Michel Delacroix (homme politique)
Michel Delacroix est un homme politique belge, vice-président du Front national de 2005 à 2007, et président de 2007 à 2008.
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Il a été l'avocat de Daniel Féret, fondateur de ce parti, auquel il s'est opposé par la suite dans une guerre de clans pour la direction du parti. Éphémère président du parti, il doit démissionner à la suite de la diffusion d'une vidéo qui le montre tenant des propos antisémites[1].
Parcours politique
Il a été vice-président de La Ligue Braille entre 1990 et 1995, année où cette organisation le prie de démissionner[2]. Lors des élections de 2003, ses tracts électoraux font un usage abusif de ce titre, ce qui provoque de vives protestations de la Ligue. Michel Delacroix ne cache pas son intérêt pour le nazisme ainsi que son ancienne sympathie pour Léon Degrelle, fondateur du rexisme qu'il a pu rencontrer plusieurs fois avant son décès[3].
En 1994, lors d'une perquisition, on a retrouvé chez lui un véritable arsenal guerrier ainsi que de nombreux documents montrant l'intérêt du personnage pour l'extrême-droite, tels que des livres révisionnistes. À la suite de ces perquisitions, Michel Delacroix a été condamné en 1999 à un an de prison avec sursis[4].
Lors des élections de , le Front National a fait élire deux sénateurs, un élu direct, Audrey Rorive, qui occupait la tête de liste, et un sénateur coopté. Députée bruxelloise, elle céda sa place à son premier suppléant, Francis Detraux[5]. C'est Michel Delacroix a été choisi pour occuper le siège de sénateur coopté; il prêta serment le .
Le , il a été élu député wallon, dans l'arrondissement de Mons, mais il a préféré rester siéger au Sénat et se désister au profit de son premier suppléant, le conseiller communal et provincial de Charleroi, Jean-Pierre Borbouse.
Le , il a été réélu directement[6], seul cette fois-ci.
En tant que sénateur, il a déposé, avec Francis Detraux[7] - [8], une proposition de loi sur la nationalité[9], basée sur le droit du sang (jus sanguinis).
Lorsque Daniel Féret est exclu du Front National en , Michel Delacroix devient président faisant fonction du parti, mais il démissionne de son poste et de toutes ses fonctions exécutives au sein du parti en , après la diffusion d'une vidéo amateur dévoilée à la presse dans la guerre qui l'oppose au clan Féret. Dans cette vidéo, il ironise, en un pamphlet macabre[1], au sujet de la Shoah par une chanson sur une « petite juive brulée vive à Dachau » [10] - [11] - [12] - [13] - [14] en compagnie de Luc Vankeerberghen, personnalité du Vlaams Belang[1].
Lors des élections législatives du , Michel Delacroix et Patrick Cocriamont, respectivement uniques sénateur et député sortants FN, avaient protégé le sigle, conformément à la législation électorale. L'acte de protection fut publié le au Moniteur Belge[15].
Toutefois, le parti n'ayant pas su récolter à temps les 5.000 parrainages nécessaires pour le dépôt de sa liste au Sénat, il n'a pu présenter de candidats que pour l'élection de la Chambre des Représentants, dans les circonscriptions de Bruxelles-Hal-Vilvorde, de Hainaut et de Namur.
La cooptation polémique au Sénat de 2003
La cooptation de Delacroix en 2003 crée la polémique[16] pour deux raisons :
- Le FN, qui n'a obtenu qu'un seul député et un sénateur élu direct, peut coopter un second représentant au Sénat ;
- Delacroix, conseil de Daniel Féret, est suspecté de révisionnisme et a été condamné à un an de prison avec sursis pour détention d'armes.
L'application de la clé D'Hondt répartit, en fonction des voix obtenues à l'élection sénatoriale directe, entre les formations les 15 sénateurs francophones à élire directement; on continue le calcul pour savoir de quels partis viendront les 10 sénateurs de communauté et ensuite les quatre sénateurs cooptés. L'application de ces règles de calcul permet au parti d’extrême droite de disposer d’un sénateur coopté en plus de son élu direct.
Des pistes ont été avancées par différents partis pour contourner cette fatalité. Olivier Maingain (FDF), lance la piste d'une alliance de tous les partis francophones pour barrer la route au coopté du FN, voie estimée juridiquement bancale par les services du sénat. Joëlle Milquet (cdH), qui avance son propre candidat Francis Delpérée, demande aux partis démocratiques francophones de ne pas voter le rapport de la Commission du Sénat comprenant la désignation de M. Delacroix, afin de trouver ensuite une alternative. Ecolo soutient cette demande de gagner du temps. Le MR rappelle qu'il s'agit de la stricte application des règles de calcul prévues par la loi et estime que la meilleure façon de lutter contre l'extrême droite n'est pas de se mettre soi-même dans l'illégalité. Le PS suit ce raisonnement pour une question de crédibilité.
Notes
- Hugues Dorzée, Le FN est un vrai parti voyou, in Le Soir, 01/12/2008, article en ligne
- Article de la ligue Braille concernant sa destitution comme président
- Sur le site spécialisé sur l'extrême-droite en Belgique Résistances
- Site de la RTBF
- Résultats des élections du 18 mai 2003, site du SPF Intérieur
- Résultats des élections du 10 juin 2007, site du SPF Intérieur
- Ancien collaborateur parlementaire, il a également exercé comme livreur de mazout
- Le sénateur coopté Michel Delacroix ayant décidé de continuer à siéger sous l'étiquette Front National, Francis Detraux désirant lui siéger Force Nationale, un nouveau groupuscule d'extrême droite, le Bureau du Sénat a décidé, en 2005, de ne plus reconnaître à ces deux élus le droit de former un groupe et donc de bénéficier des avantages qui y sont liés. Francis Detraux a siégé comme indépendant le reste de la législature.
- Proposition de loi modifiant le Code de la nationalité belge, sur le site du Sénat
- Le président du FN ironise sur la Shoah et démissionne, dans Le Soir,
- Le président du FN démissionne après avoir ironisé sur la Shoah, dans RTBF,
- Chanson antisémite: le président du FN démissionne, dans actu24.be,
- Delacroix, antisémite, dans La Dernière Heure,
- Le MR réagit à la vidéo de Michel Delacroix, dans La Libre Belgique,
- Moniteur Belge du 12 mai 2010 - Élections des Chambres législatives fédérales du 13 juin 2010. Tableau des sigles ou logos protégés et de leur numéro d'ordre par les différentes formations politiques représentées dans une assemblée parlementaire, p. 26638., dans Moniteur Belge,
- Scandale: le sénateur imposé par le FN (site DH le 17/06/2003)