve du prince Maximilien de Saxe. Il se fit connaĂ®tre par la constitution d'une splendide bibliothèque (environ 1 200 manuscrits, 2 500 incunables, 6 000 imprimĂ©s), qui depuis 1921 forme le Fondo Rossiano de la Bibliothèque vaticane.
  2. Henri Martineau, Le cœur de Stendhal, Paris, Albin Michel, 1953, t. II, p. 234-235 ; Clément Vauchelles, Stendhal, Levallois-Perret, Studyrama, 2003, p. 27.
  3. Caliste Rzewuska était cousine de madame Hanska, l'amie de Balzac, née Ewelina Rzewuska.
  4. Cf. « [...] i piĂą facinorosi, i piĂą disperati, i piĂą perversi d'Europa e Italia calati a Roma [...] Â» (Epistolario, Ă©d. Passerini, t. I, p. 45).

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